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Juliette Bonte : Tu fais quoi pour Noël ? Je t’évite !

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Juliette Bonte : Tu fais quoi pour Noël ? Je t'évite !
Juliette Bonte : Tu fais quoi pour Noël ? Je t'évite !

Présentation Éditeur

Charlie déteste Blade, et Blade le lui rend bien. Elle a essayé de s’entendre avec ce grand brun – vraiment ! – mais entre eux, ça ne passe pas. Le problème, c’est que Blade est un ami de James, le nouveau petit copain de la meilleure amie de Charlie. Alors, autant dire que l’éviter est sans espoir car, si les filles ont la réputation de n’aller aux toilettes qu’à deux, les hommes, eux, sont visiblement incapables de boire une bière sans leurs homologues testostéronés. Mais, quand les soirées évoluent dangereusement vers un projet de vacances en groupe pour les fêtes de fin d’année, Charlie comprend qu’elle est fichue. Car, s’il y a une chose qu’elle déteste encore plus que Blade, c’est bien Noël. Et, si Blade l’apprend, il va tout faire pour que ce séjour en Laponie devienne son pire cauchemar.

Origine Flag-FRANCE
Éditions Harlequin
Date 16 octobre 2019
Éditions HarperCollins
Date 14 octobre 2020
Pages 342
ISBN 9791033907725
Prix 7,20 €
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L'avis de Anne-Lise Nogue

On m’a prêté ce roman que je n’aurai probablement pas osé acheter moi-même. Ce qui m’a attirée: l’Écosse, Noel, l’enquête. Honnêtement, la romance ne me faisait ni chaud ni froid (on sait comment ca se termine…)

Pour finir, je n’ai pas beaucoup aimé le style de l’autrice. Il y a des erreurs d’utilisation de vocabulaire (« empaumer » m’a sauté au visage). Ca partait bien avec une famille de femmes très soudée, responsable d’une petite entreprise multicentenaire et respectée. L’un des trucs cool c’est que Robyn est clairement une adulte au moins à la fin de la vingtaine et à aucun moment sa famille lui fait des réflexions comme quoi elle est célibataire. Il y a un couple lesbien et marié, et personne ne fait de réflexions en mode « ohlala, ca n’a pas dû être facile pour elles! » Je pense que l’autrice adorait cette famille et c’est pour ca que les personnages, leur magasin, leur cottage, sont super. Le truc vraiment cool c’est que Wick et le château au bord de l’océan existent vraiment, dans l’extrême nord-est de l’Écosse et les photos donnent vraiment envie. Et oui, il y a une chocolaterie!

La romance est cousue de fils fluos phosphorescents et m’a vraiment saoulée. Genre ils ne se sont même pas embrassés mais ils veulent chacun passer leur vie ensemble… Par contre, la résolution de l’énigme, bien que simple, est vraiment bien faite. Et la main mise sur les activités de Noël par la famille Burns se règle super bien.

Donc sympa pour se détendre, sans plus. Ça m’a quand même donné comme but de voyage d’aller voir à quoi ressemble la ville…

Kaamelott – Livre 1

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Kaamelott - Livre 1
Kaamelott - Livre 1

Présentation Éditeur

Parce que les dieux lui ont confié la mission sacrée de retrouver le Graal, Arthur, devenu roi incontesté de Bretagne en retirant Excalibur de la pierre, a réuni autour de la Table ronde, à Kaamelott, les plus preux chevaliers de son temps : Lancelot, Perceval, Karadoc, Bohort, Yvain, Gauvain, et d’autres. Malgré cela, la quête piétine depuis plusieurs années… Retrouvez, épisode par épisode, les textes intégraux de la série télévisée.

Origine Flag-FRANCE
Éditions J’ai Lu
Date 9 avril 2012
Pages 320
ISBN 9782290034781
Prix 6,50 €
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L'avis de Stanislas Petrosky

Les dialogues de la série culte existent en livre !

Un peu façon pièce de théâtre ou scénario, avec les indications de décor.

Pourquoi lire ça tu vas me dire, ça doit être chiant  ?

Mais pas du tout !

Tu passes toute ta lecture à te bidonner, au fil des pages tu tutoies le génie d’Astier, tu as l’impression d’être avec eux sur le plateau.

Et puis surtout, ce qu’il y a de bien, c’est qu’en fin de livre — des deux livres, oui, le livre 1 est en deux livres — tu as des inédits !

Alors tu peux me croire, rien que pour ça, ça vaut le coup de redécouvrir la série d’une autre façon…

Et au cas tu sois la personne, paraît qu’il y en a une, qui ne connaît pas Kamelott, ben c’est l’occasion ou jamais !

Bref si on te dit « paraît qu’il faut lire Kamelott, que c’est bien ? », répond C’est pas faux !

Antoine Chainas : Bois-aux-Renards

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Antoine Chainas : Bois-aux-Renards
Antoine Chainas : Bois-aux-Renards

Présentation Éditeur

Une fillette, Chloé, survit à l’accident de voiture qui tue toute sa famille, avant d’être recueillie par une guérisseuse, au fond d’un bois mystérieux. Trente-cinq ans plus tard, Yves et Bernadette, un couple de tueurs en série, sillonnent les routes dans un camping-car, en quête d’auto-stoppeuses. Anna, une gamine témoin de leur premier meurtre de l’été, leur échappe et se réfugie chez une étrange femme boiteuse, entourée de renards. Elle découvre alors une communauté coupée du monde moderne, au plus près de la nature et des mythes, qui veille à préserver quoi qu’il en coûte sa tranquillité…

Origine Flag-FRANCE
Éditions Gallimard
Date 5 janvier 2023
Éditions Folio
Date 15 février 2024 
Pages 496
ISBN 9782073044372
Prix 9,40 €
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L'avis de Stanislas Petrosky

Une gamine échappe de justesse à un couple de pervers, des tueurs en série qui sillonnent les routes dans un camping-car. Elle trouve refuge auprès d’une drôle de bonne femme, un boiteuse qui vit entourée de renards… On découvre au fur et à mesure une communauté qui vit en autarcie, dont les membres sont prêts à tout pour garder leur tranquillité.

Un roman noir qui captive son lectorat pour l’intrigue, en revanche, il faut bien avouer que parfois le champ lexical utilisé peut rebuter, pourquoi faire si compliqué alors que la simplicité aurait amené une fluidité au texte qui aurait sublimé le récit ?

Bien sûr, comme tout avis, ce n’est que personnel, peut-être que je n’avais pas le niveau demandé pour lire ce livre sans être parfois obligé de vérifier une définition pour être certain du sens d’un phrase…

Dossiers Noirs : L’expérience de la prison de Stanford

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Dossiers noirs - Experience Stanford

L’expérience de la prison de Stanford, menée en 1971 par le professeur Philip Zimbardo à l’Université de Stanford, est l’une des études les plus célèbres et controversées en psychologie sociale. Conçue pour explorer les effets de la situation carcérale sur le comportement des individus, cette expérience a révélé des aspects troublants de la nature humaine et de la dynamique de pouvoir. Des étudiants, sélectionnés pour incarner les rôles de prisonniers et de gardiens dans une prison simulée, ont rapidement adopté des comportements extrêmes et violents, entraînant l’arrêt prématuré de l’expérience après seulement six jours. Cette introduction examine le cadre et les objectifs de cette étude, en mettant en lumière les conclusions psychologiques et les débats éthiques qu’elle a suscités.

Contexte et Mise en Place

L’expérience de la prison de Stanford a été conçue dans le but d’explorer comment les rôles sociaux influencent le comportement humain, en particulier dans un environnement carcéral. Menée par le professeur Philip Zimbardo à l’Université de Stanford en août 1971, l’étude a utilisé le sous-sol du département de psychologie pour recréer une prison simulée. Ce sous-sol a été aménagé avec des cellules, des espaces communs et une salle de garde pour imiter fidèlement les conditions d’une véritable prison. Pour sélectionner les participants, Zimbardo a publié une annonce offrant une rémunération de 15 dollars par jour aux étudiants volontaires pour participer à une étude sur la vie en prison. Parmi les nombreux candidats, 24 étudiants jugés psychologiquement stables et en bonne santé ont été retenus.

