La chambre mortuaire, un magnifique roman policier historique, de nombreux petits détails permettent une immersion immédiate au coeur du XIX°s.
Présentation Éditeur
La première enquête de Simon Bloomberg, aliéniste à la réputation sulfureuse.
Un roman qui mêle spiritisme et science lors de la préparation de l’expo universelle à Paris dans une ambiance proche d’Adèle Blanc-Sec de Tardi
Paris, juillet 1888. Un cadavre disparaît de la morgue, un autre corps est retrouvé, nu, sur les pavés après une chute vertigineuse. S’y ajoutent, bientôt, de nouvelles morts suspectes. L’inspecteur Desnoyers, flanqué de son adjoint Mesnard, qui applique les techniques les plus modernes, hante les rues sombres de la capitale. Il y démêlera les fils d’une conspiration qui le mène au Dr Simon Bloomberg, aliéniste à la réputation sulfureuse… que l’on dit plus dangereux encore que ses patients !
Et que penser de cette jeune Anglaise, Sarah Englewood, tout juste engagée par Bloomberg ?
Dans ce Paris où le spiritisme côtoie la science, où les esprits les plus cartésiens s’adonnent à l’absinthe, l’alcool qui rend fou, Desnoyers vacille : doit-il collaborer avec Bloomberg ou, au contraire, tout faire pour confondre le ténébreux aliéniste ?
Une à une, les découvertes morbides le rapprochent de la vérité… mais aussi du danger.
L'avis de Sophie PEUGNEZ
Aliéniste ou aliéné,
Quelques lettres, quelques jours pour passer de l’un à l’autre !
Un corps disparait de la morgue au coeur de l’île de la Cité. Une jeune anglaise, Sarah, a été éconduite par son fiancé français et elle se retrouve seule dans les rues de Paris. Elle postule pour le poste de gouvernante auprès de l’aliéniste Simon Bloomberg. La demeure de ce dernier est surprenante que ce soit sa façade ou son intérieur. Elle a été conçue par l’épouse de l’aliéniste, une égyptologue. Sarah est à la fois hypnotisée et terrifiée par les lieux ainsi que par leur propriétaire. Surtout qu’elle n’a pas le droit de franchir toutes les portes et que l’absence prolongée de l’épouse fait régner une étrange atmosphère.
La chambre mortuaire, un magnifique roman policier historique, de nombreux petits détails permettent une immersion immédiate au coeur du XIX°s. Le personnage de Sarah est très touchant. Simon Bloomberg est une véritable énigme à lui tout seul, ses méthodes ne sont pas orthodoxes, quelle est la frontière entre les soignants et les soignés ? Des scènes dans les anciens asiles de Paris sont très troublantes.
Dès les premières pages, j’ai eu la sensation de retrouver l’atmosphère d’un conte mythique de mon enfance : Barbe Bleue. On frémit à l’idée d’ouvrir une porte, de tourner une page… L’image du site égyptien d’Abou Simbel m’est également apparu à la lecture : deux fois par an le soleil pénètre le temple pour frapper le naos et les statues s’illuminent sans artifices. Jean-Luc BIZIEN a su reproduire cet effet dans son écriture, un trait de lumière… et la vérité apparait. J’ai été séduite.
L'avis de Lucie MERVAL
Un pari réussi dans le Paris du XIXème siècle
En acceptant un emploi dans la maison de Simon Bloomberg, Sarah n’est pas au bout de ses surprises… La maison, telle une pyramide égyptienne regorge de mystères. Le propriétaire des lieux n’en n’est pas moins énigmatique : en quoi consistent ses méthodes médicales ? Où se trouve sa femme égyptologue ? Autant de questions qui jettent le trouble dans l’esprit de Sarah… En parallèle de ce duo, nous suivons l’enquête de policiers sur le suicide d’un jeune homme et d’une affaire plus étrange encore, des vols de cadavres. Et si finalement tout était lié ?
Tout d’abord, j’ai bien aimé la structure du livre qui consiste à suivre tour à tour les aventures des policiers et la relation qui se noue entre Bloomberg et Sarah. Impossible donc de ne pas tourner les pages ! D’autre part, Jean-Luc BIZIEN a la capacité de faire de chaque individu, un être unique. La psychologie des personnages est très développée. J’ai touvé le personnage de Simon totalement fascinant, à la fois torturé, énigmatique et sensible. Un personnage en demi-teinte qui m’a posé question jusqu’au bout. Le personnage de Sarah aussi, est intéressant mais j’attends avec impatience le second livre pour voir si son caractère va s’affirmer davantage. J’ai eu aussi un coup de coeur pour le personnage du jeune flic, car peut être il y a un peu de moi en lui… Concernant l’intrigue, elle est palpitante, jusqu’au dernier moment, le doute subsiste ! L’atmosphère du livre repose aussi sur la description de Paris au XIXème siècle, la ville étant, je trouve, un personnage à part entière. Je me suis sentie totalement immergée dans l’ambiance, j’avais l’impression d’entendre le bruit des sabots et les crieurs de nouvelles…On assiste aussi à la naissance de la psychiatrie, la difficulté des soins aux malades y est bien retranscrite.
Tout est réussi : les personnages, l’intrigue, l’atmosphère… Chapeau Mr Bizien ! Vivement la suite !
L'avis de Léa D.
La Chambre Mortuaire, ou comment remonter le temps jusqu’au Paris du XIXème siècle.
Sarah Englewood est une jeune Anglaise qui a suivi son amour en France, pour s’apercevoir qu’elle n’était qu’une passade aux yeux du jeune homme. Dévastée, elle va rentrer au service du docteur Simon Bloomberg, en tant que gouvernante.
Sarah va vite se rendre compte des particularités de son nouveau travail ! Bloomberg est un aliéniste qui reçoit ses patients dans son hôtel particulier, une étrange demeure empli d’objets insolites, construite en forme de pyramide et avec une cage où des singes sont enfermés. Une demeure où plane la présence d’Elzbétia, la femme de l’aliéniste, et disparue depuis trop longtemps… Ce qui rend son mari encore plus sombre et renfermé, cette tension s’ajoutant au poids de la jalousie et de l’incompréhension de ses collègues vis-à-vis de ses méthodes de travail.
Outre cette nouvelle vie, ses nouvelles responsabilités, un mystère épais s’accumule autour de l’aliéniste, de sa maison et de sa femme, mais Sarah voit également une série de meurtres inexpliqués… Hasard ?
Jean-Luc Bizien décrit parfaitement les us et coutumes de la vie de Paris à cette époque, une époque de changements, et où nous pouvons marcher aux côtés de Sarah et Bloomberg avec l’impression d’y être réellement. Jean-Luc BIZIEN a parfaitement retranscris cette époque que je rêve de pouvoir visiter ! Les personnages ne sont pas en reste : Sarah est une jeune femme à la fois timide et volontaire. Malgré les dangers de plus en plus présents, elle va s’impliquer pour tenter de découvrir à la fois les secrets de Simon et ce qui se cache derrière cette histoire de meurtres. Bloomberg est sans doute le personnage que je préfère. Un métier intéressant bien que très dur, une apparence sombre et énigmatique cachant des fragilités et un caractère hors-norme !
La Chambre Mortuaire est un excellent moment de lecture, cette virée dans la maison de Barbe-Bleue est décidément une aventure que je vais continuer. J’ai découvert Jean-Luc BIZIEN avec ses romans SF pour la jeunesse, Les Empereurs-Mages puis avec Mastication et L’Evangile des Ténèbres. Autant dire que je rajoute La Cour des Miracles dans les livres à lire et (re)lire !