Sandrine DESTOMBES : Le prieuré de Crest

Sandrine DESTOMBES - Le prieure de Crest
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PRÉSENTATION ÉDITEUR

Sandrine Destombes continue d’explorer le territoire du fait divers avec Le prieuré de Crest, une enquête où les femmes sont coeur de l’intrigue.

 » Madame, je vais vous demander de sortir du véhicule, s’il vous plaît.  »
Le sous-lieutenant Benoit se remémorera longtemps cette scène avec une seule question en tête : aurait-il agi différemment s’il avait su ce que déclencherait ce simple contrôle routier ?
Une enfant de huit ans tourmentée.
Une mère disparue à cause du 6-6-B.
Une conductrice qui finit sa course dans le fossé.
Un cadavre aux yeux énuclés.

Telle une comptine macabre, voilà les quelques mots qui se trouveraient dans le rapport du gendarme avant que les Experts du Pôle judiciaire de la Gendarmerie nationale ne débarquent à Crest.
Toute cette agitation vient troubler cette commune tranquille de la Drôme. La tranquilité, c’est aussi ce que sont venues chercher la hiératique Joséphine et ses protégées ; ces femmes du prieuré, sorte de gynécée où les hommes n’ont pas droit de cité.

Origine Flag-FRANCE
Éditions Hugo & Cie
Date 7 mars 2019
Pages 347
ISBN 9782755641011
Prix 19,95 €

L’AVIS DE YANNICK P.

Un roman de femmes dans la Drôme sans violence excessive, une intrigue complexe menée par la gendarmerie, une odeur de province, bref, on y retrouve les composantes des romans de Sandrine Destombes.

Je vais me débarrasser de suite de ce qui m’a gêné. Connaissant l’auteure et son aptitude à m’emporter, j’attends d’elle davantage à chaque nouveau livre (ici le 6). L’aspect technique, quelques légèretés dans le scénario et une ou deux incongruités dans les personnages ont freiné mon enthousiasme. Mais après tout ce n’est qu’un roman. Et le tout est donc bien de savoir se laisser emporter par l’histoire.

Pour qui n’a jamais lu Sandrine, c’est un excellent thriller peuplé de personnages multiples et bénéficiant d’un tonitruant démarrage.

De quoi cause-t-on ? Une conductrice finit avec sa 205 dans le fossé. L’enfant à ses côtés se retrouve dans le coma. Non loin de là, un cadavre aux yeux énucléés est découvert.

Le lecteur est trimbalé par le sous-lieutenant Perceval Benoit. Le jeune néophyte a de grands rêves qui prennent les traits de Daloz et ses experts de la gendarmerie, la PJGN. Ils représentent pour lui, un avenir radieux. Benoit est en charge de faire le lien entre sa hiérarchie et cette équipe. On avance avec lui dans cette enquête complexe, qui mène les gendarmes jusqu’à une communauté de femmes qui a posé ses valises dans un Prieuré. Cette communauté est sous la houlette de Joséphine, une femme de caractère, psy et protectrice.

L’ambiance est lourde à souhait. L’intrigue assez tordue pour me plaire et ces femmes au lourd passé en quête d’un avenir font du Prieuré de Crest le terreau d’un bon thriller. Alors oui, il m’a manqué ce petit plus qui m’emballe et fait d’un bon thriller, un excellent. Mais bon, ne soyons pas chafouin, ce roman paru chez Hugo est un bon livre, divertissant et qui a le mérite de caresser quelques thématiques pas si souvent usitées.

L’AVIS DE CATHIE L.