Ces participants ont ensuite été assignés de manière aléatoire aux rôles de gardiens ou de prisonniers afin d’éliminer toute influence préexistante sur les comportements observés. Les gardiens ont reçu des uniformes kaki, des bâtons et des lunettes de soleil réfléchissantes pour établir leur autorité et les dépersonnaliser. Les prisonniers, quant à eux, ont été « arrêtés » chez eux par de véritables policiers, menottés, emmenés au poste de police local pour des procédures d’empreintes digitales et de photographie, puis conduits à la prison simulée. À leur arrivée, ils ont été fouillés, déshabillés et revêtus d’uniformes avec des numéros d’identification, les privant ainsi de leur identité personnelle.

La mise en place méthodique de l’expérience visait à créer une atmosphère aussi réaliste que possible, permettant de tester comment les participants réagiraient aux rôles de gardiens et de prisonniers dans des conditions de détention simulées. Les attentes étaient que les comportements déviants seraient engendrés par la situation et les rôles eux-mêmes, plutôt que par les caractéristiques personnelles des individus. Ce cadre rigoureux a permis d’observer les dynamiques de pouvoir et de soumission qui se sont rapidement installées entre les gardiens et les prisonniers, menant à des comportements extrêmes et inattendus.

Déroulement de l'Expérience de la Prison de Stanford

Préparation

L’expérience a été soigneusement planifiée par Philip Zimbardo et son équipe. Le sous-sol du département de psychologie de l’Université de Stanford a été transformé en une prison simulée avec des cellules, des salles de garde et des espaces communs. Les étudiants participants ont été sélectionnés via une annonce, et ceux choisis ont subi des tests psychologiques pour s’assurer qu’ils étaient émotionnellement stables.

Assignation des Rôles

Les 24 participants ont été répartis aléatoirement en deux groupes : les prisonniers et les gardiens. Cette répartition aléatoire visait à garantir que les comportements observés seraient dus à la situation et non à des différences préexistantes entre les individus.

Arrestations et Arrivée à la Prison

Les étudiants assignés au rôle de prisonniers ont été « arrêtés » chez eux par de vrais policiers de Palo Alto, qui collaboraient avec Zimbardo. Les prisonniers ont été menottés, conduits au poste de police local pour une procédure d’empreintes digitales et de photographie, puis transportés à la prison simulée. À leur arrivée, ils ont été fouillés, déshabillés et vêtus d’uniformes de prisonniers avec des numéros d’identification.

Conditions de Vie des Prisonniers

Les prisonniers étaient confinés dans des cellules étroites et devaient suivre des règles strictes. Ils étaient appelés uniquement par leur numéro d’identification pour les déshumaniser. Les gardiens avaient des bâtons, des uniformes kaki et des lunettes de soleil réfléchissantes pour empêcher tout contact visuel, renforçant ainsi leur autorité.

Comportements des Gardiens et des Prisonniers

Dès les premières heures, les gardiens ont commencé à adopter des comportements autoritaires et abusifs. Ils ont imposé des punitions arbitraires, telles que des exercices physiques forcés, et ont utilisé des tactiques d’humiliation psychologique. Les prisonniers, initialement réticents, ont progressivement commencé à adopter des comportements de soumission, certains montrant des signes de détresse émotionnelle et mentale.

Escalade et Interruption

La situation a rapidement dégénéré. Au bout de deux jours, un prisonnier a souffert d’une grave détresse émotionnelle et a dû être retiré de l’expérience. D’autres prisonniers ont organisé une révolte contre les gardiens, qui a été réprimée avec des mesures encore plus strictes. Les comportements abusifs des gardiens sont devenus de plus en plus cruels, au point où certains ont eu du mal à discerner la simulation de la réalité.

Intervention et Fin de l’Expérience

Au bout de six jours, Zimbardo a décidé de mettre fin à l’expérience prématurément. Cette décision a été influencée par l’observation de la détérioration rapide de l’état mental des participants, ainsi que par les inquiétudes soulevées par une collègue de Zimbardo, Christina Maslach, qui a exprimé son choc face à la situation.

Résultats et Conséquences

Résultats

Les résultats de l’expérience de la prison de Stanford ont été à la fois choquants et révélateurs. Très rapidement, les participants se sont totalement immergés dans leurs rôles assignés. Les gardiens ont adopté des comportements de plus en plus autoritaires et abusifs, exerçant leur pouvoir de manière oppressive. Ils ont imposé des punitions humiliantes et arbitraires, telles que des exercices physiques forcés, la privation de nourriture et des nettoyages de toilettes à mains nues. Les prisonniers, quant à eux, ont montré des signes croissants de détresse émotionnelle et mentale. Ils sont devenus passifs et soumis, certains souffrant de crises de larmes, de désorientation et de détachement émotionnel. L’un des prisonniers a même développé une réaction psychosomatique grave nécessitant son retrait de l’expérience au bout de seulement deux jours.

Conséquences

Les conséquences de l’expérience ont été profondes et largement débattues. Sur le plan académique, l’étude a fourni des insights majeurs sur la puissance des situations et des rôles sociaux dans la formation des comportements humains. Elle a démontré que même des individus ordinaires peuvent adopter des comportements sadiques ou soumis lorsque placés dans des rôles d’autorité ou de subordination. Cependant, l’expérience a aussi soulevé des questions éthiques sérieuses. Les souffrances infligées aux participants et le manque de consentement éclairé complet ont conduit à une réévaluation des pratiques de recherche en psychologie. De nouvelles lignes directrices éthiques ont été établies pour garantir le bien-être des participants aux études futures. L’expérience de Stanford reste un exemple crucial des dangers potentiels des pouvoirs mal régulés et de la nécessité de protéger les droits et la dignité des sujets de recherche.

Impact et Critiques

Impact

L’expérience de la prison de Stanford a eu un impact profond et durable sur le domaine de la psychologie sociale et au-delà. Elle a apporté des insights précieux sur la manière dont les rôles sociaux et les situations peuvent influencer le comportement humain, démontrant que même des individus ordinaires peuvent devenir abusifs ou soumis dans certaines conditions. Cette étude a été largement citée et discutée dans les contextes académiques, judiciaires et de gestion des prisons, soulignant l’importance de la supervision et des contrôles dans les environnements de pouvoir. De plus, l’expérience a inspiré de nombreuses recherches ultérieures sur la dynamique de groupe, l’autorité et la déshumanisation, contribuant à une meilleure compréhension des comportements humains dans des situations de pouvoir et de conflit.

Critiques

L’expérience a également suscité de nombreuses critiques, principalement pour ses aspects éthiques. Les participants ont subi des abus psychologiques et physiques sans un consentement pleinement éclairé, ce qui a soulevé des questions sur la responsabilité des chercheurs envers le bien-être des sujets. De plus, la manipulation et l’absence de supervision adéquate ont été dénoncées, avec des allégations selon lesquelles Zimbardo lui-même a joué un rôle trop actif et encouragé les comportements abusifs. Ces critiques ont conduit à une réévaluation des protocoles éthiques dans la recherche psychologique, renforçant les règles de consentement éclairé, de débriefing et de supervision pour protéger les participants des dommages potentiels. L’expérience de Stanford est maintenant considérée comme un exemple classique des risques éthiques en recherche comportementale, servant de mise en garde pour les futures études.

Conclusion

L’expérience de la prison de Stanford a révélé comment des individus ordinaires peuvent adopter des comportements abusifs ou soumis en fonction des rôles et de la situation dans laquelle ils se trouvent. Bien que l’étude ait été critiquée pour ses manquements éthiques, elle reste une démonstration puissante des effets de la situation sur le comportement humain. Les leçons tirées de cette expérience continuent d’influencer les domaines de la psychologie sociale et de l’éthique de la recherche.

Philippe PATERNOLLI : Biographie et Bibliographie

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Philippe PATERNOLLI
Photo : Jef Wodniack

Biographie

Philippe Paternolli, auteur de romans, est né en 1961 à Versailles. Il a grandi dans la banlieue est de Paris, avant de vivre à Nîmes, Blois, Mazamet, Albi, Marseille et Aix-en-Provence où il réside actuellement.

