Interview de l’auteure Sandrine PAUTARD

Rencontre avec l’auteure Sandrine PAUTARD à l’occasion de la sortie de son roman « L’oeuvre au bleu » aux éditions l’Harmattan, en septembre 2017.

Sandrine PAUTARDJérôme PEUGNEZ : Bonjour Sandrine Pautard, pouvez-vous me décrire en quelques mots votre parcours ?

Sandrine PAUTARD : Bonjour Jérôme ! J’ai la chance d’avoir choisi très jeune de devenir médecin, ce qui m’a permis d’avoir plusieurs vies professionnelles et aussi de pouvoir m’adonner à quelques passions dont la préhistoire, la musique et l’écriture.

JP : Comment vous est venu l’envie d’écrire ? A quelle période ?

SP : Oh, rien que de très banal ! J’ai commencé à tenir un journal aux débuts de l’adolescence. Ce qui n’était au départ d’un exutoire à mes frustrations est devenu rapidement un exercice quotidien indispensable.

JP : Quelles étaient vos lectures de votre enfance ?

SP : Je lisais un peu tout ce qui me tombait sous les yeux avec une prédilection particulière pour les romans de cape et d’épée et les récits de voyages, notamment ceux ayant pour cadre ce que l’on appelait alors “la région des pôles”.

JP : Quel est votre ‘modus operandi’ d’écriture ? (Votre rythme de travail ? Connaissez-vous déjà la fin du livre au départ ou laissez vous évoluer vos personnages ?)

SP : Pour ce qui concerne le rythme de travail, il n’y a pas de secret. Il faut de la discipline et cela veut dire tous les jours, qu’il pleuve ou qu’il vente et que l’on en ait envie ou pas ! Peu importe ce que l’on écrit du moment qu’on le fait ! Sinon, je m’appuie toujours sur des bases solides, notamment historiques et, bien sur, quand j’écris un roman policier je connais à l’avance le meurtrier ! Mais, cela ne m’empêche pas, parfois, de faire des détours pour mieux suivre un personnage qui a des envies de vie autonome, avant de tirer sur la laisse pour le ramener sur la bonne voie ! Qui c’est l’auteur, hein ?

JP : Quelle est la genèse de votre dernier roman, « L’oeuvre au bleu » ?

SP : Vaste question ! Cela fait plus de dix ans que je tire mon inspiration, c’est à dire plus simplement mon envie d’écrire, de l’archipel de Saint-Pierre et Miquelon, cette terre de France au large du Canada que ceux qui suivent Zonelivre connaissent bien, mais que la plupart situent en Terre-Adélie au royaume des pingouins (gros soupir !). J’ai commencé avec un livre racontant quelques anecdotes de ma vie à Saint-Pierre durant les  trois ans où j’y ai vécu. Ensuite, l’appétit venant en mangeant, j’ai eu envie d’autre chose. J’ai commencé par un roman policier se déroulant en 1905 : La Morue voit Rouge. Et puis ce roman qui en est, non pas la suite, mais une continuité. Les personnages ont vieillis et se retrouvent en 1914 entre le bleu de la mer, le bleu du ciel où les premiers avions s’envolent et le bleu des tenues militaires des poilus.

Sandrine PAUTARD -oeuvre au bleu
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JP : Il y a-t-il des personnages qui existent vraiment, dont vous vous êtes inspiré ?

SP : Le roman s’articule autour d’une affaire de marché d’approvisionnement passé entre la société de la Morue Française et les armées juste avant la déclaration de la Première Guerre Mondiale. On y parle également des contingents des “colonies” anglaises, indiennes, africaines et de Saint-Pierre et Miquelon venus combattre, et mourir, pour la mère Patrie. Tous ces éléments reposent sur des éléments historiques avérés, y compris les relations entre les hommes et les femmes, le rapport à la religion, et tous les détails de la vie quotidienne de l’époque. Certains personnages ont donc réellement existé et d’autres ont les traits physiques ou psychologiques de quelques contemporains que j’ai croisé. Mais c’est un roman et c’est uniquement mon imagination qui a inventé les liens entre les uns et les autres.

JP : Le parcours a t-il été long et difficile entre l’écriture de votre livre et sa parution ?

