Interview de l’auteur Christine BRUNET

Présentation de Christine BRUNET

Christine BrunetNée dans le sud de la France, elle passe toute son enfance à Aubagne, patrie de Marcel Pagnol. Passionnée de langues, elle effectue ses années de lycée à Marseille et passe un baccalauréat littéraire, spécialisation russe. Elle poursuit alors des études linguistiques poussées qui l’amènent à Prague, à l’université Charles où elle perfectionne son tchèque puis… au Caire où elle tente d’apprivoiser la langue arabe.

Elle part en Bourgogne puis en Grande-Bretagne. C’est à Preston qu’elle commence à écrire, d’abord des récits de science-fiction puis des romans d’aventure et des thrillers. Enfin, elle s’essaie au roman policier. Elle habite aujourd’hui en Auvergne, en plein coeur des Combrailles, à Chapdes-Beaufort.

De ses années de classes préparatoires, elle garde un goût très prononcé pour la littérature dite « classique » et une soif d’apprendre qui la conduit aux quatre coins du monde à la rencontre de la différence. De Madagascar au Ladakh, du delta de l’Orénoque au Gobi… elle exerce son esprit critique et son sens du partage.

(Sources : Christine Brunet)

 L’interview de Christine BRUNET

Laure : Pouvez-vous me décrire en quelques mots votre parcours ?

Christine Brunet : Bac A5, trois langues vivantes, anglais, allemand et russe. Prépa Normale Sup, Maîtrise de Russe, AEP de tchèque… Magistère en négociation internationale, spé arabe, puis j’ai quitté le sud de la France pour Le Creusot (Saône-et-Loire) et deux ans plus tard, Preston (UK). J’habite actuellement en Auvergne, dans les Combrailles, à Chapdes-Beaufort (63).

Je suis désormais l’une des administratrices des Editions Chloé des lys (je m’occupe des nouveaux arrivants, les aiguille, les aide et m’occupe, autant que possible, de la promo après référencement.) Je suis également la rédactrice en chef de la petite revue littéraire éditée par Chloé des lys (Les petits papiers de Chloé) et la présentatrice peu aguerrie de l’émission culturelle mensuelle de TV sur le net ‘Actu TV’ (www.bandbsa.be/contes.htm) également sponsorisée par Chloé des lys.

Je tiens deux blogs, www.passion-creatrice.com où j’interviewe des artistes de tous horizons et où je poste, de temps à autre, des fiches de lecture de bouquins qui m’ont emmenée quelque part. Et il y a aussi le blog aloys…. www.aloys.me, un blog qui n’a rien à voir avec mon héroïne (même si je lui ai donné ce nom à cause d’elle), mais qui est devenu le blog des auteurs de Chloé des lys où ils postent des nouvelles, des présentations, des extraits, des poèmes…

Comment vous est venue l’envie d’écrire ? A quelle période ?

J’ai toujours écrit, c’est l’un des avantages de mon parcours. Mais je ne me suis lancée vraiment qu’à Preston : mon mari était souvent aux States, et la pluie aidant, j’ai pris un stylo… et j’ai écrit de la SF. Je n’ai jamais tenté de faire publier ces histoires mais en décidant d’écrire des polars quelques années plus tard, je me suis laissée convaincre par mon entourage. Bien m’en a pris…

Quel est votre « modus operandi » d’écriture ? (Votre rythme de travail ? Connaissez-vous déjà la fin du livre au départ ou laissez vous évoluer vos personnages ?)

J’écris au fil de la plume. En fait, j’écris comme j’aime lire : si je connais le coupable avant la fin, je m’ennuie… et si je m’ennuie, je crois que les lecteurs ne peuvent que s’ennuyer !

J’ai besoin de surprises, de rebondissements, de frénésie, d’enthousiasme… Où serait l’intérêt, pour moi, de concevoir une trame, de connaître le coupable au début et de me contenter de boucher des cases ! Non, impossible ! Je vis avec mes personnages 24h /24… Ils sont dans une mauvaises passe, je suis de mauvaise humeur… Ils vivent leurs aventures à cent à l’heure, j’écris à cent à l’heure ! Je ne fais que tenter de les suivre et de raconter ce que je découvre avec eux. Mais curieusement, je ne m’identifie à aucun d’eux… (beaucoup me posent la question !) d’ailleurs, considérant ce que vit Aloys, je n’ai aucune envie de lui ressembler ou même de vivre sa vie… Je l’admire, peut-être… En fait, j’en sais trop rien. Elle serait comme une amie que je vois évoluer, souffrir, grandir… Nid de vipères n’est que le premier opus d’une série d’enquêtes dont elle est, aux côtés de Sheridan, l’une des héroïnes… Sept, en fait. (Dégâts collatéraux et Le Dragon bleu déjà édités chez De Pierregord), E16 prévu en 2013, Non nobis domine accepté par le comité de lecture, puis deux autres, également écrits dont le premier est en cours de lecture chez mon éditeur. Mais ensuite, Aloys et Sheridan laissent la place à de nouveaux héros quelques peu différents… Ce sont eux qui, en ce moment, m’accaparent.

