Interview de Jean-Luc BIZIEN pour I can’t get no MASTICATION – Club Van Helsing

Flag-FRANCE

cvh_expo_02Jean-Luc Bizien est un auteur de romans policiers, de science-fiction, de fantasy, de littérature jeunesse, de livres-jeu. Il est président de l’Ecole de Caen.

Le rituel de présentation … Qui êtes-vous ?

Jean-Luc Bizien est mon vrai nom – je n’aime pas les pseudos et ne développe aucune tendance à la schizophrénie. Je suis né en 1963 à Phnom-Penh (Cambodge). J’ai grandi là-bas, avant de passer une partie de mon adolescence aux Comores. Je suis arrivé en 1976 en Normandie.

J’y ai découvert les filles, le rock et beaucoup d’autres choses – dont la littérature de genre, les bd de Moëbius et la révolution graphique qui a suivi, les romans de Serge Brussolo, etc.

J’ai flirté un moment avec le Jeu de Rôles, j’en ai profité pour me confronter à l’écriture. C’est devenu une espèce de drogue… j’ai décidé de m’y consacrer.

Depuis, j’ai le bonheur de passer d’un genre à l’autre. Je publie en jeunesse, en adulte et dans quasiment tous les genres.

Avec mon frère adoptif Emmanuel Chaunu, nous avons créé l’École de Caen, qui réunit des auteurs, des illustrateurs, des graphistes et des éditeurs partageant le même esprit. Nous y défendons la place de chacun, sans nous soucier des habituelles barrières de « genre ».

Le tout sur fond de rock’n roll… et de variétés françaises. Je ne cherche jamais à influencer mes amis, Chacun reste donc très libre.

Alors, selon vous, la collection Van Helsing « polar » ou « fantastique » ?

Au vu de ce que j’ai écrit précédemment, difficile de répondre. Forcément les deux à la fois – ça c’est une réponse de normand, fût-il d’adoption.

Je ne peux pas parler pour mes camarades, mais je crois que le cross over était important dans l’esprit de la collection. Tout est là, dans ce brassage qui se traduit d’abord par le choix d’auteurs venus d’horizons très différents. Chacun est porteur d’un univers marqué et c’est la réunion de toutes ces visions qui donne le ton particulier de la collection. Je considère le Club comme un creuset d’authentique littérature de l’imaginaire. Une véritable invitation au rêve, à l’évasion. Si les pseudos philosophes du 3ème millénaire qui hantent les couloirs des conventions veulent y voir un message, grand bien leur fasse. Je me suis contenté de proposer un roman rock’n roll.

Un peu de brutalité dans ce monde de poètes ne peut pas nuire, tant qu’on garde de la distance et un peu d’humour.

Comment avez-vous été recruté par les créateurs de la série ou pour les créateurs, comment avez-vous recruté les auteurs de la série ?

J’ai été contacté par Xavier Mauméjean. On ne refuse rien à Xavier Mauméjean.

Ceux qui s’y sont essayé ont disparu, depuis. Ils ont été remplacés par des clones (clowns ?) qui errent, hagards, dans le milieu de l’édition. Et disent beaucoup de conneries. Les plus réfractaires en écrivent également. Pire : ils en publient.

J’ai donc dis oui à Xavier.

J’ai ensuite retrouvé Guillaume Lebeau, et fait la connaissance de Pierre Fourniaud, puis de Jean-François Platet chez Baleine. De quoi se sentir à l’aise. Et s’enrichir… humainement (aaaahaha, private joke).

Pour en revenir à Xavier, je savais que je serais totalement libre – l’homme n’est pas seulement un véritable ami, c’est un auteur extrêmement respectueux du travail des autres, qui n’intervient que pour tirer le meilleur de chacun et jamais pour formater un produit. Hautement fréquentable, donc, totalement respectable.
Et redoutable, comme je vous l’expliquais plus haut.

Selon vous quelles sont les qualités requises pour écrire dans cette série et ce genre de romans ?

Il faudrait le demander aux créateurs de la série. Pour ma part, j’ai tenté d’y insuffler une certaine forme de musicalité, de dérision et un paquet de jeux de mots plus ou moins débiles – le titre annonce clairement la couleur, il me semble. J’y ai vu un hommage aux San Antonio de la grande époque, au Poulpe et à toute la nouvelle vague de cinéastes américains, comme Tarantino ou Rodriguez.

