San-AntonioSan-Antonio, LE Commissaire

Juillet 1949, les éditions Jaquier tirent à 500 exemplaires un livre dont le titre est Réglez-lui son compte, signé par un certain San Antonio. Sans le tiret à l’époque.

Nul ne peut savoir que vient de naître l’un des plus grands héros de la littérature populaire du XXème siècle, car le roman n’a aucun succès. Il finit sa vie chez un bouquiniste lyonnais.

Le célèbre commissaire aurait pu mourir prématurément si par un de ces hasards dont le destin sait parfois nous servir, un jeune éditeur du nom d’Armand de Caro n’avait pas trouvé ce livre. Il aime cette nouvelle façon d’écrire, même si nous ne sommes pas encore dans les San-Antonio des années 60/70, mais la patte est déjà là. L’éditeur va se renseigner sur l’auteur, et demander à le rencontrer, une certain Frédéric Dard.

Armand de Caro réussi à convaincre Frédéric Dard de le rejoindre dans sa petite maison d’édition qu’il vient de créer : Fleuve Noir.

Décembre 1950, parution du second opus des aventures de San-Antonio dans la collection « Spéciale Police », Laissez tomber la fille. On ne peut pas dire que ce soit un succès, cela décourage Frédéric Dard, qui veut arrêter la série, mais de Caro veut qu’il persévère. Frédéric Dard écrit un San-Antonio par an.

En juin 1953, Dard colle un adjoint à San-Antonio, l’inspecteur principal Alexandre-Benoit Bérurier, dit Béru. Un type à l’opposé du commissaire, il est moche, gros, sale, vulgaire, raciste, bref bourré de défauts mais avec un cœur énorme et une dévotion sans faille à San-A. Le personnage apporte un humour que l’on peut qualifier de Rabelaisien, de par son langage et ses goûts pour la bonne bouffe et les femmes.

Est-ce que celui qui sera surnommé au fils des romans ; l’Hénaurme, l’enflure, Bibendum, le Quasimodo des palaces, la gonfle, queue d’âne, le Gravos, j’en passe et des meilleurs, ne serait pas le porte-bonheur ?

Car d’un coup, comme l’avait flairé de Caro, les ventes s’envolent au fur et à mesure des sorties, en 1964, c’est 200 000 exemplaires imprimés et pratiquement vendus à chaque aventure.

Arrivent aussi les hors-séries, avec des titres comme Le Standinge selon Bérurier, et surtout l’Histoire de France, où le tirage explose à 1 800 000 exemplaires…

frederic Dard
Frédéric DARD

Frédéric Dard a réussi à imposer un style, il créé son propre langage, l’homme se plaisait à dire : J’ai fait ma carrière avec un vocabulaire de trois-cent mots, les autres je les ai inventés.

Et quelles inventions, un dictionnaire fût même consacré au langage San-Antonio, langage populaire et argotique, imagé et drôle. Celui d’Audiard, de Boudard, de Simonin…

Frédéric fait preuve d’une imagination délirante et d’une production… une capacité de d’écriture impressionnantes, plus de cinq romans par an. En 1981 chaque San-Antonio est tiré à 600 000 exemplaires.

San-Antonio est lu par tout le monde, de l’ouvrier à l’académicien en passant même par le président de la République, tous se targuent d’aimer ce personnage hors normes. Il est celui que tout à chacun rêverai d’être, beau gosse avant l’heure aucune femme ne peut lui résister, véritable justicier dans l’âme il défend la veuve et l’orphelin, il est intelligent et bourré d’humour. Puis surtout Frédéric créé un lien avec ses lecteurs, il invente l’interactivité avant l’heure discutant avec celui qui lit. D’ailleurs il déclarait : Je n’écris pas pour des lecteurs, mais des amis.

L’homme au cœur empreint d’humanisme transperce à travers son personnage, Frédéric Dard devient San-Antonio, ou peut-être c’est San-Antonio qui dévore Frédéric Dard…

D’ailleurs en 1979, voyant les ventes de son dernier roman paru sous son véritable nom, La dame qu’on allait voir chez elle, et les comparant à ceux du dernier San-Antonio en date, il décide de sortir Y a t-il un français dans la salle sous le pseudonyme de San-Antonio, alors que le commissaire n’apparait nullement dans ce livre. A partir de cette date, toutes sa production littéraire sera signée San-Antonio.

