Présentation Éditeur
Une enquête de la commissaire Maxime Tellier.
Alors que le commandant Fabio Cavalli se trouve entre la vie et la mort, Maxime Tellier et son équipe sont bien décidés à mettre la main sur celui qui a tiré sur leur ami et confrère.
En parallèle, malgré les pressions du diocèse, ils tentent de mener à bien une enquête sur le meurtre d’un prêtre qui avait plus d’une pratique à cacher.
Maxime Tellier trouvera tout de même le temps de répondre à l’appel de détresse de ses amis, les Gouvier, installés en Normandie. Le temps d’un week-end, elle cherchera à résoudre une affaire non classée, vieille de quinze ans.
Plongée au cœur de ces trois enquêtes, Maxime Tellier n’aura qu’un seul et même but : découvrir la vérité.
Origine | |
Éditions | Hugo & Cie |
Date | 7 octobre 2021 |
Pages | 492 |
ISBN | 9782755691818 |
Prix | 7,60 € |
L'avis de Cathie L.
Ainsi sera-t-il, paru aux éditions Nouvelles Plumes en 2016, a été entièrement réécrit cette présente version publiée par les éditions Hugo Thriller dans la collection Poche en octobre 2021. Le style de Sandrine Destombes est fluide et entraînant, enchaînant des mots et des tournures simples afin de se focaliser sur le contenu, rendant la lecture aisée et agréable. Le lecteur a ainsi tout le loisir de se concentrer sur l’enquête, même lorsqu’elle aborde des passages plus techniques :
« Je pense que les secouristes nous auraient fait part de cette petite fantaisie. Non, à mon avis, celui qui a fait ça maîtrise très bien son affaire. Je viens d’envoyer un échantillon de peau et de sang à la toxicologie mais je ne serais pas étonné qu’ils trouvent également un peu d’opium et de datura, en plus de la cigüe…Si on se fie à Platon, lut-il d’un ton grave, la description des symptômes de Socrate, quelques minutes avant sa mort, laisse à penser que ce dernier a succombé à une paralysie respiratoire. Or, selon les études de la toxicologie moderne, la cigüe tachetée isolée ne peut causer un tel symptôme. L’hypothèse d’un mélange de cigüe, de datura et d’opium semble plus probable. » (Pages 54-55).
Les très nombreux dialogues entre les enquêteurs, les séances de briefing participent à rendre le roman vivant et rythmé, très réaliste.
Thèmes : corruption qui gangrène la police et les instances judiciaires.
Le + : l’humour énergisant est sans conteste l’ingrédient qui donne au style de Sandrine Destombes sa touche personnelle; une façon bien rafraîchissante de ne pas sombrer dans le pathos et le gore inutile: « Elle avait constamment reproché aux médecins leurs réponses évasives qu’elle prenait pour des faux-fuyants. « On ne peut rien dire à ce stade. Tout dépend de lui, maintenant. Il ne faut pas trop y croire, mais ne perdez pas non plus espoir ! « Cette phrase était de loin sa préférée ! Quand je pense que t’as fait dix ans d’études pour me sortir un truc pareil! Même Madame Irma se mouillerait plus que toi! s’était-elle empêchée de répondre à chaque fois. » (Page 28)… « Désolée, chef, j’étais concentrée sur l’affaire du prêtre. -Eh bien, ça attendra! Les mecs que vous avez pointés du doigt dans votre rapport sont en train de tomber comme des mouches. Faut qu’on arrête l’hémorragie et fissa. -Comment vous voulez qu’on procède ? Wilhem nous attend dans son bureau. -A l’IGPN ? -Non, au McDo du coin. Bien sûr à l’IGPN, où voulez-vous qu’il nous attende ?! » (Page 269)… Et le sens de la formule : « L’IGPN ne l’avait pas prise au sérieux jusqu’ici et il lui faudrait garder son calme si elle voulait avoir une chance de leur faire changer d’état d’esprit. Du calme et surtout pas de sarcasme, se dit-elle en négociant un virage. N’oublie pas à qui tu as affaire. Ces gars-là devaient déjà cuisiner Guignol dans leurs rêves d’enfants ! » (Page 68).
