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Il était une fois… Le Commissaire Maigret

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il etait une fois Maigret

Georges Simenon s’est éteint en septembre 1989, mais son personnage célèbre, le commissaire Jules Maigret, demeure plus vivant que jamais. Ce succès s’explique par les nombreuses rééditions des romans (notamment dans la collection « Tout Maigret » en 10 volumes publiée par les éditions Omnibus) et par les multiples adaptations cinématographiques et télévisées. En 2016, par exemple, une adaptation britannique mettait en vedette Rowan Atkinson dans le rôle du commissaire. En France, plusieurs interprètes emblématiques ont marqué les esprits : Jean Richard, Jean Gabin, Gérard Depardieu, et Bruno Cremer, ce dernier étant particulièrement associé à Maigret à la télévision.

Au niveau mondial, on compte plus de 30 interprètes différents du personnage, chacune apportant une vision singulière à ce commissaire au flair inégalé. Parmi les adaptations les plus atypiques, on peut citer la version japonaise intitulée Tōkyō Megure Keishi.

Les romans : une œuvre prolifique

Le Commissaire Jules Maigret apparaît dans 75 romans et 28 nouvelles écrites par Georges Simenon entre 1931 et 1972. Sa première apparition dans un roman remonte à Pietr-le-Letton, publié par les éditions Fayard. Toutefois, le personnage avait déjà fait une brève apparition quelques mois auparavant dans une nouvelle.

Dès les premiers romans, le succès est au rendez-vous. En 1932, la première adaptation cinématographique de Maigret voit le jour, et, en l’espace de trois ans, Simenon publie près d’une vingtaine de romans aux éditions Fayard, puis à la NRF (Gallimard). En 1944, Simenon rencontre Sven Nielsen, fondateur des Presses de la Cité. Cette rencontre marque le début d’une collaboration fructueuse : 49 romans de Maigret seront publiés par cette maison d’édition, de Maigret se fâche (1947) jusqu’au dernier titre, Maigret et Monsieur Charles (1972).

Georges SIMENON

Georges SimenonGeorges Simenon est né à Liège en Belgique le 12 février 1903 et mort à Lausanne en Suisse le 4 septembre 1989.

Il est le quatrième auteur francophone le plus traduit dans le monde. Il publia sous son nom plus de 200 romans, 155 nouvelles et 25 textes autobiographiques.

Dès 1931, il crée le personnage du commissaire Maigret, devenu mondialement connu, et toujours au premier rang de la mythologie du roman policier.

Une icône de la culture populaire

Le commissaire Maigret a transcendé le format littéraire. Outre les adaptations cinématographiques et télévisées, il a également été le héros de bandes dessinées. Cependant, ces dernières adaptations n’ont pas rencontré le même succès et sont rarement mentionnées parmi les réalisations marquantes associées au personnage.

L’héritage de Simenon

Depuis 1995, la gestion du patrimoine littéraire de Georges Simenon est assurée par son fils, John Simenon, qui veille à la préservation et à la valorisation de l’œuvre de son père. Cette gestion a permis de maintenir Maigret dans l’actualité littéraire et culturelle, consolidant sa place comme l’un des personnages les plus emblématiques de la littérature policière mondiale.

LES ROMANS

  • Pietr-le-Letton (mai 1931)
  • Le Charretier de la Providence (mars 1931)
  • Monsieur Gallet, décédé (février 1931)
  • Le Pendu de Saint-Pholien (février 1931)
  • La Tête d’un homme (septembre 1931)
  • Le Chien jaune (avril 1931)
  • La Nuit du carrefour (juin 1931)
  • Un crime en Hollande (juillet 1931)
  • Au rendez-vous des Terre-Neuvas (août 1931)
  • La Danseuse du Gai-Moulin (novembre 1931)
  • La Guinguette à deux sous (décembre 1931)
  • Le Port des brumes (mai 1932)
  • L’Ombre chinoise (janvier 1932)
  • L’Affaire Saint-Fiacre (février 1932)
  • Chez les Flamands (mars 1932)
  • Le Fou de Bergerac (avril 1932)
  • Liberty Bar (juillet 1932)
  • L’Écluse no 1 (juin 1933)
  • Maigret (mars 1934)
  • Les Nouvelles Enquêtes de Maigret (mars 1944) recueil de nouvelles :
    • La Péniche aux deux pendus (octobre et novembre 1936)
    • L’Affaire du Boulevard Beaumarchais (octobre 1936)
    • La Fenêtre ouverte (novembre 1936)
    • Monsieur Lundi (décembre 1936)
    • Jeumont, 51 minutes d’arrêt (non prépubliée)
    • Peine de mort (novembre 1936)
    • Les Larmes de bougie (novembre 1936)
    • Rue Pigalle (novembre et décembre 1936)
    • Une erreur de Maigret (janvier 1937)
    • L’Amoureux de Madame Maigret (juillet 1939)
    • La Vieille Dame de Bayeux (février 1939)
    • L’Auberge aux noyés (novembre 1938)
    • Stan le tueur (décembre 1938)
    • L’Étoile du Nord (septembre 1938)
    • Tempête sur la Manche (mai 1938)
    • Mademoiselle Berthe et son amant (29 avril 1938)
    • Le Notaire de Châteauneuf (juin 1938)
    • L’Improbable Monsieur Owen (juillet 1938)
    • Ceux du Grand-Café (août 1938)
  • Menaces de mort (8 mars au 12 avril 1942), il s’agit d’une nouvelle reprise en volume en 1992
  • Maigret revient… (octobre 1942), recueil de trois romans :
    • Les Caves du Majestic (terminé en décembre 1939)
    • La Maison du juge (terminé en janvier 1940)
    • Cécile est morte (terminé en décembre 1940)
  • Signé Picpus (janvier 1944), recueil de trois romans :
    • Signé Picpus (écrit en 1941)
    • Félicie est là (écrit en mai 1942)
    • L’Inspecteur Cadavre (achevé le 3 mars 1943)
  • La Pipe de Maigret (juillet 1947) nouvelle
  • Maigret se fâche (juillet 1947)
  • Maigret à New York (juillet 1947)
  • Maigret et l’Inspecteur malgracieux (octobre 1947), recueil de nouvelles :
    • Le Témoignage de l’enfant de chœur (écrit avril 1946)
    • Le Client le plus obstiné du monde (écrit mai 1946)
    • Maigret et l’Inspecteur malgracieux (écrit mai 1946)
    • On ne tue pas les pauvres types (écrit août 1946)
  • Les Vacances de Maigret (juin 1948)
  • Maigret et son mort (mai 1948)
  • La Première Enquête de Maigret, 1913 (février 1949)
  • Mon ami Maigret (juin 1949)
  • Maigret chez le coroner (octobre 1949)
  • Maigret et la Vieille Dame (février 1950)
  • L’Amie de madame Maigret (mai 1950)
  • Maigret et les Petits Cochons sans queue (août 1950), recueil de nouvelles, dont deux avec Maigret :
    • L’Homme dans la rue (écrite en 1939)
    • Vente à la bougie (écrite en 1939)
  • Les Mémoires de Maigret (janvier 1951)
  • Un Noël de Maigret, recueil de nouvelles, dont la nouvelle éponyme avec Maigret (écrite en mai 1950), nouvelle
  • Maigret au « Picratt’s » (avril 1951)
  • Maigret en meublé (juillet 1951)
  • Maigret et la Grande Perche (octobre 1951)
  • Maigret, Lognon et les Gangsters (février 1952)
  • Le Revolver de Maigret (septembre 1952)
  • Maigret et l’Homme du banc (janvier 1953)
  • Maigret a peur (juillet 1953)
  • Maigret se trompe (novembre 1953)
  • Maigret à l’école (mars 1954)
  • Maigret et la Jeune Morte (juin 1954)
  • Maigret chez le ministre (novembre 1954)
  • Maigret et le Corps sans tête (juin 1955)
  • Maigret tend un piège (octobre 1955)
  • Un échec de Maigret (septembre 1956)
  • Maigret s’amuse (mars 1957)
  • Maigret voyage (décembre 1957)
  • Les Scrupules de Maigret (juin 1958)
  • Maigret et les Témoins récalcitrants (mars 1959)
  • Une confidence de Maigret (septembre 1959)
  • Maigret aux assises (mai 1960)
  • Maigret et les Vieillards (novembre 1960)
  • Maigret et le Voleur paresseux (novembre 1961)
  • Maigret et les Braves Gens (avril 1962)
  • Maigret et le Client du samedi (novembre 1962)
  • Maigret et le Clochard (1963)
  • La Colère de Maigret (1963)
  • Maigret et le Fantôme (juillet 1964)
  • Maigret se défend (novembre 1964)
  • La Patience de Maigret (novembre 1965)
  • Maigret et l’Affaire Nahour (décembre 1966)
  • Le Voleur de Maigret (avril 1967)
  • Maigret à Vichy (janvier 1968)
  • Maigret hésite (1968)
  • L’Ami d’enfance de Maigret (novembre 1968)
  • Maigret et le Tueur (octobre 1969)
  • Maigret et le Marchand de vin (février 1970)
  • La Folle de Maigret (novembre 1970)
  • Maigret et l’Homme tout seul (mai 1971)
  • Maigret et l’Indicateur (octobre 1971)
  • Maigret et Monsieur Charles (juillet 1972)
(Liste des romans provient de Wikipedia)

