Muriel Leroy : Bonjour Alexis Aubenque, pouvez-vous vous décrire en quelques mots pour vos lecteurs ?
Bonjour, je suis un homme de quarante ans et un peu plus 🙂 Je suis passionné de littérature de genre depuis ma prime jeunesse. J’ai écrit une dizaine de romans de science-fiction avant de me tourner vers le thriller en 2008 avec plusieurs séries.
ML : D’où vous est venue cette passion de l’écriture ?
En fait, je n’avais jamais pensé écrire avant l’âge de 24 ans. J’étais à l’armée et je n’avais plus rien à lire. Je suis un grand fan de space opéra, et n’en ayant pas sous la main, je me suis amusé à commencer une histoire. A ma grande surprise, j’ai adoré ça et, depuis ce moment le virus de l’écriture ne m’a plus quitté.
ML : Que lisiez-vous étant enfant puis adolescent ?
Je lisais essentiellement de la science-fiction. J’ai commencé par beaucoup d’ouvrages de la collection Néo. Tous les Robert Howard, les H Rider Haggard, Clark Ashton Smith… puis j’ai découvert Asimov, Silverberg, Spinrad, Herbert, Banks.
ML : Avez-vous une méthode de travail spécifique ? Que vous faut-il pour écrire (ambiance, musique, lieu) ? A moins que le silence suffise ?
Pas de méthode de travail en particulier, si ce n’est que j’écris tous les jours : matin, midi et soir. J’écris presque toujours en musique pour me mettre dans l’ambiance, en transe. Beaucoup de Vangelis, Tangerine Dream, Peter Gabriel…
ML : Connaissez-vous d’avance la trame complète de l’histoire avant d’écrire ?
Pour démarrer un polar, j’ai surtout besoin du fameux « qui, comment, pourquoi ? », puis, je note plusieurs idées pour nourrir le récit, et je me lance avec un squelette solide que je remplis de chair au fil de l’écriture. Je ne fais jamais de plans hyper précis, car j’aime bien laisser les personnages se débrouiller eux-mêmes pour découvrir l’identité du tueur.
ML : Pour revenir à vos romans, que cherchez-vous à démontrer à travers vos différentes trilogies ?
A la base, je ne cherche rien à démontrer. Je ne suis ni un professeur, ni un donneur de leçon. Pour moi la littérature est avant tout, comme la musique ou le sport, un moyen de se divertir. Si j’avais vraiment un message à faire passer, j’écrirais un essai, un pamphlet sur tel ou tel sujet.
Même si je dénonce dans mes livres, le viol, le racisme, l’homophobie, les injustices sociales, l’ultralibéralisme, les puissances d’argent, la maltraitance des enfants… franchement, il m’est difficile de croire qu’une seule personne qui lit mes livres puisse penser que violer un enfant ou être raciste est super cool. Je me sers de ces sujets pour, avant tout, faire de bons romans. Est-il besoin de lire « Les Bienveillantes » pour savoir que les camps d’extermination, c’est affreux ?
L’information sur les horreurs du monde passe avant tout par d’autres médias, les journaux, la télévision, la radio, et les forums des réseaux sociaux. Beaucoup moins par le roman. On peut le regretter, mais le roman a très peu d’impact sur la pensée collective d’une société. La télévision a pris ce relais pour le meilleur ou pour le pire.
ML : En quoi l’aspect psychologique de vos héros est-elle si importante ? Sont-ils inspirés de faits réels ou totalement fictifs ?
Pour en venir à l’aspect psychologique, il est capital que les personnages soient crédibles. Un bon roman ce sont avant tout de bons personnages. Je préférai toujours un roman où il ne se passe rien avec de vrais personnages, qu’une super histoire avec des personnages creux. Le livre, c’est avant tout le moyen de vivre des vies par procuration. Comment vivre mille vies en une, comment voyager à travers le monde, à travers l’espace et le temps, en restant chez soi.
Je ne m’inspire d’aucun fait réel en particulier, mais comme je le disais précédemment, de faits de société. Racisme, homophobie, intolérance religieuse, appât du gain, maltraitance, adoption, prostitution, harcèlement… et j’en fais une histoire qui n’a pas pour but de décrier ces faits, car comme je le dis, celui qui croit qu’un viol c’est sympa, soit c’est un abruti congénital avec 2 de QI, soit un pervers qui ne changera jamais d’avis quoi qu’on lui dise sur le viol.
ML : Dernièrement vous avez changé d’éditeur. A travers la Bête Noire des éditions Robert Laffont, on notera un tournant, un autre aspect de l’écriture que l’on ne vous connaissait pas. De prime abord, cela peut dérouter vos lecteurs, mais vous avez effectué ce virage avec succès, est-ce un choix, une continuité, un besoin de changer de registre… ?
Pour le coup, je n’ai pas trouvé que j’avais changé de style, au contraire, je crois que je suis revenu au roman d’aventure, comme j’avais pu déjà le faire aux éditions du Toucan, avec ma série des « Stone Island ». Toujours ce mélange d’une histoire rocambolesque dans des décors paradisiaques et envoûtants, et des personnages attachants avec leur tourments intérieurs.
ML : Avez-vous d’autres passions en dehors de l’écriture (Musique, peinture, cinéma…) A part votre métier, votre carrière d’écrivain, avez-vous une autre facette cachée ?
Oui, je suis un passionné en général. Et je suis tout autant, fou de musique, de cinéma et de jeux vidéo, que de prospectives mondiales sur des sujets aussi divers que la démographie, la politique, la finance…
Des facettes cachées ? Allez savoir…
ML : Sur quoi travaillez-vous aujourd’hui ? Avez-vous des projets ?
Sur mon nouveau roman à paraître aux Editons Milady en juin 2018. La suite de « Retour à River Falls ».
J’ai des milliers de projets en tête, en particulier dans le cinéma. J’ai eu la chance de travailler l’hiver dernier sur un film qui devrait passer sur une chaîne télé l’année prochaine, du moins si les Dieux de l’audiovisuel me l’accordent.
ML : Avez-vous un site internet, blog, réseaux sociaux où vos lecteurs peuvent vous laisser des messages ?
Juste ma page Facebook à mon nom 🙂
ML : Merci Alexis Aubenque d’avoir répondu à mes questions.
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