Au début des années 1970, une époque marquée par de profondes remises en question sociales et politiques, un nouveau terme émerge pour désigner un type de récit en pleine mutation : le « polar ». Ce mot s’impose rapidement, reflet d’une période où les genres littéraires deviennent de plus en plus flous et où les frontières entre les différents types de récits s’estompent. Les œuvres de cette époque se distinguent par une grande diversité, oscillant entre énigme, analyse sociale et exploration psychologique, tout en empruntant largement aux genres classiques.

L’enquête, au cœur de ces récits, devient avant tout un prétexte pour une réflexion plus large sur la société : une étude sociologique d’un milieu donné, une critique des modes de vie, ou encore une remise en lumière des refoulés historiques. Cette période voit les auteurs du genre utiliser le roman policier comme un terrain d’expérimentation stylistique, où la violence, souvent omniprésente, devient un élément central du récit. Des écrivains comme James Ellroy ou Andrew Vachss, par exemple, marqueront cette époque par leur approche brutale et réaliste de la criminalité, ancrée dans les luttes sociales et les tensions politiques.

Dans ce contexte, de nouvelles catégories de récits émergent, bien que souvent floues : le procedural, qui trouve ses racines dans le noir tout en s’inspirant de l’énigme, le thriller psychologique, ainsi que le polar historique et ethnique. Parallèlement, les récits policiers non-anglo-saxons connaissent une popularisation internationale, enrichissant encore la diversité du genre et donnant naissance à des perspectives nouvelles, parfois radicales, sur la criminalité et ses représentations.

A - DANS LES PAYS ANGLO-SAXONS

a) Le roman d’énigme

Bien que le roman d’énigme ne disparaisse pas complètement, il subit une transformation profonde durant cette période. Mis à part quelques exceptions notables (Paul Halter, Lilian Jackson Braun, Martha Grimes, Amanda Cross), il se redéfinit ou se résigne à se réfugier dans d’autres genres, notamment le roman policier historique. Par ailleurs, il se confond de plus en plus avec le roman à suspense et le roman psychologique, en particulier dans ses aspects les plus sombres et introspectifs.

Les héros de ces récits sont souvent des policiers, comme ceux créés par Ruth Rendell, P.D. James, ou George Simenon. Toutefois, ce type de roman s’étend également à la veine du suspense, avec des autrices comme Minette Walters, qui marquent de leur empreinte la scène littéraire. Une constante, cependant, demeure : l’exploration psychologique des personnages. Les intrigues sont solides et s’ancrent souvent dans une compassion profonde envers les individus fragiles ou marginaux. Le genre s’inspire également du noir et du thriller, rendant de plus en plus difficile la distinction entre les sous-genres. Les récits présentent des enquêtes minutieuses, des analyses psychologiques complexes, des intrigues bien construites, et parfois une action moins développée, ce qui permet d’établir des différences avec d’autres types de récits policiers.

b) Le retour du privé

Dans les années 1970-1980, une nouvelle version du détective privé fait son apparition. Loin de l’archétype du héros solitaire et infaillible, ces détectives sont des personnages ordinaires, confrontés aux soucis quotidiens : problèmes financiers, soucis de santé, et préoccupations triviales. Cette évolution reflète un changement de perspective dans la société et la littérature policière. Les détectives privés deviennent des figures plus humaines, souvent représentantes de minorités sociales : noirs (Walter Mosley, George Pelecanos), homosexuels (Dave Brandstetter de Joseph Hansen), gauchistes (Moses Wine de Roger L. Simon), ou encore femmes (Sue Grafton). D’autres, comme Matt Scudder (Lawrence Block), luttent contre des dépendances à l’alcool, tandis que certains, comme Burke d’Andrew Vachss, affrontent des problèmes de paranoïa. Des personnages ayant des handicaps, comme le manchot Dan Fortune ou le nain Mongo (George Chesbro), viennent enrichir cette nouvelle conception du détective privé, apportant des récits plus diversifiés et une vision plus nuancée de la criminalité et de la société.

James lee burke

James LEE BURKE (1936)

Ecrivain de la Louisiane. Montre la violence hallucinante des trafiquants de drogue, ou de néo-nazis. Par contre, son privé Dave ROBICHAUX garde une humanité profonde au sein de ces turpitudes. Grands thèmes : l’esclavage est le péché du Sud que celui-ci doit expier, le pouvoir de la corruption, l’égoïsme de l’individu, la détresse des laissées pour contre, le passé comme paradis perdu, la fuite du temps, la violence inévitable.

Bill PRONZINI
Bill PRONZINI

Bill PRONZINI (1943)

S’inspire du modèle noir des années 50′ avec son privé, « The Nameless « , collectionneur de vieux magazines spécialisés dans le roman noir, quadragénaire, en proie aux soucis du quotidien, qui se confronte aux probleme d’une humanité quotidienne qui conduisent au meurtre, suicide, adultère, avec une vision amère et désenchantée du monde : il ne s’agit plus d’une condamnations de vie qu’elle induit pour les gens moyens. Emblématique du polar des années 70′ – 80′.