Avec lui, on a affaire à un romancier doublé d’un éclairagiste qui manie la « poursuite » avec brio pour éclairer l’endroit « où ça se passe ».

« Syzygie » est le cinquième volet de la série Erno publié aux éditions du Caïman

En marge de l’écriture, je pratique la photographie et vous pouvez découvrir ce travail sur le site 500px.com https://500px.com/philippepaternolli

Bibliographie

  • Mélodie malsaines (Éd. de la Bastide 2001)
  • La percée de Quadanovitch (Itinéraires 2005)
  • Arrêtez-moi là (Caïman 2018) en collaboration avec Annabelle LÉNA
  • La mort imaginale (Caïman 2024)

Série « Erno »

  • Alpes noires (Caïman 2011)
  • Camarguestan ! (Caïman 2013)
  • Carré noir sur fond noir (Caïman 2016)
  • Jouer le jeu (Caïman 2019)
  • Syzygie (Caïman 2020)
  • Tout droit (Caïman 2021)
  • Venture (Caïman 2022)
  • Nore (Caïman 2023)

Recueils « collectifs »

Le Roman Policier – 1 – Les origines

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Roman Policier - 1 - les origines

Le roman policier est un genre vaste et riche, en perpétuelle évolution. Longtemps relégué au rang de « littérature de gare » ou parfois même de « sous-littérature, » il a souffert de certains préjugés, y compris parmi les professionnels du livre. Ayant moi-même été libraire spécialisée dans ce domaine depuis 2002, j’ai pu constater cette perception dans le regard de certains clients et collègues. Pourtant, un tournant majeur a eu lieu avec la publication de Millénium de Stieg Larsson en 2006 par les Éditions Actes Sud, dans la collection Actes Noirs spécialement créée pour l’occasion. Larsson, décédé avant de pouvoir savourer le succès mondial de son œuvre, a malgré tout transformé l’image du polar. Avec Millénium, lecteurs, journalistes et spécialistes du livre ont découvert l’incroyable richesse du genre et les pépites qu’il recèle, invitant à une nouvelle lecture des romans policiers en tant qu’œuvres littéraires à part entière.

Le roman policier est un univers aux multiples facettes, à l’image d’un jeu de sept familles : il abrite des sous-genres variés — polar, thriller, suspense, roman noir — qui, au fil des siècles et des évolutions sociétales, ont vu émerger des styles distincts et des publics variés. Certains lecteurs s’attachent ainsi à une catégorie précise, et pour eux, un éditeur ou un auteur en particulier devient la référence absolue.

Plongeons ensemble dans l’histoire de ce genre captivant, découvrons ce qui le définit et explorons les éléments qui le caractérisent.

Quelle est la définition d'un roman policier ?

Le roman policier se distingue par sa focalisation sur un délit grave, juridiquement répréhensible — ou qui devrait l’être. Ce genre littéraire explore les questions de la culpabilité et de la justice, en structurant l’intrigue autour de l’élucidation d’un crime, de sa résolution, ou de sa prévention. Il se divise en plusieurs sous-genres, chacun répondant à des attentes spécifiques du lecteur :

  • Le roman à énigme, où l’objectif est de découvrir qui a commis le crime et comment. L’enquête, minutieuse et intellectuelle, est au cœur de l’intrigue.
  • Le roman noir, qui, bien souvent, se concentre sur le combat entre le bien et le mal, cherchant à faire cesser l’action criminelle et à faire triompher la justice, parfois de façon ambivalente.
  • Le roman à suspense, où l’accent est mis sur la tension et la menace imminente, le but étant d’empêcher la survenue d’un crime ou de survivre à un danger.

Selon l’écrivain et théoricien du genre Pierre Boileau, « Le roman policier est un récit où le raisonnement crée l’effroi qu’il est chargé d’apaiser. » Cette réflexion, que Boileau a formulée avec son collaborateur Narcejac, souligne bien la dualité de ce genre, qui tout à la fois intrigue et rassure, en conduisant le lecteur de l’angoisse vers la résolution.

Historiquement, au XIXᵉ siècle, on parlait de « roman judiciaire » pour désigner ce type de récits, centrés sur la justice et les enquêtes criminelles. C’est durant cette époque que les premières figures du détective littéraire, comme Auguste Dupin d’Edgar Allan Poe, voient le jour et donnent naissance aux prémices du genre policier tel que nous le connaissons aujourd’hui.

Quelques caractéristiques du roman policier

Dans le roman policier, l’intrigue commence généralement par un crime, acte transgressif et souvent violent, qui bouleverse l’ordre établi. À la suite de ce crime, un enquêteur — qu’il soit détective, policier, journaliste, ou même un amateur motivé par la quête de vérité — prend en charge l’investigation. Son objectif est de découvrir le coupable, de déchiffrer ses motivations et de résoudre les mystères entourant l’affaire. Pour cela, il s’appuie sur des indices laissés sur la scène du crime, des témoignages et, souvent, des aveux. Les méthodes d’investigation évoluent avec le temps et reflètent les avancées technologiques de chaque époque : de l’identification anthropométrique mise au point par Alphonse Bertillon au XIXᵉ siècle à l’analyse ADN du XXIᵉ siècle. Certains auteurs basent leurs récits sur des techniques scientifiques précises ou consultent des spécialistes, tels que des gendarmes, des psycho-criminologues ou des médecins légistes, pour donner à leurs histoires une authenticité saisissante.

Les motivations du criminel peuvent être influencées par de nombreux facteurs, notamment par la société et son cadre de vie, qu’il s’agisse de la ville ou de la campagne, ainsi que par d’éventuels traumatismes psychologiques vécus durant l’enfance. Ces éléments de contexte renforcent la profondeur des personnages et permettent au lecteur de s’immerger dans des motivations complexes et nuancées.

Selon le langage utilisé et la manière dont l’histoire est construite, on peut classer les romans policiers en plusieurs catégories :

  • Le roman à énigme (ou Whodunit), où le mystère et la déduction occupent une place centrale, mettant le lecteur au défi de découvrir le coupable avant le héros.
  • Le polar, souvent ancré dans des problématiques sociales contemporaines, explore les tensions sociales et la justice sous un angle plus réaliste.
  • Le roman policier historique, qui plonge dans des périodes passées et ajoute une dimension d’authenticité historique.
  • Le suspense, qui met l’accent sur la tension constante et le risque imminent.
  • Le thriller, dont le rythme effréné et les rebondissements créent une tension croissante autour d’un héros souvent en danger.
  • Le roman noir, qui se concentre sur les aspects les plus sombres de l’âme humaine, explorant des thèmes de désespoir, de fatalité et de violence.

Ces romans peuvent avoir plusieurs objectifs : d’abord, celui de divertir, en jouant sur la tension et en parsemant des fausses pistes pour tenir le lecteur en haleine ; mais aussi d’instruire, en offrant une plongée dans des milieux professionnels (policiers, médecins, avocats) ou des contextes culturels spécifiques. Enfin, certains romans policiers poussent à la réflexion, en abordant des questions de société, de morale ou de psychologie humaine. Le roman policier, à travers ses multiples facettes, parvient ainsi à captiver, à instruire et à faire réfléchir le lecteur, créant un univers riche et foisonnant où chacun peut trouver son compte.

Les Pionniers

La fascination pour la mort et le crime ne date pas d’hier. Depuis des siècles, la littérature et l’art s’emparent de ces thèmes, témoignant de l’ombre qui plane sur l’humanité. Des œuvres anciennes mettent en scène des actes violents ou des destins tragiques, comme en témoignent des figures mythologiques et littéraires telles que Caïn et Abel, Romulus et Remus, Œdipe, ou encore le Hamlet de Shakespeare. Meurtres politiques, suicides, régicides ou fratricides : tous reflètent les multiples facettes de la criminalité humaine. Pour une illustration de cette omniprésence du crime, le criminologue Christos Markogiannakis, dans Scènes de crime au Louvre et Scènes de crime à Orsay (Éditions Le Passage), analyse des œuvres d’art comme autant de mises en scène du meurtre et du mystère.

Cette représentation du crime s’accompagne d’une soif de justice et de loi, comme en témoigne le Code d’Hammurabi, texte juridique babylonien gravé en Mésopotamie vers 1728-1686 avant J.-C., qui préfigure l’importance de punir et de réguler les comportements déviants.

