Nicolas ZEIMET : Seuls les vautours

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INFOS ÉDITEUR

Nicolas ZEIMET - Seuls les vautours
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Parution aux éditions du Toucan en mai 2014

Parution aux éditions 10/18 en mai 2015

Un petit village de l’Utah en 1985, avant internet, la téléphonie mobile et les techniques modernes d’investigation scientifique.

Un fillette de cinq ans disparaît soudainement. Le sheriff et ses deux adjoints, le médecin, le pompiste, les dames de la paroisse, tout le village se mobilise aussitôt.

Mais dans l’urgence et la tension, les inimitiés, les liaisons cachées et les vieilles rancunes transforment ce qui devait être une « union sacrée » en champ de bataille souterrain.

En suivant les destins croisés d’une dizaine de personnages, l’enquête progresse pourtant et les événements ne tardent pas à faire resurgir un passé que tous auraient bien voulu oublier.

Seuls les vautours est le second roman de Nicolas Zeimet. Sa maîtrise stylistique et ses personnages d’adolescents font écho à certains textes de Joyce Carol Oates ou Carson McCullers.

(Source : Toucan – Pages : 480 – ISBN : 9782810005840 – Prix : 18,00 €)

L’AVIS DE DAVID SMADJA

« Mais quel putain de beau livre, Nicolas ! Je suis à genoux, le souffle coupé, les oreilles bourdonnantes.

C’est indéniablement un des plus beaux bouquins qu’on ait glissé dans mes mains fébriles ces dernières années.

Grâce d’abord aux chroniques toujours extraordinaires de Gruz et notamment celle qu’il a rédigé sur ce bouquin, et ensuite grâce à la merveilleuse PetitePlumeBlanche qui m’a donné ce livre magnifique et que j’associerai toujours à cet incroyable moment.

L’univers proposé par Nicolas Zeimet est hyper-cohérent, du velours, un peignoir-éponge dont le tissu indubitablement créé une sensation de confort.

Ce roman est confortable car il s’inscrit dans une époque passée mais peu lointaine, qui résonne encore dans les fibres de beaucoup d’entre vous, amis lecteurs : les années 80.

Pour le meilleur car on retrouvera ici les territoires d’un Joe Dante, d’un Stephen King, d’un Spielberg, d’un Stand By Me (le film), voire d’un Goonies… Vous voyez l’esprit.

Pas de Stéphanie de Monaco ou de Partenaire Particulier, ni de Gold ou d’Image. Ouf !

Bah, j’en vois qui pleurent ! Vous n’êtes pas dans la bonne critique, les ami(e)s. Veuillez partir.
Heu… Oui maintenant.

Ah, on est bien calés entre nous, il fait douillet et vous sentez tous bons le sable chaud… Je reprends donc.

Car l’auteur, bien que Français, a choisi de placer son intrigue aux États-Unis. Ce qui renforce l’impression décrite ci-dessus. Celles des eighties à l’américaine. Avec une connaissance de son sujet tout bonnement incroyable. D’une justesse et d’une précision acérées.

Les personnages sont magnifiquement et merveilleusement écrits et décrits.

D’une consistance rare.

Résolument humain et profond.

Ce qui ne veut pas dire qu’ils soient tous sympathiques sinon on s’ennuierait ferme.

J’en vois un qui cligne des paupières. Pas le moment de s’endormir mon gars car tu vas vite être confronté à l’étrange dans un espace de normalité. Oui, oui, mon ami, ça va te rappeler le Stephen King de la grande époque et tu n’auras pas tort de te le dire. Parlons d’atmosphère commune. D’atomes crochus. Toujours à la lisière du surnaturel et du fantastique.

Il faut vous dire que Nicolas a un vrai talent pour donner vie aux mots et proposer un voyage immersif et inquiétant aux heureux lecteurs. Heureux de se laisser porter par une intrigue riche et intense.

Relents de magie indienne, disparitions mystérieuses, enquête, explorations & apprentissage de la vie…

il se passe tant de choses dans ce livre qu’on a l’impression d’en lire le double. Les chapitres sont savamment orchestrés. Copieux. Une générosité sans faille transpire à chaque ligne. On a envie de rester le plus longtemps possible dans ce si joli roman. Un déchirement d’en sortir.

Vous n’avez pas le droit de ne pas le lire. Allez j’y retourne ! 5/5″


L’AVIS DE PIERRE-MARC PANIGONI

« When the night has come – And the land is dark – And the moon is the only light we’ll see – No, I won’t be afraid – No, I won’t be afraid – Just as long as you stand, stand by meSo darling darling stand by me – Oh, stand by me – Stand by me, stand by me… »

Je commence par cet extrait de chanson, car ce rythme, cet air de Ben E King m’a poursuivi tout le long de la lecture de « Seuls les vautours ». Dès les premières lignes j’ai eu ce titre dans la tête et plus je tournais les pages, plus cela se confirmait : Nicolas Zeimet nous entraine dans une Amérique profonde plus vraie que nature, ce que peu d’auteurs français ont réussi à peindre.

Reprenons les choses dans l’ordre : Cela commence directement par la disparition d’une petite fille qui est immédiatement recherchée par sa mère puis par la police puis par tout le village. Ces recherches se font bien évidemment en ville dans un 1er temps puis se dirigent rapidement vers la forêt et les montagnes environnantes. Cet univers est terriblement bien choisi, car cela donne un sentiment d’isolement, d’étouffement et d’immensité en même temps.

