Présentation Éditeur
Alice croyait avoir trouvé la maison de ses rêves…
Quand Léo et elle emménagent au Cercle de Finsbury, une résidence haut de gamme en plein Londres, la jeune femme est persuadée de prendre enfin un nouveau départ. Et tant pis si les choses sont allées un peu vite avec Léo et si celui-ci a pris en charge leur emménagement sans véritablement la consulter. La maison est parfaite, la résidence idéale, et les voisins semblent si accueillants ! … Mais ce fut celle de ses pires cauchemars.
Lorsqu’Alice apprend que Nina, qui vivait dans la maison avant qu’ils n’emménagent, y a été sauvagement assassinée, le vague sentiment d’insécurité qu’elle ressentait jusqu’alors se transforme en peur, puis en terreur. Une présence étrange semble hanter les murs et ni Léo, qui semble lui cacher beaucoup de choses, ni les voisins, qui consacrent le plus clair de leur temps à s’épier les uns les autres, ne la rassurent.
Et puis l’on passe bien trop facilement d’une maison à l’autre, à l’intérieur du Cercle, pour pouvoir y dormir en paix.
Origine | |
Éditions | Hugo & Cie |
Date | 4 mars 2021 |
Éditions | Le Livre de Poche |
Date | 6 avril 2022 |
Traduction | Vincent GUILLUY |
Pages | 411 |
ISBN | 9782755686593 |
Prix | 19,95 € |
L'avis de Cathie L.
D’origine franco-irlandaise, B.A. Paris est née en 1958 en Angleterre. Elle vit en France depuis l’âge de 21 ans. Elle a travaillé dans la finance puis comme professeur, mais l’écriture a toujours tenu une grande place dans sa vie. Elle est mère de cinq filles. Son premier thriller, a été vendu à plus de 2 millions d’exemplaires et traduit dans 37 pays, la propulsant au rang de star mondiale. Défaillances, son second roman, a été retenu dans la sélection du Prix des lectrices de Elle en 2017. Depuis sa sortie en mars 2018 en Angleterre puis aux États-Unis, Dix petites poupées rencontre à son tour un succès phénoménal. Désormais, B. A. Paris publie à peu près un titre par an avec Le Dilemme en 2020 et Le Cercle de Finsbury en 2021, tous par les éditions Hugo thriller pour le marché français.
Le Cercle de Finsbury, The Therapist dans la version originale parue en 2021, a été publié par les éditions Hugo thriller en 2021. Le style de l’auteur est élaboré, sobre et à la fois riche de précisions utiles pour brosser le décor : « Depuis que nous avons emménagé, il y a dix jours, je n’ai rencontré qu’une seule personne. Maria, qui habite au neuf. Elle faisait monter ses trois petits garçons, qui avaient visiblement hérité de ses cheveux bruns et épais, plus deux superbes labradors, dans son monospace rouge. » (Page 11) => En quelques mots bien choisis, on apprend l’essentiel à propos d’une voisine.
Racontée au présent à la première personne, l’écriture hypnotique de B. A. Paris happe le lecteur d’une façon très subtile, enroulant autour de lui les tentacules invisibles, mais bien réels, d’un suspense qui devient insoutenable au fur et à mesure que l’histoire progresse. Seul moyen d’y échapper : lire jusqu’à la dernière ligne !!
Construction : chapitres en italique: un homme inconnu du lecteur, qui reste anonyme presque jusqu’à la fin, retranscrit les séances de psychothérapie avec sa nouvelle patiente, dont, bien entendu, on ignore le nom. En parallèle, se déroule l’histoire d’Alice, qui vient d’emménager au Cercle de Finsbury, en plein cœur de Londres.
Thèmes : la résilience (en psychologie, terme qui désigne l’aptitude à faire face avec succès à une situation représentant un stress intense en raison de sa nocivité ou du risque qu’elle représente, ainsi qu’à se ressaisir, à s’adapter et à réussir à vivre et à se développer positivement en dépit de ces circonstances défavorables) ; psychopathe, tueur en série ; l’amitié comme force et non comme handicap.
Alice et Léo viennent d’emménager dans leur nouvelle maison, en plein centre de Londres. désireuse de connaître ses nouveaux voisins, la jeune femme, malgré les réticences de son compagnon, les réunit chez eux, autour d’un verre. Mais qui est cet homme qui se fait passer pour Tim, le mari de Maria et qui disparaît après qu’elle lui ait fait visiter l’étage où Léo a fait faire d’importants aménagements? L’ami d’un voisin ? Quelqu’un de complètement étranger à la Résidence ? Et pourquoi personne ne se souvient de lui ?