Le terreau du roman policier

Les transformations sociales et urbaines du XIXᵉ siècle, avec le développement de l’industrie et des transports, engendrent de nouvelles peurs, tandis que l’insécurité croissante dans les villes devient un thème de préoccupation. Eugène Sue, avec Les Mystères de Paris (1842), illustre cette insécurité grandissante et révèle la face cachée des villes modernes. Ce contexte de mystère et de peur alimente le besoin d’explorer, de résoudre et de dominer ces angoisses, préparant le terrain à la naissance du roman policier.

Les précurseurs

Certains auteurs du XIXᵉ siècle posent les bases du roman policier à travers des œuvres où le crime et l’investigation prennent une place centrale :

  • Thomas De Quincey publie De l’assassinat considéré comme un des Beaux-Arts (1827), un essai où des érudits discutent d’affaires criminelles comme des œuvres d’art, élaborant des critiques esthétiques du « bon » assassinat.
  • Vidocq, ancien délinquant devenu policier, publie ses Mémoires en 1828. Sa vie tumultueuse, entre crimes et justice, inspirera nombre de récits policiers, et il est aujourd’hui reconnu comme l’un des premiers détectives modernes.
  • Alexandre Dumas, dans Le Comte de Monte-Cristo (1844-1846), met en scène des intrigues de vengeance et de justice personnelle qui anticipent les structures narratives du genre policier.
  • Les romans-feuilletons, tels que Les Mystères de Paris d’Eugène Sue (1842), Les Habits Noirs de Paul Féval (1863), ou Les Misérables de Victor Hugo (1862), foisonnent de personnages criminels, de policiers et de rebondissements, ancrant progressivement les récits criminels dans l’imaginaire collectif.

La naissance officielle du genre

La plupart des spécialistes s’accordent à dire que le roman policier naît en 1841 avec Le Double Assassinat de la rue Morgue d’Edgar Allan Poe, publié dans Graham’s Magazine. Certains voient ce texte comme la première « nouvelle policière », d’autres considèrent que le roman policier proprement dit naît en 1865 avec L’Affaire Lerouge d’Émile Gaboriau. Quoi qu’il en soit, Le Double Assassinat de la rue Morgue marque un tournant : Poe y invente le détective Dupin, propose une méthode d’investigation basée sur la déduction, et introduit le concept du « meurtre en chambre close », fondement du futur « roman à énigme ». Suivent ses autres nouvelles, Le Mystère de Marie Roget (1843) et La Lettre volée (1845), qui consolident ces éléments fondateurs.

Le roman policier mettra environ vingt-cinq ans à se détacher du roman social à intrigues criminelles inauguré par Les Mystères de Paris. C’est avec L’Affaire Lerouge d’Émile Gaboriau que le genre prend véritablement son autonomie en 1865. Gaboriau y introduit l’enquêteur amateur surnommé « le Père Tabaret », qui ouvre la voie à Monsieur Lecoq, détective emblématique de ses récits suivants.

Les premiers maîtres du genre

Le roman policier anglais prend également son essor grâce à Wilkie Collins, dont La Pierre de Lune (The Moonstone, 1868) est souvent considéré comme le premier roman policier britannique. Dans ce roman, Collins pose les bases du « roman d’enquête » avec une intrigue complexe, un vol de joyau, et une galerie de suspects intrigante.

Plusieurs auteurs vont progressivement enrichir et diversifier le genre, chacun apportant une approche distincte :

  • Edgar Allan Poe (1809-1849), inventeur de la nouvelle policière.
  • Wilkie Collins (1824-1889), père du roman policier anglais.
  • Charles Dickens (1812-1870), qui inclut dans ses romans des intrigues criminelles et des personnages de détectives.
  • Émile Gaboriau (1832-1873), fondateur du roman policier français avec l’apparition de personnages d’enquêteurs professionnels.
  • Arthur Conan Doyle (1859-1930), qui popularisera la figure du détective avec Sherlock Holmes.
  • Gilbert Keith Chesterton (1874-1936), créateur du Père Brown, détective amateur aux intuitions psychologiques fines.
  • Gaston Leroux (1868-1927) et Maurice Leblanc (1864-1941), qui offriront au public des personnages devenus emblématiques, comme Rouletabille et Arsène Lupin.

Ces auteurs, chacun à leur manière, poseront les jalons du roman policier moderne. Ils bâtiront des intrigues captivantes, peuplées de détectives à la logique implacable et de criminels énigmatiques, faisant du genre policier un terrain fertile pour l’imagination et l’intellect.

Focus sur les auteurs

Emile Gaboriau
Émile Gaboriau

Emile GABORIAU

Il invente un nouveau Dupin avec le père Tabaret (alias Tireclair) dans L’affaire Lerouge (1866).

Mais c’est L’inspecteur Lecocq qui va par la suite être sur le devant de la scène : Le Crime d’Orcival (1867), Le Dossier 113 (1867), Monsieur Lecoq (1869), La Corde au cou (1873). C’est véritablement la police qui est mise en scène. Brillant dans la déduction, il réintroduit cependant l’action et le roman de moeurs.

A côté de l’examen des indices (empreintes sur la neige, lit défait, serviette ensanglantée), il ajoute l’atmosphère de la ville, la psychologie des personnages. Du roman feuilleton, il hérite de la dichotomie bons/méchants, les longs retours en arrière, la pléthore d’explications finales, le style emphatique.

Par rapport au même roman-feuilleton, il introduit un protagoniste réel et extérieur au drame (et non plus un justicier ou une machine à raisonner), un coupable réel (et non plus l’ange du mal comme dans les romans feuilletons de son époque), et privilégie l’enquête à la description du crime en train de se faire. C’est le début de ce qu’on appelle à l’époque le « roman judiciaire ».

Autres auteurs de romans judiciaires :

Xavier DE MONTEPIN, Fortuné DU BOISGOBEY, AYMARD, Jules LERMINA, Eugène CHAVETTE.

Edgar Allan Poe
Edgar Allan Poe

Edgar Allan POE

Double assassinat dans la rue Morgue est publié en 1841 dans le Graham’s Magazine . Le héros détective, le chevalier Dupin, est un pur produit du rationalisme positiviste et scientifique, réduit à ses capacités de déduction et de raisonnement : l’enquête n’est qu’un jeu cérébral.

Les éléments de base sont déjà présents : chambre close, motifs apparents et réels (héritage ?), témoins initialement réunis, faux suspects, indices trompeurs, police dépassée, détective dilettante qui aime le raisonnement plus que l’argent, examen minutieux des indices, réunion finale avec péroraison explicative.

Dupin est présent dans 3 autres récits : Le Scarabée d’or, La Lettre volée, Le Mystère de Marie Roget. Avec Poe apparaît une nouvelle méthode d’écriture qui commence par la fin pour rebâtir une intrigue à partir du crime .

Autres écrivains : Wikie COLLINS (La Pierre de lune), Charles Dickens (Barnaby Rudge, Le Mystère d’Edwin Drood).

Arthur Conan Doyle
Arthur Conan Doyle

Arthur Conan DOYLE

1887 : Une étude en rouge. Publie ses nouvelles dans le Strand Magazine à partir de 1891.

Sherlock HOLMES, « machine à observer et à raisonner la plus parfaite de la planète » (Watson), est cependant un personnage humain par ses défauts et ses qualités (violon, cocaïne). C’est l’épure du roman d’énigme, avec quelques rituels qui sont devenus des icônes du genre : description de l’arrivant au cabinet de Holmes, Holmes à la recherche d’indices, phrases énigmatiques plongeant le lecteur dans la perplexité (« élémentaire mon cher Watson« , phrase apocryphe). On peut souligner la poétique mystérieuse ses titres : La Bande mouchetée, Le Rituel des Musgrave, La Ligue des Rouquins, Les 5 pépins d’orange, Le chien des Baskerville, Les hommes dansants.

