DOA : Pukhtu – Primo

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INFOS ÉDITEUR

Pukhtu-Primo - doa
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Parution aux éditions Gallimard collection Série Noire en mars 2015

Parution aux éditions folio en septembre 2017

Prix Mystère de la critique (2016)

Le terme pukhtu renvoie aux valeurs fondamentales du peuple pachtoune, l’honneur personnel – ghairat – et celui des siens, de sa tribu – izzat. Dire d’un homme qu’il n’a pas de pukhtu est une injure mortelle. Pukhtu est l’histoire d’un père qui, comme tous les pères, craint de se voir privé de ses enfants par la folie de son époque. Non, plutôt d’une jeune femme que le remords et la culpabilité abîment. Ou peut-être d’un fils, éloigné de sa famille par la force du destin. À moins qu’il ne s’agisse de celle d’un homme cherchant à redonner un sens à sa vie. Elle se passe en Asie centrale, en Afrique, en Amérique du Nord, en Europe et raconte des guerres ouvertes et sanglantes, des conflits plus secrets, contre la terreur, le trafic de drogue, et des combats intimes, avec soi-même, pour rester debout et survivre. C’est une histoire de maintenant, à l’ombre du monde et pourtant terriblement dans le monde. Elle met en scène des citoyens clandestins.

(Source : Gallimard – Pages : 688 – ISBN : 9782070135523 – Prix : 21,00 €)

L’AVIS DE PIERRE-MARC PANIGONI

DOA revient après 4 ans d’absence. L’année 2015 sera par contre très riche. Le volume ici présent est le 1er volume « Primo », pavé de 700 pages qui sera suivi du « Secundo » à l’automne prochain.

Comme à chacun de ses opus, nous pouvons nous attendre à du noir intense, et c’est encore le cas avec ce roman. Amateur de noir vous allez être servis !

Avant de nous embarquer dans cette histoire, l’auteur a pensé à tout avec les cartes topographiques, les annexes de l’armurerie, le lexique de tous les acronymes et la liste des personnages (ils sont plus de 70 !)…plutôt bien afin d’éviter d’être perdu avant de commencer.

Pukhtu se déroule essentiellement en Afghanistan et au Pakistan, mais aussi en France, en Afrique, et au Kosovo. Tout débute en janvier 2008 et se termine en septembre de la même année. Durant ces quelques mois, nous croisons un chef de clan pachtoune enrôlé contre son gré dans la guerre contre la coalition, un journaliste canadien visant un scoop sur les trafics de drogues sur les terres de conflit, un mercenaire devenu maitre dans le double jeu, ou encore une journaliste ayant pour cible le renseignement français.

Comme vous pouvez le voir avec un tel patchwork de personnages, il y a beaucoup d’intrigues parallèles, mais tout est logique, donc est posé tranquillement, mais surement. Pour cela il suffit de lire le premier chapitre… Il fait près de 100 pages.

C’est dire si DOA prend son temps pour poser ses intrigues et ses personnages. Cela parait long pour un départ ? Ce n’est pas faux, mais en même temps nous sommes dans le ton directement.

Vous avez un doute ?

Voici les premières lignes du prologue :

« Un doigt. Un doigt bariolé de rouge et de noir. Elle se dit pareil à ceux de papa quand il peint. Puis papa n’est pas là. Puis papa est mort. Puis à qui est ce doigt. Collé sur une vitre. Le doigt bariolé de rouge et de noir est collé sur une vitre. Il a glissé de quelques centimètres, laissé une trace. Sur la vitre. »

Nous pouvons dire que ça met dans l’ambiance directement.

DOA est fidèle à lui-même et nous retrouvons la même verve que dans « Citoyen Clandestin ». Toutes les situations sont terriblement réalistes, détaillées, explicitées. Il manie encore une fois le verbe du noir avec une grande habileté, ce qui procure un sentiment de réalisme saisissant.

Nous sommes embarqués dans le roman avec une force, mais la finesse de l’auteur apparait une nouvelle fois. Afin de pouvoir faire redescendre la tension et ancrer son roman dans une vérité réelle, des articles de journaux illustrent le récit comme pour rappeler que le monde dans lequel nous vivons est bien pire que les romans que nous lisons.

Quand il ne s’agit pas d’article, nous avons des rapports d’opérations froids et laconiques dans lesquels nous retrouvons les blessés, les morts, les lieux, etc.

Cela m’amène à l’incroyable documentation qui transpire de ce roman. En voyant l’épaisseur, la densité et la réalité de ce roman, on sent que le travail de collecte d’information a été fait méticuleusement, et a dû prendre du temps. Je me dis simplement que les 4 années de silence de cet auteur s’expliquent aisément… Souvent la documentation faite pour les ouvrages est placée maladroitement et/ou abusivement dans les récits, comme pour justifier le travail préparatoire effectué, mais là ce n’est pas le cas. Tout est à sa place, et raconté comme il se doit. Rien n’est superflu, rien n’assomme le lecteur.

Tout ce travail de documentation de qualité et toute la complexité de l’intrigue ne seraient rien sans un panel de personnage de haut niveau. Comme je le disais plus haut, nous avons près de 70 intervenants dans ce roman. Leurs interactions, leurs forces, leurs faiblesses sont humaines et fortes. Les bons sont les mauvais de certains, les mauvais sont les bons des autres. Pas de parti pris, seulement des points de vue différents.

«Ils tuent des gens, on tue des gens. On lutte pour le bien, eux contre le mal »

Pour conclure, je dirai que la documentation minutieuse, la multitude de personnages réussis, l’intrigue complexe et simple à la foi, un contexte géopolitique criant de vérité font de ce roman une réussite, d’autant plus que malgré le fait que le roman soit épais et long, nous en redemandons. En effet, sur le dernier quart du roman, tout s’accélère et des questions nouvelles se posent, ce qui nous rend impatients de connaitre la suite.

En résumé, si vous aimez les romans noirs ancrés dans une réalité prenante, ce livre est fait pour vous.

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