Le 6 juin 2000 Frédéric Dard décède dans sa maison en Suisse, en avril 2001 paraît Céréales Killer, déclaré d’abord comme le derniers San-Antonio de Frédéric, il faudra attendre 10 ans pour que le public sache qu’il est l’œuvre de Patrice qui a repris le flambeau et continue de par sa plume à faire vivre San-Antonio et tous les autres personnages.

Ce ne fût pas, et ce n’est certainement toujours pas, de tout repos, car les détracteurs sont là pour dire que ce que fait Patrice n’a rien à voir avec ce que faisait Frédéric, que c’est différent.

Mais bougre de couillon, heureusement que c’est différent, le fils n’est pas le copier/coller du père ! Il ne pense pas pareil, ne peut pas faire la même chose, il continue l’œuvre, il ne la plagie pas.

Depuis la mort de son dabe, Patrice a écrit 27 aventures de San-A, dont 26 signées de son nom avec en sous-titre : Les nouvelles aventures de San-Antonio.

Dernier opus en date : Ma tête à couper.

Si vous voulez en savoir plus sur San-Antonio, rencontrer d’autres doux-dingues férus de l’œuvre de Frédéric et Patrice Dard, je vous invite à nous rejoindre à l’Association des Amis de San-Antonio.


L’INTERVIEW

Rencontre avec le maître

Photo Patrice © Hippolyte Dard
Patrice DARD. Photo : Hippolyte Dard ©

Sébastien MOUSSE : Bonjour Patrice, merci d’accepter cette rencontre pour le site Zonelivre. Voilà je fais un petit dossier sur mon commissaire préféré, alors tu comprends que je suis obligé de te cuisiner un peu… Ma première question, quand tu as décidé de prendre la suite, quel a été ton état d’esprit ? San-Antonio est une institution, t’as eu les foies ?

Patrice DARD : Je m’en suis déjà expliqué. Je n’ai pas décidé. C’est Françoise, ma belle-mère – une belle-mère de mon âge avec laquelle j’ai toujours entretenu des rapports de confiance, de tendresse et d’amitié – qui m’a dit : Ton père s’est engagé à livrer le prochain San-Antonio le 15 octobre (on est en 2000, en juin, quelques jours après la mort de mon père) ce bouquin, il faut que tu l’écrives. En deux mois et demi j’ai pondu Céréales Killer, sans me poser de question, comme une thérapie, une manière de deuil express. Oui, j’ai eu les foies, la crainte que ce livre signé de mon père soit un bide. Ce fut la plus grosse vente de tous les hors-série. Alors après, quand j’ai adjoint mon nom à celui de San-Antonio, je me foutais de ce qui pouvais arriver, et surtout des critiques de ceux qui avaient encensé mon premier opus le pensant de mon père.

Sébastien : On va se faire un petit saut dans le temps, quand on est gosse, gone, comme l’ont dit où tu as grandi, comment on vit quand on est le fils de San-Antonio ?  Tu avais une douzaine d’année quand le commissaire a commencé à être adulé du grand public…

Patrice : Oui, à douze piges je mesurai la notoriété de mon père au fait qu’on commençait à croûter à sa faim. Avant, je n’osais pas annoncer son métier. Ecrivain, ce n’est un vrai boulot que lorsqu’on est connu. Petit à petit je suis devenu « le fils de », ça s’est fait doucement, sans heurts, sans que j’en tire ni vanité ni honte ni amertume.

Sébastien : D’ailleurs est-ce qu’avant le décès subit de Frédéric, tu avais déjà décidé de prendre la relève un jour ? Était-ce un souhaite de ton père ?

Patrice : Mon père, dans une interview, avait dit que le seul qui pourrait reprendre San-Antonio, c’était son fils. Mais jusqu’à l’instant de son départ, je ne pensais qu’à ma propre carrière qui se déroulait plutôt bien.

Sébastien : Quand tu as repris la série, des personnages ont disparu et d’autres sont apparus, une certaine logique à mes yeux. Cela partait d’un besoin de prendre en main certains héros avec lesquels tu te sentais plus à l’aise et de virer ceux avec qui tu n’avais pas de lien ? Ou tu les trouvais trop marqués par l’empreinte de ton père ?

Patrice : C’est simple : j’ai viré ceux avec lesquelles je ne me sentais pas l’aise. Trop marqués par l’empreinte de mon père ? Bien sûr que non puisque Béru est toujours là, et bien là.