LES AUTEURS ET MAIGRET

Nadine Monfils
Nadine Monfils

NADINE MONFILS

Maigret, c’est un type rassurant. Il fume la pipe, porte un beau chapeau, a sa cantine avec ses petites nappes à carreaux et le soir, mange chez bobonne qui lui concocte des pots-au-feu. Mais il ne sait pas nager…Bon, pas grave, y a des bouées et on n’ira pas en vacances avec lui. On l’imagine mal en maillot. C’est le flic auquel on aimerait avoir à affaire. A l’écoute, qui ne juge pas et pose sur vous un regard bienveillant. On a envie de boire un coup de rouge avec lui et de l’écouter raconter ses enquêtes. Comme Madame Maigret. C’est sûr que c’est pas le mari qui nous fait fantasmer, plutôt pantoufles que kama sutra, mais l’amour plan plan, ça repose…Simenon avait trouvé la bonne méthode : la légitime et la maîtresse ensemble dans la maison. Avec quelques voyages dans les îles, puisqu’il aimait les bananes de Joséphine.

Son commissaire est sans doute le gars qu’il aurait aimé être dans l’idéal. Mais la libido aime les plaisirs de la nuit.

Jules Maigret, c’est le contraire des flics à la mode dans les films d’aujourd’hui. Des désabusés qui picolent et sniffent, plutôt ripoux, le regard noir, la bouche pâteuse, le look dépenaillé, genre j’ai trop de boulot pour me laver, puis la transpi ça fait viril. Des flics à la Olivier Marchal ou Eric Zonca. Noirs de chez noirs, bourrus et bourrés. Avec eux non plus t’as pas envie de baiser, même si les meufs aiment les voyous. Comme on ne fait plus trop la différence entre les justiciers et les tueurs, autant se taper un vrai vilain. Les poulets de nos jours sont rôtis, bouffés par les paperasses, et le métier est devenu merdique. Avec le Borsalino, tu peux encore aller te les dorer au soleil et pavaner devant une piscine de mafieux. Autrement dit entre Toni Soprano et Vincent Cassel dans Fleuve Noir, j’hésite pas une seconde. Le gros Toni, je le kiffe. L’autre c’est un cauchemar ambulant.

D’où vient cette mode que copient la plupart des écrivains de polars, avec ces enquêteurs à la masse, la tête dans le cul et le moral dans les chaussettes ?

Maigret, il est un peu comme ces médecins de campagne. En voie de disparition et pourtant si indispensable. Il nous fait du bien et nous passionne avec ses enquêtes.

Jules, reviens !

Nadine Monfils (belge, liégeoise de cœur, et grande fan de Simenon)

Anne Martinetti
Anne Martinetti

ANNE MARTINETTI

Il était une fois un ogre…

Il n’est qu’à lire la bibliographie de Georges Simenon pour comprendre que, auteur tourmenté ou homme trop passionnel, l’écrivain aux 27 pseudonymes adorait l’inattendu . Sauf dans un domaine : celui de la gastronomie ! « Qu’est-ce qu’on mange ? », demande-t-il invariablement à Louise, sa chère moitié. Et Louise, entre deux conseils judicieux à son commissaire de mari dont elle conduit la vie (Jules n’ayant pas le permis !), confectionne tarte aux abricots, blanquette désormais légendaire, crème aux œufs et autres plats roboratifs et doux qui forment comme un havre de paix pour le personnage qui se heurte à la lie de l’humanité dès qu’il pose un pied hors de son assiette. Cette question, c’est peut-être celle que l’écrivain s’est trop posée lorsqu’il attendait le succès, en faisant durer un camembert trois jours sans avoir rien d’autre à se mettre sous la dent. En l’occurrence, même la vache enragée manquait.

Loin des gaufres et autres harengs de son enfance liégeoise, et avant que le succès ne l’attrape, le faisant voyager et goûter à toutes les spécialités du monde, dont le poisson mariné au lait de coco des îles du Pacifique, ou les tacos d’Arizona, Georges Simenon affectionna les restaurants parisiens, les diners américains, les marchés lausannois comme celui de la Riponne, et manifesta une gourmandise et un sens de l’observation gastronomique tout autant qu’une avidité évidente envers tous les plaisirs de la vie.

Anne MARTINETTI Francois RIVIERE - Creme et ChatimentsC’est cette gourmandise et ce sens de la découverte gustatif, qu’il partage avec son commissaire Maigret, que j’ai décidé de mettre en lumière avec un livre de cuisine et de voyages gourmands intitulé MAIGRET SE MANGE ! et qui paraîtra à l’automne aux Editions Gründ. Ma manière de rendre hommage à cet ogre de la littérature noire, qui vient compléter mon cycle d’études gourmandes sur les géants du suspense qu’ont été Agatha Christie, Sherlock Holmes ou encore Alfred Hitchcock…

Anne Martinetti, le 2 juillet 2019

Pour aller plus loin...

Lian HEARN : Clan des Otori

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Clan des Otori

Dans sa forteresse d’Inuyama, l’impitoyable seigneur Iida Sadamu, du clan des Tohan, veille sur sa sécurité grâce au célèbre « parquet du rossignol », un chef-d’œuvre d’ingénierie artisanale. Ce parquet unique chante à la moindre pression d’un pied humain, avertissant instantanément Iida de toute intrusion. Aucun assassin ne peut le franchir sans se trahir…

Au XVIᵉme siècle, dans un Japon médiéval mythique, le jeune Takeo grandit paisiblement dans un village isolé, au sein d’une communauté pacifiste qui rejette toute forme de violence. Mais cette tranquillite est brutalement anéantie lorsque les hommes d’Iida massacrent les habitants du village. Takeo est sauvé in extremis par sire Shigeru, chef du Clan des Otori, qui l’adopte et l’entraîne. Dès lors, le jeune garçon se retrouve plongé dans un monde de complots et de luttes sanglantes entre les clans rivaux de ce Japon féodal.

Animé par un profond désir de vengeance et son devoir de loyauté envers son nouveau clan, Takeo doit également composer avec la puissance de ses sentiments pour Kaede, une jeune femme au destin lié au sien. Leur amour, intense et interdit, constitue l’un des fils conducteurs de cette épopée bouleversante.

La quête de Takeo le mènera jusqu’à Inuyama, derrière les redoutables murailles de la forteresse d’Iida. Mais lorsque viendra l’heure de franchir le parquet du rossignol, le rossignol se taira-t-il pour lui permettre d’accomplir son destin ?

Avec ce premier volume du Clan des Otori, Lian Hearn crée un univers d’une grande richesse et d’une poésie envoûtante. Ses personnages, confrontés aux codes rigides d’une société où passions et devoirs s’entrelacent, prennent vie dans une intrigue captivante et subtilement construite.

