- Éditions Hugo et Cie en mai 2017
- éditions Livre de Poche le 28 mars 2018
- Pages : 512
- ISBN : 9782253014454
- Prix : 8,40 €
PRÉSENTATION ÉDITEUR
Noah Wallace est un homme usé, l’ombre du brillant profileur qu’il était jusqu’à ce qu’un accident lui enlève à la fois sa femme et sa carrière. Mais une carte postale trouvée sur le lieu d’un crime atroce au Canada l’implique directement et le ramène à une série de meurtres commis cinq ans plus tôt. Dans le même temps, à New York, la journaliste-blogueuse Sophie Lavallée enquête sur un reporter disparu dans les années soixante-dix. Et si les deux affaires étaient liées par le même sombre secret ?
L’AVIS DE YANNICK S.
» Puisse ton âme pourrir en enfer «
Que dire de ce Thriller à l’écriture limpide et aux chapitres courts qui s’enchaînent avec une facilité déconcertante ! Vincent Hauuy signe ici avec son 1er roman, un vrai et très bon page-turner.
» Un cadeau pour Noah WALLACE et Steve RAYMOND… » Un homme la tête en bas, attaché à l’aide d’un fil barbelé à des planches qui forment une croix inversé, un oeil énuclée. Face au cadavre de l’homme, une silhouette à genoux en « proskynèse », sa tête n’étant plus qu’un amas de charbon, laissant seul son crâne apparent, un pneu de voiture presque fondu lui entourant le cou : le tableau noir est dressé !
Noah WALLACE ancien profiler de génie reconverti en agent administratif après un terrible accident, reprend du service. Son ex-coéquipier en personne, le lieutenant Steve RAYMOND, de la Vermont State Police, va le remettre sur les rails, et pour cause, une carte postale a été découverte sur une scène de crime, des noms y sont mentionnés.. Assistés de Bernard Tremblay, inspecteur de la ´Crim´ ils vont analyser méticuleusement cette dernière. Quel est donc ce crime renvoyant à des meurtres commis 5 ans en arrière ? Est-il possible que le Démon du Vermont, sérial killer soit toujours en activité ?
» La peau de son dos a été arrachée et déployée comme des aîles de chaque côté du tronc, des plumes de paons ont été collées par-dessus… » : ADRAMELECH ? La « fresque de crime », véritable paysage caligineux prend forme.
» Un simple courriel […] peu changer une vie. » Parallèlement, Sophie LAVALLÉE journaliste installée à Harlem, tient un blog et s’intéresse de près à un reporter disparu dans les années 1970 : Edgar TROUT. Quelle vérité se cache derrière cette disparition et, les deux affaires ont elles un lien ?
Quel adjectif donnerez-vous à ce Thriller? Quel mot griffonnerez-vous dans votre carnet pour le définir les amis ? Ce puzzle macabre sous fond de mirrhe est devant vos yeux, je compte sur vous pour » lire entre les lignes » et ne pas sombrer dans le Néant ? Quel loup allez-vous nourrir ?
Démonologiquement vôtre !
L’AVIS DE CATHIE L.
Le tricycle rouge a été publié en mai 2017 par les éditions Hugo et Compagnie dans la collection Hugo Thriller. Le roman a obtenu le Prix Michel Bussi du meilleur thriller français.
Les chapitres sont courts et écrits au présent ce qui confère à l’histoire un rythme soutenu emportant le lecteur dans un tourbillon auquel il ne peut résister.
Le style, précis comme un scalpel, démontre la grande maîtrise de l’auteur, tant dans l’utilisation du vocabulaire que dans l’agencement des phrases dont la construction originale restitue les pensées et réflexions de Noah ou de Sophie, parfaitement intégrées dans le récit, en italique ; par exemple, pendant que le médecin légiste énumère à haute voix ses constatations, Noah s’interroge sur les motivations du tueur et ce que cela lui rappelle d’une ancienne affaire.
L’intrigue
Noah et Steve se rendent au Québec sur la scène d’un crime où les enquêteurs ont trouvé une carte postale avec leurs noms, circonstance qui ramène Noah cinq années plus tôt lors d’une enquête sur un serial killer qui lui laissait des messages. Le meurtrier utilise le même modus operandi ; pourtant, le « Démon » est censé être mort le soir de l’accident qui a coûté la vie de la femme de Noah. Alors, que signifie tout ceci ? Le Démon s’en serait finalement sorti ou serait-il ressuscité d’entre les morts ? Noah, diminué par la maladie et les médicaments depuis le terrible accident qui lui a enlevé sa femme, refuse cependant d’abdiquer et désire ardemment redevenir le brillant profiler qu’il était autrefois. Il se replonge dans ses anciens dossiers…
Sophie Lavallée, journaliste new-yorkaise administratrice d’un blog spécialisé dans les affaires classées et les théories conspirationnistes, enquête sur la disparition du reporter Edgar Trout lorsqu’elle reçoit un mail plutôt intriguant lui demandant de découvrir ce qui est arrivé à Edgar Trout « qui a disparu et dont la maison a été pillée ». Bien entendu, son correspondant doit rester dans l’anonymat et lui recommande vivement de ne prévenir ni la presse, ni la police. Les seuls indices qu’il lui fournit sont une photo et l’information selon laquelle Edgar Trout, au moment de sa disparition, « enquêtait pour le compte d’un certain Giovanni Napolitano », en lien avec l’opération Donnie Brasco (histoire vraie de l’agent spécial du FBI Joseph Pistone désigné pour infiltrer une famille de la mafia new-yorkaise, la famille Bonanno, qui utilisa le nom de « Donnie Brasco » pour sa couverture). Sophie, malgré la mise en garde de son ami Blake, décide de reprendre l’enquête.
