Patricia CORNWELL : Enquête de Kay Scarpetta – 01 – Postmortem

Patricia CORNWELL - Enquete Kay Scarpetta - 01 - Postmortem
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PRÉSENTATION ÉDITEUR

Richmond, Virginie. Une femme noire et trois autres blanches ont été torturées, violées, égorgées. Rien, pas le moindre indice ne les lie entre elles, si ce n’est, précisément, l’assassin. Kay Scarpetta, expert légiste, s’acharne à traquer le serial killer. Il est intelligent, rusé, et ne semble commettre aucune erreur qui pourrait mettre les enquêteurs sur la voie. Scarpetta sait qu’il n’arrêtera pas, mais tout semble se liguer contre elle et contre la police pour favoriser le tueur. Si elle ne trouve pas très vite une piste pour remonter jusqu’à lui, une autre femme va mourir.

Origine Flag-ETATS-UNIS
Éditions Le Masque
Date juin 1992
Éditions Le Livre de Poche
Date 19 octobre 2005
Éditions Des Deux Terres
Date 4 mai 2011
Traduction Andrea H. JAPP
Pages 416
ISBN 9782848930930
Prix 12,50 €

L’AVIS DE CAHIE L.

Patricia Cornwell, de son vrai nom Patricia Carroll Daniels, est une romancière américaine de romans policiers, notamment la série mettant en scène le personnage de Kay Scarpetta, inspirée de la directrice de la morgue de l’Institut Médico-légal de Richmond, en Virginie, pour lequel elle a travaillé en tant qu’informaticienne.

Elle obtient son diplôme au Davidson College, en Caroline du Nord. En 1980, elle épouse son professeur d’anglais, Charles Cornwell, dont elle divorce huit ans plus tard. Elle poursuit sa carrière de journaliste au sein du journal The Charlotte Observer, se spécialisant dans les faits divers criminels et les armes à feu. A ce jour, ses livres, tous titres confondus, se sont vendus à plus de cent millions d’exemplaires.

Le roman

Postmortem dans la version originale parue en 1990 aux USA, a bénéficié de nombreuses éditions en version française et de différentes traductions, la première datant de 1992 par les éditions du Masque et la dernière de 2011 par les éditions des 2 Terres (traduction d’Andrea H. Japp, grande dame française du crime). Il s’agit ici du premier opus de la série mettant en scène Kay Scarpetta, médecin légiste, série qui compte actuellement 24 épisodes.

Ce roman a été couronné par quatre prix : le John Creasey Award en 1990, prix décerné au meilleur premier roman policier par un auteur de n’importe quelle nationalité; le Prix Anthony en 1991, récompensant des romans policiers; le Prix Macavity en 1991, prix attribué chaque année par les membres du Mystery Readers International dans cinq catégories; le prix du roman d’aventures en 1992, prix littéraire délivré chaque année par les éditions du Masque à un roman policier français ou étranger.

Le récit, raconté à la première personne et au passé, se situe en juin dans la ville de Richmond, en Virginie. Cette proximité donne l’impression de suivre Kay pas à pas, comme un membre de son équipe. Son point de vue de médecin légiste donne un aperçu du déroulement de l’enquête différent de celui de la police. Ici, pas de préliminaires de présentation: le premier meurtre est découvert dès les premières pages.

L’intrigue

Juin. Des trombes d’eau s’abattent sur le ville de Richmond secouée par une série de meurtres tous perpétrés sur des femmes, selon le même modus operandi : les victimes ont été violées puis étranglées à leur domicile, le tueur ne laissant aucun indice ni aucune empreinte malgré la pluie, si ce n’est de minuscules taches blanches sur les corps que personne ne parvient à identifier. S’agit-il d’un serial killer ? Pourtant, aucun lien apparent ne semble relier les victimes.

Finalement, les empreintes relevées sur la dernière victime figurent dans la base de données sous le nom d’un homme accusé de viol six ans plus tôt. Pourtant, Kay reste persuadée que l’assassin est inconnu des services de la police. De nombreuses questions dérangeantes subsistent: qui a interrogé de l’extérieur le profil de Lori Petersen, la première victime, dans la banque de données du service de médecine légale ? Pourquoi la police, appelée par Lori juste avant son agression, n’est pas intervenue chez la jeune femme ? Une enquête bien plus complexe qu’il n’y paraît pour Kay mise sur la sellette par sa hiérarchie.