Sébastien : Dans la production de ton père, mon San-Antonio préféré c’est J’ai peur des mouches, suivit de près par La vie privée de Walter Klozett. Le premier pour son côté très sombre, un peu barré science-fiction et le second pour son côté psychologique et angoissant, voir hilarant, tout dépend des passages. Et toi c’est le, ou lesquels ?

Patrice : « J’ai peur des mouches », aussi (c’est objectivement sa meilleure oeuvre), suivi de près par « A tue et à toi ». Mais je raffole aussi des « San-Antonio chez les Mac, Tango chinetoque et autre Fleurs de nave vinaigrette », enfin, tous ceux de cette période.

Sébastien : Dans Ma tête à couper, ton dernier en date, une fois de plus tu colles vraiment à l’actu, attentats, terrorisme, endoctrinement. C’est ta source première d’inspiration ?

Patrice : Ma source première d’inspiration, c’est mon cerveau, et il se nourrit de tout ce qu’il parvient à gober, dont l’actualité.

Sébastien : Tu arrives à avoir de l’humour, à faire rire, à te moquer sur un sujet grave et encore frais dans toutes les mémoires. L’exercice est compliqué non ?

Patrice : Dans ce bouquin, le plus compliqué à gérer n’était pas la cruauté de l’actualité, mais la situation psychologique dans laquelle j’avais plongé San-Antonio. Pas difficile de faire rigoler son monde quand la vie de son fils est en jeu. Mais on y arrive… dans les romans, surtout.

Sébastien : Et le prochain ? Est-ce que l’on peut avoir un scoop, du genre le titre, le sujet ? Aller, un bon geste…

Patrice : Avec joie. Son titre ? « Sur le sentier de naguère ». Sa sortie ? Septembre 2016. Son thème ?
San-Antonio vient d’hériter d’un ranch immense aux USA, en pays Cheyenne. L’occasion pour lui, et pour tous les fanas de Sana de découvrir enfin les vrais origines de la famille San-Antonio. Les Peaux-Rouges, la recherche du passé… tu piges maintenant le titre « Sur le sentier de naguère ? »

Sébastien : Au-dessus je te posais la question de savoir si avec ton père, vous aviez parlé, même avec humour de la succession, si je puis dire, et toi ? Est-ce que toi, tu as un souhait, est-ce que tu aimerais que l’un de tes enfants, un membre de la famille Dard prenne un jour le relais, une passation de flambeau… Où est -ce que tu penses qu’un jour San-Antonio devra mourir ?

Patrice : San-Antonio ne mourra jamais. Moi si.

Sébastien : Une fois de plus un grand merci à toi, pour ta gentillesse et ta disponibilité, bises.


LES ROMANS

Liste des San-Antonio écrits par Frédéric DARD, par ordre chronologique.