« Et si les deux affaires étaient liées par le même sombre secret ? » (4e de couverture).
Aspect politique de l’intrigue: l’enquête menée par Sophie d’une part et la police d’autre part est bien plus complexe qu’il n’y paraissait de prime abord, avec des ramifications dans les milieux de la drogue et de la mafia de New-York. Du coup, l’implication de la CIA devient incontournable :
« Au regard des derniers événements, c’est plus qu’évident que la CIA veut étouffer l’affaire. Ils prennent leurs précautions pour qu’un fin limier comme lui ne tombe pas sur des éléments pouvant compromettre leurs agissements. Dieu sait de quels moyens de pression l’agence dispose en haut lieu, même au Canada. » (Page 341).
Conspiration, complot…La CIA et son bras long :
« Peut-être un petit groupe au sein de la CIA qui bénéficie de l’appui de personnes puissantes et fortunées. Ce groupe a des ramifications dans les organisations des gouvernements canadien et américain. » (Page 343).
Les personnages
- Noah Wallace : prend des médicaments depuis qu’il a été victime d’un grave accident de voiture dans lequel sa femme est morte, cinq ans plus tôt ; marche avec une canne ; ancien profiler très brillant; a un don de double vue: « Noah sourit. Il vient de réaliser qu’il possède peut-être un « truc » que l’Autre n’avait pas. Quelque chose qui lui permet de deviner à l’avance le coup de téléphone qu’il reçoit alors qu’il sort du bureau. Il n’a même pas besoin de regarder le nom qui s’est affiché. » (Page 67). Grâce à ses visions, est capable de revivre des scènes issues des crimes sur lesquels il enquête.
- Madame Hall : psychiatre de Noah.
- Rachel : amie puis maîtresse de Noah ; longue chevelure rousse.
- Steve Raymond : lieutenant à la Vermont State Police, ancien collègue de Noah ; divorcé ; moustaches grisonnantes, ongles noirs, doigts jaunis par le tabac ; gros visage couperosé, des cernes profonds, se laisse aller alors qu’il était un sportif accompli ; très bon quand il s’agit de traquer les failles chez un suspect, doué pour repérer les incohérences et les mensonges ; ne supporte pas les scènes de crime ni les précisions macabres du légiste.
- Inspecteur Bernard Tremblay : visage légèrement jaunâtre, nez aquilin, la cinquantaine, cheveux blancs, imposants sourcils blancs également, yeux bleu-gris ; patient et persévérant ; « s’est toujours démarqué de ses collègues par cette faculté à tisser des liens, à creuser en profondeur, à déceler les fils invisibles, à dénicher des indices là où personne d’autre n’aurait cherché. » (Page 283).
- Sophie Lavallée : administratrice de son propre blog dédié aux affaires classées et aux théories conspirationnistes ; journaliste diplômée de l’université Columbia ; a la manie de tout conserver ; impulsive, curieuse, ne recule devant rien pour mener ses recherches.
- Charlie Travis : petit ami de Sophie ; beau, brillant, réfléchi et sensible aux problèmes de la planète ; vit et travaille à l’autre bout des USA.
- Blake : meilleur ami de Sophie ; informaticien ; gay et noir.
- Bethany : actrice ; amie de Sophie et Blake.
- Maggie: compagne de Noah décédée dans un accident de voiture.
- Benedict Owen : ex petit ami de Sophie; assistant du procureur ; visage hâlé, regard perçant et autoritaire ; élégant.
- Louis-Philippe : père de Sophie.
- M. Lafrenière : coroner ; visage lunaire et plat, nez droit ; analytique et calculateur.
- Clémence Leduc : nièce de l’inspecteur Tremblay ; très maigre, l’air maladif ; yeux vert pâle au regard intense.
- Giovanni Napolitano : obèse, ridé ; large nez patatoïde, regard de prédateur ; cousin de Sonny Black, mafieux notoire.
- Stephen Cadwell : la cinquantaine ; grand, massif sans être obèse ; visage lisse et doux légèrement couperosé, frange de cheveux blond platine, lunettes carrées.