Gilbert Keith CHESTERTON
Gilbert Keith CHESTERTON

Gilbert Keith CHESTERTON

Il cherche à montrer les complexités de l’âme humaines, et les ravages produits par la tentation du mal. Son enquêteur est le Père Brown, apparu pour la première fois en 1910 : apparence insignifiante, mais fin psychologue. Sauf que c’est plus l’instinct lui révélant la présence du Mal que sa déduction qui lui permet de découvrir le coupable. C’est la compassion de Brown qui permet le retour à l’ordre. « Je m’efforce de m’imprégner de la mentalité de l’assassin. Je m’identifie à lui au point de voir le monde à travers ses yeux farouches et injectés de sang, jusqu’à devenir moi-même un criminel ».

Gaston LEROUX
Gaston LEROUX

Gaston LEROUX et Maurice LEBLANC

Au tournant du siècle, en France, deux grands héros :

Gaston LEROUX (1868-1927) : Son journaliste Rouletabille prend « la raison par le bout », est engagé dans l’action et partie prenante des passions, contrairement à Holmes. Leroux invente le meurtre en chambre close et introduit la psychanalyse (Le Parfum de la dame en noir).

Maurice LEBLANC (1864-1941) : Débute son personnage en 1905 : L’arrestation d’Arsène Lupin. Arsène Lupin est un voleur mais ne tue pas, protégeant la veuve et l’orphelin (il n’est pas très éloigné des justiciers). Beaucoup d’actions : voyages, déguisements, identités multiples. C’est un mélange d’aventures (trésors cachés, passages secrets, messages codés) intégrées au récit policier et à l’Histoire.

Autres auteurs de la Belle Epoque :
Avec Leroux et Leblanc, ils parlent des bas-fonds, et introduisent du modernisme technologique : vapeur, électricité, automobile, télégraphe, etc. Ils annoncent également différents genres (Nick Carte, Fantômas), mais surtout le roman d’énigme. (Futrelle)

Les femmes et les origines du roman policier

Les femmes et les origines du roman policier

Dès les débuts du roman policier, les femmes ont su s’imposer dans un genre pourtant souvent perçu comme masculin. Parmi elles, Agatha Christie demeure une figure emblématique, souvent surnommée « la reine du crime ». Son premier roman, La Mystérieuse Affaire de Styles (1920), marque l’entrée en scène du célèbre détective Hercule Poirot, et son œuvre influencera durablement le genre avec ses intrigues finement construites et ses dénouements inattendus. D’autres autrices, comme Anna Katharine Green, parfois surnommée « la mère du roman policier » pour ses œuvres du XIXe siècle, ou Dorothy L. Sayers, contemporaine de Christie, ont contribué à enrichir ce champ littéraire en lui apportant profondeur psychologique et complexité narrative. Ces femmes ont non seulement marqué leur époque, mais ont également ouvert la voie à une nouvelle génération d’écrivaines dans le domaine du roman policier.

conclusion

Le roman policier, né de la fascination pour le crime et la quête de justice, a évolué en un genre littéraire captivant, riche et diversifié. À partir des premières œuvres fondatrices du XIXᵉ siècle, il a développé des codes spécifiques et des sous-genres qui explorent différents aspects de l’âme humaine, de la justice et des mystères à résoudre. Que ce soit par l’intrigue minutieuse d’un whodunit, l’atmosphère sombre du roman noir ou la tension du roman à suspense, le genre policier a su répondre aux attentes d’un public varié et fidèle, tout en reflétant les évolutions de notre société et les progrès de la science et de la criminologie.

Loin d’être figé, le roman policier continue de se réinventer, offrant aux lecteurs une diversité d’expériences : certains cherchent l’énigme intellectuelle, d’autres sont attirés par le suspense ou l’exploration des zones d’ombre de l’humanité. Chaque sous-genre répond ainsi à une part de notre fascination pour les mystères et les conflits moraux. Dans les prochains chapitres, nous plongerons dans les spécificités du roman noir, du roman à suspense et du whodunit, pour explorer comment chacun de ces sous-genres aborde, à sa manière, l’inépuisable thème du crime et de la justice.

Le roman policier est bien plus qu’un jeu littéraire : il est un miroir des peurs, des désirs et des complexités humaines, un genre en perpétuelle transformation qui n’a pas fini de surprendre et de captiver ses lecteurs.

(sources : R. Musnik de la B.n.f, Jean Tulard « Dictionnaire du roman policier » (Fayard), Hélène Amalric « Le guide des 100 polars incontournables » (Librio), Yves Reuter « Le roman policier » (Armand Colin), « Premières enquêtes-Un siècle de romans policiers » préface par Francis Lacassin (Omnibus)

Marie-Emmanuelle Kervénoël : Correspondance

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Marie-Emmanuelle Kervénoël : Correspondance
Marie-Emmanuelle Kervénoël : Correspondance

Présentation Éditeur

Sœur Thérèse de l’Enfant-Jésus et de la Sainte-Face (1873-1897) écrivait : « Je voudrais déjà quitter la terre et contempler les Merveilles du Ciel ». Suite à une tentative d’autolyse, je suis entrée en relation avec l’organisme SOS Amitié. Mon manuscrit, œuvre autobiographique, relate ces échanges épistolaires quotidiens se déroulant sur quelques mois qui sont un appel au secours. Au cours de ces messages, je raconte que depuis longtemps, j’ai oublié de prendre le train de la vie. Il est parti sans moi en m’abandonnant sur le quai avec ma solitude. Comme spectatrice du film de la vie dans lequel aucun rôle n’est prévu pour moi dans la distribution, j’observe les autres vivre, n’étant pas impliquée dans leur histoire.

Parallèlement, je retrace ma foi en Dieu et mon aspiration à me retrouver à la droite du Père tout Amour incapable de décevoir. Espoir de l’Amour inépuisable et la passion de l’Absolu. Éternité brûlante tant désirée depuis si longtemps. Le désir de partir dans un monde purifié et virginal. La souffrance envolée, arrive alors la légèreté étincelante d’une vie pétrie de félicité… Enfin l’extase perpétuelle !

Origine Flag-FRANCE
Éditions Des Auteurs des Livres
Date 19 septembre 2024
Pages 184
ISBN 9782492375453
Prix 15,90 €
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L'avis de Nicolas Bücher

Dans l’intimité d’un cri silencieux, Correspondance : l’appel au secours d’un être en souffrance mentale et comment soulager cette détresse déploie les méandres d’une âme fracturée. Marie-Emmanuelle Kervénoël, dans une sincérité désarmante, dévoile ses tourments avec une précision presque viscérale, offrant au lecteur non pas une simple fenêtre, mais un vertige, une immersion totale dans le tumulte intérieur qui l’habite.

Chaque lettre qu’elle écrit, chaque mot qu’elle confie, est une prière murmurée dans l’obscurité. Car en elle, la douleur n’est pas seulement une passagère ; elle est une présence, une compagne cruelle qui modèle ses jours et ses nuits. La bipolarité et la dépression ne sont pas ici des concepts abstraits, mais des forces qui s’incarnent, qui tirent et déchirent son être, l’aspirant parfois dans des abîmes où la lumière semble un souvenir. Et pourtant, dans cet effroi, elle écrit, elle tend la main, elle dialogue avec les voix bienveillantes de SOS Amitié, ces inconnus qui deviennent le rivage vers lequel elle rame désespérément.

Dans cet échange, on devine l’invisible fil d’une psyché suspendue entre deux mondes : celui des ombres qui la hantent, et celui de l’espoir, fragile mais tenace. Le lecteur assiste, témoin discret, à cette danse délicate entre les énergies contraires qui façonnent son esprit. Il est frappé par la clarté avec laquelle elle explore ses propres abîmes, comme si les mettre en mots pouvait les rendre plus supportables. Chaque lettre devient alors une catharsis, un miroir où elle affronte sans détour ses angoisses les plus profondes et ses désirs de transcendance.