07/1949 Réglez lui son compte
12/1950 Laissez tomber la fille
08/1951 Les souris ont la peau tendre
07/1952 Mes hommages à la donzelle
01/1953 Du plomb dans les tripes
04/1953 Des dragées sans baptême
04/1953 Des clientes pour la morgue
09/1953 Descendez-le à la prochaine
01/1954 Passez-moi la Joconde
04/1954 Sérénade pour une souris défunte
07/1954 Rue des macchabées
09/1954 Bas les pattes !
11/1954 Deuil express
01/1955 J’ai bien l’honneur de vous buter
04/1955 C’est mort et ça ne sait pas
06/1955 Messieurs les hommes
10/1955 Du mouron à se faire
12/1955 Le fil à couper le beurre
02/1956 Fais gaffe à tes os
04/1956 A tue…et à toi
07/1956 Ça tourne au vinaigre
11/1956 Les doigts dans le nez
01/1957 Au suivant de ces messieurs
03/1957 Des gueules d’enterrement
05/1957 Les anges se font plumer
07/1957 La tombola des voyous
11/1957 J’ai peur des mouches
01/1958 Le secret de polichinelle
03/1958 Du poulet au menu
05/1958 Tu vas trinquer San-Antonio
01/1959 En long, en large et en travers
11/1958 La vérité en salade
01/1959 Prenez-en de la graine
04/1959 On t’enverra du monde
06/1959 San-Antonio met le paquet
09/1959 Entre la vie et la morgue
11/1959 Tout le plaisir est pour moi
02/1960 Du sirop pour les guêpes
05/1960 Du brut pour les brutes
07/1960 J’suis comme ça
10/1960 San-Antonio renvoie la balle
12/1960 Berceuse pour Bérurier
02/1961 Ne mangez pas la consigne
05/1961 La fin des haricots
07/1961 Y a bon, San-Antonio
10/1961 De ‘A’ jusqu’à ‘Z’
12/1961 San-Antonio chez les macs
03/1962 Fleur de nave vinaigrette
06/1962 Ménage tes méninges
10/1962 Le loup habillé en grand-mère
11/1962 San-Antonio chez les ‘gones’
01/1963 San-Antonio Polka
03/1963 En peignant la girafe
06/1963 Le coup du père François
10/1963 Le gala des emplumés
02/1964 Votez Bérurier
09/1964 Bérurier au sérail
01/1965 La rate au court-bouillon
10/1965 Vas-y, Béru
11/1965 Tango, chinetoque
04/1966 Salut, mon pope
12/1966 Mange et tais-toi
02/1967 Faut être logique
04/1967 Y’a de l’action
09/1967 Béru contre San-Antonio
12/1967 L’archipel des malotrus
02/1968 Zéro pour la question
05/1968 Bravo, docteur Béru
07/1968 Viva Bertaga
10/1968 Un éléphant ça trompe
12/1968 Faut-il vous l’envelopper ?
10/1969 En avant la moujik
12/1969 Ma langue au Chah
07/1970 Ca mange pas de pain
01/1971 N’en jetez plus
05/1971 Moi, vous me connaissez ?
12/1971 Emballage cadeau
04/1972 Appelez-moi chérie
07/1972 T’es beau tu sais
11/1972 Ca ne s’invente pas
03/1973 J’ai essayé: on peut
01/1974 Un os dans la noce
04/1974 Les prédictions de Nostrabérus
07/1974 Mets ton doigt où j’ai mon doigt
09/1974 Si, signore
12/1974 Maman les petits bateaux
03/1975 La vie privée de Walter Klozett
03/1975 Dis bonjour à la dame
09/1975 Certaines l’aiment chauve
01/1976 Concerto pour porte-jarretelles
07/1976 Sucette boulevard
10/1976 Remets ton slip, gondolier
04/1977 Chérie, passe-moi tes microbes
06/1977 Une banane dans l’oreille
10/1977 Hue, Dada!
01/1978 Vol au dessus d’un lit de cocu
04/1978 Si ma tante en avait
07/1978 Fais-moi des choses
10/1978 Viens avec ton cierge
01/1979 Mon culte sur la commode
04/1979 Tire-m’en deux, c’est pour offrir
01/1980 A prendre ou à lécher
04/1980 Baise-ball à La Baule
06/1980 Meurs pas, on a du monde
10/1980 Tarte à la crème story
01/1981 On liquide et on s’en va
04/1981 Champagne pour tout le monde
12/1981 La pute enchantée
04/1982 Bouge ton pied que je voie la mer
06/1982 L’année de la moule
09/1982 Du bois dont on fait les pipes
01/1983 Va donc m’attendre chez Plumeau
04/1983 Morpions circus
07/1983 Remouille-moi la compresse
10/1983 Si maman me voyait
12/1983 Des gonzesses comme s’il en pleuvait
02/1984 Les deux oreilles et la queue
04/1984 Pleins feux sur le tutu
10/1984 Laissez pousser les asperges
02/1985 Poison d’avril, ou la vie sexuelle de Lili Pute
04/1985 Bacchanale chez la mère Tatzi
09/1985 Dégustez, gourmandes
10/1985 Plein les moustaches
12/1985 Après vous s’il en reste Mr le président
02/1986 Chauds, les lapins !
04/1986 Alice au pays des Merguez
08/1986 Fais pas dans le porno…
10/1986 La fête des paires
12/1986 Le casse de l’oncle Tom
02/1987 Bons baisers où tu sais
05/1987 Le trouillomètre à zéro
08/1987 Circulez ! Y a rien à voir
12/1987 Galantine de volaille pour dames frivoles
02/1988 Les morues se dessalent
04/1988 Ça baigne dans le béton
06/1988 Baisse la pression tu me les gonfles
08/1988 Renifle, c’est de la vraie
02/1989 Le cri du morpion
04/1989 Papa, achète-moi une pute
06/1989 Ma cavale au Canada
08/1989 Valsez, pouffiasses
10/1989 Tarte aux poils sur commande
01/1990 Cocotte-minute
04/1990 Princesse Patte-en-l ‘air
06/1990 Au bal des rombières
01/1991 Buffalo bide
04/1991 Bosphore et fait reluire
06/1991 Les cochons sont lâchés
08/1991 Le hareng perd ses plumes
10/1991 Têtes et sacs de nœuds
01/1992 Le silence des homards
04/1992 Y en avait dans les pâtes
06/1992 Al Capote
01/1993 Faites chauffer la colle
04/1993 La matrone des sleepinges
06/1993 Foiridon à Morbac-City
08/1993 Allez donc faire ça plus loin
10/1993 Aux frais de la princesse
01/1994 Sauce tomate sur canapé
04/1994 Mesdames, vous aimez ‘ça’
06/1994 Maman, la dame fait rien qu’à me faire des choses
01/1995 Les huîtres me font bailler
04/1995 Turlute gratos les jours fériés
06/1995 Les eunuques ne sont jamais chauves
10/1995 Le pétomane ne répond plus
01/1996 T’assieds pas sur le compte-goutte
10/1996 De l’antigel dans le calbute
02/1997 La queue en trompette
05/1997 Grimpe-la en danseuse
08/1997 Ne soldez pas grand-mère, elle brosse encore
09/1998 Du sable dans la vaseline
01/1999 Ceci est bien une pipe
05/1999 Trempe ton pain dans la soupe
09/1999 Lâche-le il tiendra tout seul