Un roman universel et intemporel

Ce récit à deux voix, puissant et poignant, suit les destins entremêlés de Takeo et de Kaede. Servi par une écriture ciselée et immersive, ce chef-d’œuvre trouve une résonance universelle, touchant autant les adolescents que les adultes. Sa richesse narrative et émotionnelle en fait une lecture inoubliable.

Adaptations et éditions

  • Livre audio : Le Clan des Otori est disponible en format livre lu sur CD, offrant une expérience sonore unique.
  • Intégrale : Une édition regroupant les trois premiers volumes est parue en novembre 2014.
  • Bande dessinée : Depuis 2021, Gallimard Jeunesse propose une adaptation en BD. Le scénario est signé par Stéphane Melchior, et le dessin par Benjamin Bachelier, offrant une relecture graphique somptueuse de cette épopée.

Un univers à explorer

La saga comprend cinq volumes principaux :

  1. Le Silence du Rossignol (2002)
  2. Les Neiges de l’exil (2003)
  3. La Clarté de la Lune (2004)
  4. Le Vol du Héron (2007)
  5. Le Fil du Destin (2008) (préquelle)

L’auteure, inspirée par le Japon féodal, mélange habilement histoire, spiritualité et fantasy pour créer un univers unique, où s’affrontent passions humaines et forces surnaturelles.

Pourquoi lire Le Clan des Otori ?

  • Pour plonger dans une épopée riche en émotions et en rebondissements.
  • Pour découvrir une histoire qui marie harmonieusement intrigue politique, romance et fantastique.
  • Pour s’immerger dans un Japon médiéval recréé avec un art consommé.

Le Clan des Otori est une invitation à voyager au cœur d’une fresque littéraire magistrale, à la fois intemporelle et universelle.

Lian HEARN : Clan des Otori – 05 – Le fils du destin

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Lian HEARN : Clan des Otori - 05 - Le fils du destin
Lian HEARN : Clan des Otori - 05 - Le fils du destin

Présentation Éditeur

L’histoire commence lorsque le jeune Shigeru s’apprête à devenir l’héritier du clan. Formé à l’art de la guerre et de la dissimulation, le jeune sire doit faire face aux appétits de conquêtes de l’ambitieux Iida, et aux traîtrises de ses propres oncles. À la bataille de Yaegahara, son destin semble scellé : son père meurt et ses oncles prennent le pouvoir. Mais, préparant dans le secret sa revanche, Shigeru attend son heure… Remontant quelques années avant Le Silence du rossignol – premier tome du cycle des Otori -, Le Fil du destin lève le voile sur l’enfance des membres du clan.

Origine Flag-FRANCE
Éditions Gallimard
Date janvier 2008
Éditions Folio
Date 11 mars 2021
Traduction Philippe Giraudon
Pages 704
ISBN 9782072935107
Prix 9,80 €
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Lian HEARN : Clan des Otori – 04 – Le vol du héron

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Lian HEARN : Clan des Otori - 04 - Le vol du héron
Lian HEARN : Clan des Otori - 04 - Le vol du héron

Présentation Éditeur

Seize ans ont passé… Takeo et Kaede font régner sur les Trois Pays la paix et la prospérité. Leur fille aîné, la belle Shigeko, promet d’être une héritière digne d’eux. Mais cette harmonie est en danger. Certains membres de la Tribu n’ont pas renoncé à leur vengeance, des guerriers forts de l’appui de l’empereur convoitent le pouvoir, les étrangers arrivent avec leur religion et leurs armes à feu et le fils caché de Takeo, que la prophétie désigne comme artisan de sa mort, a grandi. Les ressorts de la tragédie sont en place…

Origine Flag-FRANCE
Éditions Gallimard
Date février 2007
Éditions Folio
Date 11 mars 2021
Traduction Philippe Giraudon
Pages 768
ISBN 9782072935053
Prix 10,40 €
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Lian HEARN : Clan des Otori – 03 – La clarté de la lune

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Lian HEARN : Clan des Otori - 03 - La clarté de la lune

La Clarté de la Lune est toujours aussi bien écrit, Lian Hearn n’a rien perdu de son talent pour faire vivre à son lecteur une histoire merveilleuse.

Lian HEARN : Clan des Otori - 03 - La clarté de la lune

Présentation Éditeur

« Tu conquerras la paix en cinq batailles : quatre victoires et une défaite. »Takeo parviendra-t-il à apporter la paix sur les Trois Pays comme l’annonce la prophétie ? Après leur union secrète au temple de Terayama, Takeo et Kaede sont plus résolus que jamais à prendre possession de leur héritage et venger sire Shigeru. Tandis que le jeune homme tente de rallier à sa cause le pirate Fumio Terada, Kaede est victime d’un chantage diabolique… Lorsque enfin la lune se lève sur la dernière et terrible bataille, l’issue est plus que jamais incertaine…Le Silence du rossignol, Les Neiges de l’exil et La Clarté de la lune sont les trois premiers tomes du Clan des Otori, qui se conclut avec Le Vol du héron.

Origine Flag-FRANCE
Éditions Gallimard
Date septembre 2004
Éditions Folio
Date 11 mars 2021
Traduction Philippe Giraudon
Pages 400
ISBN 9782072934957
Prix 8,80 €
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L'avis de Léa D.

Initialement le dernier tome de la trilogue du Clan des Otori.

Dans La Clarté de la Lune, tout s’enchaîne et s’achève. Takeo et Kaede ont eu droit à leur bref moment de bonheur en se mariant au temple de Tereyama. Mais leur destin les rattrape, et les voilà partis pour la guerre. Takeo est bien décidé à reprendre les terres de son père adoptif aux mains de ses oncles. Et pour cela, il n’hésite pas à nouer des alliances nécessaires, même si elles risquent de lui aliéner ses guerriers.

Restée à Maruyama, Kaede ne se satisfait pas de son rôle de femme, qui serait de rester tranquillement chez elle et de faire des enfants à son mari. Elle va donc se plonger dans la restauration de ses domaines, faisant tout pour les remettre en état. En allant sans doute trop loin, notamment en contrariant la volonté de sire Fujiwara.

Evidemment, on ne pouvait pas s’attendre à ce que leurs nombreux ennemis (sire Fujiwara, les Otori, la Tribu), des ennemis puissants et déterminés, les laissent vivre tranquillement et reprennent sans se battre ce qui leur revient. La Clarté de la Lune est un tome final, tout s’achève ici, les batailles vont crescendo pour obtenir ce que chacun veut. Mais à quelles pertes ?

Ce troisième tome du Clan des Otori est sans doute l’un des meilleurs. Takeo et Kaede ont beau être séparés la plupart du temps, ils tiennent toujours autant l’un à l’autre. De nombreuses frictions apparaissent malgré tout entre eux, mais ces épreuves vont finalement être bénéfiques et renforcer leur amour. Le couple est très soudés, car contrairement à beaucoup de couples, Takeo va respecter sa femme et ses décisions, suivre certains de ses conseils. Ces deux personnages ont beau être ceux qu’on suit le plus, les secondaires ont également leur mot à dire. J’ai apprécié de retrouver davantage sire Fujiwara, un personnage détestable mais intéressant. Il y a également les Terada qui reviennent sur la scène politique, mais aussi Shizuka et Kenji, deux personnages qui m’avait manqué et que j’étais impatiente de connaitre davantage.

La Clarté de la Lune est toujours aussi bien écrit, Lian Hearn n’a rien perdu de son talent pour faire vivre à son lecteur une histoire merveilleuse. Les combats font rage, ce qui rend l’intrigue encore plus haletante. Mais les intrigues, les relations entre les différents personnages, sont vraiment le point essentiel du roman, et vraiment très bien décrits !

Si vous ne connaissez pas encore Le Clan des Otori, n’hésitez pas, c’est vraiment une trilogie que j’ai pris plaisir à lire et relire !

Lian HEARN : Clan des Otori – 02 – Les neiges de l’exil

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Lian HEARN - Clan des Otori - 02 - Les neiges de l exil

On se plonge de manière très intense dans cette société japonaise médiévale, fictive peut-être, mais qui ne manque pas de profondeur et de subtilité !