Autres auteurs : George PELECANOS (1957), Michael COLLINS (1924-2005), Rorbet P. PARKER (1932-2010), Dennis LEHANE (1966), Roger L. SIMON (1943), Lawrence BLOCK (1938), James CRUMLEY (1939-2008), Joseph HANSEN (1923-2004), Andrew VACHSS (1942), George CHESBRO (1940-2008) auteur également du magnifique Bones, grand roman sur les SDF. Certains écrivains les replacent dans le passé : Andrew BERGMAN (1945), Stuart KAMINSKY (1934-2009), Joe GORES (1931-2011).

Vague féminine : Sue GRAFTON (1940-2017), Sara PARETSKY (1947), Val Mc DERMID (1955)

c) La revanche du flic

Ce phénomène, qui s’inscrit sous le terme de police procedural (roman de procédure policière), marque un tournant dans le genre policier. Si l’énigme reste centrale, c’est la quête de réalisme et de véracité qui distingue ce sous-genre. Le meurtre n’est plus simplement le point de départ d’un jeu intellectuel, mais le résultat d’un drame complexe, ce qui ancre le récit davantage dans le noir. Ce type de roman se concentre sur le déroulement minutieux des enquêtes, détaillant les méthodes des policiers, souvent en quête de preuves dans une atmosphère d’impasse.

Outre l’enquête proprement dite, ces récits mettent l’accent sur la vie privée des enquêteurs. Les policiers, loin d’être des figures héroïques, sont des individus confrontés à des dilemmes moraux et personnels. Ils peinent à concilier leur vie professionnelle et personnelle, ce qui rend leur quotidien d’autant plus difficile et troublé. Cette dimension humaine est d’autant plus marquée par un sentiment grandissant d’écoeurement face à une société de plus en plus violente, et des criminels dont la brutalité semble sans fin. Le police procedural devient ainsi un genre où le réalisme social se mêle à l’étude des personnages, rendant les policiers non seulement des enquêteurs, mais des témoins d’une société dégradée.

Ce sous-genre devient le genre dominant au fil des années 1980 et 1990, avec une popularité croissante dans d’autres pays également, comme en témoigne le succès de l’écrivain suédois Henning Mankell et de ses enquêtes mettant en scène le détective Kurt Wallander. Ce courant marque la transition vers des récits plus sombres et introspectifs, où l’enquête ne se résume pas à une simple recherche de coupable, mais à une réflexion sur l’état de la société.

Ed Mcbain
Ed Mcbain

Ed McBAIN (de son vrai nom Salvatore Lombino. Autre pseudonyme : Evan Hunter. 1926-2005)

Le premier, en tout cas le grand modèle, dont tous se sont peu ou prous inspirés. Commence dans les années 50, et est toujours en activité. Il raconte la vie d’un commissariat: ses différentes équipes de flics (agissant dans le 87° district d’Isola, métaphore de New York), les rapports entre eux et leur hiérarchie, avec leurs caractéristiques, leur vie privée qui évolue d’un roman à l’autre. Il explore l’espace urbain de la grande ville à travers des intrigues toujours renouvelées : leur évolution montre l’évolution de la vie quotidienne aux USA (de plus en plus noir, de plus en plus dur, de plus en plus sanglant). Sa technique narrative : description des enquêtes en détail, avec souvent plusieurs enquêtes en même temps, qui peuvent converger ou ne pas converger. Son art des dialogues est remarquable. Presque toutes les bonnes séries policères TV américaines lui empruntent.

Souvent, le procédural se rapproche de l’énigme. Importance des romancières anglaises. Très psychologique. Ruth RENDELL (1930) et son inspecteur WEXFORD. Phillys Dorothy JAMES (1920).

Autres auteurs : Joseph WAMBAUGH (1937), Ian RANKIN (1960), John HARVEY (1938), Colin DEXTER (1953), Réginald HILL (1936), Michael CONNELLY (1956), Patricia CORNWELL (1956), Elisabeth GEORGE (1949), Jerome CHARYN (1937), Donna LEON (1942), David PEACE (1967).

d) La violence

La violence s’impose de plus en plus au cœur des récits policiers des années 70 à 2000, devenant non seulement un élément central du genre, mais aussi le miroir des dérives pathogènes frappant la société, en particulier aux États-Unis. Ce phénomène ne se limite pas à une simple représentation de crimes violents, mais se présente comme un symptôme d’une société en crise, où la brutalité et la dégradation des valeurs humaines sont omniprésentes.

Dans ces récits, la violence devient une constante, souvent associée à des individus ou des groupes marginaux, mais aussi parfois à des institutions, représentant ainsi une vision déshumanisée de la société. Elle n’est plus seulement un moteur narratif, mais aussi un indicateur de la profonde fracture sociale, d’une époque où l’anomie et le désespoir semblent dominer. La violence devient le reflet d’un monde où les frontières entre le bien et le mal sont de plus en plus floues, où la loi et la morale ne sont plus les garantes de l’ordre social.

