INFOS ÉDITEUR
Parution aux éditions Télémaque en mai 2013 Parution aux éditions Livre de Poche en mai 2014 Le premier volet de la nouvelle série démentielle des auteurs de Prédation. Lara Mendès, une jeune chroniqueuse, est portée disparue alors qu’elle enquêtait sur le marché du sexe et ses déviances. Un avocat et son épouse sont sauvagement assassinés, leurs fillettes enlevées. À Rennes, Sookie Castel, policière hors norme, s’oppose à sa hiérarchie qui souhaiterait classer ces trois décès en suicide. Qui a enlevé Lara ? Où sont passés ces enfants et ces jeunes femmes dont les portraits sont affichés depuis des mois, parfois des années, sur les murs des gares et des commissariats ? Alors que Sookie est mise à pied et internée, partout, le destin d’innocents est broyé sans pitié. Ils auront bientôt une voix : W3. (Source : Livre de Poche – Pages : 888 – ISBN : 9782253177890 – Prix : 9,10 €) |
L’AVIS DE YANNICK P.
De l’épais et du lourd. Le thriller français en a sous le pied.
Lara Mendès, jeune journaliste télé ambitieuse, enquête sur le marché du sexe et ses déviances. C’est excitant et dangereux. Depuis 10 ans elle est fascinée l’affaire Moreau, un avocat assassiné sauvagement avec sa famille par une sorte de Keyser Söze, le mystérieux Ilya Kalinine. Lara disparaît sur un parking d’autoroute… Commence pour sa famille et ses proches, une longue attente faite d’angoisse nourrie par une presse aux tendances scandaleuses. Pour Lara, le pire est à venir, elle se trouve aux prises d’un prédateur sexuel, un bourreau sans limite. A la lenteur de l’enquête, vient s’imbriquer celle de la Brigadier Sookie Castel sur une triple pendaison, celle de la famille Raspail, qui semble liée à cette affaire. Physiquement affutée, mentalement Sookie est sur le fil, elle a une légère tendance à ranger ses interlocuteurs dans une boite. Avec le soutien de son père, Léon Castel, vieil emmerdeur libertaire, fondateur d’une association de victimes, Arnauld de Battz, le producteur de Lara et Valentin Mendès, son jeune frère vont tout mettre en œuvre pour retrouver Lara. Mais chaque avancée s’ouvre sur de nouvelles intrigues. Et si cela ne suffisait pas, vers de sous-intrigues. Des jeunes femmes, des enfants disparus, un monde fait d’enlèvements, de tortures, de viols, de Snuff Movies et d’assassinats.
Le Sourire des Pendus, 1er tome de W3, est un démarrage en trombe. Ça envoie du pâté ! Passé les 2 premiers chapitres, on est dépendant. Chaque ombre est menaçante. La tension est omniprésente. Côté construction, ce roman à 4 mains est exemplaire. Les chapitres courts stimulent la lecture. C’est dynamique. Chaque chapitre s’inscrit dans le mouvement. On rebondit sans arrêt, passant d’une intrigue à une autre dans un découpage chronologique qui facilite la lecture de ce pavé lourd qu’on ne lâche pas. La tension de ce roman ambitieux, où rythme, action et suspense sont diablement maitrisés, est dense. Ce thriller a du corps. Les personnages s’y trouvent à profusion. La liste est longue, bien trop pour en faire la litanie sans dévoiler le fil de l’histoire. Flic, mafieux, star du porno, journaliste, simple d’esprit, doberman, magistrat, personnel médical… majoritairement attachants, ils sont tous travaillés, façonnés avec une personnalité propre, un caractère particulier et une histoire personnelle qui leur donne une matière faite de peurs et de doutes qui les rend maniables à souhait. Peut-être certains d’entre eux apparaitront comme un peu stéréotypé, mais quoi qu’il en soit, on peut avoir de la compassion pour certains et du rejet vis-à-vis d’autres. Et ça, ça fait le job.
Mais Le Sourire des Pendus, c’est également un angle de lecture un poil anar qui pose son propre jugement sur la justice, la presse et sur ces hommes qui détruisent des femmes pour mieux s’enrichir ou assouvir leurs penchants. Jérôme Camut & Nathalie Hug nous balade sur plus de 800 courtes pages entre amour, sexe, amitié, souffrance, dans un climat souvent nauséabond, et à travers une kyrielle de twists ciselée. Mais ne nous trompons pas, il y a aussi un poil d’humour pour rendre cette lecture tout à fait plaisante. Encore une fois, il y a un parallèle avec Roger « Verbal » Kint. Le lecteur est trimbalé parmi certains faux semblants. Moralité, on ne lâche rien, on se glisse dans ce maelström épicé en faisant semblant de ne pas perdre son innocence. En conclusion, j’ai bien fait de l’avoir gardé dans ma PAL. Maintenant, il ne reste plus qu’à attaquer Le Mal par le Mal. Gageons que W3 nous offre une nouvelle surprise.