Rencontre avec les auteurs Frédéric LIVYNS et JB LEBLANC pour leur roman « Le miroir du damné » paru aux éditions Sema en avril 2017
Jérôme PEUGNEZ : Bonjour Frédéric LIVYNS, bonjour JB LEBLANC, pouvez-vous me décrire en quelques mots vos parcours ?
Frédéric LIVYNS : Mes trois premiers romans sont parus dans une petite maison d’édition belge : Chloé des Lys. Ils sont aujourd’hui introuvables. Ensuite, comme pour beaucoup d’auteurs, je ne trouvais que des portes fermées, raison pour laquelle j’ai publié mes deux recueils « Entrez » et « Les contes d’Amy » via Edilivre. C’est ce dernier recueil qui m’a permis de remporter mon premier Prix Masterton en 2012. J’ai ensuite rejoint Sharon Kena avec « Oxana » et Val Sombre où j’ai rencontré JB avec « Le souffle des ténèbres » et « Danse de sang ». Ensuite, j’ai été publié auprès de nombreuses maisons (Lune écarlate, L’ivre-book, Sema, Nutty sheep, Academia, Multivers, Lokomodo…) tant pour des œuvres personnelles qu’au sommaire de nombreuses anthologies.
Un parcours jalonné de nombreuses rencontres et d’un brin de chance également.
J’ai remporté trois fois le Prix Masterton dans la catégorie « Nouvelles » en 2012 avec « Les contes d’Amy », 2015 avec « Sutures » et 2018 avec « Dark gates of terror ».
JB LEBLANC : Un parcours des plus classiques dans le monde de l’édition avec beaucoup de refus et de portes qui se ferment au début. Après, il faut avouer que mes écrits n’étaient pas bons, pas assez travaillés. J’ai pu poser un premier pas dans ce monde grâce à une petite maison d’édition, aujourd’hui fermée, Val Sombre éditions, avec le roman « Le cauchemar de Cassandre ». C’était en 2011. Deux autres romans ont suivi avec cet éditeur, « L’ère du diable » et « La porte ». En parallèle, quelques nouvelles sont sorties dans différentes anthologies chez différents éditeurs. (Rivière blanche, Séma édition et Lune écarlate).
Mon aventure a ensuite rebondi avec les éditions Aconitum chez qui est paru « Les passeurs » tome 1 et 2, puis avec Sema éditions pour le roman « Le miroir du damné » co-écrit avec Frédéric Livyns.
JP : Comment vous est venu l’envie d’écrire ? A quelle période ?
FL : A l’âge de 12 ans, avec la découverte deux deux écrivains : Graham Masterton et Serge Brussolo. Ce sont mes tous premiers frissons éprouvés et ils ont toujours une saveur particulière. Cela a agi comme un déclic et j’ai souhaité prendre la plume dès ce moment.
JBL : J’ai commencé à écrire vers l’âge de 14 ans. J’ai toujours été un rêveur et j’ai toujours privilégié ce qui me faisait rêver. J’ai beaucoup joué aux jeux vidéos. Je lis énormément. Je suis un fan de cinéma et je regarde pas mal de série télé. Puis un jour, de tout ça est né une frustration : celle de ne vivre des aventures que par procuration et non les miennes. Alors, tout naturellement, j’ai pris un stylo et j’ai couché sur papier tout ce qui me trottait dans la tête. Je ne l’ai plus lâché depuis.
JP : Quelles étaient vos lectures de votre enfance ?
FL : Je dévorais les aventures de Bob Morane, Doc Savage et les Fleuve Noir Anticipation de mon père. Les comics consacrés aux super-héros également (Strange, Titans, Spécial Strange, Mustang) ainsi que ceux que j’empruntais en douce à mon père ( Le manoir des fantômes, Il est minuit, Spectral…). Les BD aussi que je dévore toujours aujourd’hui.
JBL : Comme tous les jeunes lecteurs de l’époque, je crois que j’ai lu l’intégralité des romans de la bibliothèque verte : Le club des cinq, Lieutenant X… Jack London également, Robert Stevenson… Bref, beaucoup de romans d’aventures. En vieillissant, mes choix se sont tournés vers Stephen King, Graham Masterton, Clive Barker, Dean Koontz… A présent, je ne lis que des thrillers.
