Ingrid DESJOURS : Les fauves

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INFOS ÉDITEUR

les fauves - ingrid desjours
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Parution aux éditions Robert Laffont le 8 octobre 2015

Parution aux éditions Pocket le 13 octobre 2016

Ambitieuse et sans concession, la belle Haïko est à la tête d’une ONG luttant contre le recrutement de jeunes par l’État islamique. Ses méthodes plus que radicales et son goût pour le feu des projecteurs ont fait d’elle une proie de choix pour les extrémistes de tous bords. Et surtout, la cible d’une terrible fatwa :

« Torturez-la ! Violez-la ! Tuez-la ! »

Vétéran de l’Afghanistan reconverti en garde du corps, Lars a survécu à l’enfer des geôles talibanes et porte en lui les séquelles d’une détention qui l’a traumatisé. Seules sa foi et ses valeurs font rempart contre ses démons.

Quand Haïko l’engage pour la protéger, Lars a un mauvais pressentiment. Que peut-il seul face à des tueurs fanatiques ? Pire, sa cliente est-elle vraiment celle qu’elle prétend ?

Dans cet univers où règnent paranoïa et faux-semblants, Haïko et Lars se défient et se fascinent tels deux fauves prêts à se sauter à la gorge, sans jamais baisser leur garde. Car le pire prédateur est celui qui aura su vous apprivoiser…

(Source : Robert Laffont – Pages : .. – ISBN : 9782221145951 – Prix : 19,00 €)

L’AVIS DE LEA D.

Depuis ses débuts, je suis toujours curieuse de lire les nouveautés d’Ingrid Desjours. Alors je ne pouvais pas refuser un service de presse : merci aux éditions Robert Laffont ! Je suis très curieuse de découvrir Les fauves.

Haiko dirige une ONG luttant contre le recrutement des jeunes par l’état Islamique. Une initiative très louable, mais non dénouée de risques. Déjà lors des missions pour secourir les jeunes. Mais surtout parce que cela attire la rage des personnes qu’elle combat. Ainsi une fatwa a mis sa tête à prix, poussant leurs adeptes à tuer la jeune femme. Sous la pression de sa famille, Haiko consent à se laisser protéger et à engager un garde du corps. Lars était militaire, et revient tout juste d’Afghanistan, ramenant avec lui de terribles souvenirs, ce qui va déclencher des accès de peur panique, de paranoïa et autres sympathiques troubles du comportement…

Entre ces deux écorchés de la vie va se créer une connexion très spéciale. Déjà la relation fusionnelle et intimiste qui relie un garde du corps à son protégé, mais aussi des sentiments plus troubles, entre défiance et attirance.

Les fauves va nous plonger dans la psyché de deux personnages, deux individus, mais surtout dans une actualité très marquante et malheureusement d’actualité. On retrouve l’ambiance qui a marqué Paris et le reste de la France lors des attentats de janvier 2015 à Charlie Hebdo et à la supérette Casher. Haine, ressentiments, il y a ce choc entre différents mondes, entre différentes idéologies, mais surtout le choc de différents milieux, avec la haine, l’incompréhension et la méfiance que cela entraîne. Le plus dur concernant ces attentats est toute cette méfiance et cette incompréhension, qui entraine encore plus de racisme et de haine. A cause des actes de quelques personnes, c’est tout un peuple et toute une religion qui est discrédité. L’amalgame se fait vite entre être Arabe et être un terroriste, la paranoïa est un cercle très vicieux qui ne fait que tourner de plus en plus vite…

Outre cette plongée dans les horreurs que peuvent parfois engendrer la religion, l’aspect fascinant des Fauves est l’omniprésence de la presse et autres réseaux sociaux. Avec les moyens actuels, on peut très vite parler à n’importe qui, contacter pratiquement tout le monde, et surtout voir les méfaits et la vitesse à laquelle peut se propager une simple rumeur. Très versatile, la rumeur change du jour au lendemain, poussant les gens à haïr ou à aduler.

Ingrid Desjours est une auteure que je suis toujours avec plaisir : je sais qu’à chaque fois on est parti pour une plongée dans les ténèbres, mais surtout avec des situations qui coupe le souffle et des personnages percutants ! Mention spéciale à Lars, celui que j’ai préféré. Cet ancien soldat, très dur, très marqué, est sans conteste celui qui m’a le plus ému. Mais j’apprécie aussi de lire Ingrid Desjours, parce que maintenant on y découvre de plus en plus d’allusions à des arts martiaux que je connais ou pratique. Franck Ropers avec Penchak Silat, mais surtout le Krav Maga !

Si vous avez l’occasion de lire Ingrid Desjours, n’hésitez surtout pas !


L’AVIS DE LAETITIA

Premier contact avec La Bête Noire, la nouvelle collection très sombre des éditions Robert Laffont. Et c’est Ingrid Desjours qui s’y colle avec son livre Les fauves.