Les lieux
Les différents lieux évoqués dans le roman sont décrits sommairement, juste ce qu’il faut pour permettre au lecteur de se représenter les décors :
« La bâtisse principale, un grand chalet de bois, est visible en contrebas, à quelques mètres seulement de la chaussée. Deux barques sont arrimées aux pontons et quelques kayaks gisent sur le sable mouillé. » (Page 70).
Pourtant, l’auteur se laisse parfois aller à des descriptions moins prosaïques, donnant un éclairage moins cru aux événements, sans toutefois trop s’écarter de l’ambiance glauque de ce thriller :
« La lueur du ciel crépusculaire filtrée par les feuilles des érables fait danser des couleurs jaspées rose et or sur ses eaux chromées et un mince filet brumeux glisse sur la surface comme un souffle spectral. » (Page 70)
Mon avis
Le Tricycle rouge est un bon thriller, bien documenté, notamment en ce qui concerne les données informatiques, restant toujours au plus près de la réalité :
« Pour savoir qui se cache derrière l’envoi, il faut qu’il remonte jusqu’au premier nœud du circuit afin d’obtenir l’adresse IP. Sauf que tous les autres nœuds intermédiaires sont encryptés, et il n’aurait pas assez d’une vie pour trouver les clés. Ce n’est pas aussi facile que dans les films où les hackers tapent sur leur clavier des lignes de commandes ineptes et fixent leur attention sur une belle barre de progression inutile. » (Page 112).
Sa construction est solide, faisant alterner les chapitres narrant l’enquête menée par Steve et Noah à ceux dans lesquels Sophie mène ses propres investigations, jusqu’au moment où…Suspense !! Comme l’auteur sait le distiller pour attiser la curiosité du lecteur : « Sophie jubile. Elle est sur quelque chose de gros. Elle le sent…Et elle clique, sans savoir à quel point ce geste va changer sa vie. » (Page 38). Très sympa aussi le petit clin d’œil de l’auteur quand on sait que celui-ci nourrit une véritable passion pour les puzzles : « Chaque puzzle a sa solution, monsieur Raymond. Et les casse-tête, c’est plus qu’un métier, c’est ma passion. » (Page 71).
Les nombreux rebondissements du roman sont bien intégrés à l’histoire, faisant progresser l’intrigue sans en faire trop; car rien de plus agaçant qu’un roman truffé d’effets spéciaux en surcharge ; pour qu’un thriller soit bon, il faut savoir doser les différents ingrédients au plus juste… et ici, c’est le cas !! Tout concourt à offrir au lecteur un passionnant moment de lecture dans lequel on vibre avec les personnages principaux pour lesquels on tremble et auxquels on s’attache. Et on en redemande !!!
L’AVIS DE SOPHIE PEUGNEZ
Noah Wallace fait tout pour avoir une vie ordinaire même si sa vie professionnelle et loin d’être épanouissante. Mais son ancien coéquipier Steve Raymond vient l’arracher à cette monotonie, il a besoin de sa capacité à analyser les scènes de crime différemment. Il sait que leur dernière enquête à coûter cher à Noah qui a perdu sa femme en traquant le démon du Vermont. Or des messages sont laissés comme si un nouveau prédateur voulait créer un lien particulier avec Noah. Les rouages bougent lentement dans ses pensées et ses souvenirs sont parfois embrumés mais la mécanique est en marche. Une terrible vérité commence à se dessiner…
Sophie est « journaliste d’investigation », du genre à ne rien lâcher quel qu’en soit le risque. Bon d’accord elle tient un blog mais elle a cette soif profonde de vérité. Un correspondant inconnu commence à lui envoyer des infos sur un journaliste disparu en lui disant bien de se protéger, d’utiliser le darknet. Sophie vient de mettre le doigt dans un engrenage dont elle n’imaginait pas les conséquences.
« Le tricycle rouge » de Vincent Hauuy paru aux Editions Hugo & Cie et aux éditions Le Livre de poche est un roman qui a attiré l’attention de nombreux lecteurs. Le mécanisme est bien en place : un personnage souffrant d’amnésie, une journaliste brillante et curieuse, des personnages secondaires qui jouent tous un rôle important. Des investigations entre les Etats-Unis et le Canada mettant en lumière ce dernier pays et c’est bien parce que ça change.
Mais j’avoue je l’ai lu alors que j ‘étais un peu fatiguée. Et le soucis, si on peut dire, lorsqu’on lit énormément c’est qu’il y a des thèmes et des traitements que l’on connaît déjà. Ici c’est le cas, Noah et Sophie sont attachants mais j’avais trop la suite qui se dessinait sous les yeux.
Or je ne doute pas que certains lecteurs seront complètement emballés et séduits (il suffit de lire l’avis de mes camarades dans cet article). Les ingrédients sont là ; l’auteur a su mettre son intrigue en place et la mener tambour battant. Et il ne « lâche » rien jusqu’au dernier paragraphe.
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