Le prieuré de Crest est paru aux éditions Hugo thriller en 2018. Raconté à la troisième personne, le lecteur suit l’enquête du point de vue du jeune sous-lieutenant de gendarmerie Benoît, qui a le privilège d’accompagner l’équipe d’experts dirigée par Daloz dans tous leurs déplacements. De ce fait, nous bénéficions de son regard extérieur et de ses questions de novice, de ses pensées mêlées aux actions:

« Benoît observait le capitaine énumérer ses ordres. Il cherchait à déceler une trace d’émotion, un battement de cils qui aurait trahi son ressenti à cet instant. Le détachement de Daloz était à la fois glaçant et admirable. » (Page 57)

Tout le réalisme du roman, très bien documenté, repose sur les investigations des enquêteurs. Aucune digression qui ne concerne pas l’enquête: ni la vie privée des enquêteurs, ni considérations externes, ce qui a pour effet de donner un récit épuré aux dimensions plus profondes. Le style est sobre, le vocabulaire et la syntaxe simples et efficaces, allant à l’essentiel. Les chapitres courts s’enchaînent rapidement imprimant au récit un rythme soutenu. On ne s’ennuie pas une seule seconde !!

L’intrigue

Crest. Mois de mai. Un contrôle routier qui tourne au drame. La conductrice termine sa course dans un fossé, tuée sur le coup, sans rien qui puisse l’identifier. Léa, sa passagère, une fillette de huit ans, blessée, est conduite à l’hôpital. A part son prénom, le sous-lieutenant Benoît ne dispose d’aucun élément pour l’identifier formellement et retrouver sa famille.

Le cadavre d’un homme énucléé, le front tailladé, fugitif en cavale depuis plus de dix ans, est repêché dans la Drôme. Les deux événements sont-ils liés ? L’affaire prend une tout autre tournure lorsque le PJGN, le Pôle Judiciaire de la Gendarmerie Nationale, reprend l’enquête sur le fugitif, en appui avec le sous-lieutenant Benoît pour les investigations locales.
 Pendant ce temps,  Léa est kidnappée par une fausse infirmière qui se barricade dans une aile en travaux de l’hôpital et se fait exploser. Les enquêteurs arrivés sur place ne peuvent que constater que le lit de la petite est vide. Où est passée Léa ? Pourquoi une telle mascarade ? Qui était cette femme ? Les questions sans réponse affluent avec pour point de convergence Le Prieuré, association qui vient en aide aux femmes.

Les lieux

L’association Le Prieuré : Association créée par Joséphine Ballard dans le but de venir en aide aux femmes en difficulté, que ce soit pour fuir un mari violent, une réinsertion après une peine de prison, dans le but de les aider à se reconstruire psychologiquement et/ou financièrement. « Le Prieuré leur offre en quelque sorte une retraite spirituelle. J’essaie d’aider ces femmes à se réconcilier avec la vie avant de leur donner les armes pour y arriver. » (Pages 71-72).

Le PJGN : Pôle Judiciaire de la Gendarmerie Nationale, appelé en renfort par toutes les brigades de la gendarmerie nationale, ses hommes, ayant dédié leur vie à la criminalistique, agissent sur tout le territoire français.

En conclusion

Le + : dans un souci de réalisme, Sandrine Destombes n’hésite pas à respecter les procédures à la lettre : « Même si les gendarmes avaient pu identifier les deux femmes grâce à la responsable du prieuré, ils auraient préféré pouvoir ajouter au dossier des preuves matérielles. Lancer un avis de recherche sur la base d’un seul témoignage était toujours inconfortable et la juge d’instruction ne manquerait pas de le leur faire remarquer. » (Page 101)… ou d’ancrer son roman dans la réalité en faisant allusion à des affaires criminelles réelles, comme la mystérieuse disparition de Dupont de Ligonnès, soupçonné d’avoir tué sa femme et leurs quatre enfants en avril 2011 et resté depuis introuvable, ou l’affaire Marie Besnard qui donna lieu à une épique bataille d’experts avec pour résultat l’acquittement de l’accusée, faute de preuves tangibles.

On apprécie particulièrement de suivre les investigations en compagnie des membres du PJGN et des gendarmes affectés à cette enquête, assistant aux réunions de débriefing, aux interventions et aux interrogatoires. La valeur ajoutée de Le Prieuré de Crest: de l’humour, de l’action, des rebondissements… Un polar passionnant posant des questions douloureuses telle que la maltraitance des femmes.

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Ecrivain de romans historiques, chroniqueuse et blogueuse, passionnée de culture nordique et de littérature policière, thrillers, horreur, etc...

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