En conséquence, elle finit par dominer le genre, modelant l’atmosphère des récits policiers et leur style. Ce tournant, plus brutal et désenchanté, marque un éloignement du polar traditionnel, vers un genre où la cruauté devient un langage à part entière, offrant une critique acerbe des sociétés contemporaines.

James Ellroy
James Ellroy

James ELLROY (1949)

C’est le grand représentant, tout en évitant tout réductionnisme (trilogie Hopkins, Quatuor de Los Angeles). Tous ses personnages sont excessifs : marginaux à la dérive, bourreaux, flics brutaux ne pensant qu’à leur carrière. Ses héros sont doubles : sensibles et grossiers, orgueilleux et depressifs, piétinant la morale et se battant pour une victime. Leur enquête tourne souvent vers une quête spirituelle. Travail très important sur l’écriture, du lyrisme le plus pur à la sécheresse la plus sèche (cf. du Dahlia Noir à White Jazz)

D’où la popularité croissante des serial killers, qui incarnent le Mal dans sa forme la plus pure et la plus monstrueuse. Ces figures de l’horreur brouillent délibérément la frontière entre l’humanité et l’inhumanité, poussant à une exploration de la psyché humaine la plus sombre et dérangeante. Les tueurs en série deviennent des archétypes incontournables du genre, symbolisant la dégradation de la société et l’irrationalité du mal.

Les caractéristiques de ces criminels se figent en motifs récurrents : la satisfaction de leurs pulsions sexuelles par la torture et le meurtre, avec une majorité de victimes féminines, ainsi que le sang-froid et la préméditation qui marquent leurs crimes. Ces meurtres se caractérisent souvent par une méthode rigide et répétée, donnant naissance à une « signature » distincte qui devient un indice clé pour les enquêteurs. Les victimes, elles, sont perçues comme des objets, des « souvenirs fétichistes » collectés par le tueur, renforçant la dimension déshumanisante de ses actes.

L’enquête sur ces meurtres devient un défi d’une autre nature, et c’est souvent à travers les yeux de psychiatres ou de profiler que le récit se déroule. Des auteurs comme Val McDermid, Keith Ablow ou Jonathan Kellerman mettent en scène des enquêteurs spécialisés dans la compréhension des comportements déviants, qui tentent de pénétrer l’esprit torturé des meurtriers pour anticiper leurs prochains mouvements. Cette approche donne au genre une dimension psychologique intense, où l’enquête n’est plus seulement une recherche de preuves, mais un voyage dans les ténèbres de l’âme humaine.

Quelques auteurs : Herbert LIEBERMAN (1933), Thomas HARRIS (1940 ; Le silence des agneaux), Michael CONNELLY (Le poète), Val McDERMID (série avec Tony HILL le profiler et la policière Cathy JORDAN), Patricia CORNWELL (1956), John SANDFORD (pseud. de John Roswell Camp, 1944), Keith ABLOW (1961), Jonathan KELLERMAN (1949).

e) Évolution

Au fil des années, une partie des auteurs de romans policiers s’éloigne progressivement des codes classiques du genre, tout en continuant à les respecter. Ces écrivains vont au-delà de l’enquête traditionnelle pour explorer plus profondément la psyché humaine et les dynamiques complexes des relations interpersonnelles, en particulier au sein des familles. Des auteurs comme Dennis Lehane, avec Mystic River, ou William Bayer s’intéressent moins à la résolution de l’énigme qu’à l’analyse des personnages et de leurs motivations, souvent marquées par des traumatismes et des conflits intérieurs. Cette évolution reflète une maturation du genre, qui tend à intégrer des questionnements existentiels et psychologiques, tout en conservant une structure narrative de suspense.

D’autres sous-genres émergent également, comme le roman de prison, qui plonge dans des univers sombres et désespérés, comme en témoigne l’œuvre d’Edward Bunker. Ces récits, souvent ancrés dans une vision brutale et réaliste, dépeignent des milieux carcéraux où l’humanité semble être réduite à sa plus crue expression. L’univers du roman de prison devient un terrain fertile pour des explorations profondes de la nature humaine et des rapports de pouvoir.

f) Inclassables

Certains auteurs, par l’originalité de leur approche ou la diversité de leurs récits, échappent à toute tentative de classification stricte, même si les frontières entre les sous-genres sont souvent floues. Parmi eux, Philip Kerr (1956-2018), avec ses romans mêlant histoire, politique et thriller, ou Donald Westlake (1933-2008), qui a exploré de multiples facettes du roman policier, du comique au noir. D’autres, comme William Hjortsberg (1941-2017), Elmore Leonard (1925-2013), Marc Behm (1925-2007) et Christopher Moore (1957), apportent chacun une touche unique au genre, en mélangeant parfois le policier avec des éléments fantastiques, humoristiques ou psychologiques. Enfin, des auteurs comme Chuck Palahniuk (1962) et Russell H. Greenan (1925) continuent de repousser les limites de ce qu’on attend d’un roman policier, jouant avec les conventions et les attentes du lecteur pour créer des œuvres inclassables et novatrices.