Je suis à chaque fois bluffé par les lecteurs croisés dans les salons – ils sont de tous âges, on y trouve un paquet de filles – car la plupart d’entre eux ne sont d’ordinaire ni des spécialistes, ni des fans de ce type de littérature. Ils avouent pourtant avoir passé un bon moment et en redemandent. Peut-être le Club van Helsing propose-t-il la bonne formule pour toucher un public plus large que la poignée d’aficionados habituels ? Les chiffres de vente tendent à le confirmer.

Mon banquier s’en réjouit.

Tout le monde est content.

À part, peut-être, les âmes condamnées à l’errance éternelle par Xavier Mauméjean.

Qui est l’illustrateur des magnifiques couvertures ? Avez-vous eu votre mot à dire sur l’illustration ?

Stéphane Valley est un génie méconnu qui ne va pas tarder à exploser. On en profite donc, avant qu’il devienne hors de prix. Illustrateur surdoué, c’est également un mec adorable, qui a su d’emblée imposer un look à la collection.

Aux grands hommes, la confrérie reconnaissante…

Chieur de naissance, j’aurais aimé pouvoir râler un bon coup, mais sa vision était parfaite. Il n’y a donc rien eu à dire.

Avez-vous un monstre imposé pour l’écriture ou êtes-vous totalement libre de ce choix ? Comment avez-vous été inspiré ?

Rien n’a été imposé. On nous a passé une « terrabible », classée secret défense (sic).

Une source d’inspiration assez floue, à mon sens – un bel outil cependant, qui permettait de sentir l’ambiance particulière vers laquelle les deux créateurs voulaient nous emmener. Ensuite, chacun a touillé son chaudron comme il le souhaitait. On ne nous rien imposé. Au contraire, Xavier m’a encouragé à foncer là où je désirais aller. J’ai toujours éprouvé une passion pour les lycanthropes (mon passé d’auteurs de jeux de Rôle, probablement, auquel j’ai voulu adresser un clin d’œil affectueux). Vuk s’est donc imposé et j’ai eu un véritable bonheur à lui prêter vie. Pour la première fois, j’ai pu écrire en totale liberté. Il y a beaucoup de moi dans ce roman, ceux qui me connaissent vraiment le savent.

Quels sont les thèmes imposés pour l’écriture ? Quelles sont les limites ?

No limit, ma’m. NO LIMIT.
It’s only rock’n roll… but I like it.

Même question sur l’écriture : Y-a-t-il des critères imposés (format, nombre de pages) ?

Pour de simples questions de format de collection, on nous a recommandé de ne pas dépasser les 250 000 caractères. C’est extrêmement court, et ça oblige à filer vers l’essentiel. J’ai privilégié le rythme – qu’il me soit permis de remercier ici le sémillant Lemmy, de Motörhead, pour sa précieuse contribution – et l’action, aux passages introspectifs et à la psychologie.
Quoique…

À la réflexion, je ne suis pas intimement persuadé que la psychologie joue un rôle crucial chez les lycaons.

Elle sera publiée un jour la petite bible du CVH ?

Cette question est réservée à ses créateurs.
Je ne veux pas finir en clone.

Imaginez-vous une adaptation en série tv par exemple ? Qui verriez-vous dans le rôle de votre personnage principal ?

Bien sûr. Je pense que la collection pourrait servir de base à une véritable série. Encore faut-il trouver une production avec de véritables moyens – et je ne parle ici que des effets spéciaux.

Pour incarner Vuk, je ne sais pas vraiment. Un acteur du format de Russel Crowe m’irait bien – mais j’ai des goûts de luxe.

Quels sont vos projets pour l’année à venir ?

Une série de thrillers historiques pour 10/18 dans la collection Grands Détectives, un thriller contemporain dont l’action se déroule en Corée du Nord, quelques albums avec mes complices Emmanuel Chaunu et Éphémère, un grand format jeunesse ancré dans le Japon médiéval, un autre de fantasy, peut-être la suite des aventures de Wendy… et, si je trouve le temps, un nouveau roman de littérature blanche.

Enfin, cerise sur le gâteau : la suite des aventures de Vuk. Ici ou ailleurs, on a le droit de rêver.

Interview réalisée en collaboration avec Claire Redfield, Raven & Belgarpat du site Plume Libre.

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Co-fondatrice de Zonelivre.fr. Sophie PEUGNEZ est libraire et modératrice professionnelle de rencontres littéraires. Elle a été chroniqueuse littéraire pour le journal "Coté Caen" et pour la radio.

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