PRÉSENTATION ÉDITEUR
Entre la France et l’Arizona, une chasse à l’homme s’engage.
Découvrez la nouvelle voix du polar français.
Scottsdale, Arizona.
A la suite d’un cambriolage qui a tourné au drame, le mari de Julia a succombé à ses blessures. Tandis que le meurtrier est rapidement appréhendé et incarcéré, la famille tente en vain de se remettre de cette perte. Désespérée, Julia est prête à tout pour voir le meurtrier de son mari condamné à mort… Le combat s’engage alors entre l’avocate commis d’office Kenza Longford et cette veuve déterminée à obtenir justice. Dans cette lutte, la jeune avocate devra faire face à ses propres démons.
Garges-Les-Gonesse, France.
Ivan est prêt à tout pour intégrer le gang des Frères de Sang. Le rite d’intronisation ? Faire un gros coup. Pour prouver sa valeur, Ivan n’hésite pas. Au prix de lourdes conséquences.
Quel est le lien entre ces deux affaires, entre ces deux destins brisés ? Les fils s’entrecroisent, entre coups bas, rage et désespoir.
Origine | |
Éditions | Slatkine et cie |
Date | 6 février 2020 |
Pages | 349 |
ISBN | 9782889441341 |
Prix | 18,00 € |
L’AVIS DE YANNICK P.
Deux histoires, Garges-Lès-Gonesse, Val d’Oise et Scottsdale, Arizona. Un môme torture un vieillard dans la plus grande intimité, un cambrioleur abat un oncologue réputé dans sa maison sous les yeux de sa famille. Deux récits parallèles, vol avec violence et un homicide involontaire.
A première vue la culpabilité ne fait aucun doute. Sauf que…
Système carcéral, système judiciaire américain, tout y passe. Laurent cale de bons personnages secondaires, épais, ambitieux, sûrs d’eux. Tant dans la haine qu’à travers la volonté de pouvoir. Les pires êtres ne sont pas toujours derrière les barreaux. Ce n’est pas le style de Laurent qui me frappe. Il est très convenable, et correspond parfaitement au roman noir. Mais encore une fois, ce qui me frappe est bien son aptitude à édifier des héros et des héroïnes pour mieux les abattre, les dévaster.
Que cela soit Ivan ou Patrick Stone, Julia ou Kenza, le gouverneur Stephen Longford, le légiste ou le procureur, chacun doit assumer ses choix. Et moi, pauvre lecteur, les miens. Et en particulier celui de ressentir des émotions pour certains d’entre-eux.
Car très rapidement arrive la notion de deuil et la volonté de vengeance.
L’un va-t-il sans l’autre ?
Ils ne sont jamais seuls. Ils s’accompagnent de leurs pendants.
La compassion et la justice.
Sont-ils des vains mots ? Il est aisé de se dire que l’on veut la tête de celui qui a commis le pire. De l’amour à la haine, il n’y a qu’un pas. Mais quand au bout de l’histoire, la mort est la seule sentence réclamée, cela confère un prisme dans lequel notre regard se perd. Soyons magnanime ou à défaut intelligent ? Qui sommes-nous pour juger un homme ? Pour infliger une telle punition ?
La capacité à surprendre est frappante chez Laurent. Un truc déjà vu avec Cyanure et Charade. Et encore une fois, je me suis laissé avoir. A force d’être baladé d’un personnage à l’autre, alors que mon point de vue se construit tel un juré d’assise, que mon idée de la justice, de son équité se stabilise, il arrive à me désarçonner.
Reste à la fin, un rembobinage express, une lecture parallèle pour le lecteur, introspective, avec la certitude de voir le sourire malicieux de l’auteur s’afficher sur son visage, satisfait de m’avoir trimballé dans ses chausse-trapes.
L’AVIS DE CATHIE L.
Coupable a été publié par les éditions Slatkine et Cie en 2020. Le style de Laurent Loison se caractérise par un mélange de langage familier et de langage plus soutenu, créant un effet déstabilisateur qui bouscule le lecteur, l’empêchant de s’installer dans une routine de lecture confortable :
« L’idée de rentrer bredouille lui foutait une telle trouille qu’il aurait été prêt à creuser à travers les parpaings pour se frayer un passage avec ses ongles…Septuagénaire alerte et en parfaite condition physique. Son audition en tout état de cause fonctionnait à plein régime. Et il avait entendu quelqu’un s’engouffrer dans le soubassement de son palace… Raoul était un ancien de la Légion et ce n’était pas une petite frappe de seconde zone qui allait pénétrer chez lui sans goûter aux affres de se détermination. » (Page 16).
Thèmes: la justice humaine peut-elle réparer les torts subis par les victimes ? Quelle rédemption, réhabilitation pour les coupables ? La signification éthique de la culpabilité.
Garges-Lès-Gonesse, banlieue parisienne. Suite à un cambriolage à l’aide duquel, s’il réussit, Yvan, jeune voyou de 14 ans, doit faire ses preuves pour intégrer le gang des Frères de Sang, tout ne se passe pas comme prévu et le jeune garçon se retrouve en garde à vue.
Scottsdale, Etats-Unis. Suite à un cambriolage qui tourne au drame, Mark succombe à ses blessures. Julia, sa veuve, parce qu’elle se sent coupable, se jure de faire tout ce qui est en son pouvoir, quitte à enfreindre les limites de la légalité, pour faire condamner et exécuter son assassin, Patrick Jones. Mais l’avocate de ce dernier, Kenza Longford, jeune femme ambitieuse, est bien décidée à le sauver. S’engage alors un terrible bras de fer entre les deux femmes, chacune représentant l’un des aspects de la justice: se venger ou punir ?
Le nouveau gouverneur, qui n’est autre que le père de Kenza, patient et ami de Mark, demande à son ancien collaborateur, le procureur général George Kingall, de s’occuper personnellement du dossier Jones. Le père et la fille, brouillés depuis des années, se retrouvent chacun dans un camp opposé. Lequel des deux l’emportera ?
Quel lien entre les deux affaires que rien ne semble rapprocher, sinon qu’à chaque fois il s’agit d’un cambriolage qui tourne mal, avec des conséquences plus ou moins dramatiques ?
J’ai découvert la plume de Laurent Loison avec Cyanure, remarquable thriller sur les thèmes de l’incapacité de la Justice à effectuer sa mission, d’un point de vue humain et éthique, et de la corruption politique, thèmes chers à l’auteur que nous retrouvons dans ce nouvel opus, lui aussi remarquablement construit.
Le + : l’efficacité des dialogues qui ne sont pas là pour remplir des vides mais pour faire progresser l’intrigue de manière vivante alliée à la maîtrise du portrait psychologique sans sombrer dans le pathos dégoulinant font de Coupable une véritable réussite, l’un des meilleurs thrillers que j’ai lus ces dernières années, et Dieu sait si j’en lis beaucoup !!
L’autre arme fatale de l’auteur est sa capacité à instaurer le suspense, jouant avec les nerfs du lecteur au fil du déroulement de l’intrigue, jusqu’au double rebondissement final qui, j’en suis certaine, va en bluffer plus d’un !
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