B - FRANCE

a) Le néo-polar

Après 1968, un vent de contestation souffle sur la société, et cette dynamique touche également le genre policier, donnant naissance au néo-polar. Ce courant devient un véritable roman de révolte et de dénonciation, abordant des thèmes comme les inégalités sociales, le racisme, la corruption politique, les bavures policières, et le sexe. Le néo-polar déconstruit les stéréotypes traditionnels en brouillant les frontières entre criminels, victimes et enquêteurs : le flic, habituellement perçu comme un héros, devient souvent le méchant, tandis que le criminel devient un marginal, victime d’une société injuste et opprimante.

Le décor évolue aussi : le monde rural, autrefois idéalisé, devient un lieu xénophobe et violent, tandis que la ville cède la place aux banlieues, désormais représentées comme les foyers des populations populaires, des minorités, des marginaux, des perdants et des laissés-pour-compte. Ces récits se nourrissent d’une critique sociale acerbe, où la misère humaine se dévoile dans toute sa crudité. En parallèle, le néo-polar se distingue par des innovations formelles, que ce soit dans la construction des intrigues ou dans le style narratif, avec des auteurs comme Sinic, Manchette, ADG, et Vautrin qui repoussent les limites du genre.

Ce renouveau du polar est soutenu par de nouvelles collections, telles que Engrenage, Sanguine ou Le Miroir Obscur, qui fleurissent dans les années 70, mais disparaîtront dans les années 80. Alex Varoux (Engrenage) explique que pour lui, « le polar, c’est du polaroïd. Vous photographiez votre sujet, et instantanément vous l’avez en photo, avec derrière le décor qui s’y trouve, que vous n’avez pas sélectionné. En dix ans, ce décor changera. Donc le polar doit mal vieillir. » Une idée forte : le polar doit capturer l’instant, refléter la société dans sa réalité brute, sans chercher à embellir la vérité. De son côté, Patrick Mosconi, pour la collection Sanguine, soutient que le polar doit être « le reflet de la société contemporaine » et privilégier « les intrigues politico-financières, puisque le politique noie tout et s’ingénie à tout brouiller. »

Jean-Patrick Manchette
Jean-Patrick Manchette

Jean-Patrick MANCHETTE (1942-1995)

Il pourfend l’idéologie libérale, mais aussi une certaine attitude soixante-huitarde. L’individu est aliéné par la société, conditionné par le système : croyant agir selon son libre-arbitre, il ne fait au final que ce que lui dicte son environnement social et factuel (Nada). Il s’inscrit dans le concret et le contemporain, mais respecte totalement les codes du polar. Il travaille beaucoup sur le forme et le style: écriture sèche, haletante, nerveuse, ton cynique. Et refuse l’intériorité, portant au contraire une attention maniaque aux objets, longuement décrits. Cela ancre son récit dans la réalité. Selon MANCHETTE le policier est un genre moribond , tout ayant déjà été dit, et on ne peut que faire des variations à la limite de la parodie. D’où l’expression, qu’il invente, de Néo-polar (pour lui, signifiant ersatz de polar), qui sera reprise dans un sens complètement différent.

A.D.G (pseudonyme d’Alain Fournier, 1947-2004)

Autodidacte passionné, A.D.G est avant tout un styliste du langage, un maître dans l’art de jouer avec les structures narratives. Son travail s’inscrit dans une démarche expérimentale où le style et la structure occupent une place prépondérante. Ses récits se caractérisent par une écriture brute, percutante, qui témoigne d’une grande maîtrise technique tout en capturant les réalités sociales complexes de son époque. A.D.G parvient à fusionner critique sociale et exploration formelle, plaçant ses personnages au cœur de systèmes sociaux et politiques dévastés, tout en conservant une certaine distance analytique dans le choix de ses mots.

VAUTRIN (pseudonyme de Jean Herman, 1933-2015)

Vautrin est un observateur affûté des tragédies humaines qui secouent les banlieues françaises. Son œuvre se distingue par un travail approfondi sur le langage, où il incorpore des expressions originales, des anglicismes et des mots issus de l’argot des cités, créant ainsi une langue vivante, presque cinématographique, qui immerge le lecteur dans un univers urbain dense et souvent désespéré. Les récits de Vautrin sont construits sur un rythme de narration inspiré par le cinéma, avec des scènes percutantes qui semblent se dérouler comme un film, où l’intrigue se mêle aux préoccupations sociales les plus brûlantes.