Quelques semaines après les événements narrés dans L’Arlequin, Maxime est partie panser ses plaies chez Enzo, son ancien mentor, dans sa maison en Italie. Tandis que Fabio Cavalli est toujours dans le coma. L’enquête pour retrouver celui qui lui a tiré dessus est confiée à une autre unité de la brigade criminelle : « Fabio travaillait aux Stups et cherchait à faire tomber une taupe au sein de son service au moment des faits. »
Quatre mois plus tard, l’IGPN, au vu de nouveaux éléments, reprend l’enquête: Rivet, celui qui planquait avec Fabio a été retrouvé dans sa cuisine une balle dans la tête tirée à bout portant avec son arme de service. D’après sa déclaration, Rivet s’était absenté quinze minutes pour chercher des clopes et de la bouffe. A son retour, il avait trouvé son collègue baignant dans une mare de sang et tout l’équipement de surveillance saccagé.
Mais Max, qui voue une confiance mitigée aux enquêteurs de l’IGPN, reprend le dossier en sous-main, sans en informer Favre, son patron. Tout ce dont elle dispose est que Fabio « cherchait à démanteler un gros réseau de trafiquants, des Russes appartenant à un groupe connu sous le nom de Svodov. Il était en planque devant leur QG. On a appris depuis que les Ruskovs étaient au courant. C’est le témoignage d’un indic des Stups qui nous a permis d’en arriver à cette conclusion. » (Pages 44-45).
Tandis qu’elle s’occupe des affaires courantes, un joggeur meurt d’une fausse crise cardiaque dans les jardins du Ranelagh. Or, il s’avère que le père Francis, prêtre traditionnaliste, était loin de faire l’unanimité. Vengeance? Règlement de compte? Une affaire sensible qui oblige Max et son équipe à marcher sur des oeufs, au moment où le pape François tente par tous les moyens de rétablir la crédibilité de l’Eglise bien malmenée par les affaires de pédophilie.
C’est alors que resurgit une ancienne affaire: le meurtre jamais élucidé de la femme et de l’enfant du capitaine Brémont avec qui Max avait collaboré lors de l’enquête sur L’Arlequin. Vincent Gouvier, ami et ancien coéquipier du capitaine, bouleversé par sa prochaine paternité, terrorisé à l’idée que le tueur pourrait peut-être s’en prendre à sa femme enceinte, part en chasse du tueur, quinze ans après les faits.
Bien que chargée de deux dossiers brûlants, Max suit son ami dans sa quête de la vérité, peut importent les conséquences. => Ainsi sera-t-il propose une intrigue touffue, se déroulant sur plusieurs axes, mais facile à suivre.
Ainsi sera-t-il, suite directe de L’Arlequin, propose une intrigue complexe dans laquelle Max mène plusieurs enquêtes indépendantes. On aurait pu croire que cette pléthore d’intrigues criminelles aurait alourdi le roman. Mais il n’en est rien. Car Sandrine Destombes manie sa plume avec une telle dextérité qu’elle peut remporter tous les défis sans que cela ne nuise à son récit. Sa langue dynamique qui n’est pas de bois n’hésite pas une seconde à donner des coups de pied salvateurs dans la fourmilière, comme ici en s’attaquant au thème tabou des flics ripoux.
Petit bémol : sans vouloir vous spolier, je regrette que l’auteur ait fait disparaître l’un de mes personnages préférés…A l’occasion, il faudra que je lui en parle 🙂
Le + : les pensées in-petto de Max et ses commentaires => J’apprécie beaucoup ce personnage de femme qui ne se prend pas au sérieux, qui n’hésite pas à se regarder avec dérision, qui exige d’elle le meilleur ; qui fonce tête baissée pour voler au secours des victimes et des laissés-pour-compte qu’elle rencontre sur sa route de flic ; derrière cette façade rude et son mauvais caractère se cache une femme sensible au grand cœur, qui, bien qu’elle en ait bavé dans sa vie, n’est ni résignée, ni aigrie.
Comme toujours, avec Sandrine Destombes, ce roman ne vous laissera ni indifférent, ni mort d’ennui… mais avide de retrouver Max dans une nouvelle enquête.
En savoir plus sur Zonelivre
Subscribe to get the latest posts sent to your email.