Euh… Mon rythme de travail ?? C’est 5 à 6 mois de documentation poussée et deux mois d’écriture frénétique.

Y a-t-il des personnages qui existent vraiment, dont vous vous êtes inspirée ?

Non, c’est très clair, du moins dans Nid de vipères. Mes personnages surgissent d’un méli-mélo de rencontres, je suppose. Ils s’étoffent au fils des épisodes. C’est très bien comme ça ! En revanche, j’ancre toujours mes romans dans la réalité en faisant partir l’enquête d’un fait divers réel.

Le parcours a t-il été long et difficile entre l’écriture de votre livre et sa parution ?

Non. J’ai eu beaucoup de chance. J’ai tenté, comme tous les débutants dans le monde de l’édition je suppose, 4 ou 5 gros éditeurs, sans vraiment y croire ; puis j’ai fait un tri drastique… Deux éditeurs semblaient sortir du lot pour leur démarche éditoriale : Chloé des lys, en Belgique et De Pierregord, en France. Le second, en apparence plus tourné vers l’historique et le contemporain, j’ai décidé d’envoyer Nid de vipères à Chloé des lys. Six mois plus tard, sans nouvelles, j’ai envoyé Dégâts collatéraux à de Pierregord. Les deux éditeurs (qui lisent tous les manuscrits qu’ils reçoivent !) m’ont répondu positivement à 15 jours d’intervalle… et les deux opus sont également parus presqu’en même temps.

Avez-vous reçu des remarques surprenantes, marquantes de la part de lecteurs ?

Oh oui… Des lecteurs fidèles se déplacent de loin pour venir me faire dédicacer un livre, ce qui ne cesse de m’étonner… Les gens sont vraiment enthousiastes : c’est un tel plaisir de parler avec eux de mes personnages, de partager mes histoires et mon univers ! A la sortie du premier, certains lecteurs m’accrochaient dans la rue pour s’indigner de l’épilogue de Nid de vipères ! Un autre m’a envoyé un mail m’annonçant qu’il avait lu le livre dans la nuit, s’était endormi au petit matin… et ne s’était pas levé pour aller bosser (sic!). Mon site regorge de petits mots franchement très sympathiques et de posts d’auteurs.. et de lecteurs qui m’ont fait l’honneur d’écrire quelques fiches de lectures qui me font rougir… de plaisir ou de confusion.Je ne les remercierai jamais assez !

Avez vous d’autres passions en dehors de l’écriture (Musique, peinture, cinéma…) ?

Les voyages ! Comme l’écriture, il s’agit d’une véritable addiction. D’ailleurs, dans mes romans, je ne décris que des endroits que je connais bien, une autre façon d’emmener mes lecteurs vers d’autres horizons.

A part votre métier, votre carrière d’écrivain, avez vous une autre facette cachée ?

Ma facette cachée, c’est mon imaginaire… ce monde qui n’appartient qu’à moi et que je ne dévoile que par bribes à mes lecteurs…

Quels sont vos projets ?

Un autre voyage, et un autre livre, bien sûr !… J’en termine un en ce moment, je suis sur les charbons ardents, j’ai envie de connaître la fin.

Quels sont vos coups de coeur littéraires ?

Pour moi, les coups de cœur sont les livres et les auteurs qui ont façonné mon imaginaire… Beaucoup datent, donc, mais ce sont des textes que j’ai relus des dizaines de fois… ils restent mes références : Le Comte de Monte-Cristo, Les trois mousquetaires, Le seigneur des anneaux, Voyage au centre de la Terre, La mare au diable, Faust, Les Misérables, Manon Lescaut, Le Rouge et le Noir, etc. (Il y a eu tous les Arsène Lupin, les Sherlock Holmes, les Jacques Rogy lorsque j’étais enfant, les Perry Rhodan aussi). Dans la littérature plus contemporaine, comme je ne lis pas de roman policier (ou vraiment très peu), je me tourne plus facilement vers l’heroïc fantasy et la SF.

Avez-vous un site internet ou un blog où vos lecteurs peuvent laisser des messages ?

J’ai, en effet, un site auteur www.christine-brunet.com doté d’un livre d’or et d’un formulaire contact. Mes lecteurs peuvent également me contacter via mon mail perso… Je réponds toujours avec beaucoup de plaisir !

Merci à Christine Brunet de nous avoir accordé cette interview.

Retrouvez les chroniques sur les romans de Christine BRUNET ici

 

Interview réalisé en aout 2012

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2 Commentaires

  1. Christine Brunet a le sens du rythme à l’américaine : fulgurant et efficace. Dès les premières lignes, on est embarqué dans un voyage pratiquement sidéral, mais surtout, sans escale. Impossible de lâcher, de reprendre son souffle, jusqu’à la dernière page, et encore, on en redemande…

  2. Christine a un tel enthousiasme qu’elle est un exemple pour beaucoup d’auteurs. Elle ne renonce jamais, portée par sa passion. Il faut surtout la remercier pour ce qu’elle fait pour tous les autres auteurs qui ont la chance de traverser son champ de vision. Elle porte un regard aiguisé sur leur oeuvre et sait avec abnégation les mettre en avant, en valeur.
    C’est très rare et très apprécié.

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