Car au-delà des ténèbres, Marie-Emmanuelle porte une quête, presque mystique. Une foi vacillante mais persistante émaille ses écrits, donnant à son récit une dimension spirituelle qui transcende l’individuel. Dieu n’est pas ici un remède universel, mais une étoile lointaine, une promesse ténue de rédemption qui guide ses pas, même lorsque la douleur la pousse à douter. Cette dualité entre le doute et la foi, entre la chute et la volonté de se relever, confère à son témoignage une humanité poignante. Ce n’est pas une foi triomphante qu’elle raconte, mais une foi vulnérable, érodée et pourtant vivante, comme une braise qui refuse de s’éteindre.

correspondanceÀ travers ces pages, on ne lit pas seulement la souffrance ; on entend battre un cœur qui cherche encore à aimer, à vivre, à trouver un sens au chaos. On ressent l’épuisement des jours sombres, la joie timide des instants où la vie redevient douce, la rage impuissante face à une maladie qui détruit sans prévenir. Mais surtout, on devine une volonté farouche de ne pas céder, de continuer à chercher malgré tout. Ce n’est pas un combat glorieux, mais un combat réel, avec ses victoires fugaces et ses défaites déchirantes.

Correspondance est un livre qui ne se lit pas avec légèreté, mais avec le cœur grand ouvert. C’est un hymne à la complexité de l’âme humaine, à sa capacité de résister même lorsque tout semble perdu. Marie-Emmanuelle Kervénoël ne cherche pas à embellir la souffrance, mais elle en fait une matière brute, qu’elle sculpte avec des mots empreints d’une beauté tragique. Elle nous offre une œuvre qui, sous le poids de son désespoir, parvient pourtant à élever, à toucher l’universel.

Dans ce dialogue épistolaire, dans ce ballet de douleurs et d’éclats d’espoir, elle nous rappelle que, même au plus profond des ténèbres, il reste toujours une possibilité d’entendre une voix, de saisir une main, d’écrire une lettre. Et peut-être, juste peut-être, de retrouver un peu de lumière.

Le crime parfait : une illusion fascinante entre fiction et réalité

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Crime parfait

Depuis l’aube de l’humanité, le crime fascine autant qu’il effraie. Parmi les nombreuses questions qu’il soulève, celle du meurtre parfait continue de captiver l’imaginaire collectif, inspirant écrivains, scénaristes et amateurs d’énigmes. Mais qu’entend-on vraiment par « meurtre parfait » ? Peut-il exister dans la réalité ou n’est-il qu’un fantasme littéraire ?

Qu’est-ce qu’un meurtre parfait ?

Dans son essence, un meurtre parfait est un crime qui réunit plusieurs critères :

  1. Impossibilité d’être détecté : aucune trace ou preuve permettant d’identifier le coupable.
  2. Motif dissimulé : un mobile si bien camouflé qu’il ne soulève aucun soupçon.
  3. Planification irréprochable : une anticipation de tous les aléas et imprévus.
  4. Crime indétectable : parfois, la mort elle-même doit apparaître naturelle ou accidentelle.

Dans la littérature policière, le meurtre parfait est souvent l’élément central qui met au défi le héros. Que ce soit Hercule Poirot, Sherlock Holmes ou encore des enquêteurs modernes comme Kay Scarpetta, leur génie réside précisément dans leur capacité à révéler les failles d’un plan en apparence infaillible.

Les grandes figures du meurtre parfait dans la fiction

L’univers du roman policier et du thriller regorge d’exemples marquants de tentatives de « meurtre parfait ». Parmi eux :

  • Agatha Christie, la reine du crime, a exploré cette notion dans plusieurs de ses œuvres, notamment dans Le Meurtre de Roger Ackroyd ou Dix petits nègres. Elle met souvent en lumière la complexité des mobiles humains et l’importance des détails négligés.
  • Patricia Highsmith, avec Monsieur Ripley, pousse l’idée encore plus loin en plaçant le meurtrier au centre du récit. Ses crimes, méticuleusement réfléchis, questionnent la moralité tout autant que la perfection.
  • Alfred Hitchcock, dans son célèbre film Le crime était presque parfait, illustre avec brio comment une faille minime dans un plan apparemment sans défaut peut tout faire basculer.

Dans la réalité : un idéal inaccessible ?

Si le meurtre parfait existe dans les romans et les films, qu’en est-il dans la vraie vie ? En pratique, atteindre une perfection absolue est extrêmement difficile, voire impossible, pour plusieurs raisons :

  • Les avancées technologiques : la criminalistique moderne, avec l’ADN, les caméras de surveillance et les analyses numériques, laisse peu de place à l’anonymat.
  • L’imprévisibilité humaine : aucun plan, aussi bien conçu soit-il, ne peut anticiper totalement les réactions des témoins ou des proches de la victime.
  • Le facteur humain : les coupables eux-mêmes commettent souvent des erreurs dues au stress, à la panique ou à un excès de confiance.

Cependant, des affaires célèbres non résolues, comme celles de Jack l’Éventreur ou du tueur du Zodiaque, continuent de nourrir l’idée que certains crimes pourraient rester à jamais impunis.

Une question éthique et philosophique

Au-delà de son aspect pratique, la notion de meurtre parfait pose des questions plus larges. Pourquoi cette fascination ? Peut-être parce qu’elle reflète une quête d’absolu, un défi lancé à l’ordre établi. Ou bien parce qu’elle explore la complexité des relations humaines et les zones d’ombre de notre psyché.

Le verdict : mythe ou réalité ?

Le meurtre parfait est un concept qui appartient davantage à la fiction qu’à la réalité. Pourtant, cette idée continue de hanter l’imaginaire collectif et de stimuler les esprits créatifs. Que ce soit dans les pages d’un roman ou au cœur d’une intrigue cinématographique, il demeure une énigme fascinante, entre art et crime.

Karine GIEBEL : Glen Affric

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Karine GIEBEL : Glen Affric
Karine GIEBEL : Glen Affric

Présentation Éditeur

–; Des fois, tu sais… Des fois j’ai envie de mourir, murmure soudain Léonard.
–; À cause de ce qui arrive à Mona ?
–; Oui, à cause de ça. Et aussi parce que je suis un débile et que tout le monde se moque de moi…
–; Tu n’es pas débile et de toute façon tu ne peux pas mourir.
–; Et pourquoi ?
–; Parce que tu n’as pas vu Glen Affric. On ne peut pas mourir sans avoir vu Glen Affric…

Je suis un idiot, un imbécile, un crétin. Je n’ai pas de cervelle.
Léonard se répète ce refrain chaque jour et chaque nuit, une suite de mots cruels qu’il entend dans la cour, dans la rue. Son quotidien.
Léo le triso. Léonard le bâtard.
Léonard n’est pas comme les autres et il a compris que le monde n’aime pas ceux qui sont différents.
Alors il rêve parfois de disparaître.
Être ailleurs. Loin d’ici.
À Glen Affric.
Mais les rêves de certains sont voués à finir en cauchemars…

Avec plus de deux millions de livres vendus à travers le monde, Karine Giebel s’est forgée une place à part dans le paysage littéraire français. Glen Affric, son douzième roman, est un thriller psychologique bouleversant sur la différence et l’amitié, où le plus beau côtoie le pire. Karine Giebel, indétrônable créatrice d’émotions fortes et authentiques, nous plonge comme elle seule sait le faire au plus profond de l’âme humaine…

Origine Flag-FRANCE
Éditions Plon
Date 4 novembre 2021
Éditions HarperCollins
Date 27 mars 2024
Pages 768
ISBN 9782259307901
Prix 21,90 €
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L'avis de Léa D.

Comme toujours, j’étais très curieuse de découvrir ce nouveau roman de Karine Giébel !

Dans Glen Affric, nous allons suivre principalement deux personnages : Léonard, surtout, mais également Jorge, son frère adoptif. Léonard a été découvert abandonné et a ensuite été recueilli par une très gentille femme, qui lui a toujours donné affection et bonheur. Et il en faut pour compenser tout ce que Léonard subi… Car sous prétexte qu’il est plus « lent » intellectuellement que les jeunes gens de son âge, tout est opportunité de brimade par une bande de jeunes de sa classe. Malgré sa stature imposante et sa force, Léonard n’a jamais voulu ou osé se rebiffer contre ses tourmenteurs. Mais jusqu’à quand va-t-il pourvoir supporter ça ?

Il y a également Jorge. Le fils biologique de la mère adoptive de Léonard. Un homme que le garçon ne connaît pas bien, hormis à travers les histoires que lui raconte sa mère. Léonard s’accroche à une image héroïque de Jorge et à une carte postale d’Écosse, d’un lieu nommé Glen Affric. Un lieu forcément paradisiaque… Sauf que Jorge a passé les dernières années enfermé en prison. Pour un crime horrible et sanglant, et qu’il dit toujours ne pas avoir commis.

