INFOS ÉDITEUR
Parution aux éditions Denoël en janvier 2013 Parution aux éditions Livre de Poche en janvier 2014 Avril 2001. Dans la cave d’une ferme miteuse, au creux d’une vallée isolée couverte d’une forêt noire et dense, un homme est enchaîné. Il s’appelle Théo, il a quarante ans, il a été capturé par deux vieillards qui veulent faire de lui leur esclave. Comment Théo a-t-il basculé dans cet univers au bord de la démence? Il n’a pourtant rien d’une proie facile : athlétique et brutal, il sortait de prison quand ces deux vieux fous l’ont piégé au fond des bois. Les ennuis, il en a vu d’autres. Alors, allongé contre les pierres suintantes de la cave, battu, privé d’eau et de nourriture, il refuse de croire à ce cauchemar. Il a résisté à la prison, il se jure d’échapper à ses geôliers. Mais qui pourrait sortir de ce huis clos sauvage d’où toute humanité a disparu ? (Sources : Denoël – Pages : 272 – ISBN : 9782207113905 – Prix : 17,00 €) |
L’AVIS DE LUCIE MERVAL
La révélation de ce début 2013
Théo vient de sortir de prison. Ces mois passés à l’ombre ne l’ont pas épargné : brimades, insultes… Mais il lui reste encore la force de rebondir. A sa sortie, il est décidé à entamer une nouvelle vie mais il ne peut s’empêcher d’aller rendre visite à son frère, lourdement handicapé. Il faut dire que c’est lui qui l’a mis dans cet état en voulant le tuer ! Contraint de fuir, il part au fin fond de la France et se retrouve dans un gîte en ruines tenu par une mamie…Ses journées se ponctuent par des randonnées en montagne. Lors de l’une de celles-ci, il découvre une cabane miteuse au milieu de nul part, tenu par un vieillard qui le menace d’un fusil…Il croyait l’enfer derrière lui… l’enfer ne fait que commencer !
Attention grosse claque, livre à ne pas mettre entre toutes les mains ! Toute la puissance de ce livre repose sur la psychologie. Théo, personnage antipathique va se retrouver prisonnier de ce vieillard et de son frère. Enchaîné, battu, enfermé dans la cave comme un chien, il devra pendant des mois leur servir de larbin. Pas de détails trop glauques mais on assiste à une véritable déshumanisation. Le récit à la première personne intensifie le mal être que l’on peut ressentir. On assiste Théo dans sa descente aux enfers, on a l’impression comme lui de mourir de soif, d’être épuisé par les corvées confiées…On souffre avec lui et on a envie de lui dire de ne pas renoncer, qu’il y a forcément un moyen de s’enfuir…On finit par s’attacher à lui ! Il est intéressant de voir les différentes phases psychologiques par lesquelles il passe : obstination, résignation (peut être même un début de Syndrome de Stockholm ?!) mais aussi « stratège ». Les rapports entre les deux vieux vont lui rappeler les relations avec son frère, des relations dominant-dominé qui pourraient peut être l’aider à sortir de cet enfer si il les montait l’un contre l’autre…
Un huit clos avec une intrigue classique, une écriture simple mais avec une puissance émotionnelle très intense ! Cela prend aux tripes, on ne peut plus le lâcher. Un premier roman de Sandrine COLLETTE mais ce ne sera pas le dernier ! Gros gros coup de coeur !!!