Créé en 1946, le Prix du Quai des Orfèvres est l’un des prix littéraires les plus emblématiques en France pour le genre policier. Décerné chaque année, il récompense un manuscrit inédit mettant en scène une intrigue criminelle, souvent ancrée dans le réalisme des enquêtes policières.

Origine et organisation

Le prix tire son nom du siège historique de la police judiciaire parisienne, situé au 36, Quai des Orfèvres. Il fut fondé à l’initiative de Jacques Catineau, journaliste et amoureux du polar. L’objectif initial était de rapprocher le public de la réalité des investigations criminelles et de mettre en lumière des auteurs talentueux, souvent méconnus.

Un jury composé de policiers, magistrats, écrivains, et journalistes se réunit pour sélectionner le lauréat. L’exigence principale : que l’œuvre reflète de manière crédible les procédures policières et judiciaires, tout en offrant une intrigue captivante.

Extraits du règlement :

    • Article 1 : Le PRIX DU QUAI DES ORFÈVRES, créé par M. Jacques CATINEAU en 1946, est destiné à couronner chaque année un roman policier sur manuscrit inédit et anonyme, œuvre d’un écrivain de langue française.
    • Article 2 : Pour l’attribution du Prix il est tenu compte par le Jury, entre autres considérations, des qualités littéraires, de l’exactitude matérielle des détails et du respect apporté par l’auteur dans la description des modalités de fonctionnement de la Police et de la Justice françaises.

Les caractéristiques des romans primés

Les œuvres récompensées par le Prix du Quai des Orfèvres se distinguent par :

  • Un réalisme précis : Les auteurs s’efforcent de dépeindre les méthodes d’investigation avec authenticité.
  • Un enracinement français : Les intrigues, bien que parfois universelles, mettent en avant des cadres et des personnages typiquement français.
  • Une accessibilité au public : Les romans primés sont souvent grand public, mêlant suspense et fluidité narrative.

Chaque manuscrit gagnant est publié par les éditions Fayard, avec une mise en avant particulière sur la couverture du livre.

Quelques lauréats marquants

  • 1954 : Pierre Véry avec L’Assassin du dimanche. Une œuvre qui a marqué les débuts du prix.
  • 2006 : Dominique Manotti avec Lorraine Connection. Ce roman explore les zones troubles entre industrie et crime.
  • 2012 : Pierre Borromée avec Le Sang de la trahison. Un récit haletant qui a séduit par son intrigue complexe.
  • 2023 : Éric Yung avec Miroir d’un crime. Un exemple récent de polar bien ficelé.

Un prix à la croisée des chemins

Avec l’évolution des goûts littéraires, le Prix du Quai des Orfèvres a su s’adapter en explorant des récits plus modernes, tout en restant fidèle à son essence. Il continue de révéler de nouveaux talents et de promouvoir la tradition du polar réaliste.

Conclusion

Le Prix du Quai des Orfèvres n’est pas seulement une récompense ; c’est un gage de qualité et un pont entre l’univers littéraire et le monde judiciaire. À travers ses lauréats, il témoigne de la richesse du roman policier français et de son rôle dans la culture populaire.

Si vous souhaitez approfondir, je peux développer certains aspects ou fournir une bibliographie sélective des romans primés.

Romans de nos jours à 1946

EDITIONS FAYARD

2025 : Olivier TOURNUTPost Mortem

2024 : Martial CAROFFNe me remerciez pas !

