Présentation Éditeur
Ils aiment entrer dans votre vie,
certains aiment exercer leur pouvoir sur vous,
Certains aiment vous séduire pour vous détruire.
Ce sont les toxiques.
Janvier 2016. La directrice d’une école maternelle de la banlieue parisienne est retrouvée morte dans son bureau. Dans ce Paris meurtri par les attentats de l’hiver, le sujet des écoles est très sensible. La Crime dépêche le commandant Tomar Khan, chef de groupe de la section 3, surnommé le Pitbull et connu pour être pointilleux sur les violences faites aux femmes. À première vue, l’affaire est simple, « sera bouclée en 24 h », a dit un des premiers enquêteurs, mais les nombreux démons qui hantent Tomar ont au moins un avantage : il a développé un instinct imparable pour déceler une histoire beaucoup plus compliquée qu’il y paraît.
Origine | |
Éditions | Calmann-Levy |
Date | 4 janvier 2017 |
Éditions | Livre de Poche |
Date | 3 janvier 2018 |
Pages | 320 |
ISBN | 9782253092681 |
Prix | 7,70 € |
L'avis de Christophe Dubourg
Merci à Maud Paillé et aux éditions Calmann-Lévy !
Janvier 2016. La directrice d’une école maternelle de la banlieue parisienne est retrouvée morte dans son bureau. Dans ce Paris meurtri par les attentats de l’hiver, le sujet des écoles est très sensible. La Crime dépêche le commandant Tomar Khan, chef de groupe de la section 3, surnommé le Pitbull et connu pour être pointilleux sur les violences faites aux femmes. À première vue, l’affaire est simple, « sera bouclée en 24 h », a dit un des premiers enquêteurs, mais les nombreux démons qui hantent Tomar ont au moins un avantage : il a développé un instinct imparable pour déceler une histoire beaucoup plus compliquée qu’il y paraît.
Toxique, c’est (presque) une histoire de serial killer sur fond d’attentat de janvier 2016. Mais c’est surtout bien plus.
Toxique, c’est avant tout l’histoire de Tomar Khan, commandant de la Crime, au « 36 », un flic au passé (très) trouble, aux fêlures innombrables, et aux méthodes expéditives. Encore un me direz-vous ? Oui. Mais l’important n’est pas de connaitre un flic de plus, malmené par la vie, mais ce que l’auteur va en faire. Considérons que tout a déjà été fait sur le sujet ; ce qui tranche, c’est le regard que l’auteur apporte à son personnage, son background, son histoire, et l’intrigue qu’il développe autour.
Toxique, c’est aussi l’histoire de Marie-Thomas Petit, ATSEM, (Agent Territorial Spécialisé dans les Ecoles Maternelles), une femme dénuée d’empathie mais surtout sociopathe notoire dont l’identité et les méfaits nous sont révélés dès le début. Pas de spoiler, nous connaissons d’emblée l’identité de l’assassin, ce qui n’est pas dommageable puisque le but est de la confondre, pas de révéler son nom dans les dernières pages du livre. Non, le propos est ailleurs. Dans les milieux dépeints par Niko Tackian par exemple. Ça « sonne » juste, ça semble issu de la « vraie » vie. Les personnages qui gravitent autour de Tomar Khan sont également très bien décrits, de ses relations familiales jusqu’à ses collègues. Rhonda, Francky, Dino, Jeff, Berthier, Ara, Zellale… et même un certain Bob, dont je vous laisse découvrir la nature. Même traitement appliqué à Marie-Thomas Petit, femme à la psychologie plus que torturée. Un chemin de croix, un parcours jalonné de misère, des obsessions de meurtrière ; Niko Tackian ne la charge pas outre mesure, il n’en fait pas trop, n’en rajoute pas plus qu’il n’en faut, ce qui rend le tout crédible.
