Interview de l’auteur Nicolas GRUMEL

interview nicolas grumel » J’ai de l’imagination plein la tête depuis l’enfance, et l’écriture dans les doigts depuis l’adolescence. « 

Pouvez-vous me décrire en quelques mots votre parcours ? Comment vous est venue l’envie d’écrire ? A quelle période ?

J’ai de l’imagination plein la tête depuis l’enfance, et l’écriture dans les doigts depuis l’adolescence.

J’écris de la poésie urbaine parce que j’aime donner du rythme aux mots, observer la ville et raconter, je me balade toujours avec un carnet et un crayon et si les mots viennent je les laisse gambader , toujours entre les lignes ; des nouvelles, pour coucher sur le papier le destin des personnages qui trottent dans mon cerveau ; un roman, Eaux Mortelles, avec la volonté de concilier mon observation de la société et cette imagination tenace.

Je ne pensais pas que ce serait aussi complexe d’écrire un roman… Mais j’ai adoré et je recommencerai.

Sinon, je suis journaliste, à Moto Magazine, et là encore je me pose en observateur, je suis un drogué de l’actualité, j’écris tous les jours même si c’est dans un format court et calibré. J’aime beaucoup voyager. Les rencontres avec les autres et leur univers nourrissent l’imagination.

Quel est votre « modus operandi » d’écriture ? (Rythme de travail, connaissez-vous déjà la fin du livre au départ ou laissez-vous évoluer vos personnages ? Faites-vous un plan ?)

Il n’est pas très formalisé. Ayant abordé, de fait, l’écriture romanesque en plus du travail qui me nourrit, je n’ai pu me fixer des objectifs précis, du genre « j’écris tous les matins de 6 à 8 ». Et je crois que je n’aimerais pas travailler ainsi. Eaux Mortelles m’a pris du temps, au départ ce fut une nouvelle pour participer à un concours, elle était fortement imprégnée du bouleversement mondial induit par les attentats du World Trade Center en septembre 2001. La nouvelle a été publiée dans Moto Magazine, à l’été 2004. J’ai reçu des échos encourageants face à cet univers noir en décalage avec le présent, conçu comme une critique de la société de consommation.

Mais on m’a souvent dit : « on veut savoir la suite ! » Ce qui était à la fois un compliment, et une critique, car une nouvelle est censée ne pas avoir de suite ! Cela signifiait que je l’avais mal terminée… Bon, comme l’envie d’écrire un roman me titillait depuis des années, j’ai décidé de poursuivre l’aventure de Zigzag. C’est devenu une histoire longue des années après.

J’ai écrit un plan avant de me lancer dans l’écriture, imaginant cette progression dans une ville inconnue, comme une sorte de road-movie urbain peuplé de rencontres plus ou moins heureuses avec des survivants… Je savais où je voulais en venir avant de commencer à écrire. Au départ pure critique de la société de consommation dans la nouvelle, cette histoire a pris un tour plus politique, à mesure que j’explorais les possibilités de reconstruction. J’ai ensuite défini le caractère des personnages, ce qui constitue, à mon sens, l’essentiel de la trame dans un roman.

Il y a-t’il des personnages qui existent vraiment, dont vous vous êtes inspiré ?

Oui, je me suis librement inspiré du rapport entre deux personnages qui ont pris une part importante dans l’histoire mondiale contemporaine. Je ne peux les citer, faute de déflorer le récit. Mais ce n’était pas dans la nouvelle initiale.

Le parcours a t’il été long et difficile entre l’écriture de votre livre et sa parution ?

Je n’ai pas trouvé, non. Même si cela a duré plusieurs mois… J’avais l’habitude d’un laps de temps toujours très long entre deux phases de ce projet.

En revanche, j’ai essuyé plusieurs refus d’édition. Jusqu’à cette réponse positive de Kirographaires, j’avoue avoir été déçu de l’avis de non recevoir de maisons prestigieuses dont j’apprécie les collections en tant que lecteur. Mais cette première publication m’a permis de m’intégrer à un univers que je ne connaissais pas : je discute avec des auteurs, des éditeurs, des chroniqueurs. Je mesure le travail qu’il me reste à fournir après ce premier essai.

Avez-vous reçu des remarques surprenantes, marquantes de la part de vos lecteurs ?

Je pensais avoir écrit un livre de mec, pour les mecs : il y a beaucoup d’action, c’est saignant comme un western, c’est volontairement très visuel, presque comme un scénario. Pourtant, les meilleures critiques sont venues de femmes, qui m’avouent avoir été scotchées par le déroulé du récit : elles n’ont pas pu lâcher le livre avant de le terminer, happées par le suspens et la personnalité des protagonistes. Je crois avoir bien réussi à camper les personnages, à leur avoir donné de l’épaisseur, et à avoir dépeint cette ambiance nihiliste post-apocalyptique. Et les lectrices ont apprécié.

Avez-vous d’autres passions en dehors de l’écriture, de votre métier (Musique, peinture, cinéma…) ? Avez-vous une facette cachée ?

Oui, la randonnée pédestre ! C’est sérieux, j’aime marcher à l’air libre, en montagne surtout. Pour un motard, qui en plus oeuvre dans un journal de moto, ça ne se fait pas !

Quels sont vos projets ?

Je vais écrire un autre roman, noir lui aussi, avec du suspens, mais pas dans l’imaginaire. Il sera au contraire très réaliste. J’ai, par ailleurs, déjà imaginé une suite aux aventures de Zigzag. Mais je ne l’écrirai que si ce premier ouvrage trouve son public.

Quels sont vos coups de coeur littéraires ?

Je suis un grand fan des écrivains américains James Ellroy, James Lee Burke et Dennis Lehane. Je citerai également Chester Himes, qui a su distiller un incomparable humour dans ses polars. Mais mon dernier coup de coeur littéraire va au livre que je viens de refermer, « Crash » de JG Ballard. Je n’avais jamais encore lu ce maître de la SF, et j’avais raté quelque chose. J’ai beaucoup apprécié le contexte décalé, volontairement provocateur campé dans cet ouvrage, qui intervient dans un total contre-point à la réalité. Je reconnais comme un maître cet écrivain qui dénonçait la société du tout bagnole en décrivant dans les détails la passion érotico- morbide d’amateurs d’ accidents de la circulation.

Avez-vous un site internet ou un blog où vos lecteurs peuvent laisser des messages ?

Non, hélas, mais une boîte mail : ngrumel@gmail.com ; elle ne devrait pas être saturée, je n’ai pas tant de lecteurs que cela… En revanche, j’apprécie chaque critique, même négative, pour peu qu’elle soit constructive c’est-à-dire argumentée.

Merci à Nicolas GRUMEL de nous avoir accordé cette interview.

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Lucie Merval est libraire

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