JP : Quel sont vos ‘modus operandi’ d’écriture ? (Votre rythme de travail ? Connaissez-vous déjà la fin du livre au départ ou laissez-vous évoluer vos personnages ?)
FL : Tout part en général d’une idée qui prend de plus en plus d’ampleur au fur et à mesure des semaines. Lorsqu’elle a assez grandi, je commence à la coucher sur papier. Parfois, je dispose d’une fin dès la première rédaction, parfois pas. J’ai une écriture assez instinctive, j’aime bien laisser mon esprit s’emballer au gré des lignes. Ma trilogie jeunesse « Les Grisommes » est une exception à cette règle. Les seconds et troisièmes tomes étant liés, j’ai fait un plan afin de bannir les incohérences.
JBL : J’essaye d’écrire tous les jours, au minimum 4 heures à chaque fois. Le temps nécessaire pour relire ce qui a été produit les jours précédents, pour se remettre dans l’ambiance et bosser correctement, le tout accompagné d’un bon café.
Je suis un auteur qui travaille à l’instinct. Lorsque je démarre un nouveau roman, je connais le début (les 3 ou 4 premiers chapitres) et la fin. Je sais vers quoi tend mon histoire, la direction à donner à mes personnages. Mais je ne connais pas l’intégralité du roman et je n’utilise pas de plan. Je laisse la magie opérer, l’alchimie entre les personnages prendre. Il arrive parfois que j’aie l’impression de ne plus contrôler l’histoire et que certains personnages ont pris les manettes.
JP : Quelle est la genèse de votre dernier roman « Le miroir du damné » ?
FL : Au départ, il s’agissait d’un roman solo nommé « Eclats d’âme » que je soumettais à Val Sombre Edition dont JB était l’un des directeurs de collection. JB l’avait apprécié et, comme je souhaitais lui donner un aspect plus thriller, domaine où il excelle, je lui ai proposé de bosser à deux. Il faut connaître ses limites et, à l’époque, j’avais du mal avec l’exercice du thriller. Cela a tout de suite accroché entre nous.
JBL : Frédéric Livyns est à la base de ce roman. Il m’a contacté pour que je jette un œil sur un de ses romans qui s’intitulaient « Eclats d’âmes ». Il souhaitait que je corrige le côté enquête de l’histoire. A l’époque, c’était un slasher qui se déroulait aux Etats-Unis. Je lui ai donné quelques pistes de travail mais quelques semaines plus tard, toujours pas satisfait de ce qu’il avait produit, Fred m’a contacté à nouveau mais cette fois, il m’a proposé d’écrire le roman avec lui.
Nous avons donc décidé d’abandonner le côté slasher, passé de mode et trop visuel pour un roman. Nous avons également décidé de transposer l’histoire des Etats-Unis en France car je ne connais pas les codes de la justice et de la police là-bas, tandis que je les maîtrise en France.
Six mois de travail et « Le miroir du damné » fut achevé.
JP : Il y a-t-il des personnages qui existent vraiment, dont vous vous êtes inspiré ?
FL : Pour celui-ci que je sache.
JBL : Non, aucun. Pour ma part, ils sont tous imaginaires dans « Le miroir du damné ».
JP : Le parcours a t-il été long et difficile entre l’écriture de votre livre et sa parution ?
FL : La rédaction nous a pris quelques mois mais rien d’extraordinaire non plus. L’osmose a été parfaite avec JB et nous avons fini par faire du miroir ce qu’il est aujourd’hui. Il y a eu ensuite de nombreux mois de soumissions durant lesquels nous attendions une réponse et Séma s’est montré tout de suite emballé par le roman. Mais n’allez pas croire que tout s’est fait en un claquement de doigts. Jusqu’à la veille du départ à l’imprimeur nous avons bossé sur le roman.
JBL : Long, non. Six mois, c’est assez classique pour un roman, voire même rapide. Difficile non plus dans la mesure où Fred avait apporté une base solide et que nous étions deux à plancher dessus. La phase la plus difficile s’est trouvée dans les corrections notamment au niveau de la cohérence de l’histoire. La correctrice de chez Sema éditions a un regard acéré et ne nous a pas lâché. La veille de rendre la copie pour l’imprimerie, nous planchions encore sur des bugs temporels !!!