SP : Cela semble toujours long même si, dans le cas de l’Oeuvre au Bleu , le parcours n’a pris que quelques mois. Le plus difficile a été de voir l’hésitation de plusieurs éditeurs, séduits par le roman et qui ont regretté que l’on y devine que les principaux personnages ont eu une vie antérieure dans La Morue Voit Rouge. D’une manière plus générale, j’ai regretté que des éditeurs ayant des catalogues régionaux aient rejeté le roman faute d’avoir pu le rattacher à un environnement géographique identifié. Saint-Pierre et Miquelon, ce n’est ni l’Amérique ni le Canada, ni les TAAF.  Ce n’est pas la France métropolitaine, ce n’est pas la Scandinavie et ce n’est pas non plus un département des Tropiques avec des  cocotiers!

JP : Avez-vous reçu des remarques surprenantes, marquantes de la part de lecteurs ?

SP : Le livre n’est sorti que depuis un mois et c’est un peu tôt pour avoir des retours. Mais une amie m’a dit avoir été “estomaquée” par la force de l’histoire au point de passer une nuit blanche pour terminer le roman. Un professeur de français m’a écrit pour me remercier d’avoir écrit un “roman populaire au meilleur sens du terme” et « non une énième bouillie prédigérée dont les rayons des supermarchés dégoulinent ». A ce sujet, on ne remerciera jamais assez les petites librairies qui s’échinent à faire connaître des textes comme les miens, écrits avec comme seule préoccupation d’offrir quelques heures de rêve et d’évasion aux lecteurs. Je n’ai pas d’autre prétention.

JP : Avez vous d’autres passions en dehors de l’écriture (Musique, peinture, cinéma…) A part votre métier, votre carrière d’écrivain, avez vous une autre facette cachée ?

SP : La musique classique, qui a joué une si grand rôle dans mon éducation, reprend une place très importante dans ma vie actuelle. Je me suis même remise à l’étude de la clarinette et je ne désespère pas de pouvoir jouer à nouveau du clavecin. Sinon, je suis une toquée de MOOC (formation en ligne ouverte à tous) et en ce moment je me passionne pour la sculpture grecque !

JP : Quels sont vos projets ?

SP : Vivre et… terminer mon prochain roman, un policier se déroulant en 1922, en pleine période de prohibition sur l’archipel de Saint-Pierre et Miquelon où les cadavres baignent dans le whisky !

JP : Quels sont vos coups de coeur littéraires ?

SP : Récemment j’ai lu le premier ouvrage d’une toute jeune maison d’édition. “Naufrages et épaves” des éditions des Embruns. La couverture est superbe qui évoque les livres de Jules Verne avec une reliure texturée vraiment étonnante. Le contenu est également remarquable. Je me suis régalée.

JP : Une bande son pour lire en toute sérénité votre roman ? A moins que le silence suffise

SP : La colle ! J’avoue que l’Oeuvre au Bleu n’est pas vraiment un roman empreint de sérénité et je ne vois pas quelles musiques pourraient en changer la tonalité qui, sans être dépourvue d’humour et de moments légers, est tout de même grave. A contrario, l’atmosphère pourrait en être rehaussée par les sons enregistrés dans une forêts de résineux,  de préférence dans le grand Nord, et en hiver bien entendu. La densité de l’air fait résonner le passage de vent dans les arbres comme nul part ailleurs.

JP : Avez-vous un site internet, blog, réseaux sociaux où vos lecteurs peuvent vous laisser des messages ?

SP : Mais oui, bien sur. J’ai ouvert une page Facebook pour chacun des romans consacré à l’archipel de Saint-Pierre et Miquelon et l’on peut également me contacter sur mon site internet. N’hésitez pas à m’écrire ! http://sandrinepautard.wixsite.com/sandrinepautard

Et, si vous voulez découvrir l’archipel de Saint-Pierre et Miquelon, en tant qu’ambassadrice de bonne volonté pour FIER SPM, je serai ravie de vous donner renseignements et bons tuyaux.

JP : Merci Sandrine PAUTARD d’avoir répondu à nos questions.

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Co-fondateur de Zonelivre.fr. Il est le rédacteur en chef et le webmaster du site.

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