Interview de l’auteur Thomas FECCHIO

Thomas FECCHIOJérôme PEUGNEZ : Pouvez-vous me décrire en quelques mots votre parcours ?

Thomas FECCHIO : Après des études de cinéma, j’ai exercé divers emplois avant de devenir associé dans une société de production de documentaires.

JP : Comment vous est venu l’envie d’écrire ? À quelle période ?

TF : Je tenais le début de la trame de « Je suis innocent » depuis quelque temps, mais je voulais absolument qu’on entre au plus profonds de la psyché des deux personnages principaux même si l’un d’eux est un criminel sexuel. Cette volonté me semblait ne pouvoir s’exprimer qu’à travers un livre. J’écrivais depuis longtemps des projets de fiction à destination de la télévision sans jamais avoir osé sauter le pas du roman. En 2013, à 34 ans, je me suis dit que c’était maintenant ou jamais et que je devais me lancer. Je n’ai pas regretté.

JP : Quelles étaient vos lectures de votre enfance ?

TF : D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours aimé le mystère. Très tôt j’ai lu les romans policiers de la bibliothèque verte (Michel, les 6 compagnons…). Puis je me suis mis à chiper les Agatha Christie de ma mère, très grande amatrice de romans policiers qui m’a communiqué sa passion. Cependant, l’auteur phare de mon adolescence a été Stephen King dont j’ai lu les ouvrages en étant au collège et que je continue à fréquenter avec passion. C’est un très grand compteur qui donne une incroyable épaisseur à chacun de ses personnages…  J’ai dévoré 22/11/63 il y a quelques mois. C’est un très grand roman.

JP : Quel est votre ‘modus operandi’ d’écriture ? (Votre rythme de travail ? Connaissez-vous déjà la fin du livre au départ ou laissez vous évoluer vos personnages ?)

TF : J’ai un modus operandi un peu hybride. Je me suis lancé quand j’ai eu l’impression de tenir les grandes lignes de mon récit mais sans connaître précisément le dénouement. À partir de là, je me suis mis à écrire un minimum de 500 mots par jour. Durant ce processus, le livre m’a un peu échappé dans le sens où, en s’obligeant à ce quota de mots, même les jours où vous n’êtes pas très inspiré il faut noircir des pages. Parfois, vous aboutissez à quelque chose d’intéressant, voire de vraiment surprenant, alors que le démarrage a été laborieux. Cela m’a aussi aidé à mieux dessiner les personnages et à les approfondir.

Ensuite, quand j’ai eu rédigé environ deux cents pages (le livre en fait trois cents), le processus de structuration s’est fait à partir du point de vue que je voulais exprimer et des thèmes que je souhaitais explorer. À ce moment-là, j’écrivais mes cinq cents mots le matin et l’après-midi je reprenais le livre pour lui imprimer un rythme et un style tout en essayant de faire en sorte que les éléments soient bien distribués et l’attention du lecteur constamment entretenue.

JP : Il y a-t-il des personnages qui existent vraiment, dont vous vous êtes inspiré ?

TF : Bien sûr. Pour le personnage de Jean Boyer, je me suis inspiré des parcours de Patrick Tissier et Francis Heaulme. Dans le cas de Heaulme, j’avais en tête l’affaire de Montigny les Metz où plusieurs personnes sont passées aux aveux avant que Patrick Dils ne soit accusé.

JP : Le parcours a t-il été long et difficile entre l’écriture de votre livre et sa parution ?

Thomas FECCHIO - Je suis innocent
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TF : Difficile oui… mais je suis tenté de dire pas plus que pour n’importe quel écrivain qui souhaite faire publier un premier roman. J’ai eu une aventure malheureuse avec un premier éditeur qui m’a fait réécrire pendant de longs mois avant de m’annoncer que le projet ne l’intéressait plus. Aventure que vient de connaître une amie avec un autre éditeur… Le délai d’attente des réponses est déjà si long que quand il faut repartir de zéro vous avez l’impression de recevoir une brique sur la tête…

Ce qui est très difficile aussi c’est de ne pas perdre confiance dans le potentiel de son propre travail. Il y a quelques mois, j’ai vu James Ellroy au festival America de Vincennes et quand une personne lui a demandé comment il se motivait pour écrire, il a répondu :  « Écoute mec, t’as envie d’écrire ? Alors, bouge-toi les fesses, écris un livre, colle ton nom dessus et, même si c’est nul, ben tu pourras toujours dire que ça vient de toi et juste de toi. » Voilà, le livre vient de vous, c’est vous et vous l’avez certainement écrit pour qu’il soit lu donc il faut s’accrocher.

Dans mon cas, c’est finalement la rencontre avec Marion Weber-Massenat des éditions Ravet-Anceau qui a été décisive puisqu’elle m’a tout de suite dit qu’elle voulait éditer le livre tel quel.

JP : Avez-vous reçu des remarques surprenantes, marquantes de la part de lecteurs ?

TF : Pas encore, c’est mon premier livre et il est sorti début février. Je suis curieux d’échanger de pouvoir bientôt échanger avec les lecteurs.

Avez vous d’autres passions en dehors de l’écriture (Musique, peinture, cinéma…) A part votre métier, votre carrière d’écrivain, avez vous une autre facette cachée ?

TF : Évidemment, il y a le cinéma. D’ailleurs, « Je suis innocent » contient beaucoup de références à des films qui m’ont marqué. Par ailleurs, je suis quelqu’un de très curieux, je me passionne pour un tas de choses : l’Histoire, les histoires, le tennis, l’oenologie, le rugby… et j’adore voyager. Je cherche toujours de nouvelles sources d’inspiration.

Je pense que ma facette cachée est dans le livre. Plusieurs personnes de mon entourage m’ont dit qu’elles étaient très surprises par le contenu.

JP : Quels sont vos projets ?

TF : Achever un second roman et le voir vite éditer.

JP : Quels sont vos coups de coeur littéraires ?

TF : Je lis toujours un peu à rebours de l’actualité littéraire, car j’ai une pile de livres qui ne cesse de grimper et qui est très éclectique. Mes derniers chocs ont été : « l’Amour et les Forêts » d’Eric Reinhardt dont le style est d’une sombre et fascinante beauté,  « Tragédie à l’Everest » de Jon Krakauer qui en plus d’être un magnifique récit journalistique réussit à être un implacable suspense, et enfin « Laetitia ou la fin des hommes » d’Ivan Jablonka qui nous rappelle que le fait divers est toujours la porte d’entrée à une analyse très riche de la société.

JP : Une bande son pour lire en toute sérénité votre roman ? A moins que le silence suffise ?

TF : Ça va peut-être vous surprendre, mais j’écoute très peu de musique et quand je lis c’est en silence afin de m’immerger complètement.

JP : Avez-vous un site internet, blog, réseaux sociaux où vos lecteurs peuvent vous laisser des messages ?

TF : On peut me joindre facilement via Facebook : www.facebook.com/thomas.fecchio

JP : Merci Thomas FECCHIO d’avoir répondu à cet interview


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Jérome PEUGNEZ
Jérome PEUGNEZ
Co-fondateur de Zonelivre.fr. Il est le rédacteur en chef et le webmaster du site.

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