Toxique possède une atmosphère un peu désabusée, certainement en raison de sa toile de fond, les attentats parisiens et aussi de la période trouble que nous vivons. Toxique, ce sont les lendemains qui déchantent, les gueules de bois, les coups de massue derrière la tête. Mais Toxique n’est pas que ça. Toxique, c’est aussi la (possible) rédemption, l’espoir, le sourire des enfants…
Toxique, c’est un polar « humain », un roman aux chapitres courts, avec des pages qui se tournent toutes seules ; Toxique, c’est aussi une écriture maitrisée, attachée à la psychologie des personnages, un style sans fioritures ni digressions, qui va droit à l’essentiel. Toxique est très cinématographique, genre mini-série télé en quatre épisodes ou thriller d’1h45. Pas étonnant lorsqu’on sait que Niko Tackian écrit entre autre pour la tv, « Alex Hugo » (en collaboration avec Franck Thilliez) est un exemple…
J’ai beaucoup aimé Toxique. Des personnages qui vous touchent et vous scotchent, des trajectoires qui se percutent comme un coup de poing dans la tête, une atmosphère particulière.
Cerise sur le gâteau (ou chauvinisme de bas-étage, comme vous voulez), Rhonda, collège de Tomar, vient de la banlieue caennaise, et ça, ça suffit à faire mon bonheur. J’aime ! 😉
Un très bon roman de Niko Tackian, une envie indéniable de lire les autres !
L'avis de Cathie L.
Toxique est paru aux éditions Calmann-Lévy en janvier 2017. Il s’agit d’un thriller psychologique.
Le style : les chapitres sont courts, le style aussi net et précis que le scalpel du légiste. Pas de détours, pas de temps morts. Le style est fluide, les phrases sont simples, les mots percutants. Le ton est désabusé, souvent pessimiste, en adéquation avec la morosité ambiante de ce sombre hiver 2016 :
« Elle aurait aimé dire à Hadrien qu’il était une créature tombée du ciel aux ailes coupées par la bêtise humaine. Il était maintenant condamné à errer dans ce cul-de-basse-fosse qu’on appelait la vie et à subir les pires abominations. A terme, il deviendrait lui aussi un bourreau ou un médiocre, et il engendrerait d’autres créatures des cieux pour leur couper les ailes à son tour. » (Page 97).
Les thèmes: rapports mère/enfant; sociopathie; poids du passé…Autant de thèmes graves, parfois difficiles à gérer au quotidien, auxquels l’auteur apporte sa vision, sa réponse…au lecteur d’y prendre ce qui lui convient et d’y ajouter ses propres réponses.
Le contexte: deux mois après les attentats qui ont ensanglanté l’automne parisien en 2015, en plein état d’urgence, autant dire que les forces de police sont sur le qui-vive, ce que Niko Tarckian retranscrit parfaitement avec beaucoup de tact, par petites touches, sans céder à la paranoïa :
« Depuis les attentats et la mise en place de l’état d’urgence, le plan Vigipirate était renforcé en milieu scolaire et l’accès aux locaux interdit aux parents. » (Page 36)
« A quelques mètres de là, se trouvait l’angle de la rue Bichat et de la rue d’Alibert et les deux cafés-restaurants dont la France entière connaissait l’existence depuis le massacre du mois de novembre. Quelques mètres de bitume jonchés de fleurs fanées, de bougies noyées dans l’eau de pluie, de messages d’espoir et de dessins d’enfants collés sur les devantures du Petit Cambodge et du carillon. » (Page 41).
L’intrigue
Bob Muller, un violeur récidiviste, est assommé et embarqué dans une voiture au moment où il s’apprêtait à kidnappé une jeune fille éméchée dans un parking en sous-sol. Il se retrouve dans la même position que ses précédentes victimes, au nombre de dix: à la merci d’un homme qui l’oblige à creuser sa propre tombe dans une forêt en guise d’avertissement, en lui décochant au passage un bon coup de poing dans la mâchoire…
Janvier 2016.Dans un Paris encore sonné par les récents attentats qui l’ont endeuillé, la directrice de l’école maternelle de Fontenay-sous-Bois est retrouvée étranglée dans son bureau. A la Crim, on ne badine pas avec la sécurité des enfants, c’est pourquoi Tomar Khan, surnommé « le Pitbull », chef de la section 3, est envoyé sur place avec son équipe. rapidement, ils s’aperçoivent que Gilles Lebrun, employé au centre aéré de la ville et dernière personne à avoir vu la victime vivante, a disparu, Tomar pressent que cette affaire est bien plus complexe que les apparences le suggèrent.