Lian HEARN - Clan des Otori - 02 - Les neiges de l exil

Présentation Éditeur

Takeo, désormais héritier du puissant clan des Otori, s’est engagé à rejoindre les rangs criminels de la Tribu, reniant ainsi son éducation pacifique, abandonnant ce qui lui revient de droit, territoire, fortune et pouvoir, renonçant aussi à son amour pour Kaede. Mais la Tribu peut-elle éloigner Takeo de son destin ? Le chemin qu’il choisit le conduira au coeur des montagnes glacées du Pays du Milieu…Le Silence du rossignol, Les Neiges de l’exil et La Clarté de la lune sont les trois premiers tomes du Clan des Otori, qui se conclut avec Le Vol du héron.

Origine Flag-FRANCE
Éditions Gallimard
Date septembre 2003
Éditions Folio
Date 11 mars 2021
Traduction Philippe Giraudon
Pages 400
ISBN 9782072934957
Prix 8,80 €
Commander

L'avis de Léa D.

Après avoir adoré Le Silence du Rossignol, je ne pouvais pas manquer de me jeter sur la suite !

Après la mort d’Otori Shigeru, la chute d’Iida Sadamu, Araï est maintenant en train de comploter pour être à la tête des Trois Pays.

De son côté, Takeo, déchiré entre ses obligations, décide de reconnaitre l’autorité de la Tribu, et de partir avec le Maître Kikuta. Caché dans une des maisons de la Tribu, il va subir un entrainement intensif, en vue de rattraper son retard dans les domaines particuliers et de développer encore davantage ses talents. Takeo se voit encore tiraillé par la loyauté absolue que la Tribu exige de lui, alors que le jeune homme est plus fidèle que jamais envers les Otori.

Séparée de Takeo, Kaede doit faire face à la vie qui l’attend. Elle décide de retourner dans la demeure de sa famille, qu’elle découverte dévastée… Son père et ses sœurs comptent sur elle pour assurer l’avenir et la gloire de la famille. Kaede décide d’apprendre comme un garçon, que ce soit les leçons ou d’apprendre à gérer son domaine.

Dans Les Neiges de l’Exil, on se plonge encore plus profondément dans l’histoire, dans la personnalité des personnages et plus spécialement celle des deux principaux protagonistes. Lian Hearn nous décrit avec précision le pays, déchiré par la guerre et les rivalités, avec les différentes religions, croyances, modes de vie. Mais surtout, c’est enfin l’occasion d’en apprendre davantage sur la Tribu ! J’attends ça depuis le premier tome, et c’est l’occasion dans Les Neiges de l’Exil de pouvoir mieux comprendre ses membres, leurs différents talents, leurs motivations mais surtout la manière dont ils agissent dans la société.

C’est vraiment un roman où on se plonge de manière très intense dans cette société japonaise médiévale, fictive peut-être, mais qui ne manque pas de profondeur et de subtilité ! On voit davantage les relations qui unissent les différents personnages, décrites avec beaucoup d’attention. La relation entre les hommes et les femmes, la place de chacun dans la société, le conditionnement des guerriers, la vision des Intouchables… Tout cela, dans des paysages de rêves, tellement réels que l’on a l’impression d’y déambuler à côté des personnages. Décidément, Le Clan des Otori reste une de ces séries que j’apprécie toujours autant, quel que soit le nombre de fois où je la relis ! Si vous avez aimé Le Silence du Rossignol, je vous conseille vivement Les Neiges de l’Exil, encore plus profond et intense, avec des personnages qui ne cessent d’évoluer et de changer. Un excellent second tome, à lire absolument !

Lian HEARN : Clan des Otori – 01 – Le silence du rossignol

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Lian HEARN : Clan des Otori - 01 - Le silence du rossignol

Un très beau roman, magnifiquement écrit, et qui transporte le lecteur dans un univers à la fois classique et magique

Lian HEARN : Clan des Otori - 01 - Le silence du rossignol

Présentation Éditeur

Au coeur d’un Japon féodal mythique, le jeune Takeo est précipité dans un monde de violence après le massacre des siens par les hommes d’Iida. Takeo est sauvé et adopté par sire Shigeru, chef du clan des Otori. Animé par son désir de vengeance et son devoir de loyauté, transporté par l’intensité de son amour pour la belle Kaede, Takeo devra trouver sa propre voie. Sa quête le conduira derrière les murailles d’Inuyama, où il devra franchir le parquet du rossignol…

Origine Flag-FRANCE
Éditions Gallimard
Date novembre 2002
Éditions Folio
Date 11 mars 2021
Traduction
Philippe Giraudon
Pages 384
ISBN 9782072934902
Prix 8,80 €
Commander

L'avis de Léa D.

Le Clan des Otori a été une de mes sagas préférées lorsque j’étais au collège, et ça n’a pas changé depuis !

Dans l’univers d’un Japon féodal, le jeune Tomasu vit paisiblement dans son village de Mino avec sa famille, au sein d’une communauté appelé les Invisibles (qui condamne toute forme de violence). Un soir, les habitants de son village vont tous être tués par des guerriers Tohan, menés par leur chef Iida Sadamu, qui méprise les croyances des Invisibles. Tomasu va être sauvé par le seigneur Otori Shigeru, qui va l’adopter, en faire son fils adoptif en le renommant Takeo, et va l’emmener vivre à Hagi.

Dans le même temps, nous faisons connaissance de Shirakawa Kaede, fille d’un seigneur, et retenue en otage par les Noguchi, alliés des Tohan. Un garde va l’agresser, et ce sera le capitaine Araï qui la sauvera. Les Noguchi acceptent peu après de la laisser vivre selon son rang, et de la marier à un homme qui mourra peu de temps après. Réputée pour apporter la mort aux hommes qui la désirent, Iida Sadamu a l’idée de marier Kaede à son ennemi, Shigeru… Il va simuler une alliance pour faire venir Shigeru. Sur le chemin, Takeo rencontre Kaede, et de là va naître un amour incroyable !

Soupçonnant un piège, Shigeru décide d’utiliser les talents de Takeo, des dons qu’il a reçus de la Tribu, une puissante organisation criminelle.

L’histoire prend place dans une région appelée les Trois Pays, qui ressemble fortement au Japon féodal, avec une organisation séparés en plusieurs classes (nobles, guerrier, paysans, paria…), chacune centrées essentiellement sur elle-même, avec leurs règles et codes de conduites.

Un véritable coup de cœur pour ce roman ! Un très beau roman, magnifiquement écrit, et qui transporte le lecteur dans un univers à la fois classique et magique. Des alliances, des retournements de situations, guerres entre clan, le code très particulier du Japon… Une écriture fluide et poétique, Lian Hearn est une magicienne des mots et des récits, je ne me suis pas ennuyée un seul moment dans Le Silence du Rossignol.

Les personnages sont vraiment essentiels, importants, tous uniques et différents. Takeo est un jeune homme dévasté par la perte de sa famille, qui a su en retrouver une grâce à son père adoptif Shigeru Otori, il passe d’un adolescent discret à un homme obligé de faire des choix difficiles. La lecture avec la première personne rend l’entrée dans sa psychologie encore plus importante, je me suis rapidement investi dans ce personnage, je comprends ses choix et sa vision du monde qui l’entoure, et notamment lorsqu’il découvre l’existence de ses dons et de la Tribu. Quant à Kaede, on se rend compte grâce à elle la place des femmes à cette époque, traitée guère plus que comme des vulgaires objets… Mais un des personnages que je préfère vraiment est Shigeru Otori : mystérieux de prime abord, il se révèle peu à peu. Il a certes des intérêts pour recueillir Takeo, mais c’est un homme gentil, honnête, mais surtout avec un grand sens de l’honneur !

Un excellent moment de lecture, tout est là pour faire passer un moment époustouflant, avec des larmes et du rire, de la magie et des combats, des personnages captivants et un décor incroyable. Les adolescents aimeront Le Clan des Otori, tout comme les adultes ! Je conseille fortement cette série, surtout si vous aimez la magie des ambiances japonaises à la Princesse Mononoké et les références aux coutumes médiévales Japonaises.

