Interview de l’auteur Stéphane Marchand

interview Stephane MarchandStéphane Marchand, écrivain peintre et parolier, est né à Lille en 1961.

Il a publié plusieurs romans au Mercure de France ainsi que des histoires pour la jeunesse chez Bayard et Flammarion.

« Maelström », son premier thriller édité en mai 2011 par Flammarion vient de paraître en poche chez J’ai Lu.

Le cinéma a acheté les droits de ce roman pour une adaptation cinématographique.

Stéphane Marchand vient également de signer un contrat pour le scénario qu’il va co-écrire d’ici la fin de l’année avec Isabelle Sobelman, scénariste de « La Môme ».

Son prochain thriller est en cours d’écriture et devrait paraître début 2013.

Bonjour Stéphane, pouvez-vous me décrire en quelques mots votre parcours ?

Bonjour, Lucie

Un premier roman en 1989, « La partition du voyageur » au Mercure de France. Encouragé par François Nourissier, j’avais déposé mon manuscrit un vendredi à l’accueil de cette maison d’édition. Le lundi, Nicolas Bréhal et Simone Gallimard m’ont rappelé pour m’annoncer qu’ils désiraient le publier.Une belle histoire dans ma vie. Après, j’ai continué en prenant mon temps. Un deuxième roman a suivi chez le même éditeur ainsi que quelques histoires pour les enfants chez Bayard et Flammarion. J’ai arrêté de publier à la mort de Nicolas Bréhal et Simone Gallimard, pour me consacrer à la peinture, exposant un peu partout pendant plus de quinze ans. Mais j’écrivais en secret J J’ai envoyé le manuscrit de « Maelström » à quelques éditeurs et c’est Flammarion qui m’a rappelé pour signer un contrat. Mon thriller est arrivé en librairie en mai 2011. Et il revient vivre sa deuxième vie à partir du 9 mai 2012, en format Poche chez « J’ai Lu ». Je suis ravi et souhaite des milliers de nouveaux lecteurs à celui que j’ai baptisé le petit « Maelströlm » !

Comment vous est venue l’envie d’écrire ? A quelle période ?

J’ai commencé à parler bien avant de marcher. Je devais déjà avoir des tas de choses à raconter. J’ai eu envie d’écrire en lisant des auteurs aussi différents que Giono, Camus, René Char, Alfred Döblin et John Irving. C’est arrivé très tôt, j’étais très jeune, c’était au siècle dernier !

Quel est votre modus operandi d’écriture (Rythme d’écriture, connaissez-vous la fin du livre ou laisser vous évoluer vos personnages ?) ?

Je ne pense pas avoir de « modus operandi » ! J’aime l’idée que chaque livre soit une nouvelle aventure, un nouveau risque. Je n’ai pas de « recette ». Je m’efforce d’écrire le plus souvent possible, au même titre qu’un sportif s’entraîne pour entretenir son souffle et sa condition physique. Mon seul but est de rester crédible, de donner chair à mes personnages et de surprendre le lecteur. En matière de thriller, la fin est un élément essentiel à mes yeux. Elle doit surprendre, bousculer, déranger, émouvoir. Je m’aperçois bien souvent que pour ne pas laisser deviner la fin, je dois moi-même tenter de l’ignorer ou sérieusement y réfléchir une fois l’histoire écrite. C’est exactement ce qu’il s’est produit pour « Maelström », j’avais une fin. Et c’est seulement quelques mois plus tard, avant de l’imprimer pour l’adresser aux éditeurs, qu’un autre dénouement s’est imposé. A force de réflexion et de discussions avec quelques proches. Quant aux personnages, j’apprécie le fait de les découvrir à mesure d’écriture, de la même façon que l’on découvre les gens dans la vraie vie, au fil des rencontres et des échanges..Pour la prochaine histoire, je suis en plein questionnement. J’ai plusieurs livres en cours, dont deux thrillers. L’un est assez proche de « Maelström » dans le rythme et la couleur. L’autre est plus psychologique, plus écrit peut-être, avec des chapitres qui prennent leur temps. Et on en revient au risque dont je parlais ! Quel choix vais-je faire ? M’installer dans fauteuil déjà moulé ? Ou décider de surprendre encore ? Help me

Quelle est la genèse de votre livre « Maelström » ? Pourquoi avoir situé l’intrigue aux Etats-Unis ?

