Interview de l’autrice Cathy GALIÈRE

Rencontre avec l’autrice Cathy GALIÈRE, pour son roman « La valse des têtes » aux éditions Des Mots qui Trottent

Cathy GALIERE

Jérôme PEUGNEZ : Bonjour Cathy Galière, pouvez-vous me décrire votre parcours ?

Cathy GALIÈRE : Il est un peu atypique…
Sportivement :enfant, j’ai pratiqué le patinage artistique à haut niveau.
Professionnellement : Après un BTS tourisme à Mayence, j’ai travaillé chez Hertz à l’aéroport de Montpellier quelques années. En parallèle, je travaillais pour le comité régional du tourisme, j’accompagnais des groupes de journalistes étrangers pour la promo de la Région. En 2001, j’ai ouvert mon école de roller, (je suis titulaire d’un BEES2°de patinage). Pour les besoins de mes spectacles de roller (www.roller34.com), je écris des textes que je fais enregistrer par un professionnel de la voix ;Nicolas Eon. Puis, je les mixte sur une musique que je chorégraphie par la suite.
Lorsque mes garçons sont devenus de grands ados 😉, mon esprit étant plus disponible, j’ai commencé à écrire plus de textes, plus de poèmes… et surtout un manuscrit qui allait devenir « Le Bal des Morts » édité en juin 2019 par la maison d’édition Des Mots qui Trottent.(qui se situe dans les Hauts-de-France)

Voici un exemple de texte que je mets en scène en roller 😉 :
« Elle s’appelle Ignorance, c’est la pire des souffrances.
Sa soeur, Intolérance, aime bien les souffrances !
Tel un sucre d’orge, le fléau se répand comme la lave lente
Faisant la joie de leurs parents ;
Force Absurde et Esprit Maléfique,
Asservis par leurs aïeuls Pouvoir et Avanie »

JP : Quelles étaient les lectures de votre enfance ?

CG : Alors, il faut que je recherche dans mes souvenirs… des livres qui m’ont marqué lorsque j’étais ado… (enfant je n’aimais pas lire à part les aventures de Bob Dylan bibliothèque verte
Sissi par Jean Des Cars (historien)
Mon coeur s’appelle Amazonie
Les Hauts de Hurle Vent (Emilie Brontë)
La trilogie de Régine Déforges ; La bicyclette bleue, 101 av Henri-Martin, Le Diable en rit encore…
Le grand Meaulnes de Fournier
Mes nuits sont plus belles que vos jours de Raphaële Billetdoux
Et tout ce qui me tombait dans les mains…

JP : Comment vous est venu l’envie d’écrire ? A quelle période ?

CG : J’ai toujours aimé écrire. Ma mère me rappelait l’autre jour. J’écrivais des poèmes lorsque j’étais enfant. Je ne m’en souvenais plus…
Une fois, un parent d’élève a trouvé les poèmes que j’avais écrit pour un de mes spectacles magnifiques : il me dit «  je ne connaissais pas ces poèmes de Rimbaud ! » je dois dire que c’est un des plus beaux compliment que j’ai reçu dans ce domaine… je pense que cela m’a sûrement motivée…

Je pense que nous avons plusieurs tranches de vies. J’ai commencé à écrire des romans tardivement lorsque ma vie personnelle a été synonyme de plénitude. Un jour mon compagnon faisait la sieste, il faisait beau, nous étions en Espagne, tranquilles en vacance. Je ne sais pas pourquoi, ce jour-là, j’ai pris ma tablette et j’ai commencé à taper quelques phrases, puis un chapitre… C’est comme cela que j’ai commencé 😉

JP : Quel est votre « modus operandi » d’écriture ? (Votre rythme de travail : le matin, soir, combien de temps…)

CG : Je n’en ai pas vraiment. J’écris comme je chorégraphie, parfois c’est facile, parfois moins…
Cela me vient sans trop réfléchir. Mon inconscient me dicte ce que j’ai retenu depuis des jours, des mois, des années. Mes doigts, eux, s’exécutent … tout s’imbriquent dans ma tête comme les chorégraphies. Au bout d’un moment, je note les personnages pour ne pas me mélanger, enfin quand j’y pense…
Je crois que ma mémoire enregistre et régurgite beaucoup de choses plus tard … que cela soit des sons, des expressions de visages, des paysages, des événements… tout m’inspire… inconsciemment je les enregistrent, je me les approprient. Des pires choses qui me soient arrivées, ou qui se passent dans le monde, comme les meilleures, tout est source d’inspirations, de réflexions, de remises en questions…
Je suis très sensible, alors le moindre rayon de soleil, un sourire, le moindre bruissement me donne de quoi faire.
Concernant mon rythme de travail, je n’en ai pas vraiment non plus, cependant j’écris la plupart du temps, le matin tôt. Et surtout pendant les vacances ou les confinements 😂

JP : Lorsque vous écrivez la première ligne de votre livre en connaissez-vous déjà la fin ?