Nicolas Leclerc : La bête en cage

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Nicolas Leclerc - La bete en cage

La bête en cage de Nicolas Leclerc, c’est bien construit, puissant, avec un fond social, bref, on en redemande !

Nicolas Leclerc - La bete en cage

Présentation Éditeur

Samuel, éleveur laitier du Jura, accumule les dettes. Seule échappatoire et bien mauvaise idée : s’associer avec son oncle et son cousin qui font transiter de la drogue de Suisse en France pour le compte d’un réseau de Kosovars. Mais le soir d’une importante livraison, rien ne se passe comme prévu. Samuel découvre son cousin mort au volant de sa voiture au fond d’un ravin enneigé. Pire, le chargement de drogue s’est volatilisé… Un thriller survolté qui confirme le talent de Nicolas Leclerc.

Né en 1981, Nicolas Leclerc a quitté son Jura natal pour étudier l’audiovisuel et le cinéma. Il travaille aujourd’hui pour la télévision. Après Le Manteau de Neige, un premier roman très remarqué, et disponible chez Points, voici La Bête en cage. Dernier titre paru : Toujours vivantes (Seuil, 2022).

Origine Flag-FRANCE
Éditions Seuil
Date 21 janvier 2021
Éditions Points
Date 25 mars 2022
Pages 288
ISBN 9782757891247
Prix 8,40 €
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L'avis de Stanislas Petrosky

Quelle magnifique découverte que ce beau roman noir rural !

Ça pulse dès les premières pages, Samuel, un agriculteur qui fait dans la cache laitière est recouvert de dettes, comme malheureusement beaucoup de ses collègues, alors pour survivre, il fait dans l’illégal, la schnouf du tonton et du cousin est planquée à la ferme. Déjà là, ce n’est pas très net, mais quand Samuel retrouve son cousin raide comme une saillie au fond d’un ravin, que la came n’est plus dans la bagnole, ce n’est pas une avalange de neige qui arrive dans le Jura, mais d’emmerdes. Parce que d’un côté le Kosovar est assez nerveux et manque d’humour quand on lui pique sa marchandise, et que Samuel n’est pas le seul à tenter de survivre dans son coin… Alors tout ce beau monde se disperse, se ventile, se retrouve éparpillé façon puzzle comme dirait Raoul Volfoni.

C’est bien construit, puissant, avec un fond social, bref, j’en redemande !

Georges BESS : Victor Hugo – Notre-Dame de Paris

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Georges BESS - Victor Hugo - Notre-Dame de Paris

Quand le génie graphique de Georges Bess rencontre la plume de Victor Hugo, une fresque aussi majestueuse que la cathédrale elle-même.

Georges BESS - Victor Hugo - Notre-Dame de Paris

Présentation Éditeur

Un monument de la littérature pour un roman graphique cathédrale.

On savait Victor Hugo humaniste ; en relisant Notre-Dame de Paris, on le découvre punk ! Contestataire, drôle et anarchisant ! Non seulement cette épopée nous précipite de la hauteur de cinq siècles, en plein cœur du Paris médiéval, dans une Société brutale et obscurantiste où règnent bûcher, superstitions et haine de l’hérétique, mais dans ce décor fascinant, Hugo nous offre un récit d’une saisissante modernité. Au centre de ce drame, une jeune fille, Esmeralda, ses prédateurs et la cathédrale Notre-Dame comme axe, édifice totémique autour duquel gravitent tous les protagonistes et se tisse le sourd complot des ténèbres.

Après les succès de Dracula puis de Frankenstein, Georges Bess nous revient avec le plus emblématique des écrivains français. Il s’associe au souffle hugolien pour nous livrer une magnifique fresque historique, épique et romanesque qui rend hommage à la richesse de l’œuvre originelle. Bess se saisit ici du mythe comme personne ne l’avait fait auparavant avec son imposante maestria graphique et un noir & blanc aussi ensorcelant que le regard d’Esmeralda. C’est un tour de force à grand spectacle, intense et fastueux, peuplé de personnages légendaires !

Origine Flag-FRANCE
Éditions Glénat
Date 22 novembre 2023
Pages 208
ISBN 9782344054147
Prix 26,00 €
Commander
Georges BESS - Victor Hugo - Notre-Dame de Paris
Georges BESS - Victor Hugo - Notre-Dame de Paris
Georges BESS - Victor Hugo - Notre-Dame de Paris

L'avis de Stanislas Petrosky

Après les magnifiques Dracula et Frankenstein adaptés par Georges Bess, il s’attaque cette fois à Notre Dame de Paris d’Hugo, et tu me croiras si tu veux, c’est tout autant réussi que les deux autres, bon, le trait, hein, à moins de se choper Parkinson, je ne vois pas pourquoi il aurait changé, mais l’adaptation du roman, elle est formidable, le roman originel est respecté. Et pourtant, c’était là une tâche ardue que de faire tenir les 700 pages du roman dans un peu plus de deux-cents planches.

Mais on retrouve ce magnifiques roman noir historique avec des êtres disgraciés, rejetés, bannis de la société que Victor Hugo avait transformé en héros…

Du bel ouvrage.

Le roman policier : un miroir des cultures

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Le roman policier - un miroir des cultures

Le roman policier est bien plus qu’un simple jeu d’esprit où l’on cherche à identifier le coupable. Il est une fenêtre ouverte sur les sociétés qui l’ont vu naître, un miroir qui reflète leurs valeurs, leurs préoccupations et leurs contradictions. Chaque culture y imprime sa marque, façonnant les intrigues, les personnages et même la manière d’appréhender la justice et la morale.

Des bas-fonds new-yorkais du hardboiled américain aux manoirs feutrés du whodunit britannique, des ruelles animées de Tokyo aux étendues glacées de Scandinavie, le polar parle à la fois à l’universel et au particulier. Les crimes qu’il met en scène révèlent les peurs et les tabous, tandis que les enquêtes, qu’elles soient méthodiques ou chaotiques, incarnent une quête d’ordre dans le chaos.

En s’aventurant au-delà des frontières, le lecteur découvre des mondes singuliers où le crime n’est jamais qu’un prétexte pour explorer l’âme humaine et les rouages des sociétés. Ainsi, chaque polar, qu’il soit teinté de réalisme social, de critique politique ou d’introspection psychologique, devient un témoin précieux des cultures qui l’ont façonné.

Voyager à travers le roman policier, c’est donc partir à la rencontre des autres, avec leurs mystères et leurs vérités, tout en s’interrogeant sur ce qui fait de ce genre un véritable langage universel.

L'influence de la mondialisation sur le roman policier

La mondialisation, en bouleversant les échanges culturels et économiques, a profondément transformé le roman policier. Ce genre, ancré dans des contextes locaux, est aujourd’hui traversé par des dynamiques globales qui en enrichissent les thématiques et en modifient les modes de production et de diffusion.

Homogénéisation des intrigues

Face à un lectorat de plus en plus diversifié, les auteurs tendent à privilégier des intrigues aux thématiques universelles. Des sujets comme la cybercriminalité, le trafic d’organes ou le terrorisme trouvent une résonance mondiale et permettent aux écrivains d’aborder des problématiques transnationales. Cette homogénéisation favorise une compréhension partagée des enjeux contemporains, mais elle peut aussi atténuer les spécificités culturelles qui faisaient la richesse de certaines œuvres.

Mélange des genres

La mondialisation a également encouragé l’hybridation du roman policier avec d’autres genres littéraires. Thriller psychologique, roman historique ou encore science-fiction, les frontières s’estompent, donnant naissance à des œuvres complexes et innovantes. Par exemple, des auteurs comme Fred Vargas mêlent enquêtes policières et éléments fantastiques, tandis que des récits comme Le Bureau des affaires occultes d’Éric Fouassier explorent le croisement entre polar et histoire. Cette tendance reflète une volonté de répondre aux attentes d’un lectorat mondial avide de nouveauté et de diversité narrative.