Pour avoir lu énormément de livres de Karine Giébel, je sais que je dois m’attendre à une grosse brique remplie d’émotions et à beaucoup de noirceur. Et c’est tout à fait ce qui s’est passé avec Glen Affric !

L’emprisonnement est un thème cher à Karine Giébel, entre celui de Marianne dans Meurtres pour rédemption, celui du prisonnier dans Les morsures de l’ombre, celui de Raphaël et William dans le Purgatoire des Innocents, celui de Cloé dans Juste une ombre, et bien d’autres exemples encore !
Dans Glen Affric, Karine Giébel nous offre encore une histoire sombre et touchante, avec des personnages haut en couleur. Léonard et Jorge sont attachants, et surtout ne peuvent pas laisser indifférents ! Ils ne se connaissent pas du tout, s’apprivoisent peu à peu, et vont former très vite un lien puissant.

Du côté des autres personnages, il y a des bons et des moins bons : l’entourage proche de Léonard et Jorge les soutiennent, que ce soit Mona, la mère des garçons, ou les amis de Léonard, Victoria et Sacha. Du coup, des mauvaises personnes… Il y a les habitants du village, qui prennent plaisir à juger – souvent sans avoir tout les tenants et aboutissants de l’affaire. Je peux comprendre la méfiance envers Jorge, qui est accusé de meurtre et viol. Mais les mauvais traitements et la méfiance envers Léonard… Il n’a fait que se protéger d’un harcèlement qui durait depuis de trop longues années, sans personne pour voir ou pour le protéger, même si le garçon avait trop honte et trop peur pour en parler… Il y a également le rôle de la police : certains policiers sont des personnes voulant faire leur travail correctement, mais d’autres – et qui n’hésitent pas à piétiner les autres pour faire ce qu’ils veulent – n’hésitent pas à recourir à toutes sortes de techniques pour obtenir des confessions de force. Une erreur judiciaire ne pénalise pas juste la personne accusée, mais peut aussi ricocher sur l’entourage.

Glen Affric aborde donc tout pleins de sujets très intéressants, et tous traités avec beaucoup d’intelligence et de sensibilité.

Si jamais vous ne connaissez pas encore Karine Giébel, je vous recommande Glen Affric, qui ne peut pas laisser indifférent !

L'avis de Cathie L.

Née le 4 juin 1971 à La Seyne-sur-Mer, dans le Var, Karine Giébel est une romancière française auteur de thrillers psychologiques. Après avoir effectué divers petits boulots, Karine Giébel, titulaire d’une licence de droit, intègre la fonction publique territoriale où elle occupe un poste de juriste chargée des marchés publics pour une communauté d’agglomération.

En 2004 et 2006, elle publie ses deux premiers romans dans la collection Rail Noir aux éditions La Vie du Rail. Elle est l’auteur d’une douzaine de romans et de nombreuses nouvelles. Les Morsures de l’Ombre et Toutes blessent, la Dernière tue ont obtenu de nombreuses récompenses. Le talent de la romancière pour concocter des intrigues aussi prenantes que tragiques pour certaines n’est plus à prouver.

Glen Affric a été publié par les éditions Plon en novembre 2021. Le style de Karine est percutant, parfois même télégraphique, des phrases courtes et des mots simples allant à l’essentiel :

« Ils te bousculent, t’insultent, t’humilient. Leur jeu favori. Ils fouillent ton sac, récupèrent leur butin. Dérisoire. Alors ils cognent, évitant ton visage pour ne pas y laisser de traces. Contrairement à toi, ils sont malins.

Triso.
Bâtard.
Comme ça qu’ils t’appellent. » (Page 10)…

« Mathieu a fini de ranger sa cellule. Pas grand chose à récupérer de ces seize années passées derrière les barreaux. Des cicatrices, des hématomes, quelques fractures. Des regrets, des rancœurs, une profonde amertume. Quelques rencontres, quelques amitiés solides ou vaines, une éternelle colère. Une haine tenace. » (Page 107)

=>Mots simples dont la succession exprime tout un monde de douleur, de malheur, d’injustice.

Construction : la structure complexe du roman enchaîne des chapitres consacrés à Léo; à son frère Mathieu dont la mémoire navigue entre maintenant et avant, quand il était avec Cisco; à elle, femme anonyme dont on suit le calvaire de sa vie quotidienne sans savoir quel lien la relie à l’histoire de Léonard.

Leitmotiv : phrase qui hante Léonard et le rassure quand sa vie devient trop dure: « Ce que tu aimerais, parfois, c’est disparaître. Etre ailleurs. Loin d’ici. A Glen Affric. »

Thèmes : maltraitance, harcèlement, violence de la vie carcérale, droit à la différence, l’injustice, l’amitié.

Léonard, jeune garçon un peu attardé mental âgé de quinze ans, est le souffre-douleur de Jules et ses sbires. Bien que possédant la taille et la force d’un homme, il ne se défend pas. Il a promis à Mo. Sa mère. Ce qui l’aide à tenir le coup c’est la certitude que son frère Jorge, parti à Glen Affric, en Ecosse, reviendra un jour. Et si Jorge ne revient pas, il ira le chercher. A Glen Affric.

Mathieu accusé du viol et du meurtre de sa petite amie est incarcéré depuis seize longues années. D’autant plus longues qu’il se proclame innocent. Mais ayant obtenu une liberté conditionnelle, Mathieu va sortir de l’enfer de la prison. Pour se retrouver dehors, à l’air libre. Mais c’est comment dehors? Il a oublié et la réadaptation ne sera pas simple. Car personne n’a oublié son soi-disant forfait…

Léonard, quant à lui, va également faire l’apprentissage de la prison, pour s’être rebellé, pour s’être seulement défendu. Il ne sera enfermé qu’un mois. Quatre semaines qui vont changer sa vie à jamais. Qui vont lui montrer la noirceur, la cruauté, la violence dont les humains sont capables. Et transformer son rêve en cauchemar…

Forgé selon le thème du célèbre roman de John Steinbeck Des Souris et des Hommes, publié en 1937, deux ans avant Les Raisins de la Colère, Glen Affric est un roman bouleversant. On ne peut s’empêcher de se sentir révolté par le destin tragique du jeune Léonard, perdu dans un monde impitoyable envers ceux qui ne rentrent pas dans les moules forgés par la société. Parce qu’il est attardé mental, il est la proie favorite et tellement facile d’une bande de jeunes gens cruels et stupides à qui on a oublié d’enseigner l’empathie et la bienveillance envers autrui, surtout ceux qui en ont le plus besoin. Et parce que Léonard est un garçon loyal et fiable, qui respecte la parole donnée à sa mère, il ne se défend pas. Jusqu’au jour où tout bascule.

Avec son écriture écorchée vive, parfois taillée au scalpel, tellement en phase avec l’histoire tragique de Léonard et de Jorge, Karine Giébel aborde les thèmes de l’injustice, du harcèlement et de la violence gratuite avec beaucoup de sensibilité et de dignité, trempant parfois sa plume dans le vitriol de la révolte.

On voudrait tellement mettre un bon coup de pied aux fesses de Jules et ses potes afin de les remettre dans le droit chemin, de leur faire comprendre qu’il existe des façons plus dignes de se rendre intéressants et populaires. Et changer ce système judiciaire impitoyable qui permet d’enfermer des agneaux avec des loups sanguinaires, sans se préoccuper de leur devenir… Même si parfois un loup peut se montrer humain et tendre une main amicale…

Franck Thilliez : Série Sharko & Henebelle – 13 – La faille

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Franck Thilliez : Série Sharko & Henebelle - 09 - La faille
Franck Thilliez : Série Sharko & Henebelle - 09 - La faille

Présentation Éditeur

La frontière entre la vie et la mort est peut-être plus trouble qu’il n’y paraît…

Une interpellation qui tourne au fiasco. Un officier admis à l’hôpital en urgence absolue. Pour le commandant Sharko, la lieutenant Lucie Henebelle et le reste de l’équipe, la déroute est totale. Violente. Mais la soif de justice est plus forte que jamais. Mis à l’écart le temps que l’IGPN tranche sur sa responsabilité, Sharko se lance alors dans des investigations en dehors de tout cadre légal. Une enquête dangereuse et éprouvante qui laissera des traces.