JP : Avez-vous reçu des remarques surprenantes, marquantes de la part de lecteurs, à propos de vos romans ?
FL : Une nouvelle tirée de « Sutures » m’a valu les foudres d’une dame qui, en des circonstances normales, doit être sympathique. Je me suis fait traiter de malade mental (pour être poli) à travers un long mail qui m’a bien fait rigoler. Mais ceci étant dit, chaque lecteur parcourt une histoire avec son vécu personnel et certains thèmes peuvent heurter plus que d’autres donc je ne m’en formalise pas.
JBL : A propos du « Cauchemar de Cassandre », sur un salon, une lectrice qui venait me prendre la suite, « L’ère du Diable », m’a confié que sa fille avait mis le roman dans le congélateur parce qu’elle le jugeait terrifiant. Elle souhaitait geler les ondes maléfiques. Véridique !
JP : Avez-vous d’autres passions en dehors de l’écriture (Musique, peinture, cinéma…) A part votre métier, votre carrière d’écrivain, avez-vous une autre facette cachée ?
FL : J’ai passé 3 ans à travailler sur le scénario d’un long-métrage tiré de ma nouvelle « L’ami » incluse dans le recueil « Les contes d’Amy ».
Nous commençons le tournage du trailer ce 14 avril près de Paris avec le réalisateur français Fabien Montagner de Cantina Studio.
JBL : Dès que je peux, je vais au cinéma. J’aime les films qui m’en mettent plein les yeux et les oreilles. Sinon, rien d’autre… rien de sulfureux…
JP : Quels sont vos projets ?
FL : – Le sang du passé : roman vampirique et fantasy qui paraîtra aux éditions du petit Caveau dans le courant de l’année.
– Hellting pot : recueil de nouvelles fantastiques qui paraîtra en septembre chez Rroyzz éditions.
– Petites histoires à faire peur 2 qui paraîtra en novembre 2018 chez Sema Éditions.
– un roman court horrifique chez Nutty Sheep en octobre 2018 dont le titre reste à définir.
– Dark Gates of terror 2 en novembre 2019
Et bien d’autres projets en cours ou en soumission auprès de diverses maisons.
JBL : J’assure la promo et la sortie de mon prochain roman « Sombres résurgences » chez Fleur Sauvage, le 3 mai en librairie. Mon septième roman qui aura pour titre « L’enfant indigo » est achevé. Il est en cours de bêta-lecture.
Je travaille sur un huitième, toujours un thriller, je peaufine quelques recherches.
JP : Quels sont vos coups de coeur littéraires ?
FL :
- Stalingrad d’Emmanuel Delporte
- 1974 d’Arnaud Codeville
- Ewa de Matthieu Biasotto
JBL : « Shining » de Stephen King m’a terrifié. Du même auteur, j’ai adoré 22/11/63. J’ai dévoré « Le serment des limbes » de Grangé ainsi que « L’anneau de Moebius » et plus récemment « Sharko » de Franck Thilliez. Je suis également fan des romans de Donato Carrisi.
JP : Une bande son pour lire en toute sérénité votre roman ? A moins que le silence suffise ?
FL : Le silence m’est indispensable pour les corrections afin de me concentrer au maximum. Par contre, en phase d’écriture, la musique m’est nécessaire. J’adore me laisser porter par les riffs et m’isoler du monde extérieur. Une bonne dose de heavy métal et ça repart ☺
JBL : Pas de bande son. J’estime que les musiques influencent l’ambiance et l’humeur au cours d’une lecture. Même chose pour l’écriture. J’écris dans le silence pour ne subir aucune influence.
JP : Avez-vous un site internet, blog, réseaux sociaux où vos lecteurs peuvent vous laisser des messages ?
FL : Il y a mon site Internet : www.livyns-frederic.com
Et ma page FB auteur : https://www.facebook.com/frederic.livyns
JBL : Rien de tout ça, je ne suis pas doué pour alimenter ces pages. J’ai une page Facebook à mon nom où tout le monde est le bienvenu. https://www.facebook.com/jibe.leeb
JP : Merci Frédéric LIVYNS d’avoir pris le temps de répondre à mes questions.
FL : C’est moi qui vous remercie.
JBL : C’est moi qui vous remercie.
Les propos des auteurs ont été recueilli séparément et compiler pour la mise en page.
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