Diffusion mondiale

Jamais le polar n’a été aussi accessible. Grâce à la traduction et à la distribution numérique, des auteurs longtemps cantonnés à leur sphère linguistique sont aujourd’hui lus partout dans le monde. Les œuvres de Keigo Higashino, représentant du polar japonais, ou de Camilla Läckberg, figure du nordic noir, sont traduites dans des dizaines de langues, enrichissant ainsi les littératures nationales de nouvelles perspectives. Cette diffusion favorise également l’émergence de voix minoritaires ou issues de régions moins représentées dans le paysage littéraire, comme le polar africain ou sud-américain.

Adaptation culturelle

La mondialisation a aussi favorisé l’adaptation culturelle des romans policiers. Certains récits, traduits ou repris, sont localisés pour s’adapter à de nouveaux publics. Des séries comme Millénium ont été adaptées au cinéma dans plusieurs pays, chacun y intégrant des références propres à son environnement. Cette pratique enrichit les œuvres tout en les rendant plus accessibles aux publics locaux.

Les stéréotypes nationaux dans le roman policier

Le roman policier, en mettant en scène des personnages et des contextes liés à une nation ou une culture, joue souvent avec les stéréotypes. Ces clichés, qu’ils soient positifs ou négatifs, peuvent être utilisés pour renforcer une vision simpliste d’un pays ou, au contraire, pour en révéler la richesse et la complexité.

Les clichés positifs

Certains romans policiers capitalisent sur des stéréotypes flatteurs associés à une culture ou une nation. Par exemple, la rigueur méthodique de l’Allemagne est souvent mise en avant dans des intrigues où la précision scientifique ou technologique joue un rôle clé. De même, le flegme britannique est un trait récurrent dans les enquêtes des détectives comme Hercule Poirot (bien que belge, il évolue souvent dans un cadre britannique) ou Sherlock Holmes, incarnant une rationalité calme face aux situations les plus tendues. L’exotisme oriental, quant à lui, est exploité dans des récits qui mettent l’accent sur des décors ou des pratiques culturelles perçues comme intrigantes par un lectorat occidental.

Les clichés négatifs

À l’inverse, le roman policier peut également véhiculer des stéréotypes péjoratifs, souvent liés aux peurs ou préjugés de l’époque. Certains récits mettent en avant des images caricaturales de communautés marginalisées, associées à des rôles criminels. Par exemple, dans la littérature policière du XIXᵉ et du début du XXᵉ siècle, les communautés immigrées étaient fréquemment représentées comme des menaces. Ces stéréotypes sont parfois utilisés pour simplifier l’intrigue ou accentuer une atmosphère de méfiance.

La déconstruction des stéréotypes et la complexité des identités nationales

Les meilleurs romans policiers vont cependant au-delà des clichés pour explorer la richesse et la complexité des identités nationales. Ils mettent en lumière les tensions internes, les conflits sociaux et les contradictions qui façonnent une culture. Par exemple, dans le nordic noir, l’image d’une société scandinave égalitaire et prospère est déconstruite par des intrigues qui exposent des réalités sombres : corruption, solitude et inégalités croissantes. De même, des auteurs comme Yasmina Khadra ou Tony Hillerman utilisent le genre policier pour interroger les identités culturelles et redéfinir les perceptions souvent simplistes des cultures nord-africaine ou amérindienne.

L’utilisation des stéréotypes comme levier narratif

Il est intéressant de noter que certains auteurs jouent volontairement avec les stéréotypes, les exagérant pour surprendre ou dérouter le lecteur. Fred Vargas, par exemple, joue sur l’image du commissaire Adamsberg, un personnage à la fois brillant et éthéré, qui semble à contre-courant des détectives méthodiques attendus dans un roman policier.

Les spécificités d'une littérature policière nationale

Le roman policier, bien qu’universel dans ses grandes thématiques, se décline différemment selon les traditions littéraires et culturelles nationales. Chaque région du monde y appose ses préoccupations sociales, ses codes culturels et ses sensibilités particulières, enrichissant le genre de multiples facettes.

Le roman noir scandinave

Froid, sombre et psychologique, le roman noir scandinave s’impose comme une exploration introspective de l’âme humaine, sur fond de paysages désolés et de climats austères. Ses récits s’attachent souvent à dépeindre des sociétés apparemment idéales, où surgissent des fractures sociales, des secrets enfouis et des traumatismes historiques. Des auteurs comme Henning Mankell, avec son célèbre commissaire Wallander, ou Stieg Larsson, créateur de la série Millénium, abordent des thématiques comme la corruption, les violences faites aux femmes et les inégalités sociales. Jo Nesbø, quant à lui, allie intrigue psychologique et rythme haletant, tout en exploitant les paysages glacés de la Norvège comme toile de fond oppressante. Dans cette littérature, la nature devient un personnage à part entière, accentuant l’isolement et l’introspection des protagonistes.

Le roman policier japonais

Au Japon, le roman policier, souvent désigné sous le terme honkaku (signifiant « déduction authentique »), privilégie les intrigues complexes et l’analyse logique des faits. Inspiré par les classiques du whodunit britannique, il se distingue par une mise en avant des relations humaines et des codes sociaux propres à la culture japonaise. Les œuvres de Seishi Yokomizo, avec son détective Kindaichi, ou de Keigo Higashino, célèbre pour La Maison où je suis mort autrefois et Le Dévouement du suspect X, mettent en lumière des personnages atypiques, des énigmes savamment construites et des dénouements souvent surprenants. Contrairement aux polars occidentaux, où l’action prime, le roman policier japonais préfère les atmosphères feutrées, les dilemmes moraux et les récits en trompe-l’œil, où la vérité se dévoile à travers une minutieuse reconstruction des faits.

Le roman policier américain

Le roman policier américain est marqué par la diversité de ses styles et de ses sous-genres. Le hard-boiled, popularisé par des auteurs comme Raymond Chandler et Dashiell Hammett, est emblématique avec ses détectives désabusés évoluant dans des villes corrompues et violentes. Ce style reflète souvent les inégalités sociales, les tensions raciales et les luttes de pouvoir. Cependant, la richesse de la littérature policière américaine dépasse largement ce cadre. Des thrillers psychologiques comme ceux de Patricia Highsmith ou Gillian Flynn plongent dans la complexité des esprits torturés, tandis que le roman noir social, représenté par James Ellroy ou Walter Mosley, explore les fractures de la société américaine, qu’il s’agisse du racisme, de la violence urbaine ou de la quête du pouvoir. Chaque œuvre devient alors une radiographie d’une Amérique diverse, en proie à ses contradictions.

Le roman policier britannique

Le roman policier britannique se distingue par son héritage double, mêlant l’élégance des cosy mysteries à la noirceur des thrillers psychologiques. Les cosy mysteries, popularisés par Agatha Christie avec Hercule Poirot et Miss Marple, mettent en scène des enquêtes dans des villages paisibles, où le crime, bien que dramatique, est souvent présenté sous une forme presque théâtrale. Ces récits mettent l’accent sur la logique déductive, l’observation minutieuse et une atmosphère feutrée. Parallèlement, des auteurs comme Ruth Rendell ou Peter James ont enrichi la tradition britannique avec des romans plus sombres, explorant les failles psychologiques des personnages et les aspects troublants des sociétés modernes. Ces œuvres, souvent empreintes de suspense et de réalisme, témoignent de l’évolution du polar britannique vers des thématiques plus contemporaines.

Inde : Un roman policier multiculturel

Le roman policier indien reflète la complexité et la diversité du pays. Il mêle souvent des éléments de spiritualité, de tradition et de modernité. Les œuvres intègrent fréquemment plusieurs langues et traditions régionales, créant un genre hybride et riche en nuances culturelles.

Afrique : Le polar comme miroir des réalités contemporaines

En Afrique, le roman policier devient un moyen d’explorer les réalités postcoloniales. Des auteurs comme Deon Meyer en Afrique du Sud ou Yasmina Khadra en Algérie utilisent le genre pour questionner les héritages historiques, les tensions sociales et les transformations contemporaines.

Les nouvelles tendances mondiales

Hybridation des genres

Aujourd’hui, le polar ne se contente plus d’explorer le crime. Il s’hybride avec d’autres genres : historique (Anne Perry, Les enquêtes de Charlotte et Thomas Pitt), fantastique (Fred Vargas) ou même science-fiction. Cette évolution reflète la curiosité des lecteurs pour des récits toujours plus immersifs.

