Pouvez-vous me décrire en quelques mots votre parcours ?
J’ai effectué des études dans la microbiologie, puis l’environnement avant de prendre conscience que cela ne m’intéressait pas. J’ai tenté des études d’anglais par la suite, et là encore, je me suis dit que je n’étais pas à ma place. J’ai erré quelques années, me suis cherché tout en travaillant dans la restauration rapide et en écrivant à côté sans réelle conviction, puis ai finalement passé un concours dans la fonction publique. Je l’ai obtenu et me suis remis à écrire sérieusement chez moi, me rappelant que j’avais des histoires qui ne demandaient qu’à éclore de mon esprit. C’est ainsi que j’ai écrit un premier roman qui n’a jamais été publié, puis un deuxième qui ne l’a pas été davantage avant que mon troisième, « Les Dissidents » finisse par attirer l’attention d’une maison d’édition, suite à un concours que cette dernière avait organisé. Le jury a aimé l’histoire et la maison d’édition m’a proposé un contrat d’édition à compte d’éditeur que j’ai accepté.
Comment vous est venu l’envie d’écrire ? A quelle période ?
C’est sans conteste au cours de mon adolescence que le déclic est apparu. Je regardais énormément de films à cette époque (généralement du fantastique, de la science-fiction ou encore des thrillers), lisais à la pelle des romans de la collection « Epouvante » ou de la collection « Terreur » et passais de longues heures à m’imprégner de scènes et de passages qui à la fois m’effrayaient et me fascinaient. C’est à partir de ce moment que je me suis mis à écrire des tas d’histoires qui se terminaient toujours mal, des histoires souvent mal écrites, truffées de fautes et qui ne possédaient aucun personnage féminin. C’était très spécial quand j’y repense, très primitif. Il m’a fallu donc encore de nombreuses années pour améliorer ma façon d’écrire, apprendre des vrais auteurs et comprendre la manière dont ils façonnaient leurs récits. Tout cela m’a permis de faire évoluer mon style et mes idées pour aboutir à quelque chose de plus mature.
Quel est votre ‘modus operandi’ d’écriture ? (Votre rythme de travail ? Connaissez-vous déjà la fin du livre au départ ou laissez vous évoluer vos personnages ?)
Comme je travaille près de 40H dans une bibliothèque universitaire, que je mène une vie de couple et qu’en plus de ça, j’ai un net penchant pour la lecture, le cinéma, les séries télé et les jeux vidéo, on va dire que trouver du temps pour écrire est loin d’être évident. Mais j’essaie tant bien que mal d’écrire dès que j’ai un peu de temps libre. Ça peut être tôt le matin avant d’aller travailler, comme le soir en rentrant de ce même travail ou lors des week-ends, quand je me sens la force de me replonger dans mes écrits. Ce qui fait qu’au final, la progression est très variable d’un jour à l’autre…
Concernant le processus de création d’un roman, j’ai généralement un squelette qui me permet d’avoir un aperçu de ce qui va se passer dans les grandes lignes depuis le début de l’histoire jusqu’à la fin. Mais il n’est pas rare que parfois je me retrouve entraîné dans des situations que je n’avais pas prévues. C’est quelque chose qui surgit comme ça et vous vous laissez porter par ce courant invisible, avec cette sensation que c’est de cette manière que le récit doit se dérouler et pas autrement.
Y a-t-il des personnages qui existent vraiment, dont vous vous êtes inspiré ?
Je pense qu’on s’inspire toujours plus ou moins de personnages réels ou fictifs. Pour ma part, je suis pas mal influencé par ce que j’ai pu voir au cinéma ou ce que j’ai pu lire dans la littérature ou encore dans les mangas. C’est assez rare que je m’inspire de personnes réelles, ou alors si je le fais, c’est d’une manière inconsciente.
Le parcours a t-il été long et difficile entre l’écriture de votre livre et sa parution ?