Didier DAENINCKX (1945)

Didier Daeninckx utilise ses enquêtes pour dénoncer l’action politique et briser le silence sur les problèmes qui rongent les banlieues. Son œuvre va au-delà de l’enquête policière traditionnelle : il utilise le genre pour mettre en lumière les injustices sociales et les dysfonctionnements d’un système politique qui occulte les événements du passé. Daeninckx cherche à éclairer les zones d’ombre de l’histoire, en particulier celles qui ont été minimisées ou ignorées par le pouvoir en place. À travers ses récits, il interroge la mémoire collective et met en lumière les violences sociales et politiques qu’on préfère oublier, tout en donnant une voix aux victimes souvent invisibles de la société.

Autres auteurs : Pierre SINIAC (pseudonyme de Pierre-Mitsos Zakariadis, 1928-2002), Frédéric FAJARDIE (1947-2008), Patrick RAYNAL (1946), Marc VILLARD (1947), Thierry JONQUET (1954), Robin COOK (1931-1994)

Ces auteurs font partie de la génération du néo-polar, contribuant chacun à sa manière à l’évolution du genre en France. Pierre Siniac, Frédéric Fajardie, Patrick Raynal, Marc Villard, Thierry Jonquet et Robin Cook ont tous apporté une vision unique du polar, s’inscrivant souvent dans une démarche de révolte sociale ou de questionnement des fondements de la société. Leur œuvre oscille entre critique sociale acerbe, exploration des failles humaines et une écriture parfois plus expérimentale, qui bouscule les codes du genre.

Cependant, cette période de grande effervescence littéraire connaît aussi un revers : au nom de la révolution et de la recherche de la nouveauté, certaines publications sont jugées précipitées et de qualité inégale. Le public, confronté à une prolifération de titres, commence à se désintéresser de cette production prolifique, menant à une désaffection. Les éditeurs, tentant d’exploiter ce filon, publient parfois sans discernement, ce qui conduit à une dilution du genre.

Malgré ce constat, le néo-polar laisse un impact durable sur le paysage du roman policier français. Ses thèmes, son style audacieux et sa volonté de s’affranchir des codes traditionnels continuent d’influencer de nombreux auteurs contemporains. Une partie de ces écrivains, encore actifs aujourd’hui, sont devenus des figures de proue du genre en France, entretenant l’héritage du néo-polar tout en le renouvelant à chaque nouvelle publication.

b) Autres styles 70-80

En parallèle de l’essor du néo-polar, d’autres courants du roman policier continuent de se développer, loin de la flamboyance de la révolte sociale. Le suspense reste un genre important avec des auteurs comme René BELLETO (1945), G.J. ARNAUD (1928), Michel GRISOLIA (1948-2005), et Sébastien JAPRISOT (pseudonyme de Jean-Baptiste Rossi, 1934-2003). Ces écrivains explorent des univers variés, parfois centrés sur les milieux professionnels ou sur une atmosphère oppressante, en particulier dans des contextes provinciaux. Des auteurs tels que Joseph BIALOT (1924-2012), Michel LEBRUN (pseud. de Michel Cade, 1930-1996), Alexis LECAYE (1951), Pierre MAGNAN (1922-2012), Gérard DELTEIL (1939), et Pierre PELOT (pseud. de Pierre Grosdemange, 1945) participent à cette évolution du genre, en misant sur une dimension plus intime et psychologique.

Certains écrivains des années 70-80 mettent également un accent particulier sur la forme, avec des expérimentations narratives et stylistiques. On peut citer des auteurs comme Alain DEMOUZON (1945), Jean-François VILAR (1947-2014), et Hervé JAOUEN (1946), qui apportent chacun une touche distinctive, jouant avec les codes du genre pour offrir des récits renouvelés et plus complexes.

c) La nouvelle génération française

La nouvelle génération d’auteurs français continue de porter le flambeau de la critique sociale, en inscrivant leurs récits dans un travail de dénonciation des inégalités et de l’aliénation sociale. Le roman policier devient ainsi un vecteur de réflexion sur la société, et des écrivains comme Jean-Claude IZZO (1945-2000), Dominique MANOTTI (pseud. de Marie Noëlle Thibault, 1942), Jean-Hugues OPPEL (1957), François MURATET (1958), Daniel PICOULY (1948), Colin THIBERT (1951), et Stéphanie BENSON (1959) participent à cette vague de dénonciation à travers leurs intrigues policières, souvent ancrées dans la réalité sociale de leurs époques respectives.

Certains auteurs, comme Maud TABACHNIK (1938), Andrea JAPP (1957), Maurice DANTEC (1959), et Maxime CHATTAM (1976), vont parfois chercher leur inspiration dans une violence à l’américaine, souvent située aux États-Unis, tout en conservant des éléments distinctifs de la culture française dans leurs récits. Cette violence brute et souvent sans concession devient une composante essentielle de l’intrigue.

D’autres, comme Tonino BENACQUISTA (1961), Daniel PENNAC (pseud. de Daniel Pennachioni, 1947), et Jean-Bernard POUY (1946), réinvestissent les codes narratifs traditionnels pour jouer avec la structure des récits policiers. Certains de ces auteurs vont d’ailleurs s’éloigner du genre polar pour se tourner vers des récits de littérature blanche, toujours avec une forte portée stylistique.