Place des cultures minoritaires

Des voix longtemps marginalisées s’élèvent pour enrichir le polar. En Amérique, Tony Hillerman a popularisé le polar amérindien, tandis qu’en Australie, des auteurs aborigènes intègrent leur vision du crime et de la justice dans leurs récits.

Influence du numérique

Avec l’essor des technologies, le roman policier s’adapte : cybercriminalité, hacking et surveillance deviennent des thématiques clés. Les récits explorent les enjeux éthiques et sociaux liés à ces nouveaux modes de criminalité.

Conclusion

Le roman policier, par sa capacité à refléter les tensions sociales et culturelles, agit comme un véritable miroir des sociétés. Il mêle habilement une structure universelle – l’enquête et la quête de justice – à des spécificités culturelles qui en font toute la richesse et la diversité.

L’influence de la mondialisation a joué un rôle clé dans l’évolution du genre. Elle a permis une diffusion sans précédent des œuvres, élargissant l’accès à des voix auparavant méconnues et favorisant l’échange d’influences entre différentes traditions littéraires. Cependant, cette ouverture mondiale n’est pas sans défis : elle pose la question de l’équilibre entre universalité des thématiques et respect des particularités locales.

Dans ce contexte, les stéréotypes nationaux, souvent présents dans les romans policiers, illustrent la manière dont chaque culture se perçoit ou est perçue par les autres. Si certains clichés – qu’ils soient positifs ou négatifs – peuvent figer les identités, de nombreux auteurs les déconstruisent pour offrir une vision plus nuancée et plus authentique des réalités culturelles.

Les spécificités des littératures policières nationales renforcent encore cette diversité. Le nordic noir plonge dans des paysages glacés pour explorer les profondeurs de l’âme humaine ; le honkaku japonais privilégie l’intelligence et les codes sociaux dans des intrigues méticuleusement construites ; les polars américains, avec leur énergie brute, dépeignent une société en mutation à travers le prisme du cynisme ou de la critique sociale ; tandis que les britanniques oscillent entre le charme feutré des cosy mysteries et les récits psychologiquement complexes.

Enfin, les nouvelles tendances mondiales témoignent de l’adaptabilité du genre. L’hybridation avec d’autres styles – thriller, science-fiction, roman historique – ainsi que la montée en puissance des polars régionaux et des thématiques engagées (environnement, féminisme, justice sociale) montrent que le roman policier est plus vivant que jamais.

Découvrir les polars d’autres cultures, c’est plonger dans des univers variés, où chaque crime révèle autant sur les personnages que sur les sociétés qui les entourent. C’est aussi embrasser une littérature en perpétuelle évolution, qui dépasse les frontières tout en célébrant les identités locales. En explorant cette diversité, le lecteur enrichit sa compréhension du genre, mais aussi du monde. Le roman policier, dans sa quête universelle de vérité et de justice, reste un témoin essentiel des défis et des espoirs de notre époque.

Jacques Plouchart : la fille à l’imperméable rouge

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Jacques Plouchart : la fille à l'imperméable rouge
Jacques Plouchart : la fille à l'imperméable rouge

Présentation Éditeur

Un tueur insaisissable, des vies brisées, une enquête haletante : l’automne 2017 plonge Tours dans l’horreur

Automne 2017 : moins d’un an après la découverte des corps suppliciés de Marjorie, vingt-trois ans, et Doriane, vingt-cinq ans, l’agglomération tourangelle est de nouveau en proie à une vague d’assassinats visant de très jeunes femmes.

Ces crimes sont-ils, par ailleurs, en lien avec les agressions récurrentes dont fait l’objet la jeune critique d’art Aurore Bressac, nouvellement installée à Tours ?
Un nouveau cauchemar pour le commandant Jo Falchetti, chef de la section criminelle tourangelle, et son adjointe, le lieutenant Marie-Ange Saint-Marc, dont l’enquête va, cette fois, bénéficier du concours actif de Renaud Mathurin, un jeune magistrat instructeur dont la pugnacité n’est plus à démontrer.

Origine Flag-FRANCE
Éditions Publibook
Date Décembre 2024
Pages 390
ISBN 9782342376081
Prix 19,90 €
Commander

Le Roman Policier dans les Jeux Vidéo

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Jeux video et romans policiers

Le roman policier a trouvé un terrain d’expression inattendu mais fascinant dans l’univers des jeux vidéo. Ou peut-être est-ce le jeu vidéo qui s’est emparé du polar pour réinventer la manière de vivre une enquête ? Quoi qu’il en soit, l’association de ces deux univers narratifs repose sur un même objectif : plonger le public dans une intrigue captivante, semée d’indices et de mystères à résoudre.

Cependant, malgré le potentiel énorme de cette rencontre, force est de constater que peu de jeux vidéo se sont montrés à la hauteur des espérances. Les adaptations directes d’œuvres littéraires, bien que prometteuses sur le papier, sont souvent ternies par des problèmes techniques, des mécaniques de jeu trop répétitives, ou encore une fidélité approximative au matériau d’origine. Parmi les exceptions notables, trois figures emblématiques reviennent régulièrement dans les bacs : Agatha Christie, Sherlock Holmes et les séries télévisées adaptées comme Les Experts.

Une relation complexe entre littérature et jeu vidéo

Les jeux inspirés de romans policiers ou mettant en scène des enquêtes doivent relever un défi de taille : équilibrer narration, interactivité et immersion. Contrairement à un roman, où l’auteur contrôle le rythme et l’évolution de l’intrigue, un jeu vidéo laisse une grande liberté au joueur, ce qui peut rendre difficile la maîtrise du récit. Trop souvent, les développeurs sacrifient l’un des aspects essentiels pour privilégier un autre, donnant naissance à des titres déséquilibrés. Par exemple, certains jeux misent sur une fidélité excessive à l’œuvre littéraire, mais au prix d’un gameplay répétitif ou ennuyeux. D’autres, en revanche, privilégient l’action ou les énigmes, mais perdent l’essence même de l’intrigue policière.

C’est cette quête d’équilibre qui rend l’adaptation d’un roman policier en jeu vidéo particulièrement complexe. Lorsqu’un jeu privilégie trop la narration, il risque de devenir un simple « film interactif », limitant l’interactivité du joueur et frustrant ceux qui recherchent un défi intellectuel. À l’inverse, un jeu centré sur des mécanismes ludiques au détriment de l’histoire peut manquer d’immersion et trahir l’esprit du polar.

Malgré ces écueils, certains titres réussissent à tirer leur épingle du jeu. Des œuvres comme Sherlock Holmes: Crimes & Punishments ou Disco Elysium parviennent à combiner une intrigue captivante avec des choix interactifs, plaçant le joueur au cœur de l’enquête. Ces jeux illustrent que la narration et l’interactivité ne sont pas forcément incompatibles, mais demandent une conception minutieuse. En proposant des intrigues non linéaires, des dilemmes moraux et des personnages complexes, ils offrent une expérience immersive qui rappelle la richesse d’un bon roman policier.

D’autres titres, comme The Wolf Among Us ou Chicken Police, adoptent une approche plus stylisée, s’inspirant des codes du polar noir ou du « cosy mystery » pour créer des univers originaux. Ces jeux démontrent que l’adaptation d’une enquête policière en jeu vidéo peut aussi passer par la réinvention de ses codes, plutôt que par une transposition fidèle d’un roman.

Ainsi, la relation entre le roman policier et le jeu vidéo est à la fois riche et exigeante. Les titres réussis sont ceux qui acceptent cette complexité et trouvent un juste équilibre entre l’art de raconter une histoire et celui de faire participer le joueur, transformant l’enquête littéraire en une expérience interactive mémorable.

une enquête interactive

Le roman policier a toujours su explorer de nouveaux supports pour captiver son public, et le jeu vidéo ne fait pas exception. Mais est-ce le polar qui s’est invité dans l’univers vidéoludique, ou bien le jeu vidéo qui a réinventé l’art de l’enquête ? Si peu d’adaptations directes d’auteurs célèbres existent, certaines licences, comme Agatha Christie, Les Experts ou Sherlock Holmes, se sont imposées dans les ludothèques. Pourtant, les critiques pointent souvent des réalisations inégales : des jeux trop longs, hors sujet, ou encore injouables. Malgré tout, quelques titres tirent leur épingle du jeu et offrent des expériences immersives et narratives de qualité.