2023 : Jean-François PASQUES Fils de personne

2022 : Véronique de HAASLa muse rouge

2021 : Christophe GAVATCap Canaille

2020 : Alexandre GALIENLes cicatrices de la nuit

2019 : Paul MERAULT – Le cercle des impunis

2018 : Sylvain FORGETension Extrême

2017 : Pierre POUCHAIRETMortels trafics

2016 : Lionel OLIVIERLe crime était signé

2015 : Maryse RIVIERETromper la mort

2014 : Hervé JOURDAINLe sang de la trahison

2013 : Danielle THIERYDes clous dans le coeur

2012 : Pierre BORROMEE – L’hermine était pourpre

2011 : Claude RAGON – Du bois pour les cercueils

2010 : Gilbert GALLERNE – Au pays des ombres

2009 : Christophe GUILLAUMOT – Chasses à l’homme

2008 : P.J LAMBERT – Le vengeur des catacombes

2007 : Frédérique YON-MOLAY – La 7e femme

2006 : Christelle MAURIN – L’ombre du soleil

2005 : Jules GRASSET – Les violons du diable

2004 : Sylvie M. JEMA – Les sarments d’Hippocrate

2003 : Jérôme JARRIGE – Le bandit n’était pas manchot

2002 : André KLOPMANN – Crève l’écran

2001 : Guy LANGLOIS – Le fond de l’âme effraie

2000 : André ARNAUD – Pierres de sang

1999 : André DELABARRE – Du sang sur les roses

1998 : Michel SIBRA – La danse du soleil

1997 : Roger LE TAILLANTER– Heures d’angoisse – Prix du cinquantenaire

1996 : Gilbert SCHLOGEL – Rage de flic

1995 : Michel GASTINE – Quai de la rapée

1994 : Jean-Louis VIOT – Une belle garce

1993 : Gérard DELTEIL – Pièces détachées

1992 : Louis-Marie BREZAC (Legat) – Razzia sur l’antique

1991 : Frédéric HOE – Crimes en trompe l’œil

1990 : Suzanne LE VIGUELOUX – La mort au noir

1989 : Godefroy HOFER – Plongée de nuit

1988 : François LANTRADE – Un agent très secret

1987 : Nicole BUFFETAULT – Le mystère des petits lavoirs

1986 : Michel de ROY – Sureté urbaine

1985 : Roger LABRUSSE – Les crimes du bon Dieu

1984 : Jean LAMBORELLE – On écrase bien les vipères

1983 :  Maurice PERISSET – Périls en la demeure

1982 : Hélène PASQUIER – Coup double

1981 : Michel DANCEL – De la part de Barbara

1980 : Denis LECOMBE – Dans le creux de la main

1979 : Julien VARTET – Le déjeuner interrompu

1978 : Pierre MAGNAN – Le sang des Atrides

1977 : JACQUEMARD-SENEGAL – Le crime de la maison grün

1976 : Serge MONTIGNY – Une fleur pour mourir

1975 : Bernard MATIGNON – Une mort qui fait du bruit

1974 : Michel RESSI – La mort du bois de Saint-Ixe

1973 : Pas de Prix

1972 : Pierre-Martin PERRAULT (Guillemain) – Trop c’est trop

1971 : André FRIEDÉRICH – Un mur de 500 briques

1970 : Henry CHARDOT – Le crime du vendredi saint

1969 : Christian CHARRIERE – Dites-le avec des fleurs

1968 : Bernard-Paul LALLIER (Éric Deschodt) – Le saut de l’ange

1967 : H.L. DUGAL (Loup Durand) – La porte d’or

1966 : Julien CLAY (Perez y Jorba) – Du sang sur le grand livre

EDITIONS HACHETTE

1965 : Paul DRIEUX (Arnal) – Archives interdites

1964 : Jean-Fr. VIGNANT (Belioud) – Vertige en eau profonde

1963 : Roland PIDOUX – On y va patron

1962 : Micheline SANDREL – Dix millions de témoins

1961 : Prix non décerné

1960 : Colonel REMY – Le monocle noir

1959 : Jean MARCILLAC – On ne tue pas pour s’amuser

1958 : André GILLOIS – 125, rue Montmartre

1957 : Louis C. THOMAS – Poison d’avril

1956 : Nöel CALEF – Échec au porteur

1955 : Prix non décerné

1954 : Alain SERDAC (Jean Verdier) – Sans effusion de sang

1953 : Cécil SAINT LAURENT – Sophie et le crime

1952 : SAINT GILLES – Ne tirez pas sur l’inspecteur

1951 : Maurice DEKOBRA – Opération Magali

En 1961 et 1962, un Prix « théatre » a été attribué à Huit femmes – Robert THOMAS. Les plumes rouges – Roger PIERRE et Jean-Marc THIBAULT.

EDITIONS S.E.P.E.

1950 : Prix non décerné

1949 : Francis DIDELOT – L’assassin au clair de lune

1948 : Yves FOUGERES – Nuit et brouillard

1947 : Jean LE HALLIER (Mme Boisiven) – Un certain monsieur

1946 : Jacques LEVER (Jean Mortier) – Le singe rouge

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4 Commentaires

  1. Je recherche 2 titres pour compléter la collection du Prix des Orfèvres de mon épouse.
    Il s’agit du prix de 1947 : Un certain monsieur – Jean LE HALLIER (Mme Boisiven) et celui de 1952 – Ne tirez pas sur l’inspecteur – SAINT GILLES. SVP avez-vous une piste où connaissez vous quelqu’un qui serait spécialisé dans la vente de ce genre d’ouvrage ?
    Merci pour votre éventuelle aide.
    Salutations.

    • Bonjour Jean-Claude, compléter une collection a souvent un petit aspect chasse aux trésors. Il y a les sites marchands (mais il est vrai que le prix de l’occasion peut flamber…), les bouquinistes, les brocantes (là où j’ai trouvé plusieurs vieux exemplaires du quai des orfèvres), Emmaüs. J’espère que de ces pistes pourra vous aider.
      Amicales pensées,

  2. Bravo au lauréat 2020 !

    Signalons tout de même une très étonnante missive expliquant que l’un des manuscrits, envoyé dans le cadre de la compétition, n’étant pas inédit n’avait pu être pris en compte dans la sélection restreinte…
    Après cette surréaliste affirmation, aux fins limiers de choisir entre deux hypothèses : légèreté du traitement, ou fait du prince ?

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