Interview de l’auteur Nicolas FEUZ

Rencontre avec l’auteur Nicolas FEUZ à l’occasion de la sortie de son nouveau roman Le Miroir des âmes aux éditions Slatkine et Cie en aout 2018 et la sortie en poche, de Horrora Borealis, également, en aout 2018 aux éditions Livre de Poche.

Nicolas FeuzJérôme PEUGNEZ : Bonjour Nicolas FEUZ, pouvez-vous me décrire votre parcours ?

Nicolas FEUZ : Bonjour Jérôme et merci de votre sollicitation. Âgé de 46 ans et titulaire du brevet d’avocat, je travaille dans la Justice suisse depuis 19 ans (juge d’instruction de 1999 à 2010, puis procureur de la République de 2011 à ce jour, avec spécialisation depuis plus de 15 ans dans la lutte contre le trafic de stupéfiants). Je me suis lancé dans l’écriture de polars/thrillers en octobre 2010 et, depuis, en ai écrit un par an. Le 23 août 2018 paraîtra mon neuvième roman, Le Miroir des âmes.

JP : Comment vous est venue l’envie d’écrire ? A quelle période ?

NF : Après quelques essais peu concluants en 2004 et 2005, j’ai eu un véritable déclic en octobre 2010, après avoir lu Le vol des cigognes de Jean-Christophe Grangé. Ce polar débutait en Suisse, à Montreux, puis voyageait dans différents pays. Je m’en suis inspiré pour écrire mon premier livre, Ilmoran, l’avènement du guerrier.

JP : Quelles étaient vos lectures de votre enfance ?

NF : Comme beaucoup de monde je crois, j’ai débuté ma vie de lecteur avec Le club des cinq, à la Bibliothèque rose.

JP : Quel est votre ‘modus operandi’ d’écriture ? (Votre rythme de travail ? Connaissez-vous déjà la fin du livre au départ ou laissez-vous évoluer vos personnages ?)

NF : Après construction d’un scénario assez détaillé, la rédaction d’un premier jet nécessite entre trois et quatre mois, à raison d’une dizaine d’heures par semaine (en moyenne trois à quatre périodes de trois heures, le soir ou le week-end). La fin du livre m’est connue, spécialement les rebondissements qui me tiennent à cœur plus que toute autre chose. En revanche, je conserve certaines libertés en cours de rédaction, par exemple pour les scènes d’action ou de suspense. Il m’est aussi arrivé de rajouter ou de supprimer des personnages secondaires en cours d’écriture.

JP : Le parcours a-t-il été long et difficile entre l’écriture de vos livres et leur parution ?

NF : Après quelques envois infructueux du manuscrit d’Ilmoran à des éditeurs parisiens en 2011, je me suis rapidement tourné vers l’auto-édition. Mes trois premiers livres (trilogie massaï) sont sortis d’un bloc en librairies en février 2013. En Suisse, le succès s’est rapidement installé et un distributeur m’a spontanément contacté, en août 2014, pour assurer une distribution et une diffusion professionnelles. Dès mars 2016, plusieurs éditeurs parisiens – dont certains avaient refusé Ilmoran en 2011 – m’ont spontanément recontacté. J’ai fini par signer un contrat d’édition avec Slatkine & Cie en janvier 2018 pour Le Miroir des âmes. Parallèlement, Le Livre de Poche rééditera mon septième roman Horrora borealis, qui sortira également en librairies le 23 août 2018.

JP : Vous avez reçu le Prix du meilleur polar indépendant du Salon du Livre de Paris en 2015, pour votre roman Emorata, que cela vous a-t-il apporté ?

NF : Peu de répercussions en France, beaucoup en Suisse. A mon avis, la France est beaucoup plus méfiante que la Suisse vis-à-vis de l’auto-édition (partiellement à raison, partiellement à tort, car il y a parfois d’excellents textes en auto-édition, comme il en existe aussi de mauvais en édition traditionnelle). Par ailleurs, la France connaît de très (trop ?) nombreux prix du polar et ça n’en faisait finalement qu’un de plus dans le paysage, alors qu’en Suisse, le premier prix du polar n’a été créé qu’en 2017 ! Dès l’annonce du prix que j’ai reçu pour Emorata, pour quelques grammes de chair, tous les médias suisses m’ont sollicité et ont massivement répercuté l’information.