CG : Non jamais ! Je ne sais même pas comment je vais terminer la phrase… par contre, j’y pense souvent dans la journée et le soir au moment où je m’endors.

Cathy GALIÈRE : La valse des têtes

JP : Pouvez-vous nous parler de votre roman « La valse des têtes » aux éditions Des Mots qui Trottent ?

CG : La Valse des Têtes est le 2° tome des aventures de Lauren et Sith, le premier étant Le Bal des Morts. Ici, deux enquêtes parallèles une qui parle de cybercriminalité et l’autre de greffes. L’action se déroule sur Paris principalement mais aussi en Chine (Korla province de Xinjiang dans le nord-ouest de la Chine)

Les deux enquêtes vont se croiser. Cela tourne autour de meurtres dont les victimes transgenre ont été décapité. Vous trouverez dans ce roman des personnages à la personnalité bien trempée ! D’une part, je dénonce gentiment le rejet et le parcours difficile que les transgenres ressentent et vivent. D’autre part, je parle de transplantation et de greffes de tête. Je me suis inspirée de documents scientifiques. Cela reste encore bien évidemment du domaine futuriste quoi que…, il faut savoir que plusieurs expériences ont déjà été effectué postmortem notamment par l’équipe scientifique du l’équipe de Sergio Canavero et Xiaoping Ren.

Bien que les intrigues soient totalement différentes entre le Bal des Morts et la Valse des Têtes, un lien mystérieux lie les deux romans ; il s’agit du Divin… qui mettra la relation amoureuse entre nos deux héros à dure épreuve !

Quel est ce divin à qui obéissent les protagonistes diaboliques ? Le dénouement vous sera révélé dans le 3° et dernier tome qui devrait sortir fin juin 2021.

JP : Dans votre roman, y a-t-il des personnages qui existent vraiment, dont vous vous êtes inspiré ?

CG : Non, quoi que… 😁 La plupart des personnages n’existent que dans mon imagination. Toutefois, certaines sont un mélange de plusieurs personnes… par exemple pour le personnage atypiquement génial et complètement dérangé de Mai-Lan, je me suis inspirée d’une femme que je n’ai vue qu’une seule fois ; c’était chez une pédicure ; cette personne arrive : femme asiatique très jolie avec un air, des expressions corporelles qui m’ont immédiatement interpellé. J’ai eu tout de suite la sensation que j’écrirai « grâce à elle ». J’ai donc retenu cette image burlesque, un peu désaxée. Elle m’a ainsi inspiré un des personnages important de la Valse des Têtes. Évidemment j’ai forcé beaucoup les traits 😉. C’est ce qui est génial dans l’écriture, on peut prendre un trait de caractère de quelqu’un et en faire un personnage inoubliable !

JP : Le parcours a t-il été long et difficile entre l’écriture de votre roman et sa parution ?

CG : Je me suis mise à écrire tardivement, alors de ce côté là, oui… Je n’aurais jamais pensé être éditée !
Pour la Valse oui et non ; en fait, j’avais écris le roman au présent. Mais un responsable de la FNAC Montpellier, qui avait eu la gentillesse de lire mon manuscrit avant sa parution, m’avait fait part d’une remarque très juste ; le Bal des Morts étant écrit au passé, pourquoi celui-là est-il au présent… Du coup après moultes discussions avec mon éditeur qui avait au début une préférence pour le présent, on a décidé que je le mettrai au passé… ça va que nous étions confinés… 😂 et que j’avais du temps…
Pour le Bal des Morts, j’avais commencé à l’écrire en vacance comme ça, je n’avais jamais écrit auparavant de livre… Puis, entre le travail et la vie… je n’avais pas forcément eut le temps de continuer. Cependant, je m’étais imprégnée de l’héroïne et je dois avouer qu’il me tardait d’être en repos pour le continuer… Concernant la Valse des Têtes, j’ai eu plus de temps, je l’ai écrit plus rapidement. J’ai progressé d’un livre à l’autre, j’espère progresser encore. Ce n’est pas évident, car à la première parution, on se dit que c’est génial déjà d’être édité et que les proches achèteront le livre. Puis, vient le moment où de parfait inconnus viennent lors des dédicaces. Alors pour le deuxième on a plus de pressions. Je ne voulais pas décevoir. C’est pire pour le troisième car les gens attendent impatiemment. J’avoue avoir très peur 🙃