Travail du légiste : Patricia Cornwell ayant travaillé quelques années à l’Institut médico-légal de Richmond, les passages relatifs au travail de Kay, aux moyens usités sont particulièrement bien décrits, même si certains peuvent paraître aujourd’hui obsolète (n’oublions pas que Postmortem a été écrit en 1990) donnant au roman une touche de réalisme très appréciable, impression renforcée par le récit à la première personne :

« Un officier de l’IJ était occupé à répandre de la poudre à empreintes noire sur les moindres surfaces, tandis qu’un de ses collègues filmait la pièce en video…Je m’approchai du lit avec précaution, posai ma mallette par terre et en sortis une paire de gants chirurgicaux. Ensuite, je pris mon appareil photo et fis quelques clichés du corps. » (Pages 14-15).

L’enquête de police : bien que les investigations soient relatées par le médecin légiste, il n’en reste pas moins que la partie dévolue à la police reste bien documentée et tout à fait crédible, relayée par le sergent Marino qui transmet à Kay les informations auxquelles elle n’a pas accès : « Il a laissé aucune trace, comme s’il avait essuyé derrière lui pour pas laisser d’empreintes sur le chiotte ou le carrelage. Il a quand même plu toute la journée, hier…Il devait avoir les chaussures mouillées, boueuses. » (Page 14). Remarque encore plus vraie pour le travail du profiler quand il dresse le portrait psychologique du tueur.

Les lieux

L’action de ce roman se situe à Richmond, « 220 000 habitants, vieille capitale de la Virginie, classée deuxième pour le taux de criminalité par tête, selon le FBI. Il n’était pas rare de voir des médecins légistes du Commonwealth britannique passer un mois avec mon équipe pour se familiariser avec les blessures par balle. Et des flics comme Pete Marino, croyant fuir le chaos de New-York ou de Chicago, se faisaient muter à Richmond, où ils découvraient l’enfer. » (Page 10). Toutes les structures officielles, telle que la morgue, sont décrites telles qu’elles sont dans la réalité, confinant au roman un petit côté « article de journal ».

L’ambiance

Quatre meurtres de jeunes femmes en quelques semaines, ça fait beaucoup, même pour une ville de 220 000 habitants. Par conséquent, les femmes, en particulier celles qui vivent seules, sont terrorisées. « Les ventes d’armes de poing et de verrous sophistiqués avaient augmenté de 50% durant la semaine qui avait suivi le troisième meurtre, et les chenils de la SPA avaient été dévalisés. » (Page 10). D’autant que la presse se complaît dans des descriptions détaillées propres à entretenir la psychose plutôt qu’à rassurer la population.

En conclusion

La principale caractéristique de ce roman policier réside dans le réalisme très prononcé de ses descriptions des différents lieux, mais aussi des scènes de crime qui sont particulièrement détaillées, à la limite du compte-rendu scientifique. On croirait presque lire un article de journal, ce qui personnellement me convient parfaitement car il est ainsi plus aisé de se glisser dans le récit, d’y adhérer. Pourtant, la partie fictive se greffe sans aucun difficulté, donnant à l’ensemble beaucoup de cohérence.

Les personnages récurrents seront certainement amenés à évoluer au cours du déroulement des épisodes, ce qui ne signifie pas qu’ils soient bâclés. Loin de là. Leur passé, leur histoire personnelle ainsi que leur psychologie sont évoqués avec le souci du détail qui caractérise la plume de Patricia Cornwell. Simplement, l’auteure nous laisse le temps de nous y attacher, ménageant le plaisir de les retrouver ultérieurement. En somme, un très bon polar, qui se laisse lire avec beaucoup de plaisir.

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Ecrivain de romans historiques, chroniqueuse et blogueuse, passionnée de culture nordique et de littérature policière, thrillers, horreur, etc...

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