Olivier NOREK : Série Capitaine Coste – 2 – Territoires

Olivier NOREK - Serie Capitaine Coste - 3 - Territoires

Présentation Éditeur

L’exécution, en une semaine, de trois caïds de la drogue, plonge l’équipe soudée du capitaine Coste, dans une surprenante guerre. Elle devra affronter des voyous sans état d’âme et des situations inquiétantes : un adolescent de 13 ans, chef de bande psychopathe, un adjoint au maire torturé à mort, la fille d’un élu sur laquelle on tire à la sortie de l’école…

Origine Flag-FRANCE
Éditions Michel Lafon
Date 9 Octobre 2014
Éditions Pocket
Date 8 octobre 2015
Pages 384
ISBN 9782266252782
Prix 8,30 €
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L'avis de Lucie Merval

Le prologue nous met directement dans l’ambiance. Première scène, un caïd surveillé par la Brigade des Stups (en planque) se fait arroser par un mec juché sur un scooter. C’était pas prévu au programme ça ! Deuxième scène, un homme est abattu dans un parking sous le regard de son fils. Et comme si cela ne suffisait pas, l’équipe de Coste est appelé sur une scène de crime. Un homme est retrouvé mort, torturé dans un box au coeur d’une cité sensible. Trois meurtres en une semaine, c’est une épidémie en ce début d’été ! De quoi compromettre les vacances de Coste qui lui permettraient d’approfondir sa relation amoureuse du moment…

Il s’avère que ces trois meurtres sont liés. Les trois victimes étaient les caïds qui tenaient la ville avec leurs trafics. Des visages connus des Stups qui d’un coup, viennent de perdre leurs repères. Une question se pose alors, le territoire va t’il sombrer dans le chaos ? Et qui avait intérêt à les éliminer ?

Il est intéressant de découvrir les relations entres les différents services : la SDPJ, les Stups, la Canine, le rôle du procureur de la République…D’apprendre comment sont attribuées les enquêtes entre les différents services. En l’occurrence, le cadavre découvert dans le box ne va pas être attribué à l’équipe de Coste mais au Groupe 2 de la SDPJ, en échange de quoi, le groupe de Coste va assurer la permanence durant deux semaines. De toute façon, Coste, les histoires de drogue, très peu pour lui. Lui, ce qui lui plaît, c’est l’humain ! Il ne va pas être déçu, les cadavres et les agressions vont s’accumuler dans la ville…

Encore une fois, l’auteur de « Code 93 » nous entraîne dans une intrigue haletante et très réaliste (La scène d’autopsie, on s’y croirait !) aux côtés de personnages attachants. J’aime cette équipe solidaire. Ils savent sourire de leurs petites déconvenues personnelles, se vannent régulièrement pour mieux désamorcer la pression, ils essayent tant bien que mal d’avoir une vie privée, ils peuvent ressentir de l’empathie pour certaines victimes…

Concernant l’intrigue, l’auteur nous montre à quel point le pouvoir peut parfois acheter la paix sociale. Pour éviter la guerre civile, pour donner de l’espoir, ne faut-il pas cadrer d’une manière ou d’une autre ? Cercle vicieux, sans doute…Magouilles, chantage, corruption, manière forte, barricades, opposition à la police…Autant d’éléments décrits dans le livre avec une cohérence et un réalisme qui font froid dans le dos…

N’hésitez pas à découvrir ce livre coup de poing, qui se lit d’une traite ! Mais oserez-vous arpenter ce territoire ?

L'avis de Pierre-MArc Panigoni

Comment faire rentrer le lecteur directement dans un roman ? C’est facile : prenez 3 caïds du 93, faites les abattre dans le prologue et c’est parti.

Ça vous parait simple ?

Oui ça l’est assurément mais c’est diablement efficace.

C’est en effet ainsi que commence « Territoires ».

Un caïd dealant tranquillement se fait abattre par un tireur en scooter, et cela sous les yeux des stups. Peu après un père de famille est abattu dans sa voiture à la sortie d’un parking, puis un homme est retrouvé mort torturé dans un box de garage.

Rien de mieux pour enflammer une cité. Le capitaine Coste est alors chargé de l’enquête qui s’avère ne pas être simple car tout se complique exponentiellement quand on mêle des gamins désabusés (voire psychopathes), des retraités aux étranges habitudes, et des politiques magouilleurs.

Plusieurs points retiennent mon attention dans ce roman fort bien construit.

Tout d’abord, parlons du style proprement dit. Ce dernier est direct, efficace et sans fioritures. C’est très appréciable de ne pas passer par des détours ou des chausses trappes. J’aurais même tendance à dire que cela renforce la crédibilité du roman, aussi bien dans l’intrigue que dans la construction des personnages, mais pour nous y reviendrons plus tard.

Tant que nous parlons de la forme, parlons du rythme, car celui-ci est important. En effet, le rythme soutenu, voir très soutenu du récit permet de donner de l’ampleur au sentiment d’embrasement de la cité, mais sans jamais trop en faire, toujours pour semble-t-il garder cette efficacité.

Quand j’y réfléchis, ce style, au sens global, ne m’étonne pas car il me fait penser au style qu’ont les auteurs issus de la Police. À croire qu’il existe une école d’écriture au sein des commissariats. Tous maitrisent une chose importante : aller à l’essentiel pour être efficace.

Pour ce genre de roman c’est juste ce qu’il faut, et pour cela, c‘est un pari réussi pour Olivier Norek.

Nous venons de nous pencher sur la forme, passons sur le fond. Nous parlions à l’instant de crédibilité dans le récit, et même si le style aide à cela, le fond est essentiel. Si en débutant ce livre on ne sait pas que l’auteur est flic, on le devine assez vite. Pas seulement à cause de la maitrise parfaite des rouages inter-services, mais également par le contexte qui sent la poudre. Qui mieux qu’un flic de terrain peut décrire cet environnement et ces montées de tension ?

Je ne peux pas parler plus du fond et donc de l’intrigue car j’aurais peur d’en dire trop et de vous gâcher la surprise. Mais sachez juste une chose : tout fonctionne et tout est logique… de là à se dire que c’est ce qui se passe chez nous, il n’y a qu’un pas et je vous laisserai le faire…

Quand nous parlions de crédibilité, j’ai évoqué les personnages. Ils sont tous bien calibrés par rapport à leurs fonctions dans le récit et ils sont normaux. Nous n’avons pas de super flics, pas de méchants surréalistes, des retraités avec des vies très classiques (au moins en apparence).

En résumé, nous avons des êtres humains avec leurs forces et leurs faiblesses, leur humour (ou pas). Tous sont vraiment attachants, sauf bien évidemment la bande de gamins totalement désorientés menée par le déjanté Bibz qui a réussi à me faire regarder mon micro-ondes différemment… très différemment même…

Pour finir, je dirai que j’ai passé un excellent moment à arpenter les territoires proposés par Olivier Norek, et c’est un livre que je recommande vivement.

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6 Commentaires

  1. Encore jamais eu le plaisir de lire Olivier Norek. Ta chronique donne vraiment envie de s’y plonger. Alors, je prends note… Merci Lucie… 🙂

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