- Éditions Robert Laffont en aout 2016
- Éditions Points en aout 2017
- Pages : 480
- ISBN : 9782757865828
- Prix : 8,50 €
PRÉSENTATION ÉDITEUR
Le pire des salauds, le meilleur des enquêteurs.
Avril 1942. Au sortir d’un hiver rigoureux, Paris prend des airs de fête malgré les tracas de l’Occupation. Pétainiste et antisémite, l’inspecteur Léon Sadorski est un flic modèle doublé d’un mari attentionné. Il fait très correctement son travail à la 3e section des Renseignements généraux, contrôle et arrête les Juifs pour les expédier à Drancy. De temps en temps, il lui arrive de donner un coup de main aux Brigades spéciales, d’intervenir contre les « terroristes ».
Mais Sadorski est brusquement arrêté par la Gestapo et transféré à Berlin, ou on le jette en prison. Le but des Allemands est d’en faire leur informateur au sein de la préfecture de police… De retour à Paris, il reçoit l’ordre de retrouver son ancienne maîtresse, Thérèse Gerst, mystérieuse agent double que la Gestapo soupçonne d’appartenir à un réseau antinazi.
Après le succès de Monsieur le commandant, Romain Slocombe nous entraîne dans les abîmes de la collaboration et de la mauvaise conscience française.
L’AVIS DE LEA D.
Merci à Robert Laffont !
Nous sommes en 1942, en plein pendant la Seconde Guerre Mondiale. Léon Sadorski suit Pétain, il est antisémite, aime son travail à la 3ème Section, le fait de contrôler et arrêter les Juifs… En apparence le flic « modèle » apprécié par les autorités. Alors pourquoi est-il arrêté par la Gestapo et jeté en prison à Berlin ? Après l’avoir laissé croupir en prison, les Allemands lui expliquent qu’il va être maintenant un informateur au sein de la police, mais surtout être chargé de retrouver une ancienne maîtresse suspectée d’être antinazi. Une mission qui ne sera pas de tout repos pour Léon Sadorski !
L’affaire Léon Sadorski de Romain Slocombe est un roman noir, un mélange entre le thriller et le roman d’espionnage. Dès le début, on se retrouve plonger dans l’action, déambulant aux côtés d’un personnage pour le moins antipathique. Car on ne peut pas dire que Léon Sadorski attire la sympathie ! Même s’il respecte l’occupant Nazi, Sadorski se définit d’abord comme un fonctionnaire français, au service de la France. Il s’accommode parfaitement du nouveau régime, il n’hésite pas à imposer son autorité, à humilier et à recourir à la force avec les suspects. Une vraie brute ! Mais sous ses airs bravaches, il fait moins le fier lorsqu’il est embarqué par la Gestapo, se révélant même couard. Au fil des pages, on découvre un personnage assez complexe, parfois intéressant même si sa personnalité est profondément antipathique.
Mais autrement, la force de L’affaire Léon Sadorski est surtout sa période. Pouvoir assister à un bout d’histoire, et du côté des occupants, est quelque chose de très intéressant et bien décrit. Nazis, alliés, policiers, truands et assassin… On ne peut dire qu’on rencontre beaucoup de douceur !
Un contexte étouffant et terrifiant, des personnages frappants, L’affaire Léon Sadorski est vraiment un livre très noir.
L’AVIS DE YANNICK P.
Le dernier numéro de La Fringale Culturelle m’a donné envie de lire Romain Slocombe.
J’ai donc attaqué L’Affaire Léon Sadorski. Sans trop savoir où je mettais les pieds.
Avril 1942, Léon Sadorski, né en Tunisie d’un père d’origine polonaise et d’une mère alsacienne, vit avec sa femme Yvette. Il est amoureux. Son métier, inspecteur adjoint des renseignements généraux de la préfecture de Paris. C’est un flic modèle qui s’attache à obéir aux ordres et à sa hiérarchie. Derrière cette façade, cet homme antipathique à souhait illustre la réalité d’une époque. Antisémite convaincu, anticommuniste, son métier est le parfait alibi pour empocher des pots de vin, capter ce qu’il faut d’argent pour vivre convenablement en cette période folle tout en se faisant bien voir par l’occupant. Un vrai petit soldat de la république de Pétain, il laisse sa haine se révéler sur le dos des plus faibles pour se protéger à tout prix.
Arrêté avec un autre flic, il est envoyé à Berlin par la Gestapo qui veut modeler un agent au sein de la police française pour mieux traquer les Juifs et éradiquer tous les ennemis du Reich. Sadorski, à son retour, trop heureux d’être vivant, devient immonde. Il n’hésite pas à trahir pour prouver son allégeance aux allemands et conserver son train de vie.
Slocombe décrit sans concession la réalité de cette France collabo, pétainiste, à travers un personnage tout à fait réaliste. Extrêmement documenté, saupoudré de personnages réels qui apparaissent au gré des pages, cela va du 93 rue Lauriston au 69 avenue Kléber, ce polar prend des airs de docu-fiction historique où se dessine un monde de des politiciens corrompus, de gestapistes français, de proxos et de voyous corses. L’intrigue policière ne sert que de prétexte pour offrir du fond.
Entre corruption et trahison, L’Affaire Léon Sadorski est un roman passionnant qui illustre la vie quotidienne parisienne en cette période d’occupation. Souvent dérangeant, suintant la nausée et déversant un trouble, un mal à l’aise chez le lecteur, Slocombe ne nous épargne rien. La France a été défaite. Elle survit comme elle peut. Et ce n’est pas reluisant. L’humiliation des uns, les magouilles des autres, dans un univers fait d’espionnage, de tortures, et de trafics divers.
A noter les dernières pages de ce roman très noir, qui font preuve d’un cynisme de haut vol. Romain Slocombe joue assurément dans la cour des grands.
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