J’ai tendance à penser qu’il y a toujours trois énormes caps à franchir quand on est un auteur inconnu. Le premier, c’est écrire le roman… Ça peut paraître bête à écrire, mais cela demande beaucoup d’énergie et beaucoup de patience. Le deuxième, c’est trouver une maison d’édition. Là encore, si on manque de persévérance et de motivation, autant passer son chemin tout de suite. Et le dernier cap, c’est trouver son lectorat… Les deux premiers caps sont déjà durs à franchir, mais ne sont rien comparer à ce que représente le dernier. Il est vraiment très compliqué de se faire une place dans le milieu, encore plus quand l’ouvrage est étiqueté fantastique. Pour répondre plus précisément à la question, j’ai commencé « Les Dissidents » au cours de l’année 2008 et il est paru à la fin de l’année 2009. Il m’a fallu donc près de deux ans pour franchir les deux premiers caps…
Avez-vous reçu des remarques surprenantes, marquantes de la part de lecteurs ?
A vrai dire, très peu dans la mesure où le livre manque de visibilité, tant dans les rayons des librairies que sur le net. Les quelques critiques que j’ai reçues proviennent de webzines à qui j’avais envoyé un exemplaire de l’ouvrage. L’un d’entre eux a beaucoup aimé le roman, jusqu’à poser la question à la fin de sa chronique de savoir s’il y allait avoir une suite. Un autre a trouvé cela rafraîchissant en pleine période BitLit. Mais bon, ça reste peu…
Avez vous d’autres passions en dehors de l’écriture (Musique, peinture, cinéma…) A part votre métier, votre carrière d’écrivain, avez vous une autre facette cachée ?
J’aime beaucoup le cinéma, même si je n’y vais pas aussi souvent que ça. Je me rattrape tout de même en regardant pas mal de films (« La bête de guerre », « les anges de la nuit », « Il était une fois dans l’Ouest », « Le bal des vampires » ou encore « Le secret de la pyramide » font partie de ces œuvres qui m’ont totalement envoûté). Je suis aussi fan de séries télé, comme « 24H chrono », « Lost » ou encore « Prison Break ». J’aime aussi me plonger dans l’univers du jeu vidéo et apprécie tout particulièrement des séries comme « Metal Gear Solid » ou encore « Resident Evil ». Et il m’arrive parfois de composer des morceaux de musique pour le fun sur un logiciel d’ordinateur. Si les journées étaient plus longues, j’aurais sûrement d’autres passions à ajouter (sourire). Sinon, je n’ai pas d’autre facette cachée.
Quels sont vos projets ?
J’ai terminé dernièrement un roman d’anticipation que je suis en train de corriger. Cela prend beaucoup de temps et me demande souvent si je vais en voir la fin un jour (rires). C’est un ouvrage qui me tient à cœur, qui s’inspire beaucoup de l’univers du manga et qui j’espère captivera le lecteur.
Quels sont vos coups de coeur littéraires ?
J’aime beaucoup l’œuvre de Masterton, du moins ces premiers ouvrages. « Rituel de chair » ou « Démences » sont de véritables petits bijoux qu’il est difficile de lâcher une fois qu’on les a commencés. J’aime bien aussi ce que font James Herbert (ah, la triologie des « Rats » !), Ray Garton (et son très bon « Extase sanglante ») et F. Paul Wilson (un auteur qui possède un style d’une clarté saisissante. Je recommande fortement «Mort clinique » ou « Liens de sang »). Dommage que ces derniers soient si peu publiés dans notre contrée. J’ai aussi une affection toute particulière pour le « Dracula » de Stoker.
Avez-vous un site internet ou un blog où vos lecteurs peuvent laisser des messages ?
Non, je n’ai ni site internet, ni blog… Il faut du temps et de l’envie pour se lancer là-dedans et j’ai déjà assez à faire avec mes passions, mon travail et surtout ma vie en général (sourire).
Merci à Jay DAVIDSEN de nous avoir accordé cette interview.