Liste des San-Antonio écrits par Patrice DARD, Les nouvelles aventures de San-Antonio, par ordre chronologique.

2001    Céréales Killer
2002    Corrida pour une vache folle
2002    Un pompier nommé Béru
2003    Les escargots ne savent plus baver
2003    Ça se corse : roman explosif
2004    San-Antonio tient le bambou : roman Crusoé
2004     Le Silence des Anneaux : roman qui fait peur
2005    San-Antonio priez pour nous ! roman romanesque
2005    Ze San-Antonio Code : roman poilant,
2006    Shocking ! roman véri britiche, 2006 (200e San-Antonio)
2006    San-Antonio contre San-Antonio : roman génétique
2006    Vingt mille nœuds sous les mers : roman suffocant
2007    San-Antonio s’envoie en l’air : roman de haut vol
2008    Culbutes dans le calbute : roman précieux
2007    Macchab’ Academy : reality roman
2008    Rencontres d’un très sale type : roman de sens-friction
2008    Arrête ton char, Béru : roman givré
2008    Comme à con-fesses : roman peu orthodoxe
2009    Des vertes et des pas mûres : roman bien cru
2009    Lâche-nous les bandelettes : roman pharaonique
2010    Ça sent le sapin (Jonction avec Frédéric, passage en poche)
2011    Deux p’tites tours et puis s’en vont
2012    Bérurier président
2013    Contre X
2014    Scrimes
2015    À découper selon les pointillés
2016    Ma tête à couper

A découvrir également les adaptations en bandes dessinées ici

Les Auteurs et San-Antonio

Et les autres ?

Plusieurs artistes, pas forcément auteur, sont dans la veine de San-Antonio, de par leur verve, leur humour, ils se revendiquent influencés par Frédéric Dard, rencontre au hasard, mais pas que…

nadine monfils
Nadine MONFILS

Nadine MONFILS

Plus besoin de présenter Nadine MONFILS, la créatrice du commissaire Léon, de mémé Cornemuse et du tout récent Elvis Cadillac est une digne héritière de San-Antonio… Elle nous cause de San-A :

Mon père m’a offert « Le cauchemar de l’aube » quand j’avais 15 ans. C’est le premier livre que j’ai lu d’une traite. Coup de foudre ! Et quand j’aime je dévore…Du coup, j’ai lu tous les romans de Frédéric Dard et j’ai adoré. Perso, je les préfère aux San Antonio, même si je leur trouve une gouaille savoureuse. Et des années plus tard, à Liège, j’ai eu l’immense bonheur de le rencontrer. Il était à l’image de ses bouquins, attachant, drôle, dragueur, mais je le sentais aussi fragile. C’est un homme qui parlait avec ses yeux. Comme Patrice. Après cette rencontre, j’ai envoyé Madame Edouard ( le 1er tome de ma série du « commissaire Léon », le flic qui tricote en cachette) à Frédéric qui a eu un coup de coeur au point de parrainer ma série. Il m’avait envoyé un mot très touchant me disant qu’il me considérait comme un grand écrivain. Venant de sa part, c’était précieux pour moi, même si je pense qu’on apprend toute sa vie à écrire. Dire s’il m’a influencée, je ne sais pas. Sans doute a-t-il attisé mon appétit de la liberté, goût que nous avions en commun. Mais même si je suis atypique et inclassable, comme lui, nous avons chacun notre langage, notre univers propre. Le mien se démarque du sien par le fait que j’ai d’autres racines puisque je suis belge. Nous sommes tous sous influence plus ou moins consciente de ce que nous aimons. Alors dans ce cas, oui car Frédéric Dard m’a donné un coup de pied au cul pour aller encore plus loin dans l’écriture.