Alice, qui travaille chez elle, se sent seule. Elle voudrait se faire des amis parmi les résidents du Cercle, mais Tamsin, qui ne semble pas l’apprécier, se montre froide et distante avec elle. Pourquoi ? C’est alors qu’elle apprend par un détective privé que leur maison a été le théâtre d’un crime horrible : Nina Maxwell, l’ancienne propriétaire, a été assassinée dans sa chambre après qu’on lui ait coupé les cheveux, celle que Léo et Alice occupent actuellement. Les circonstances troubles, notamment l’absence de signes d’effraction, et des témoignages ne concordant pas avec ses déclarations, ont convaincu la police de la culpabilité d’Oliver, son mari. Soupçons qui ont été confirmés par son suicide, peu après.
Pourquoi Léo ne lui a pas parlé du meurtre ? Pourquoi a-t-il fait croire à l’agent immobilier et à leurs voisins qu’elle était au courant et que ça ne la dérangeait pas plus que ça de vivre sur les lieux d’un meurtre ? Quels secrets cache-t-il ? Alice réalise soudain qu’elle ne le connaît pas vraiment, qu’elle ne sait pas grand chose de lui… Doutes et colère s’immisce dans son esprit. Et si Nina n’avait pas été assassinée par son mari mais par son amant ? Et si ce dernier était le mari d’une de ses voisines et que les autres feraient front pour protéger leur tranquillité ? Alice a d’ailleurs remarqué combien ses questions dérangent ceux qu’elle considère comme ses nouveaux mais… Cela signifierait qu’Alice n’est plus en sécurité dans la maison. N’a-t-elle pas constaté que quelqu’un s’introduit chez eux la nuit, en l’absence de Léo ? La jeune femme, obsédée par cette affaire, voulant savoir ce qu’il s’est vraiment produit cette nuit-là, est décidée d’aller jusqu’au bout et d’aider Thomas, le détective qui l’a contactée.
Tous les protagonistes du roman sont liés à la narratrice, Alice Dawson, dont on perçoit les agissements et les caractères uniquement à travers son regard.
L’action de Le Cercle de Finsbury se déroule dans un huis-clos à deux niveaux: à l’intérieur de la résidence sécurisée de Finsbury, puis à l’intérieur de la maison du crime, celle où vivent Alice et Léo, créant une atmosphère lourde, étouffante. Seul le cottage qu’Alice possède à Harleston, où elle se réfugie quand la pression lui devient insupportable, représente une bouffée d’oxygène.
D’emblée, B.A. Paris installe un climat intriguant qui se fera de plus en plus menaçant : « A Harlestone, j’aurais entendu tous ces sons familiers, chants d’oiseaux, moteur de voiture ou de tracteur de temps à autre, parfois même un cheval passant au trot. Ici, au Cercle de Finsbury, tout est calme. Même avec les fenêtres, je n’ai entendu que très peu de bruits » (Page 9) => Comme si la résidence était scellée par une chappe de plomb. Sensation accrue par le fait qu’elle soit fermée par une grille avec digicode et que les douze maisons qui la composent soient conçues sur le même plan. Le fait que les douze maisons entourent un square central, d’où chaque résident peut voir ce que fait son voisin, excluant toute intimité ajoute à la sensation d’emprisonnement, d’étouffement.
Et si votre voisin n’était pas celui qu’il prétend? Et s’il dissimulait, sous ses airs affables, un dangereux psychopathe. De ce thème souvent exploité, B. A. Paris signe un thriller psychologique puissant, tout à fait captivant, évitant tous les écueils du genre avec maestria. Le fait que l’intrigue soit doublée d’une enquête criminelle rend le roman encore plus addictif.
Le talent de l’auteur à manipuler le lecteur, sa maîtrise de l’art du suspense est véritablement bluffante : elle excelle à orienter nos soupçons alternativement vers chacun des résidents, en faisant un suspect possible, chacun ayant un mobile pour le meurtre de Nina. La tension dramatique monte crescendo, entraînant le lecteur et la narratrice dans une spirale infernale, nous conduisant à soupçonner tout le monde, même Léo, son compagnon, même l’agent immobilier qui leur a vendu la maison. Et jamais le lecteur se dit qu’elle se trompe, la suivant dans ses hypothèses toutes aussi envisageables, malgré les apparences, cédant peu à peu le pas à la paranoïa… Jusqu’au coup de théâtre final. C’est là que réside le talent de l’auteur.
Le + : la dimension fantastique avec la présence du « fantôme de Nina », la jeune femme assassinée, ou celui de la soeur d’Alice, morte dans un accident de voiture des années plus tôt, qui se prénommait également Nina, l’auteur jouant sans cesse sur l’ambiguïté pour installer un climat malsain, dérangeant.
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