Une enquête palpitante où l’on traque un tueur en série qui s’en prend aux enfants
Présentation Éditeur
Falkenberg, Suède. Le commissaire Bergström découvre le cadavre terriblement mutilé d’une femme.
Londres. Profileuse de renom, la ténébreuse Emily Roy enquête sur une série de meurtres d’enfants dont les corps présentent les mêmes blessures que la victime suédoise : trachée sectionnée, yeux énucléés et un mystérieux Y gravé sur le bras.
Étrange serial killer, qui change de lieu de chasse et de type de proie…
En Suède, Emily retrouve une vieille connaissance : Alexis Castells, une écrivaine pleine de charme spécialisée dans les tueurs en série.
Ensemble, ces deux personnalités discordantes se lancent dans une traque qui va les conduire jusqu’aux atrocités du camp de Buchenwald, en 1944.
Origine | |
Éditions | Bragelonne |
Date | 21 ocotbre 2015 |
Éditions | Milady |
Date | 21 octobre 2016 |
Pages | 480 |
ISBN | 9782811218294 |
Prix | 7,90 € |
L'avis de Stanislas Petrosky
La seconde guerre mondiale est une période qui me passionne. Les camps de concentration sont un « épisode » de cette tranche historique qui me fascine, si je puis dire. Non pas par fascination morbide, simplement parce que mon pauvre esprit n’arrive pas à assimiler ce qui c’est passé en ces lieux de mort.
J’ai beau avoir lu, étudié, écrit sur ce sujet, je n’arrive toujours pas à y croire, je peux peut toujours pas admettre comment certaines personnes ont pu se laisser aller à de telle ignominies ?
Alors quand dans l’antre du Corbeau — la librairie Humeurs Noires à Lille — j’ai croisé la délicieuse Johana, nous avons fait de l’échangisme… Je lui ai filé mon livre, elle m’a filé le sien, bon en passant par la case caisse du Corbarc, notre hôte étant libraire.
Je trouvais que l’idée d’une enquête sur un tueur sériel en notre époque qui nous téléporte de temps à autre dans le camp de Buchenwald était une idée tout autant géniale, que casse-gueule…
Mais Johana GUSTAWSSON est une auteur fildefériste, elle maintient l’équilibre, jamais elle ne sombre dans le cliché, dans l’horreur gratuite, elle s’est donnée un cap qu’elle garde tout au long des 329 pages de thriller qui se dévore littéralement.
Avec habilité elle mêle fiction et réalité, l’auteur nous emmène dans son monde, elle plante des personnages intéressants. Elle nous piège, nous trouble, nous émeu…
Une enquête palpitante où l’on traque un tueur en série qui s’en prend aux enfants. Seul ombre à son tableau de chasse, le cadavre d’une femme atrocement mutilée. Pourquoi ce changement de victime, de terrain de chasse ?
Aux côtés d’Alexis, d’Emily, de flics biens bourrus, le lecteur va tenter de démêler l’écheveau que lui a tissé Gustawsson.
On voyage entre la Suède, l’Angleterre et l’Allemagne, il y a un peu de Philip ker, de Åke Edwardson dans l’écriture de Johana, bref que du bon…
Puis lorsque nous avons discuté avec Johana de choses et d’autres, avec un sourire espiègle, elle m’avait dit : Tu verras, tu auras une surprise…
En effet, j’en ai eu une, ma profession — thanatopracteur — est peu représentée, mais l’un des personnages de son roman exerce ce métier, on y parle même plastination, ce qui est un sujet encore moins fréquent, mais je ne peux vous en dire plus…
Un défaut quand même dans ce livre, nul n’est parfait en ce bas-monde, je suis un être peu cultivé, je parle très mal « l’étranger », quel qu’il soit, étranger outre-Rhin, outre-Manche, je cause tout juste le français, c’est vous dire… alors les répliques semées de-ci, de-là en Suédois ou en allemand, j’aurai aimé les voir traduites en note de bas de pages.
Je conclurai donc en vous incitant vraiment à lire ce livre, il y a l’aspect thriller, complètement maitrisé par Johana GUSTAWSSON, elle en connaît tous les rouages, rien que pour cela la lecture vaut le coup, mais en plus l’aspect historique, le coté devoir de mémoire est vraiment bien travaillé lui aussi…
Rien n’est vrai mais tout est exact. Dominique DURAND, association Buchnewald-Dora.
L'avis de Yannick P.
Un roman ambitieux dur, fort et puissant
Osciller entre passé et présent dans un thriller n’est pas nouveau. Pourtant lorsque Johana Gustawasson se frotte à cet exercice, elle arrive brillamment à mêler la mémoire de la Shoah et le thriller contemporain.
En passant du block 46, celui des expériences médicales menées par le Sturmbannführer Fleischer dans le camp de Buchenwald à Londres et la petite ville suédoise de Falkenberg en 2014 où sont retrouvés des cadavres mutilés, elle nous plonge dans l’horreur.
Nous suivons dans un récit dur, bercé par un rythme assez lent, à travers une écriture posée, qui ne font que rehausser la tension, Alexis, une écrivaine française spécialiste des serial killers et Emily Roy, canadienne travaillant à Scotland Yard et profileuse. Toutes deux tentent de démasquer le ou les meurtriers. Car le duo d’enquêtrices aussi atypique que complémentaire, va se pencher sur le corps d’une jeune femme, Linnéa Blix – amie d’Alexis, retrouvée dans le petit village suédois, dénudée, énucléé, avec la trachée sectionnée et un étrange Y gravé sur le bras. Ce meurtre fait écho à ceux de deux jeunes garçons qui portent les mêmes traces de mutilation à Londres, mais avec un X.
2014, Londres et la Suède pour la partie contemporaine du roman. 1945, Buchenwald et Erich Ebner, interne en médecine, communiste allemand et déporté pour la partie historique.
Ne nous trompons pas. Si le rythme semble lent, la narration est rapide et haletante. L’équilibre est parfait. Car le flacon, qui pourrait sembler indolent dans la forme est à l’opposé du fond qui ne recèle que cruauté, inhumanité et folie.
Âmes sensibles s’abstenir. La violence du passé n’a d’égale que celle du présent. Ce thriller est sanglant et féroce. Il a pour fil conducteur la barbarie. Très vite, le lecteur se doute que la genèse de ces meurtres prend naissance dans les horreurs commises dans les camps de concentration. Un terreau d’épouvante et de folie. Et Johana Gustawasson nous mène dans une spirale incroyable jusqu’au dernier chapitre.
Si côté personnages, les héroïnes nous paraissent plus ou moins sympathiques. Leur union apporte une tension renforcée par les composants de l’équipe qui les entoure, un commissaire bienveillant, et un inspecteur arrogant. Mais c’est pour moi, véritablement celui d’Ebner qui tranche littéralement avec le récit. Il porte à lui seul, les atrocités de la seconde guerre mondiale. Intenses en noirceur, les passages courts sont extrêmement immersifs, ils procurent un regard foudroyant sur la capacité de l’homme à commettre le pire, à vivre le pire.
Avec Block 46, Johana Gustawsson, petite fille de déporté, membre de l’association française des déportés de Buchenwald, ne tombe jamais dans le pathos. Ce thriller a du corps et du fond. C’est suffisamment rare pour être mis en avant. Cette auteure est définitivement à suivre.
En savoir plus sur Zonelivre
Subscribe to get the latest posts sent to your email.
Dans ma Pal depuis un bon moment, je n’ai pas encore réussi à le lire; mais avec vos deux articles messieurs, j’en ai vraiment l’eau à la bouche !!!