« Maelström » était à l’origine un scénario. C’est ainsi que je l’avais imaginé et commencé à l’écrire, puis je me suis dit que ce serait plus intéressant (et plus dans mes cordes) d’en faire un roman. Mais je rêvais toujours de cinéma. Cela peut d’ailleurs se constater dans le traitement même de ce thriller. Le récit est découpé, rapide, sans temps mort, à l’image des séries que j’affectionne telles « Dexter » ou « Californication ». Quant aux Etats-Unis, c’est un pays qui me fascine depuis toujours. Un truc de gamin sans doute ! Même si je n’y ai jamais posé les pieds. Comme je n’aime pas prendre l’avion, on va dire qu’il s’agit là d’une manière de voyager sans prendre aucun risque Cela dit, je compte bien faire un petit tour du monde… toujours en écrivant !

Les personnages de votre roman sont-ils le fruit total de votre imagination ou ressemblent-ils à des connaissances ?

Je pense que les personnages d’un roman ne sont jamais le fruit total de notre imagination. En ce qui me concerne, il y a toujours un peu de moi dans chacun d’eux. Je suis en partie Harold (même si je n’ai pas encore sa Porsche ), mais je m’éparpille aussi dans les autres personnages qui me permettent d’exorciser mes travers, mes angoisses et mes blessures, d’exprimer mes attentes et mes espoirs. Même lorsque l’on écrit pour « divertir », on écrit avec tout ce qui vit et gravite à l’intérieur de notre petite tête.

J’ai cru comprendre qu’une adaptation cinématographique est envisageable. Pouvez-vous nous en dire davantage ?

Quelques mois après sa parution chez Flammarion, Laure Saget m’a appelé pour m’annoncer qu’une maison de production désirait en acquérir les droits pour une adaptation cinématographique. Nous avons signé un contrat et ils m’ont proposé d’écrire le scénario Comme je suis un garçon raisonnable, j’ai répondu que j’étais prêt à le faire mais pas tout seul. Et de préférence avec une femme ! D’une part, il y a beaucoup de femmes parmi les gens qui m’ont lu. D’autre part, j’avais besoin d’un autre regard, d’une autre psychologie. C’est ainsi que j’ai proposé à Isabele Sobelman (« La Môme » ) de m’accompagner dans cette nouvelle aventure. Nouveau contrat avec notre agent et la maison de production. Et voilà Nous sommes co-scénaristes, censés rendre notre copie fin 2012 pour que le scénario soit ensuite traduit et envoyé aux Etats-Unis. To be continued…

Le parcours entre l’écriture de « Maelström » et sa parution a t’il été long difficile ? Et pour la négociation entre la sortie grand format et la sortie poche ?

Un peu long, un peu difficile, parce que je repartais comme un débutant. Je n’avais pas publié depuis des années. Bref, un peu plus compliqué que pour mon premier roman. Et puis je vivais à la campagne, au milieu des bois, loin de ce monde à part qu’est le milieu éditorial. Mais il ne faut jamais rien lâcher, se laisser porter par ses rêves ! C’est Patrice Hofmann et toute l’équipe de Flammarion qui m’ont fait confiance et j’en profite pour les remercier encore. « Maelstrôm » est à mes yeux un bel objet, un livre qui mérite de vivre sa vie. Alors je suis forcément ravi qu’il paraisse en poche, chez « J’ai Lu », dans les jours à venir. Je me sens bien entouré par cette nouvelle équipe très dynamique. Avec Caroline Lamoulie, Isabelle Henique, Silvana Bergonzi, et les autres, nous allons tout faire pour que le petit « Maelström » rencontre le plus grand succès.Pour répondre à la question concernant la négociation, le directeur de « J’ai Lu » désirait déjà le publier en poche depuis le début du contrat signé chez Flammarion. Il y croyait très fort, il y croit toujours et je l’en remercie également. J’adore l’idée de cette seconde vie où tout reste possible…

Avez-vous reçu des remarques surprenantes, marquantes de la part de vos lecteurs ?

J’ai vraiment apprécié les réactions, commentaires et critiques de lecteurs à propos de « Maelström ». Je suis toujours très touché de constater à quel point toutes ces personnes s’investissent dans leur passion de lire. Et ils me donnent une belle raison de continuer à m’investir dans cette passion d’écrire, de raconter, de faire rêver et d’émouvoir.J’ai reçu dernièrement le Prix du premier roman policier de la ville de Lens, une récompense décernée par des lecteurs indépendants. J’étais très heureux d’avoir été choisi par eux parmi d’autres écrivains. Ces petits moments de la vie font un bien immense et donnent envie d’aller de l’avant.Bref, le regard des autres compte énormément. Si j’écris parce que j’ai envie d’écrire, j’écris surtout parce que j’ai besoin d’être lu, pour susciter mille réactions et ne pas vivre dans l’indifférence. Pour continuer dans les remerciements, j’adresse donc toutes mes pensées les plus douces aux lecteurs qui m’ont soutenu dans cette aventure littéraire.Je tiens aussi à dire que j’ai rencontré sur les salons des auteurs avec lesquels j’ai passé de très bons moments. Nous avions douze ans d’âge mental. Personne ne se prenait la tête. Et je n’ai jamais senti la moindre rivalité. J’ai l’impression (il y a sûrement quelques exceptions) que la plupart des écrivains qui « boxent « dans cette catégorie sont plus enclins à s’entraider qu’à se marcher sur la tête.

