Présentation Éditeur
La concierge toussota avant de frapper, articula en regardant le catalogue de la Belle-Jardinière qu’elle tenait à la main : « C’est une lettre pour vous, monsieur Hire. »
Et elle serra son châle sur sa poitrine. On bougea derrière la porte brune. C’était tantôt à gauche, tantôt à droite, tantôt des pas, tantôt un froissement mou de tissu ou un heurt de faïences, et les yeux gris de la concierge semblaient, à travers le panneau, suivre à la piste le bruit invisible. Celui-ci se rapprocha enfin. La cIef tourna. Un rectangIe de lumière apparut, une tapisserie à fleurs jaunes, le marbre d’un lavabo. Un homme tendit la main, mais la concierge ne le vit pas, ou le vit mal, en tout cas n’y prit garde parce que son regard fureteur s’était accroché à un autre objet : une serviette imbibée de sang dont le rouge sombre tranchait sur le froid du marbre…
Origine | ![]() |
Éditions | Fayard |
Date | Janvier 1933 |
Éditions | Le Livre de Poche |
Date | 2 janvier 2003 |
Pages | 190 |
ISBN | 9782253142959 |
Prix | 7,40 € |
L'avis de Stanislas Petrosky
Simenon, comme Dard, fait partie des auteurs que je relis fréquemment, parfois c’est la quatrième, cinquième fois… Tu vas me dire que c’est complètement con, il y a tellement d’auteur(e)s à découvrir, pourquoi revenir sur un texte encore une fois ?
D’un côté, quand on n’aime on ne compte pas, d’un autre j’écris, c’est un peu comme un métier, et le but dans ton boulot, c’est toujours d’évoluer, et relire des classiques, c’est réviser tes devoir…
Pour en revenir à ce roman dur de Simenon, c’est l’histoire d’un petit escroc juif, pas un méchant, un margoulin de bas étage. Pas loin de chez lui, une femme est sauvagement assassinée – remarque que tendrement assassinée, j’sais pas si c’est mieux – alors le voleur juif est le coupable tout désigné pour tout le monde.
Simenon sait créer une atmosphère sombre, des personnages que tu as envie de gifler, il sait mettre en lumière la noirceur de l’humanité et ce roman très court le prouve encore une fois.