Mon commissaire s’appelle Léon, mon chien aussi et je suis amie avec Mocky qui a réalisé  » Le mari de Léon « . Mon père avait eu le nez fin en me faisant découvrir cet écrivain qui allait m’enchanter par son côté iconoclaste. J’ai toujours été une « sale gamine », ça ne pouvait que coller entre nous.

Samuel SUTRA
Samuel SUTRA

Samuel SUTRA

Sutra est un auteur grand amateur des aventures du célèbre commissaire, seulement il est un amateur arrivé sur le tard, et même trop tard à son grand regret :

En juin 2000, je finissais mon service militaire, venais de foirer l’agrégation de philo et attendais la naissance de mon premier fils. Durant mes études, je m’étais un peu coupé de la lecture « plaisir », tant il m’avait fallu de temps pour parcourir les incontournables de Platon à Nietzsche, et ces classiques dans lesquels puise la philosophie. En juin 2000, j’allais enfin pouvoir lire pour le plaisir, selon mes goûts. En juin 2000, Frédéric nous quittait. Je n’avais jamais lu une seule ligne de lui.

À la radio, une émission hommage m’a attiré l’oreille. Une lecture de « Ceci est bien un pipe ». Et ça a été le choc. La littérature, c’était donc aussi ça. Cette façon de jouer avec la langue, d’être drôle tout en étant profond, de torturer les conventions.

Depuis, Frédéric évoque pour moi toute une époque. Celle de ma renaissance de lecteur. Et j’en ai retenu une leçon, qui, un jour, se retrouvera dans mes lignes quand le talent me touchera : gommer tout le travail qui se cache derrière un texte pour n’offrir au lecteur que le plaisir de lire. Un livre doit se lire tout seul, sans effort. Et non, un livre compliqué et indigeste n’est pas le reflet d’un génie incompris. C’est juste le fruit d’un mec qui ne sait pas écrire.

Mon regret ? N’avoir jamais croisé Frédéric. Mais cette joie aussi, propre à la littérature : je n’oublierai jamais cet homme que je n’ai jamais connu, tant il m’a appris.

Maxime Gillio
Maxime GILLIO

Maxime GILLIO

Comment causer de San-Antonio sans demander à Maxime ? C’est là-bas que je l’ai connu Biquet, aux Amis de San-Antonio, c’est là que nous sommes devenu « frangin », puis il suffit de lire Les disparus de l’A16 pour comprendre que pépère il voue un culte (sur la commode) à San-Antonio et toute l’œuvre de Frédéric Dard.

Ce que j’ai appris de Frédéric Dard ?

Quand je dois commencer un texte, que je veux que ça frappe fort et sans fioritures, je me demande toujours comment il aurait fait.

Quand je veux qu’un personnage reste dans l’esprit du lecteur, je me demande toujours comment il l’aurait caractérisé.

Quand je veux sortir des sentiers battus, choquer, faire mon sale gosse, il m’a appris à assumer mon incongruité.

Quand je veux exprimer une émotion avec la peur de tomber dans le pathos ou le ridicule, il m’a appris la retenue, la sobriété qui la rendent encore plus efficace.
Il m’a appris que grossièreté et élégance pouvaient se conjuguer.
Il m’a appris que la beauté pouvait naître du grotesque.
Il m’a appris que l’effort était noble, mais qu’il était inconvenant de le montrer.
Il m’a appris que l’obscénité se cachait ailleurs que dans les mots.
Il m’a appris que la grâce ne naissait que du labeur.
Il m’a appris à aimer travailler.
Il m’a appris l’écriture et, accessoirement, la vie.

Elmer foot beat - Photo Richard Bellia ©
Photo Richard Bellia ©

Elmer Food Beat

Bon les Elmer, vous connaissez tous, leur grand tube (non pas celui-là, calme-toi petite) des années 80, Le plastique c’est fantastique, mais les gars ont chanté aussi des hommages à Fédéric : San-A et Frédéric Dard Dort.