Sachant que vous avez déjà écrit entre autres en jeunesse et en policier, aimeriez-vous explorer un nouveau genre ?

J’ai très envie d’écrire un jour une histoire à la « Blade Runner ». J’ai très envie aussi d’écrire un roman érotique et, soyons honnêtes, légèrement pornographique… voire complètement Hormis les deux trhillers en cours entre lesquels j’hésite encore, j’ai également écrit un roman plus intimiste, très proche de moi et probablement assez proche des autres car ils pourraient bien s’identifier aux situations, un court roman qui aborde le thème de la fragilité des rêves. Il est pratiquement prêt, mais je n’arrive pas à me décider à le faire lire. Je me pose la question de savoir s’il va intéresser d’autres personnes que moi En ce moment, j’hésite beaucoup !

Je sais qu’écrire n’est pas votre seule occupation. Parlez-nous de vos autres facettes.

Je suis danseur étoile au Bolchoï à temps partiel et cascadeur chez Rémy Julienne Blague à part, j’ai été un peu journaliste quand j’étais jeune, un peu figurant aussi du temps où Truffaut était encore de ce monde, j’ai écrit une chanson pour Natasha StPier (pour être honnête, j’aurais préféré travailler avec Bashung), je suis peintre depuis plusieurs années, même si je n’expose plus depuis un an pour cause d’écriture ! Je fais beaucoup de photo et envisage un jour un projet éditorial dans ce domaine. Je fais un peu de musique dans mon coin, mais j’apprends tout seul… et donc je reste dans mon coin J Et surtout, je suis papa de deux petits hommes que j’adore. Pour eux, je suis prêt à soulever des montagnes et je n’ai peur de rien. Sauf de mourir un jour et de ne plus les voir…

Quels sont vos projets ?

Pour le futile : m’offrir une Porsche Pour l’essentiel : écrire un beau scénario pour « Maelström » avec Isabelle Sobelman. Publier mon prochain thriller fin 2012 ou début 2013. Reconstruire l’année prochaine une maison en bois pour mes petits hommes dans ce petit paradis qu’il m’a fallu déserter pour cause de divorce. Profiter des choses de la vie. Et continuer à réaliser des rêves. Pour moi-même et ceux que j’aime.

Quels sont vos coups de coeur littéraires ?

Dans le domaine du thriller et même si c’est au-delà du thriller parce que c’est un livre tout simplement, j’ai adoré « Seul le silence) de R.J. Ellory. Je suis content de le rencontrer en juin à l’occasion de « Saint-Maur en poche ». Où je retrouverai d’ailleurs avec plaisir Mister Gérard Collard, l’organisateur des festivités et libraire venu d’ailleurs qui sait rendre si heureux les auteurs qu’il défend. Et en voilà un autre que je remercie pour la millième fois Pour ne citer qu’un autre coup de cœur dans un genre différent, j’ai été très séduit voici quelques années par Delphine Bertholon et son « Twist » que j’ai trouvé merveilleusement bien écrit et construit.Et puis j’aime vraiment la compagnie de ces auteurs que j’ai rencontrés dernièrement, même si je ne les ai pas encore tous lus : Sigolène Vinson, Nathalie Hug, Claire Favan , Dominique Maisons, Fabrice Vanneste, Yves Corver, Marc Charuel, Frédérick Rapilly, Samuel Delage, Hervé Sard, David Khara et consorts… Pardon pour ceux que j’ai pu oublier…

Avez-vous un site internet ou un blog où les lecteurs peuvent vous laisser un message ?

En dehors du fait qu’il est envisageable de me lancer une bouteille à la mer, il est possible de naviguer sur www.maelstrom-lelivre.com et de me demander ensuite dans l’une des nombreuses rubriques comme ami sur Facebook. On peut aussi découvrir une partie de mon travail en peinture sur www.stephanemarchand.com. Quant au blog, j’envisage de collaborer avec les membres d’ExquiMen pour élaborer un concept original. PS : pour celles et ceux qui seraient réfractaires à ces systèmes de communication, mon adresse mail est : marchandstef@wanadoo.fr Quant à mon adresse gmail, je ne m’en souviens plus

En attendant de vous lire, rendez-vous à partir du 9 mai dans toutes les bonnes librairies pour découvrir le petit « Maelström » publié par « J’ai Lu »

Merci à Stéphane Marchand de nous avoir accordé cette interview.

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