Voici une sélection (non exhaustive) de jeux inspirés du roman policier ou intégrant des enquêtes dignes des plus grands détectives.

A

  • Agatha Christie : Devinez Qui ? Adapté De Dix Petits Negres (2005) (PC)
  • Agatha Christie : La Maison du Péril (online) (2009) (PC)
  • Agatha Christie : Le Crime de l’Orient Express (2006) (PC)
  • Agatha Christie : Meurtre Au Soleil (2007) (PC)
  • Agatha Christie : Mort sur le Nil (2009) (PC)
  • Agatha Christie : Dix Petits Negres (2008) (Wii)
  • Agatha Christie : Les Vacances d’Hercule Poirot (2008) (Wii)
  • Agatha Christie : ABC Murders (2009) (DS)
  • Agatha Christie: The ABC Murders (2016) : Ce jeu d’aventure permet aux joueurs d’incarner Hercule Poirot enquêtant sur les meurtres commis par le mystérieux ABC

C

  • Le Club des 5 et le Trésor de l’Ile (1991) (Atari ST)

D

  • Détective Conan : Enquête à Mirapolis (2009) (Wii)

E

  • Les Experts (2003) (PC)
  • Les Experts : Las Vegas : Crimes en Série (2006) (PC, PS2)
  • Les Experts : Manhattan (2009) (PC)
  • Les Experts : Meurtres à Las Vegas (2004) (PC, DS)
  • Les Experts : Miami (2005) (PC)
  • Les Experts : Morts Programmées (2007) (PC, XBOX 360, Wii)
  • Les Experts : Préméditation (2009) (PC, XBOX 360, Wii, PC, DS)
  • Les Experts : Complot à Las Vegas (PC, PS3, XBOX 360, Wii)

L

  • Largo Winch : Commando Star (2002) (PS1)
  • Largo Winch : Aller simple pour les Balkans (2002) (PC, PS2)

N

  • NCIS (2011) (Pc, Playstation 3, Xbox 360, Wii)
  • NCIS 3D (2011) (3DS)
  • NCIS : Major Crimes (Facebook)

S

Jeux sur Sherlock Holmes

  • Sherlock (1984) (Spectrum 48K)
  • Sherlock Holmes : Another Bow (1985) (PC)
  • Sherlock Holmes: The Vatican Cameos (1986) (PC, Apple II)
  • Sherlock Holmes: 221B Baker Street (1987) (PC)
  • Sherlock: The Riddle of the Crown Jewels (1987) (PC, Amiga, Apple II, Atari ST, Commodore 64)
  • Sherlock – the game of logic (1991) (PC)
  • Sherlock – Diner with Moriarty (1991) (PC)
  • Sherlock Holmes : Consulting Detective : Vol. I (1991) (PC, Mac, PC Engine, Megadrive Mega CD,
  • Sherlock Holmes : Consulting Detective : Vol. II (1992) (PC, PC Engine, Megadrive Mega CD,
  • Sherlock Holmes : Consulting Detective : Vol. II (1992) (PC)
  • The Lost Files Of Sherlock Holmes : The Case of The Serrated Scalpel (1992) (PC, 3DO)
  • The Lost Files Of Sherlock Holmes : The Case of the Rose Tattoo (1996) (PC, 3DO)
  • Les Dossiers Secrets de Sherlock Holmes : L’Affaire de la Rose Tatouée (1996) (PC)
  • Sherlock Holmes : Le Mystère de la Momie (2002) (PC)
  • Sherlock Holmes : La Boucle d’Argent (2004) (PC) (2011 sur Wii)
  • Sherlock Holmes : La Nuit des Sacrifiés (2006) (PC)
  • Sherlock Holmes contre Arsène Lupin (2007) (PC)
  • Les Affaires Perdues de Sherlock Holmes (2009) (PC)
  • Sherlock Holmes contre Jack l’Eventreur (2009) (PC, XBOX 360)
  • Sherlock Holmes : Le Mystère de la Momie (2009) (DS)
  • Sherlock Holmes et le Chien des Baskerville : Director’s Cut (2011) (PC)
  • Sherlock Holmes et le mystere de la ville de glace (2012) (3DS)
  • Le Testament de Sherlock Holmes (Septembre 2012) (PS3, Xbox 360)
  • Sherlock Holmes : Crimes & Punishments (2014) (PC, PS3, PS4, XBOX One)
  • Spec Ops: The Line (2012) : Bien que principalement un jeu de tir, il s’inspire du roman « Au cœur des ténèbres » de Joseph Conrad, explorant les thèmes de la moralité et de la psychologie en temps de guerre.

T

  • The Wolf Among Us (2013) : Basé sur la série de comics « Fables », ce jeu d’aventure épisodique suit Bigby Wolf, le shérif de Fableville, enquêtant sur une série de meurtres dans une communauté de personnages de contes de fées exilés dans le monde réel.

Des enquêtes originales et immersives

Au-delà des adaptations littéraires ou télévisées, certains jeux vidéo ont su créer des expériences d’enquête captivantes inspirées de l’esprit du roman policier :

  • Disco Elysium (2019) : Dans une ville dystopique, un détective amnésique enquête sur un meurtre, mêlant introspection psychologique et enquête complexe.
  • Blair Witch (2019) : Bien que plus proche de l’horreur psychologique, ce jeu place le joueur dans la peau d’un détective à la recherche d’un enfant disparu.
  • Chicken Police: Paint it RED! (2020) : Une aventure décalée mêlant humour noir et énigmes, où deux détectives anthropomorphes plongent dans une enquête pleine de rebondissements.

Le roman policier et le jeu vidéo partagent une qualité essentielle : leur capacité à raconter des histoires immersives. Si certaines adaptations peinent encore à convaincre, d’autres titres montrent que le jeu vidéo est un terrain fertile pour réinventer l’art de l’enquête.

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Quand le polar devient interactif : l'art d'enquêter entre narration et gameplay

Le mariage entre le roman policier et le jeu vidéo révèle une relation à la fois complexe et fascinante. Ces deux médiums, bien qu’apparemment éloignés, partagent une qualité essentielle : leur capacité à raconter des histoires captivantes et immersives. Cependant, le passage de l’écrit à l’interactif pose des défis uniques. La narration, qui est l’âme du polar, doit coexister harmonieusement avec le gameplay, où le joueur devient un enquêteur actif.

Si certaines adaptations, souvent maladroites, ont peiné à capturer l’essence de l’enquête policière, d’autres titres, comme Sherlock Holmes: Crimes & Punishments ou Disco Elysium, montrent qu’il est possible de marier profondeur narrative et expérience ludique. Ils plongent le joueur dans des intrigues complexes tout en lui offrant la liberté d’explorer, de choisir et de résoudre les mystères à son propre rythme.

D’autres œuvres vidéoludiques, telles que The Wolf Among Us ou Chicken Police, prouvent qu’il n’est pas toujours nécessaire de transposer fidèlement une intrigue littéraire. En réinventant les codes du polar, en mêlant esthétique, humour noir ou dilemmes moraux, elles ouvrent de nouvelles perspectives sur ce que peut être une enquête dans un jeu vidéo.

En définitive, le jeu vidéo offre un terrain fertile pour réinventer l’art de l’enquête et prolonger l’héritage du roman policier. Que l’on préfère le charme d’un « cosy mystery », l’intensité d’un thriller ou l’atmosphère sombre du polar noir, ce média interactif permet de vivre l’enquête sous un nouvel angle, en devenant acteur à part entière de l’histoire. Et c’est peut-être là la véritable force de cette alliance : transformer le lecteur en enquêteur, immergé au cœur même du mystère.

(Sources : Jeuxvideo.com, Encyclopédie Sherlock Holmes, internet, connaissances des chroniqueurs)