Il est à noter que cette année, Elmer Food beat fête ses trente ans de scène, pour célébrer l’événement un livre va voir le jour, une belle palanquée d’auteurs ont répondu à l’invitation : Une chanson/une nouvelle, votre humble serviteur a eu l’insigne honneur de faire partie des élus et ma nouvelle est bien sûr sur la chanson San-A.(Parution en octobre 2016)

C’est Twistos qui est le fan absolu de la bande et qui parle de son icône :

J’ai découvert San-Antonio vers 18 ans et ce qui m’a plu d’abord, c’est le langage employé, et les délires verbals où Frédéric Dard nous emmenait sur plusieurs pages. Puis je suis rentré dans l’univers de Sana, Félicie, Pinaud et Béru et même si c’est imaginaire, je sais exactement comment est faite la maison de Félicie, le bureau du tondu, ou l’appartement de Berthe et Béru, (à mon idée bien sur),car je les ai tous lus plusieurs fois, et je rentre à chaque fois avec grand plaisir dans cet univers que j’adore.

Pour résumer ce que j’adore chez Frédéric Dard, je voudrai citer une phrase qui est la conclusion d’une quatrième de couverture, ou pour inviter le lecteur a lire son livre, il écrit : Allez viens fils, la langue française on va lui faire fumer l’ dargeot.

Plus tard j’ai découvert et adoré les polars publiés au Fleuve noir dans les années cinquante comme Le bourreau pleure ou Ma sale peau blanche.

J’ai eu la chance de le rencontrer sur le plateau de « Nulle part ailleurs » sur Canal +, et il était d’une extrême gentillesse.

Sur notre 3eme album, j’ai fait une chanson qui s’appelait Sana, et quand il est mort, on a enregistré une chanson qui s’appelle « Frédéric Dard dort » sur l’album « les rois du bord de mer ».

Je lis toujours une vingtaine de San- Antonio par an et je prends toujours le même plaisir.
Tous les hors-série, « le Standinge » « L’histoire de France » et les autres sont tous extraordinaires.

Claude-VASSEUR
Claude VASSEUR

Claude VASSEUR

Claude est un auteur nordiste, fils spirituel non pas de San-Antonio, mais de Bérurier, son personnage Balthazar Weppes est le frère, le cousin, l’amant de Béru… D’ailleurs un certain mimétisme entre Claude et Alexandre-Benoit commence à poindre…

Parler de San-Antonio ? Pas facile. Beaucoup a déjà été dit, écrit, analysé, décortiqué… Et puis on passerait vite pour le con de service devant les érudits de l’œuvre du maître. Tiens, je te prends mézigue, à l’époque d’il y a déjà longtemps, j’étais un boulimique de lecture. Des polars of course. Des bons ou pas. Des Amerloques : taillés, avec une trame carrée. Des Franchouillards aussi… Tout je te dis. Puis un jour voilà un commissouille de mes deux caires qui me tombe entre les pognes. Il voulait peigner une girafe ! Belle affaire : sauf que j’ai rien pigé. Reposé. Dans un coin de la piaule. Promis à un oubli carabiné… Quelques pages. Quelques chapitres tout au plus… Et la valdingue sur le tas de bouquins qui finissaient mal en général. Tout aurait pu s’arrêter là… Ouais : fini, kaput, rebut, pertes et profits… Sauf queue… M. Dard, avait sans le savoir, et pourquoi l’aurait-il su d’ailleurs ? M. Dard, disais-je, venait de ma tatouer le cœur ! Indélébile la marque. Au bout de quelques jours j’ai eu l’irrépressible besoin de poursuivre l’aventure. De continuer à vivre aux côtés de cette fine équipe. San-A, Béru, Pinaud et toutim… Une envie de comprendre les jeux de mots, les « alluvions », de me faire remettre en place. D’aimer cette langue française aujourd’hui si malmenée, d’en jouer, de l’apprivoiser… Chaque S-A m’apportait ma dose de bien-être. Brisait, pendant deux cents pages, cette solitude si pesante… Jusqu’au jour, depuis peu en vérité, où, au travers des signes décortiqués par les fanatiques, j’ai découvert une famille. Littéraire celle-là. D’accord y’a des parents qu’on aime voir, d’autres qu’on voudrait ignorer mais le plus important est cette idée de partage. D’échange Humain avant de partir seul dans ce trou immonde qui attend les bons comme les cons…

stanislas petrosky
Stanislas PETROSKY

Stanislas PETROSKY

Double de votre serviteur, le scribouillard de bas étage est lui aussi un fervent admirateur de Frédéric Dard…

Première lecture vers 15 ans, mais je suis vraiment tombé dedans lors de mon service militaire, les nuits de permanence aux pieds de la TM32 dans l’attente d’une hypothétique déclaration de guerre, ou de paix, me semblaient bien plus courtes en compagnie de mon commissaire préféré.