C’est ainsi que nous pouvons sentir la justesse d’écriture de l’auteur, car tout est bien pensé, calibré, et le tout sans détails inutiles. En effet, l’ambiance de ce roman est sa force, et bien plus puissant que le suspens lié à la recherche en elle-même de cette pauvre Shawna.

Comme je viens de le dire, pour moi, c’est un roman d’ambiance.

Nous sommes dans une petite ville de l’Utah, en 1985, donc sans aucune touche de notre technologie moderne et virtuelle pour l’enquête, ce qui nous ramène à l’essentiel, c’est-à-dire à l’humain, les connexions sociales.

Dans ce roman, nous oscillons sans cesse entre le bien et le mal, entre les rêves et les désillusions, entre les voisins prévenants et médisants, entre amitié et trahison, entre solidarité et égoïsme, entre entraide et violence… Nous avons tout de l’être humain réuni dans ce récit.

Si je devais tirer une phrase pour illustrer ce ressenti ce serait celle-ci : «Mensonges, trahisons, secrets : le quotidien de toutes les petites communautés rurales, je présume…»

Justement en parlant d’êtres humains, venons-en aux personnages qui sont nombreux, mais qui ont chacun leurs place, fonction et utilité, malgré leurs diversités : une bande d’enfants à la Goonies, le shérif borné et détestable, une institutrice névrosée, un journaliste prêt à tout pour vendre, un médecin au passé pas clair, des mormons, des Indiens Anasazis, l’adolescent rebelle accompagné de sa petite amie fleur bleue, sans oublier le fou du village vivant en reclus avec sa vieille mère.

Quand nous voyons une telle distribution, nous pouvons nous dire que c’est un mélange étonnant. C’est le cas, mais ce cocktail fonctionne à merveille, car tout s’emboite comme dans un puzzle, et tous les personnages passent par tous les états, ce qui donne un relief savoureux au récit.

En y réfléchissant un peu plus, nous n’avons en présence que des antihéros. Je parle de ces personnages ancrés dans une réalité âpre qui s’inscrivent dans la représentation d’une Amérique profonde ancrée dans ses traditions et ses valeurs.

Cette toile mise en place prend le pas sur l’enquête. Oui, c’est vrai, nous devinons le coupable assez vite, mais au final nous nous en moquons, car ce n’est pas là l’essentiel, et c’est également là que l’on peut voir le talent de l’auteur qui nous entraine dans la recherche d’une fillette qui finalement n’est peut être qu’un prétexte à la mise en place, l’observation et l’étude de cette société.

Pour finir, je veux simplement dire que ce roman est d’une qualité rare, d’autant plus que ce n’est «que» le deuxième roman de cet auteur. En 2014, je n’avais eu aucun coup de cœur, et là je peux maintenant enfin dire, au mois d’octobre, que j’ai trouvé mon roman 2014.

Tout est réuni pour me plaire : un style irréprochable, des personnages avec une épaisseur hallucinante, du rythme malgré cet aspect « ambiance », un univers construit et oppressant, une tension constante, de la suggestion permanente, et enfin un chapitrage intelligent qui nous permet de naviguer avec subtilité entre les forces en présence.

Pour conclure, je vous dirais juste de ne pas avoir peur des 475 pages pleines et sans espace superflu. Laissez-vous tenter et surtout laissez-vous embarquer dans ce voyage dans cet Utah mystérieux…


L’AVIS DE MURIEL LEROY

Comment exprimer ce que j’ai ressenti en lisant seuls les vautours… Il m’avait été chaudement recommandé par un blogueur et ami de Facebook, j’étais dubitative car ce livre avait suscité un tel engouement, que je pouvais n’être que déçue, selon moi !

Eh bah non, ce fut tout le contraire! J’ai été moi aussi emportée par l’intrigue…

L’histoire se situe dans les années 80, dans un climat austère, aride, la musique y occupe une place de choix. Ayant grandi dans ces années- là, cela m’a forcément parlé comme a beaucoup de lecteurs !

Le paysage a là aussi un rôle prépondérant puisqu’il plante le décor avec la grotte du Diable hautement symbolique et la rivière où chacun vient déverser sa colère. Les habitants sont eux aussi partie prenante de l’histoire, chacun, tout comme le décor, a quelque chose à cacher.

En toile de fond la population mormone qui régit le comportement de chacun. Chacun joue la donc un rôle par peur du jugement. Puis Les êtres vont peu à peu se dévoiler au fur et à mesure de la disparition des enfants entrainant alors des suspicions. Tous, craignant les rumeurs, ne sont donc pas totalement eux- mêmes puis progressivement les vrais visages apparaissent donnant enfin un sentiment de liberté.

Ce livre est prenant, angoissant mis en exergue par le décor, les doutes et les disparitions inquiétantes sans glisser dans le paranormal ou le grand guignolesque, tout finit par s’expliquer, est crédible et très bien construit. L’auteur sait monter une intrigue qui tient la route et dont on sort conquis. Les personnages sont attachants, avec leurs failles et leurs secrets, on vibre avec eux jusqu’au final et on en redemande !

Quand j’ai lâché le livre me suis dit waouh un auteur qui débute, avec un vrai talent et qui saura, je n’en doute pas, trouver sa place parmi les grands! Mon coup de coeur 2015, avec Territoires d’Olivier Norek et des coups de cœur, j’en ai grand maximum 3 à 4 par an !

Je vous le recommande vivement à lire en urgence


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Pierre-Marc PANIGONI
Pierre-Marc PANIGONI
PM, gestionnaire qui préfère le polar aux livres de comptes

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