Haiko est à la tête d’une ONG dont l’objectif est d’intercepter des jeunes embrigadés par l’Etat islamique avant que ces derniers ne partent dans les pays en guerre. Très ambitieuse, très médiatisée, elle dérange jusqu’à être la cible d’une fatwa : « Torturez-la ! Violez-la ! Tuez-la ! ». Quand son amie et collaboratrice est assassinée en pleine rue, Haiko prend Lars à son service comme garde du corps. Alors non, n’y vois pas une love story façon Bodyguard, son chaperon à notre défenseuse de l’opprimé, il est beaucoup moins glamour que Kévin Costner. Il revient d’Afghanistan où il a laissé le gros de son humanité, il revient disloqué de l’intérieur, il est telle la bête tournant dans sa cage, étouffant, guettant la folie. Non, Lars, c’est pas un drôle et encore moins un lover.

« Il se dégage de lui quelque chose d’éminemment viril, une force brute, animale. On doit se sentir à l’abri de tout dans ses bras… il doit être divin de le sentir en soi, d’être pénétrée, déchirée par un membre qu’elle ne peut qu’imaginer en accord avec le reste. »

S’il est vrai que Haiko est un personnage à l’égo surdéveloppé, qu’elle est blindée de fric, que l’auteure a légèrement forcé le trait en lui ajoutant une venue au monde, n’ayons pas peur des mots, capillotractée, s’il est vrai que Lars, tatoué, testostéroné, bodybuildé façon ours (so sexy quoi !) est un peu déphasé (voire déjanté), il faut reconnaître que le duo est très réussi. Pas moyen de savoir qui manipule qui, pas évident de deviner quels sont les liens qui vont se tisser, impossible d’anticiper sur une fin qui m’a d’ailleurs complètement satisfaite. Point de mièvrerie, l’auteure est allée au bout de ce qui devait être, cohérente dans ses choix, bref je me comprends (toi non mais je ne peux décemment pas te raconter la fin).

Derrière ces personnages, il y a un fond. Et c’est là qu’Ingrid Desjours m’intéresse d’autant plus. En lisant Les fauves, je me suis divertie, j’ai marché dans l’intrigue mais j’ai aussi beaucoup appris. D’une actualité on ne peut plus brûlante, l’auteure met en avant les dangers encourus par une jeunesse française fragilisée et facilement embrigadée par le Djihad. Comment ces recruteurs s’y prennent-ils pour leur lavage de cerveau ? Comment ces jeunes se jettent sur une guerre au nom d’un Dieu rédempteur et bienveillant ? Et en parallèle, que peut-on dire de ces jeunes catholiques qui forts de leur foi partent en croisade contre l’intégrisme islamique ? Un angle de vue qui questionne.

Puis, au travers de Lars, elle interpelle sur le devenir de tous ces soldats qui ont vécu l’horreur de la guerre, qui ont été prisonniers, torturés. Elle met en lumière ce stress post traumatique dont on entend beaucoup parler. Mais de quoi s’agit-il vraiment ? Est-ce véritablement pris en compte par les autorités ? Et qu’est-ce que ce Captagon, cette drogue dont je n’avais jamais entendu parler ?

Avec Les fauves, Ingrid Desjours fait une entrée remarquée et remarquable dans la collection de La Bête Noire, et je referme ce livre avec une pensée  entre amertume et chagrin pour les victimes de Charlie Hebdo, pour ne citer que celles-là.


L’AVIS DE CÉLINE MARION

Changement de cap, on s’éloigne du thriller pur et dur pour entrer dans le roman noir.

L’écriture reste fluide, prenante, on attend forcement avec impatience de savoir où Ingrid va nous mener.

Ce qui m’a plu ici, c’est d’entrer dans un univers très actuel, un thème de société qui est vraiment au cœur de l’actualité, relayé par la presse, les réseaux sociaux. Pas facile au lendemain des attentats de Charlie Hebdo. Sûrement pas un pari aisé. Mais, c’est réussi.

Comme d’habitude chez Ingrid, les personnages sont tous fouillés, leur psychologie est habilement développée.  On y découvre leur ressenti, leur passé, leurs angoisses. Ils se confrontent ! Chacun y allant de son argument pour déstabiliser l’autre.

Ici, plus que par le biais du thriller, le choix du roman noir permet plus aisément de passer un message fort.

On entre ici dans le recrutement des jeunes pour le Djihad, leur radicalisation. Un contrepoids est proposé  avec les intégristes catholiques et leur croisade, sujet dont on parle moins…Un autre thème sous-jacent y est développé : le retour des militaires dans la vraie vie après des guerres menées en Afghanistan par exemple, avec des blessures qu’on ne panse pas, qui restent malheureusement béantes et sont parfois même destructrices.

Le dernier roman d’Ingrid m’avait moins plu que ses premiers et j’ai ici retrouvé sa plume avec plaisir.

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