Ensuite concernant l’édition : j’avais envoyé à quelques éditeurs… (des grands et quelques plus modestes) Quelques mois après, j’ai eu les premières réponses bateaux négatives. Puis, j’ai reçu une lettre très encourageante des éditions Albin Michel et enfin un peu plus tard, le manuscrit a été retenu par mon éditeur actuel « Des Mots qui Trottent » Je dois avouer que ce cadeau a été une surprise merveilleuse !
Lorsque j’ai reçu le premier exemplaire, je n’arrivais pas à réaliser que j’en étais l’auteur ! (j’ai encore du mal aujourd’hui 🤣)

JP : Une bande son pour lire en toute sérénité votre roman « La valse des têtes » ? A moins que le silence suffise ?

CG : C’est comme on veut… J’aime bien souvent écrire en musique, source d’inspiration comme La douce et parfois sombre musique de Max Richter par exemple : the leftovers ou encore un des sublimes morceaux remixer d’Hugo Chouinard, un artiste qui remixe et arrange des musiques notamment pour les sportifs (gymnastes, patineurs, danseurs…) par exemple Beth’s Thème de Olafur Arnalds (www.unisons.com)
Il m’a composé une playlist liste qui s’appelle la Valse des Têtes sur spotify 😉

JP : Avez-vous reçu des remarques surprenantes, marquantes de la part de lecteurs, à propos de vos livres ?

CG : Oui à mon grand étonnement ! On me compare souvent à des pointures du polars ! Je dois avouer que je ne les connais pas forcément ou juste de nom et encore ! J’en suis très flattée !
Les personnes qui me découvrent en me lisant s’étonnent… ils se demandent où je vais chercher tout cela… ils me demandent aussi, combien nous sommes dans ma tête 😂

JP : Avez vous d’autres passions en dehors de l’écriture (Musique, peinture, cinéma…) A part votre métier, votre carrière d’écrivain, avez vous une autre facette cachée ?

J’aime voyager. J’aime tout ce qui touche à l’art. En particulier la peinture (mon père peint beaucoup), la musique (mon frère est altiste) je suis passionnée de patinage, (j’ai été championne de France, il y a bien longtemps 😂) j’ai développé une discipline qui s’appelle le roller en ligne artistique : www.roller34.com j’en ai fait mon métier et cela m’occupe pas mal 😉

JP : Quels sont vos coups de coeur littéraires ?

CG : Bien que je n’ai plus beaucoup de temps pour la lecture, en ce moment mon coup de coeur va à « Nous sommes la voix des morts » de Jean-Marie Montali. (Un journaliste, écrivain talentueux…)
Des coups de cœurs : L’élégance du Hérisson de Muriel Barbery, Les Yeux Jaunes du Crocodile de Katherine Pancol, Mes amis, mes Amours de Marc Levy, Louis Le Galoup de Jean-Luc Marcastel.

JP : Avez-vous des projets ?

CG : Dans l’écriture, oui ! En principe, le 3° volet des aventures de Lauren et Sith sort donc à la fin juin… j’en ai écrit un autre mais bon, il faut être patient, car le contexte actuel n’est pas très favorable… il faudra que je le retravaille certainement… Dernièrement, j’ai commencé l’écriture d’un autre polar.

Dans ma profession également : j’espère jouer enfin un spectacle que j’ai écrit l’an passé qui s’intitule « La Porte de l’Ange ».

JP : Avez-vous un site internet, blog, réseaux sociaux où vos lecteurs peuvent vous laisser des messages ?

CG : FB : Cathy Galière ou Instagram Cathygaliere_IRSM

JP : Merci Cathy Galière d’avoir pris le temps de répondre à mes questions.

Le petit plus : Portait chinois

Si vous étiez un personnage de fiction ?
Le 5e éléments

Si vous étiez un livre ?
Alya dans Les enfants de la Terre

Si vous étiez un film ?
La vie est belle

Si vous étiez un mot ?
La Vie

Si vous étiez une destination ?
La Martinique

Si vous étiez une mauvaise habitude ?
(Et bonne aussi 🌞) L’ivresse

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Co-fondateur de Zonelivre.fr. Il est le rédacteur en chef et le webmaster du site.

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