Le genre procédural continue de se développer avec des auteurs tels que Hugues PAGAN (1947), Pascal DESSAINT (1964), Fred VARGAS (1957), et Virginie BRAC (1955), qui apportent chacun leur propre sensibilité au genre. En parallèle, les romans de suspense et de thriller, qui continuent de captiver le public, sont représentés par des figures comme Brigitte AUBERT (1956) et Claude AMOZ (1955).

L’importance des femmes auteures dans ce renouveau du polar est indéniable. Ces écrivaines ne se contentent plus de se situer dans le cadre des énigmes ou du suspense. Elles apportent une noirceur nouvelle à leurs récits et mènent un travail approfondi sur le style, la construction narrative et le point de vue. Des noms comme Fred VARGAS, Michèle ROZENFARB, Maud TABACHNIK, Andrea JAPP, Stéphanie BENSON, Brigitte AUBERT, Claude AMOZ, et Laurence BIBERFELD figurent parmi les auteures les plus marquantes de cette époque, redéfinissant le genre policier à travers une perspective plus intime et plus audacieuse.

C - NOUVEAUX GENRES

a) Le roman policier historique

Le roman policier historique a connu une grande évolution au cours des années 60 et 70, période durant laquelle les derniers vestiges du roman d’énigme se sont réfugiés dans ce genre. Bien que certains romans policiers historiques aient des traits noirs ou d’aventure, ils reviennent souvent aux racines du genre, en mettant en scène des détectives dans le passé. Ce type de roman existe depuis longtemps, comme en témoigne l’œuvre de Dickson CARR, mais il se multiplie particulièrement à la fin des années 60 et 70 avec des auteurs comme Max Allan COLLINS (Eliott Ness), Peter KAMINSKI (Hollywood dans les années 40), ou Peter LOVESEY (le sergent Cribb dans les années 1880 à Londres).

Le véritable tournant du genre se fait avec Robert VAN GULIK (1910-1967), qui retrace les enquêtes du juge Ti, un personnage réel de la Chine du VIIe siècle. Son succès fait naître la collection Grands détectives en France, suivie d’un autre énorme succès avec Ellis PETERS et son personnage de Cadfaël, moine gallois vivant au début du XIIe siècle en Angleterre.

Le roman policier historique couvre une large gamme de périodes historiques :

À ne pas oublier : Umberto ECO, qui, bien qu’en marge du genre policier, écrit un superbe roman d’énigme avec Le Nom de la rose.

Autre variante : des détectives sont parfois des personnages historiques eux-mêmes, comme Aristote (Margareth MOODY), La Fontaine, Newton (Philip KERR, Le Chiffre de l’Alchimiste), Mozart, Elvis Presley (Andrew Bergman), Jane AUSTEN (Stephanie BARON), Théodore Roosevelt (Caleb CARR, L’Aliéniste), Humphrey Bogart (Andrew Bergman), Eliot Ness (Max Allan COLLINS), etc.

Pour en savoir plus consulter le dossier : Le roman policier historique, les détectives à travers l’Histoire

b) Polar ethnologique

Le polar ethnologique désigne un sous-genre dans lequel l’auteur explore une société qui lui est étrangère, ce qui peut s’avérer délicat à définir précisément. Il commence avec des auteurs comme Arthur UPFIELD, puis se développe avec le succès de Tony HILLERMAN, qui plonge dans les cultures amérindiennes des Navajos. Ce genre devient véritablement un courant à part entière, soutenu par des éditeurs comme 10/18 en France. D’autres auteurs suivent cette voie, en explorant des sociétés différentes : James D. DOSS (Charlie Moon, policier Ute), Alexandre McCALL SMITH (situé au Botswana, avec la détective Precious Ramotswe), Henry-Reymond-Fitzwalter KEATING (L’inspecteur Ghote en Inde), Caryl FEREY (chez les Maori en Nouvelle-Zélande).

c) Thrillers

Le terme « thriller » vient de l’anglais to thrill, signifiant « frémir » ou « faire frissonner ». Au départ, il désignait des romans d’aventures policières où l’action primait sur la détection. Aujourd’hui, le thriller englobe une variété de récits aux intrigues complexes et très structurées, souvent marquées par un rythme haletant et un suspense omniprésent, où l’action et l’intrigue sont les éléments principaux, mais pas toujours la résolution de l’énigme. Le thriller puise son inspiration dans le roman noir, l’espionnage, et même l’énigme, mais ce qui le distingue, c’est sa capacité à maintenir une tension constante, avec très peu de pauses dans l’action.

Les origines du thriller remontent aux romans d’aventures, comme ceux de Sax ROHMER (Fu Manchu), John BUCHAN (espionnage), et des récits de bandits au grand cœur : E.W. HORNUNG (Raffles, contemporain de Lupin), Leslie CHASTERIS (le Saint), Anthony MORTON (Le Baron). Cependant, ce genre prend un tournant avec l’essor du thriller d’espionnage, notamment avec des auteurs comme Robert LUDLUM.

