Sandrine COLLETTE : Il reste la poussière

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Un récit dur et poignant, sous la magnifique écriture de Sandrine COLLETTE qui confirme ici son immense talent

INFOS ÉDITEUR

Il reste la poussiere - Sandrine COLLETTEParution aux éditions Denoël en janvier 2016

Prix Landerneau « Polar » 2016

Patagonie. Dans la steppe balayée de vents glacés, un tout petit garçon est poursuivi par trois cavaliers. Rattrapé, lancé de l’un à l’autre dans une course folle, il est jeté dans un buisson d’épineux.

Cet enfant, c’est Rafael, et les bourreaux sont ses frères aînés. Leur mère ne dit rien, murée dans un silence hostile depuis cette terrible nuit où leur ivrogne de père l’a frappée une fois de trop. Elle mène ses fils et son élevage d’une main inflexible, écrasant ses garçons de son indifférence. Alors, incroyablement seul, Rafael se réfugie auprès de son cheval et de son chien.

Dans ce monde qui meurt, où les petits élevages sont remplacés par d’immenses domaines, l’espoir semble hors de portée. Et pourtant, un jour, quelque chose va changer. Rafael parviendra-t-il à desserrer l’étau de terreur et de violence qui l’enchaîne à cette famille?

Avec ce roman sombre, planté dans une nature hostile et sublime, Sandrine Collette explore les relations familiales impossibles, et la rédemption, ou non, d’un petit garçon qui a gardé son humanité.

(Source : Denoël – Pages : 304 – ISBN : 9782207132562 – Prix : 19,90 €)

L’AVIS DE LAURE CHIRON

Il y a Mauro et Joaquin, les jumeaux forts comme des taureaux, et traités comme tels.

Il y a Steban, appelé « le débile » par ses frères, et traité comme tel.

Il y a Rafaël, le petit dernier qui n’était pas voulu, mais que le sort a malheureusement placé là comme un fardeau, et traité comme tel.

Et puis il y a Elle, la mère, qui n’a d’autre rôle que celui de génitrice dans la vie de ces quatre enfants, qui n’ont rien demandé à personne. Pas même de naître.

Il n’y a pas d’amour entre ces cinq là, que de la haine, de l’égoïsme et de la concurrence, savamment alimenté par la mère qui ne leur parle – ou plutôt devrais-je dire aboie – dessus que lorsque l’heure d’aller travailler a sonné, ou qu’elle les nourrit comme elle nourrirait son troupeau de bovins et d’ovins.

Une vie de misère qu’ils ont, ces gens là. Bien ancrée dans la réalité, parce que des steppes et des estancias comme ça, il en existe toujours aujourd’hui, j’en suis convaincue.

Oh, elle gagne un peu d’argent, la génitrice, qu’elle s’emploie à dépenser pas comme il le faudrait, et surtout pas pour ses rejetons, qu’elle ne considère que comme de la main d’œuvre tout juste bonne à travailler. Et encore, c’est qu’elle n’est jamais contente de ce qu’ils font. Jamais.

C’est la chronique d’une vie qui n’a rien de familiale, où le labeur est le jumeau de la peur, et où se joue une guerre des nerfs, à celui qui craquera le premier et frappera l’autre, pour évacuer la frustration de ne pouvoir abattre son courroux sur la mère. Parce que malgré tout, ils la respectent, cette vieille carne aigrie et mauvaise, pourrie jusqu’à la moelle.

Sandrine Collette nous livre un récit d’une noirceur presque intolérable, j’avoue avoir eu du mal à lire trop de chapitres les uns à la suite des autres. Il fallait que je souffle, que la chair de poule ou les larmes qui perlaient à mes yeux se dissipent un peu avant de reprendre. Ce livre est dur, dur à lire, dur à vivre, même si on est confortablement installé, bien au chaud, à « contempler » une vie qui ne devrait pas exister. Du moins, pas comme ça, inhumaine.

Un récit dur (je sais, je me répète, mais c’est le mot qui tournera en boucle dans votre tête tant que vous serez plongé dedans) et poignant, sous la magnifique écriture d’une auteure qui confirme ici son immense talent, après m’avoir décroché la mâchoire avec « Des nœuds d’acier ».

Reste une question, avec la poussière qui est et qui restera : c’est quoi, le bonheur ?

Lisez, et vous saurez.

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