Du fin fond d’une abbaye ancestrale aux couloirs austères d’un hôpital psychiatrique, Sharko va être confronté à la folie et découvrir que lorsque la science ignore l’éthique, tout peut basculer.

Origine Flag-FRANCE
Éditions Fleuve
Date 4 mai 2023
Éditions Pocket
Date 2 mai 2024
Pages 528
ISBN 9782266339582
Prix 9,20 €
Commander

Joseph INCARDONA : Derrière les panneaux, il y a des hommes

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Joseph INCARDONA : Derrière les panneaux, il y a des hommes
Joseph INCARDONA : Derrière les panneaux, il y a des hommes

Présentation Éditeur

Grand Prix de littérature policière – 2015

Pierre a tout abandonné, il vit dans sa voiture, sur l’autoroute. Là où sa vie a basculé il y a six mois.
Il observe, il surveille, il est patient.
Parmi tous ceux qu’il croise, serveurs de snack, routiers, prostituées, cantonniers, tout ce peuple qui s’agite dans un monde clos, quelqu’un sait, forcément.
Week-end du 15 août, caniculaire, les vacanciers se pressent, s’agacent, se disputent. Sous l’asphalte, lisse et rassurant, la terre est chaude, comme les désirs des hommes.
Soudain ça recommence, les sirènes, les uniformes. L’urgence.
Pierre n’a jamais été aussi proche de celui qu’il cherche.

Origine Italie
suisse
Éditions Finitude
Date 16 avril 2015
Éditions Pocket
Date 9 février 2017
  16 janvier 2020
Pages 336
ISBN 9782266263641
Prix 7,60 €
Commander

L'avis de Lucie MERVAL

« Noir, c’est noir, il n’y a plus d’espoir… »

Quelle écriture singulière et quelle atmosphère anxiogène ! Après cette lecture, vous ne verrez plus les aires d’autoroute de la même façon.

Des personnages à la dérive à l’image de Pierre dont la vie a basculé quand on lui a enlevé sa fille et qui, depuis, sombre…Mort et encore un peu vivant, prêt à tout pour trouver celui qui a fait ça. Il attend, il observe, à la recherche du moindre détail, telle une ombre…

On découvre un monde dans le monde, ces lieux de repos le long de la route qui brassent tellement de passage que les traces vont et viennent…

Un roman noir déroutant et hypnotique.

Une claque !

Un gros gros coup de cœur !

L'avis de Stanislas Petrosky

Dans ce roman d’un noir absolu, Incardona nous emmène faire un tour sur l’autoroute. Ceux qui y passent, ceux qui y bossent, ce qui y vivent.

L’espace d’un livre, il devient un huis-clos tragique dans lequel demeure Pierre. L’homme a tout lâché pour vivre dans sa voiture, sur les aires de stationnement. Pierre traque quelqu’un depuis des années. Il en deviendrait presque fou.

Et arrivent le long week-end du 15 août, cette gamine qui disparait devant le Restoroute, tandis que ses parents s’engueulent.

Alors pierre sait qu’il n’a pas perdu son temps à errer sur l’asphalte à attendre sa proie, il sait que c’est maintenant ou jamais.

Ce roman est prenant, il est sombre et hurle le désespoir. Incardona a créé une ambiance on ne peut plus sombre et délétère. On est happé dans l’histoire qui ne laisse aucun temps mort au lecteur.

Je t’ai déjà dit de tout lire de ce type ?

Le roman policier : un miroir de la société

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Le roman policier : un miroir de la société

Le roman policier a toujours su captiver son lectorat en s’inspirant des grandes affaires qui ont marqué son époque. Plus qu’un simple genre divertissant, il s’impose souvent comme un miroir de la société, révélant ses travers et mettant en lumière des scandales qui ébranlent les institutions ou les valeurs collectives. En revisitant ces événements réels ou en s’en inspirant librement, les auteurs de polars proposent des récits haletants qui mêlent enquête et critique sociale, tout en questionnant des systèmes politiques, judiciaires ou religieux souvent perçus comme immuables.

La justice en procès : failles et manipulations

Depuis longtemps, le roman policier met en lumière les défaillances du système judiciaire, où erreurs humaines et manipulations viennent souvent bouleverser la quête de vérité. Émile Gaboriau, pionnier du genre avec L’Affaire Lerouge (1866), dévoile un système judiciaire aussi faillible qu’influençable, à une époque où la transparence était loin d’être garantie. Dans un registre plus contemporain, des œuvres inspirées d’erreurs judiciaires comme L’Adversaire d’Emmanuel Carrère, qui retrace l’histoire vraie d’un homme ayant vécu dans le mensonge et commis des meurtres pour dissimuler son secret, mettent en lumière les mécanismes de ces tragédies. Ces récits soulèvent des questions fondamentales : que faire lorsque la justice, censée protéger, devient une arme d’oppression ou d’aveuglement ?

Exemples notables :

  • L’Adversaire d’Emmanuel Carrère.
  • 12 hommes en colère de Reginald Rose (adapté au théâtre et au cinéma).

Corruption et pouvoir : quand le polar s’attaque à la politique

Les scandales politiques et financiers sont des thèmes récurrents du roman policier, qui s’intéresse souvent aux liens troubles entre pouvoir et criminalité. Dans Le Grand Nulle Part de James Ellroy, l’auteur peint un tableau sombre de Los Angeles gangrené par la corruption policière et les collusions entre les élites. Ce roman, bien que fictionnel, reflète les scandales qui ont marqué l’Amérique d’après-guerre, où l’argent et l’ambition dominaient les institutions. Plus récemment, des auteurs comme Dominique Manotti (Nos fantastiques années fric) se penchent sur des scandales financiers réels, notamment dans la France des années 1980, dévoilant les coulisses des grandes entreprises et leurs liens avec le pouvoir politique. Ces récits dénoncent les inégalités structurelles et interrogent la moralité de ceux qui dirigent.

Exemples notables :

Les drames sociaux au cœur des intrigues

Les scandales sociétaux liés à des discriminations ou des violences systémiques offrent une matière riche pour les romans policiers. Dans Mississippi Burning (adapté au cinéma), les crimes racistes des années 1960 aux États-Unis servent de toile de fond à une enquête intense qui dénonce les profondes divisions de l’époque. De son côté, Paula Hawkins, avec La Fille du train, explore les violences faites aux femmes à travers une intrigue où les apparences sont trompeuses. Ces récits confrontent les lecteurs aux réalités brutales des inégalités sociales, tout en les plongeant dans des intrigues psychologiquement complexes.

Exemples notables :

  • Mississippi Burning (scénario de Chris Gerolmo)
  • La Fille du train de Paula Hawkins

La mémoire collective : le roman policier et les faits divers historiques

Certains auteurs revisitent des faits divers anciens pour mieux comprendre les réactions collectives face à l’injustice. Mangez-le si vous voulez de Jean Teulé, qui s’inspire d’un lynchage survenu en France en 1870, interroge la violence collective et les mécanismes du bouc émissaire. Ce type de polar historique dépasse la simple résolution de mystères pour devenir une réflexion sur les comportements humains face à l’anormalité ou à la peur. Les œuvres de Teulé, comme celles de Kate Mosse (Labyrinthe), tissent des liens entre histoire, crime et psychologie pour captiver tout en instruisant.

Exemples notables :

Un genre engagé et captivant

Le roman policier, en s’emparant des scandales qui marquent une époque, devient bien plus qu’un outil de divertissement. Il interroge, critique et offre souvent une nouvelle perspective sur des faits que la société préférerait parfois oublier. À travers des intrigues ficelées avec brio, il nous pousse à réfléchir sur les failles de nos systèmes et les injustices qui persistent, tout en nous tenant en haleine jusqu’à la dernière page. Les scandales de l’Histoire, qu’ils soient politiques, religieux, ou sociaux, trouvent ainsi une résonance universelle dans ces récits qui mêlent habilement suspense et engagement.