Maintenant, les plus vendeurs dérivent du roman à suspense : Mary HIGGINS CLARK, Minette WALTERS, Harlan COBEN, Herbert LIEBERMAN, Ruth RENDELL.

Aujourd’hui, les thrillers les plus populaires sont souvent spécialisés dans des domaines précis : médical (Robin COOK), judiciaire (John GRISHAM, Scott TUROW), technologique (Tom CLANCY), économique, ésotérique (Dan BROWN), politique (Ross THOMAS), espionnage (Ken FOLLETT, Jack HIGGINS, William GOLDMAN), et même artistique (Ian PEARS, Arturo PEREZ-REVERTE avec Le Tableau du maître flamand). En France, l’un des auteurs les plus notables dans ce genre est Jean-Christophe GRANGE.

D - DIFFÉRENTS PAYS

Les grands auteurs de chaque pays ont parfois trouvé un public au-delà de leurs frontières, marquant le roman policier international de leur empreinte.

  • En Italie :
    • Giorgio SCERBANENCO (1911-1969), considéré comme un pionnier du genre en Italie.
    • Carlo FRUTTERO et Franco LUCENTINI, auteurs italiens de romans policiers populaires, avec un style qui allie la réflexion à la critique sociale.
    • Andrea CAMILLERI (1925), dont la série des enquêtes du commissaire Montalbano a connu un immense succès, tant en Italie qu’à l’international.
  • En Espagne :
    • Manuel Vasquez MONTALBAN (1939-2004), auteur majeur du roman noir espagnol, notamment grâce à sa série de romans mettant en scène le détective Pepe Carvalho.
    • Arturo PEREZ-REVERTE (1951), un écrivain prolifique dont le travail inclut des romans policiers historiques comme Le Tableau du maître flamand.
    • Andreu MARTIN (1949), auteur de polars aux intrigues souvent sombres et réalistes.
  • Aux Pays-Bas :
    • Janwillem VAN DE WETERING (1931), connu pour sa série de romans mettant en scène un duo de détectives hollandais.
  • Pays scandinaves :
    • Les auteurs scandinaves ont rencontré un énorme succès international, avec plusieurs d’entre eux devenant des figures emblématiques du genre à partir des années 2000. Le fait de venir d’un pays scandinave est devenu, à cette époque, un véritable argument publicitaire pour les éditeurs.
      • Maj SJÖWALL (1935) et Per WALHÖÖ (1926-1975), duo d’écrivains suédois qui ont fondé le genre du polar social avec leur série de romans sur le commissaire Martin Beck.
      • Henning MANKELL (1948), auteur suédois de la série du commissaire Wallander, qui a rencontré un grand succès mondial.
      • Gunnar STAALESEN (1947), un auteur norvégien réputé pour ses thrillers.
      • Ake EDWARDSON (1953), également suédois, créateur de l’inspecteur Erik Winter.
      • Jo NESBØ (1960), écrivain norvégien dont la série de romans avec le détective Harry Hole connaît un grand succès international.
      • Matti Yrjänä JOENSUU, un auteur finlandais dont les romans sont devenus des références dans le genre policier scandinave.
  • En Allemagne :
    • Hansjörg MARTIN (1920-1999), auteur prolifique de romans policiers et de thrillers.
    • Jacob ARJOUNI, un écrivain d’origine turque, connu pour sa série avec l’enquêteur Kemal Kayankaya.
  • En Amérique latine :
    • Paco TAIBO II (1949, Mexique), l’un des auteurs les plus célèbres de la scène policière latino-américaine.
    • Daniel CHAVARRÍA (1933, Uruguay-Cuba), auteur de romans policiers aux intrigues complexes.
  • Au Maghreb :
    • Yasmina KHADRA (pseudonyme de Mohamed Moulessehoul, 1955), auteur algérien de romans policiers dont les récits mêlent réflexion sociale et enquête policière.
    • Driss CHRAIBI (1926), écrivain marocain dont les romans intègrent souvent des éléments du genre policier dans un cadre culturel et social complexe.
  • En Afrique du Sud :
    • Deon MEYER (1958), auteur sud-africain connu pour ses thrillers réalistes qui décrivent l’Afrique du Sud post-apartheid.
  • En Russie :

    • Boris AKOUNINE (pseudonyme de Grigori Chavlovtich Tchkhartichvili, 1956), écrivain russe dont les romans sont souvent des polars historiques avec un style élégant.
    • Alexandra MARININA (1957), l’une des autrices les plus populaires de Russie, connue pour ses romans policiers contemporains.

CONCLUSION : LE POLAR, LITTÉRATURE POPULAIRE ?

Le roman policier a connu une transformation notable au cours des dernières décennies, passant de littérature populaire, souvent perçue comme « illégitime » par les élites littéraires, à un genre largement reconnu et étudié. À partir des années 1970, le polar a été revalorisé et est désormais chroniqué dans des médias généralistes, loin des seules revues spécialisées.

