Franck Thilliez offre une fois de plus un sujet novateur et troublant. On sent un véritable travail de recherches, qui dévoile des faits historiques peu glorieux….
PRÉSENTATION ÉDITEUR
Laissez-vous manipuler par le nouveau thriller de Franck Thilliez.
Méfiez-vous le Syndrome E est certainement en vous…
Une affaire étrange bouleverse l’été du lieutenant de police Lucie Hennebelle : un de ses ex-petits amis a perdu la vue en visionnant un court métrage, acheté au fils d’un collectionneur décédé. Un film muet, anonyme, à la mise en scène malsaine et au scenario énigmatique.
Au même moment, le commissaire Franck Sharko, ancien de la Criminelle, tente de soigner ses penchants schizophréniques. Sous la pression de sa hiérarchie mais contre l’avis d’Eugénie, la petite fille imaginaire qui le suit depuis la mort de sa femme et de sa fille, il accepte pourtant de reprendre du service. Cinq cadavres sont alors retrouvés deux mètres sous terre. Cinq corps d’hommes impossibles à identifier, mains coupées, dents et yeux arrachés, boîte crânienne tranchée, cerveau disparu.
Alors que Lucie découvre les horreurs que cache le film, un mystérieux coup de fil l’informe du lien ténu qui existe entre cette bobine et l’histoire des cinq corps. Une seule et même affaire grâce à laquelle Lucie et Sharko, si différents et pourtant si proches dans leur conception du métier, vont pouvoir se rencontrer…
Des bidonvilles du Caire aux orphelinats du Canada des années 1950, les deux équipiers vont mettre le doigt sur un mal inconnu baptisé le syndrome E. Un mal d’une réalité effrayante, qui révèle les atrocités dont nous serions tous capables…
Le Syndrome E fait parti d’un diptyque formé avec Gataca.
Origine | |
Éditions | Fleuve |
Date | 14 octobre 2010 |
Éditions | Pocket |
Date | 13 octobre 2011 |
Pages | 512 |
ISBN | 9782266211727 |
Prix | 8,30 € |
L’AVIS DE LAURE CHIRON
Quand j’ai commencé la lecture de ce livre, je n’imaginais pas une seconde qu’il m’emporterait aussi loin dans un univers où cauchemars et réalité ne font qu’un. Les heures passées en compagnie de Franck Sharko et Lucie Henebelle, deux personnages auxquels j’étais déjà attachée ont été une telle déconnexion de ma réalité que lorsque je refermais le livre, je ne pensais qu’à une chose : m’immerger à nouveau dans leurs ténèbres, continuer à lire, encore et encore. Une véritable obsession, et je n’exagère pas en disant ça. Cela faisait bien longtemps qu’un livre ne m’avait pas autant happée et captivée.
A première vue, et lorsque l’on commence à se plonger dans les affaires criminelles que les deux protagonistes instruisent, je n’ai pas bien saisi comment Franck Thilliez allait relier les deux. Henebelle fait face à la cécité soudaine d’un ami qui l’appelle à l’aide après le visionnage d’un film, tandis que Sharko se retrouve bien malgré lui sur le terrain suite à la découverte de cinq cadavres enterrés dans un chantier. A priori donc, rien ne relie les deux affaires. Et pourtant…
Et pourtant, tout s’enchaine ensuite à une vitesse folle. De recoupements en recoupements, l’un comme l’autre bousculent une fois de plus leurs hiérarchies respectives, dont découle une rencontre entre ces deux personnages que la vie n’a pas épargnés (loin de là), tant attendue par le lectorat de Franck Thilliez. Rencontre à la fois magistrale et bouleversante, où ces deux écorchés se découvrent des points communs tout en menant leur enquête qui les mènera au Canada et en Égypte, mais aussi au cœur de la folie de certains scientifiques et du monde du cinéma, exploré et décortiqué de telle manière qu’on n’en ressort pas indemnes.
Si on pensait que Sharko et Henebelle ne pouvaient pas subir à nouveau l’abomination humaine la plus sombre, c’était sans compter sur la magistrale écriture de l’auteur, qui n’a pas hésité une seconde à les torturer davantage. Je lui en voudrais presque, d’ailleurs ! En plus, il ne se contente pas de torturer ses personnages, non, ce serait trop facile ! La fin du Syndrome [E] est une telle claque que je plains sincèrement les lecteurs qui n’avaient pas Gataca sous la main à la fin de leur lecture du Syndrome. Parce que là, pour le coup, cela aurait été une torture pour moi si je n’avais pas pu enchainer directement à la suite. C’est d’ailleurs ce qui fait que 3 mois après mon immersion dans ce diptyque, je suis incapable de dissocier les deux livres. J’y reviendrais 😉
Je termine cette chronique sur quelques mots : si vous n’avez pas encore lu le Syndrome E et Gataca, jetez vous dessus. Et prévoyez de ne pas dormir tant que vous ne les aurez pas finis.
L’AVIS DE SOPHIE PEUGNEZ
Une véritable claque !!!
Ludovic Sénéchal est un grand fan de film, il s’offre un lot de bobines anciennes. Après plusieurs heures de bonheur dans son petit cinéma privé, il enclenche un nouveau film… c’est le choc, il devient aveugle.
Complétement affolé, Ludovic décide faire appel à une amie Lucie Henebelle. La jeune femme a beaucoup de choses à régler dans sa vie privée mais son instinct de flic la pousse à creuser le troublant récit de son ancien compagnon….
A Rouen, un chantier a fait la une de la presse car on a retrouvé des macchabées avec le crâne scié, le chef de l’office central pour la répression de violences dépêche Franck Sharko sur place. Même si ce dernier ne semble plus avoir tous ses moyens. La perte de sa femme et de sa fille sont encore très présents dans son esprit, c’est un poids qui semble l’handicaper physiquement et mentalement. Il semble être l’ombre de celui que l’on a connu.
Deux enquêtes très fortes avec des personnalités hors du commun, Lucie Henebelle et Franck Sharko avancent avec leur force, leur faculté d’analyser différemment et également leurs blessures même si l’un d’entre eux à l’air d’être dans un triste état.
Une immersion palpitante dans le milieu du cinéma. Et une frayeur qui monte crescendo, de se retrouver à son tour dans le noir après avoir vu des image que l’on ose décrire.
Franck Thilliez offre une fois de plus un sujet novateur et troublant. On sent un véritable travail de recherches, qui dévoile des faits historiques peu glorieux….
Le lecteur entre dans ce roman comme dans une salle de cinéma et ne peut décrocher avant le mot fin. Cela faisait longtemps que les fans rêvaient d’une rencontre entre Lucie et Franck et l’auteur a réussi à mettre cet événement en scène avec beaucoup de subtilité.
Un texte très psychologique, avec beaucoup de maturité et même de sérénité. On sent que Franck Thilliez maitrise son sujet. Il a su allier avec brio deux de ses passions : le cinéma et l’écriture des thrillers.
Difficile de parler « Syndrome E » sans en dire trop, je finirais donc par ces mots : Franck Thilliez a encore réussi à progresser et il est sans conteste un des grands noms du thriller français.