PRÉSENTATION ÉDITEUR
Un archéologue est retrouvé assassiné, une lance plantée en plein cœur. Il venait de mettre au jour une incroyable grotte préhistorique près de Lascaux, en Périgord.
Une découverte qui pourrait bien révolutionner toutes les connaissances sur l’histoire de l’humanité. Les peintures rupestres racontent en effet la destruction, il y a 11 000 ans, de la civilisation des Cro-Magnon par un gigantesque réchauffement climatique, un événement qui aurait donné naissance à la légende de l’Atlantide.
Pierre Cavaignac et Marjolaine Karadec, qui participaient à l’expédition archéologique, se lancent sur la piste de l’assassin. Alors que les cadavres s’accumulent, ils découvrent des complots dans les milieux les plus secrets de l’extrémisme écologiste…
L’AVIS DE CATHIE L.
La vengeance de Gaïa a été publié en version poche, par les éditions City, en 2017. Les chapitres courts lui impriment un rythme soutenu, enchaînant scènes d’action et passages plus descriptifs, propres à faire progresser les deux intrigues parallèles, l’une dans le présent, l’autre se passant à la préhistoire.
Les sujets abordés sont aussi variés que le chamanisme mis en perspective avec la religion, l’archéologie, la franc-maçonnerie, l’écologie, le réchauffement climatique, ces deux derniers constituant la base du message sous-jacent transmis par le roman : « Les scientifiques qui ne veulent pas rompre avec le système moderne et sa course folle vers la consommation, le productivisme et le développement irraisonné de l’économie, seront éliminés sans pitié.« (Page 216)… Et le terrorisme !!
L’intrigue
Quatre amis archéologues découvrent une grotte extraordinaire, située à deux pas de Lascaux, découverte qui ne semble pas plaire à tout le monde : « – On peut affirmer que la première grande civilisation humaine est celle des Cro-Magnon ; elle est périgourdine… – Vous allez vexer le gouvernement égyptien auquel nous essayons de vendre nos avions de combat Rafale. Ce n’est pas le moment. Et aussi les Irakiens que nous tentons de réconcilier avec le monde et qui revendiquent le titre de « plus ancienne civilisation de la planète. » (Page 32). On leur « demande » de bien vouloir vérifier le bien-fondé de leurs assertions concernant leur découverte pendant…une année !!
Marjolaine part en mission en Sibérie tandis que Pierre enseigne à l’université de Bordeaux. C’est alors que leur ami Jacques est retrouvé mort, une sagaie plantée dans le coeur, dont le silex remontait au Magdalénien. Pourquoi avoir utilisé une arme si inhabituelle et en même temps si significative ? Que dissimule la grotte magique ? Qui en veut à leurs vies? Obstacles et dangers jalonnent le chemin des deux archéologues en quête d’une vérité qui ne plaît pas à tout le monde.
Les lieux
Dans ce récit concis, les lieux sont évoqués sans trop de détails, juste le nécessaire pour dresser le décor. Ici la grotte que les archéologues découvrent en début de roman : « Les quatre explorateurs, postés au milieu de la rotonde, firent courir la lumière de leurs lampes sur les parois. Taureaux, chevaux, bisons fuyaient devant le pinceau lumineux. Un puissant mammouth leur faisait front, escorté d’un rhinocéros laineux. Un mégacéros agitait sa ramure. Tout le panthéon préhistorique prenait vie devant eux, en un festival de rouge, de noir et de brun. » (Page 14).
Aux détours de l’histoire, nous découvrons que « Stockholm était une Venise du nord, une cité bâtie sur l’eau et percée de canaux. Des bateaux étaient amarrés un peu partout, comme ailleurs on voyait des automobiles sur un parking. » (Page 146)
En conclusion
La vengeance de Gaïa est un polar original à plus d’un titre : le sujet et la façon dont il est traité en allers/retours préhistoire/présent. La façon dont l’auteur utilise le chamanisme comme lien entre l’harmonie de la vie des humains au temps préhistoriques, harmonie en perte de vitesse, et l’écologie et le réchauffement climatique au cœur de l’intrigue contemporaine :
« Amenuisé par les catastrophes climatiques et la pénurie alimentaire, repoussé par la nouvelle religion, le pouvoir des chamans reculait un peu plus chaque saison. » (Page 40).
Le + : Les dialogues constructifs, polémiques parfois, qui donnent la parole aux deux points de vue différents; le sens de la description :
« Ils avaient fait à vélo le tour du bassin jusqu’au Cap Ferret, regagnant la ville par la navette maritime, avait gravi à plusieurs reprises la dune du Pyla. Du haut de la montagne de sable, la forêt landaise s’étendant à perte de vue, prenait des airs d’Amazonie. » (Page 288).
Mettre son érudition au service de la fiction, sans que l’on s’ennuie une second, dans un polar où fleurissent suspense et rebondissements, avouez que c’est un sacré challenge… Amplement réussi par Jean-Luc Aubarbier qui, avec La vengeance de Gaïa, propose un très bon polar divertissant et instructif… Que demande le peuple !!
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