Parallèlement à cette enquête complexe, Tomar se trouve confronté à la résurgence de son passé douloureux en la personne de Jeff, retour qui menace le fragile équilibre que sa mère, Berthier, son mentor, et lui ont mis sur pied trente ans plus tôt, afin de protéger son jeune frère. Désormais, c’est une double course contre la montre que Tomar doit entreprendre.
Cette mission personnelle s’emboîte dans les rouages de son enquête permettant un point d’ancrage dans une réalité très présente, ce qui rend le roman plus riche, plus profond.
Le travail de la police: de nombreux passages du roman sont consacrés au travail de la police de telle manière que le lecteur a l’impression de faire partie de l’équipe: il participe aux investigations, aux interrogatoires, aux débriefings entre les membres de l’équipe de Tomar => Passionnant !!
Les lieux, les ambiances
L’expérience du scénariste de l’auteur se reconnaît à sa façon de recréer une ambiance ressemblant à celle des films noirs, par petites touches comme lorsque l’on compose un tableau :
« A l’extérieur, le ballet des camions poubelles et le flux des travailleurs sortant des bouches de métro étaient un prélude à l’agitation qui régnerait bientôt sur le bitume. Installé contre la baie vitrée face à l’escalier de la pointe Saint-Eustache, Tomar observait les passants qui descendaient les marches d’un pas rapide pour rejoindre leur lieu de travail. » (Page 63)
« Il se tenait assis sur le rebord de la fenêtre et observait la ville. En dessous de lui, le périphérique parisien offrait un ballet ininterrompu de phares rouges et jaunes. Il avait plu toute la journée et à cause de l’humidité les lumières bavaient sur le bitume en de longues traînées vaporeuses. » (Page 81)
Mon avis
Excellent thriller que ce troisième roman de Niko Tackian: psychologie des personnages approfondies sans être trop lourde; décors sobres mais bien plantés; pas de descriptions inutiles ni de bla-bla. On se sent happé par ce récit sombre et addictif: le lecteur suit fébrilement l’auteur sur le chemin que celui-ci lui trace à coups de machette, y compris dans le dédale des rêves de Tomar, peut-être les seuls passages un peu trop longs…
Le + : pas d’esprit vengeur malgré les difficultés et les traumatismes vécus, mais la pensée qu’il existe une explication pour tout comportement humain, qu’il sociopathe ou autre. Il ne s’agit pas d’excuser mais de comprendre afin de permettre une reconstruction possible. Niko Tackian nous transmet ce message que rien n’est noir ou blanc, dans la vie; que la méchanceté, même absolue, le mal trouvent leurs racines dans un terreau fait de nos peurs, de maltraitances physiques ou morales, de traumatismes remontant à la prime enfance et que la vengeance brutale ne résout rien. Ce qui ne veut pas dire se résigner,mais en comprendre les causes afin de rebondir et de se reconstruire…
L'avis de Stanislas Petrosky
Ça devait être une enquête pliée en deux coups de cuillère à pot…
Ça devait…
Ça paraissait si simple, la dernière personne qui avait rendez-vous avec la victime était aux abonnés absents, avant qu’elle ne se foute en l’air. Claire de l’eau de roche, emballé c’est pesé… sauf que Tomar Khan, qui a l’origine est déjà un condé bien bizarre, il trouve ça louche, il pense que ça peu, qu’on veut lui servir un coupable sur un plateau d’argent.
Alors il va fouiller et découvrir une des personnes les plus manipulatrice, toxique qui soit. S’il n’y avait que cela, ce serait déjà pas mal, mais Tackian se fait plaisir avec son flic, il lui en fait subir des vertes et des pas mûres…
Un très bon polar qui tient ses promesses et qui se dévore rapidement.
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