Puis j’ai découvert Kaput et les autres pseudo, l’écriture noire de Frédéric Dard, Le pain des fossoyeurs, Une seconde toute beauté, Les dames du palais Rizzi… Et là je me suis dit un jour j’écrirais, si je le peux un jour moi aussi je tenterais de faire un livre.

Et si toute cela a été possible, c’est grâce à San-Antonio, enfin surtout parce qu’un jour j’ai croisé l’Association des Amis de San-Antonio, une bande de passionnés, de fous furieux de l’œuvre de Frédéric Dard. C’est là que j’ai croisé Maxime Gillio, Patrice Dard, et tant d’autres amis. Maxime m’a encouragé… à apprendre à écrire, à revoir mon orthographe et ma grammaire avant de me lancer dans l’aventure, et grand bien lui en a pris.

Frédéric n’est plus là pour écrire, mais son œuvre reste immortelle, puis Patrice a repris le flambeau, alors je découvre à chaque fois avec plaisir de nouvelles aventures. Autour de moi, dans mon bureau, il a tous les San-Antonio, dans toutes les éditions, dans toutes les langues, les Dard aussi, puis juste à ma droite, à portée de pogne, la collection des Réflexions, histoire de ne jamais perdre le fil de sa raison…

RENCONTRES

asso les amis de san-antonioL’Association des Amis de San-Antonio

Le site de l’Association : Les Amis de San-Antonio

Si tu te dis que tu as raté ta vie en ne lisant pas San-Antonio, je vais être ton sauveur, déjà en un tu peux rectifier le tir en filant chez ton petit libraire de quartier, il va te trouver le graal, et en deux tu vas pouvoir adhérer à L’association des amis de San-Antonio est une association loi de 1901 qui a pour but de promouvoir l’oeuvre de Frédéric Dard et celle de Patrice Dard.

L’association, forte d’environ 300 membres, regroupe des fans de littérature policière. Il n’est pas indispensable d’être incollable sur Frédéric & Patrice Dard pour adhérer, mais la bonne humeur est requise !

L’adhésion à l’Association (38 € pour la France métropolitaine, 42 € pour les DOM-TOM et l’étranger) donne droit à 4 éditions du magazine (Le Monde de San-Antonio) et permet d’assister aux festivités de l’Assemblée Générale annuelle, dont le lieu change d’année en année.

N’hésitez surtout pas à me contacter si vous désirez adhérer : Sébastien MOUSSE

Les dossiers « Il était une fois… »


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5 Commentaires

    • Bonjour Maryse

      Je me suis renseigné au près de l’Association et voilà leur réponse :

      – Pour les nouvelles aventures, écrites par Patrice, il a cessé, la dernière en date est SUR LE SENTIER DE NAGUÈRE…
      « Il faut lire du Nadine Monfils et du Stanislas Petrosky pour retrouver l’âme de San-Antonio » (Patrice Dard) –

      Cordialement

  1. N’ayant jamais lu san antonio difficile de savoir lesquels lire et lesquels éviter. J’aimerai commencer mais trop peur de prendre le mauvais tome. Sinon je suis en train de lire Stanislas Petrosky avec sa série « requiem », c’est vraiment excellent.

  2. Tout d’abord merci de me lire Romain, ici et dans mes écrits, j’en suis flatté…
    Si tu aimes le noir, commence par J’AI PEUR DES MOUCHES, mais très sombre…
    Si tu veux plus de la déconne, tu as LA VIE PRIVÉE DE WALTER KLOZET…
    En je ne peux que te conseiller de commencer par les tous premiers, plus sérieux, car Bérurier n’est pas encore là, mais déjà dans la lignée.
    Évite surtout au départ FOIRIDON À MORBAC CITY, et ne commence pas par les derniers (en tant que vieux con après LA FÊTE DES PAIRES, ce sont les derniers) simplement parce que de nouveaux personnages arrivent au fur et à mesure, et il est mieux de lire d’abord ceux où il y juste le quatuor : San-Antonio, Béru, Pinaud et Félicie…
    On est pas obligé de les lire dans l’ordre, le seul avantage, outre l’évolution des personnages, c’est que Frédéric Dard ancre son personnage dans l’actualité…
    Quand à Requiem, il revient dans deux mois !
    Amicalement.

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