PRODUCTION ET CONSOMMATION : Les principaux reproches faits au genre

Traditionnellement, le roman policier a été critiqué pour sa structure souvent prévisible et ses formules stéréotypées. Les critiques ont mis en lumière les techniques éditoriales associées à une consommation de masse : éditions bon marché, couvertures aguicheuses, production prolifique, gros tirages et pratiques comme les tronçonnages pour adapter les romans aux formats des collections populaires. Les traductions ont parfois été jugées approximatives, et les stratégies de marketing et de publicité destinées à cibler des segments spécifiques de lecteurs ont souvent été dénoncées.

Cependant, ces critiques n’ont pas empêché un renouvellement constant du genre, alimenté par des échanges avec d’autres médias comme le cinéma, la télévision et la bande dessinée. Les auteurs eux-mêmes ont défendu le roman policier. En 1910, Chesterton évoquait déjà la défense du genre, et plus tard, Claude Aveline, dans la préface de La Double Mort de Frédéric Belot, réaffirmait que « ce ne sont pas les genres qui sont mauvais, mais les écrivains qui manquent de talent ». En conséquence, dès les années 1970, le roman policier est devenu un objet d’études littéraires à part entière. Des auteurs comme Chandler et Simenon ont été reconnus comme des grands stylistes, et leurs œuvres sont souvent considérées comme des classiques.

DÉCLOISSEMENT DU GENRE

Dans les années 1980-1990, il y a eu un décloisonnement évident entre le roman policier et la littérature dite « légitime ». Plusieurs auteurs de polars, tels que Demouzon, Vautrin, Pennac et Magnan, ont fait leur entrée dans la prestigieuse collection « Blanche » de Gallimard, alors qu’auparavant ces auteurs étaient relégués aux collections populaires. De plus, certains romans policiers sont désormais réédités dans des collections comme Folio, aux côtés d’autres genres littéraires. Cela montre une porosité croissante entre les genres, avec une ouverture du roman policier à d’autres formes de littérature.

Des écrivains de littérature générale, quant à eux, empruntent parfois les structures narratives et les codes du polar. Des figures comme Borges, Faulkner, Vian, Steinbeck, Eco, Durrenmatt, Auster, Modiano, et bien d’autres, ont intégré des éléments du genre policier dans leurs œuvres, créant une hybridation fertile.

Certains éditeurs ont d’ailleurs adopté une approche plus éclectique, publiant à la fois des romans policiers, des romans de science-fiction et des ouvrages littéraires classiques sans mentionner explicitement la collection. C’est le cas de la maison d’édition Au Diable Vauvert, qui brouille les frontières entre genres, ou de La Noire (Gallimard), qui publie des polars tout en s’intéressant également à la littérature « noire », où l’aspect policier n’est pas forcément central.

Cependant, certains détracteurs craignent que cette ouverture vers des codes stylistiques étrangers au genre nuise à l’identité du polar. Selon eux, le genre perdrait ses caractéristiques essentielles : une lecture accessible à tous et une actualité vivante du monde.

PUBLIC : De populaire à plus intellectuel

Jusqu’aux années 1960, le polar était largement considéré comme une littérature populaire, accessible à un public large. Cependant, à partir des années 1970, son lectorat a évolué, attirant davantage de lecteurs intellectuels et contestataires, notamment issus de la contre-culture. Une étude menée en 2004 par la Bibliothèque publique d’information (BPI) révèle que le lecteur type de polar est désormais un lecteur assidu, souvent diplômé et lisant en moyenne quinze polars par an. De plus, les femmes sont désormais aussi nombreuses, voire plus nombreuses que les hommes, à lire des romans policiers.

Malgré cette évolution, le polar reste populaire, comme en témoigne le succès mondial d’auteurs comme Dan Brown et Mary Higgins Clark, qui continuent de toucher un large public. Cela prouve que le genre n’a pas perdu sa capacité à captiver des lecteurs de toutes origines et catégories sociales.

En conclusion

Le roman policier a su évoluer pour devenir un genre littéraire respecté, reconnu pour sa capacité à explorer des enjeux sociaux, moraux et psychologiques profonds tout en offrant un divertissement de qualité. Sa revalorisation depuis les années 1970, son ouverture vers la « Grande Littérature » et son interaction avec d’autres formes d’art montrent que le polar n’est plus seulement une littérature populaire, mais un genre à part entière, avec ses propres codes, mais aussi une grande capacité d’adaptation et d’évolution.

(sources : R. Musnik de la B.n.f, Jean Tulard « Dictionnaire du roman policier » (Fayard), Hélène Amalric « Le guide des 100 polars incontournables » (Librio), Yves Reuter « Le roman policier » (Armand Colin), « Premières enquêtes-Un siècle de romans policiers » préface par Francis Lacassin (Omnibus), nos propres recherches)

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