Nicolas FEUZ - Eunoto - Les noces de sang
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JP : Pouvez-vous nous parler de votre dernier roman « Eunoto, les noces de sang »  ?

Sorti en octobre 2017, Eunoto est un polar dont l’action se déroule intégralement en Suisse romande (contrairement à mes précédents romans, qui voyageaient régulièrement entre la Suisse et l’étranger, dont notamment le Kenya, la Croatie, la Camargue, la Corse ou encore la Laponie finlandaise). On y retrouve pour la cinquième fois des personnages récurrents, dont l’inspecteur Michaël Donner, un jeune métis de 25 ans. Dans Eunoto, Donner est confronté à une vague d’assassinats d’adolescentes à travers la Suisse romande, dont le modus correspond à celui d’un tueur en série incarcéré depuis plusieurs années. Copycat ? Tout se complique lorsque l’ADN du détenu est retrouvé sur une scène de crime. Celui que toute la Romandie connaît comme « Le Montre de Saint-Ursanne » serait-il victime d’une erreur judiciaire ?

JP : Y a-t-il des personnages qui existent vraiment, dont vous vous êtes inspiré ?

NF : Oui, très clairement. Entre autres, plusieurs policiers de ma juridiction, avec lesquels je travaille depuis de nombreuses années, ont servi à façonner des personnages principaux ou secondaires de mes romans.

JP : Avez-vous reçu des remarques surprenantes, marquantes de la part de lecteurs, à propos de vos romans ?

NF : De manière générale, les lecteurs adorent se retrouver dans des lieux qu’ils connaissent. Mais pas seulement, car mes romans sont maintenant lus, avec les mêmes critiques positives, largement au-delà des frontières de ma région. La plus belle remarque qu’on m’ait adressée, à plusieurs reprises ces dernières années, est : « j’ai repris goût à la lecture grâce à vos romans ».

JP : Avez-vous d’autres passions en dehors de l’écriture (Musique, peinture, cinéma…) A part votre métier, votre carrière d’écrivain, avez-vous une autre facette cachée ?

NF : A 46 ans, avec mon métier de procureur et mon hobby d’écrivain, je suis un peu moins sportif que par le passé. Il me tient néanmoins à cœur de continuer à jouer au basketball au moins une fois par semaine. J’ai évolué dans ce sport au niveau national durant une dizaine de saisons dans les années 90 (équivalent Pro B française, mais à un niveau de jeu un peu plus modeste).

JP : Avez-vous des projets, de prochaines parutions ?

NF : Avec Slatkine & Cie et Le Livre de Poche, nous avons convenu que je poursuive la rédaction de polars à raison d’un par an. Je travaille donc déjà à une « suite » du Miroir des âmes, prévue pour fin août 2019.

JP : Quels sont vos coups de cœur littéraires ?

NF : Le dernier polar sur lequel j’ai véritablement flashé est celui de mon compatriote (et ami) Marc Voltenauer, Le Dragon du Muveran. Il ne s’agit en aucun cas d’un coup de pub de ma part. C’est sincère ! J’ai également adoré Le bonhomme de neige de Jo Nesbo et, bien évidemment, Le vol des cigognes de Jean-Christophe Grangé.

JP : Une bande son pour lire en toute sérénité votre roman ? A moins que le silence suffise ?

NF : J’écris toujours sur fond de bandes-originales de films, mes préférées étant celles de Hans Zimmer (la trilogie des Batman de Christopher Nolan, Inception, Interstellar, Les Larmes du Soleil, Gladiator, Le Dernier Samouraï, etc.) et de Trevor Jones (Angel Heart, Mississippi Burning, etc.). Et pour les scènes de suspense, vous pouvez rajouter la BO de The Thing de John Carpenter (signée Ennio Morricone).

JP : Avez-vous un site internet, blog, réseaux sociaux où vos lecteurs peuvent vous laisser des messages ?

NF : Un site internet qu’il faudrait que j’améliore : http://feuznicolas.wixsite.com/romans

Une page Facebook : https://www.facebook.com/nicolasfeuzofficiel

JP : Merci Nicolas FEUZ d’avoir pris le temps de répondre à mes questions.

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