Gilda PIERSANTI : Jaune Caravage – Interview à la Fnac Caen

Italie

gilda piersantiGilda PIERSANTI était présente le vendredi 21 mars 2008 à 17h30 au forum de la FNAC pour son nouveau roman Jaune Caravage, parution aux éd. Le Passage,. Elle a répondu aux questions du journaliste et des lecteurs.

Son public était très attentif buvant les paroles d’une auteur passionnée et passionnante. La rencontre s’est achevée à 19h20 après une séance de dédicace.

Jaune Caravage marque-t-il la fin des saisons meurtrières ?

Non , Jaune Caravage marque la fin du premier cycle. Le dérèglement du climat correspond au dérèglement des personnages. Ils évoluent avec le temps.

Pourriez-vous écrire dans un autre genre que le roman policier ?

Médées était un roman à part, basé sur la mythologie. Après les saisons meurtrières, j’ai envie d’écrire soit un polar soit un roman parlant du couple…. Ce qui m’intéresse, c’est la présence du Bien et du Mal (comme pouvait l’écrire Dostoieski). Surtout pourquoi le Mal ?

Comment écrivez-vous ?

Pour moi, le roman n’est pas une fuite vers la fin. Le roman est un voyage, ce qui compte c’est le parcours. Comme dans un train, il n’y a pas que la destination qui compte, il y a également le voyage. J’aime prendre le train.

Dans quelle langue écrivez-vous ?

J’écris en français. J’ai une relation particulière avec cette langue. J’ai travaillé sur la traduction d’auteur tels que Baudelaire et Verlaine du français vers l’italien.

Vos romans sont-ils traduits en italien ?

Non, pas pour l’instant.

Avez-vous déjà imaginé l’adaptation de vos romans au cinéma ?

Les droits des Saisons Meurtrières ont été achetés par une chaine française. Je travaille actuellement sur le scénario des téléfilms qui paraitront certainement sous un format de 90 min. La version tv serait une déclinaison Des Saisons Meurtrières et non une adaptation littérale : le lieu de l’action serait Paris et non Rome.

Quels sont les thèmes majeurs de Jaune Caravage ?

Jaune Caravage parle de l’adolescence. C’est une période où les passions sont exacerbées. La conviction d’éternité est en éternelle lutte avec la notion d’une morte imminente. Les frontières entre l’amour et l’amitié sont souvent très minces, troubles. Les liaisons dangereuses qui peuvent devenir tragiques.

L’héroïne est russe car j’ai une passion pour la littérature russe depuis l’adolescence et Jaune Caravage était l’occasion de dépeindre un fait de société en Italie. De nombreuses femmes russes sont femmes de compagnie, femmes de ménages, infirmières. On a même créé en italien un nouveau mot pour les désigner. Elles sont souvent très cultivées, diplômées. Elles viennent en Italie pour se construire un avenir différent. On les retrouve également dans le milieu de la mode.

Les adultes sont en position de manipulation. Ils ne restent pas à leur place. Il y a une perte des repères pour leurs enfants. Il est important que les générations existent pour que l’individu puisse se construire.

L’adolescence est une période très riche. Je me suis basée sur mes souvenirs. Il y a des lieux qui prennent une importance primordiale car ils ont liés à une émotion. La vision que l’on a de son environnement est différent. L’importance d’habiter tel lieu ou tel quartier.

Rome est une ville en mutation. Elle se transforme. Je voulais montrer ses différentes strates. Le vieil homme qui vit près du Tibre est le témoin des changements. Son chien aussi assiste aux mutations. Le personnage peut être l’humain, l’animal ou la ville elle-même.

Faites-vous des recherches pour écrire des romans ?

ON ECRIT AVEC CE QUE L’ON EST, CE QUE L’ON A LU.

J’étais hier à Lyon à une soirée avec l’auteur Peter JAMES (Comme une tombe) qui a une connaissance parfaite des polices américaines, anglaises et allemandes. J’ai également échangé avec une auteur commissaire divisionnaire qui me disait que l’on ne sort pas indemne de la fréquentation de mal. Pour ma part, je m’attarde peu sur les techniques policières, je préfère voir l’intérieur du personnage (même si j’ai eu l’occasion de rencontrer des policiers pour m’informer)

Les Saisons Meurtrières ont-elles évoluées entre la genèse du projet et la dernière ligne de Jaune Caravage ?

Les histoires se sont transformées. Les personnages ont évolué au fil de l’écriture. LE METIER D’ECRIVAIN C’EST UNE GRANDE EXPERIENCE DE L’AUTRE. Construction des personnages comme dans les rêves. Pas de plan, une situation.

Pourriez-vous écrire sur une autre ville que Rome ?

Pourquoi pas Venise ? …. Etre loin donne une perspective (je vis à Paris)

Écrivez vous pour vos lecteurs ou pour vous ?

Je ne me pose pas cette question lorsque j’écris. Ecrire, c’est une suspension dans le temps.

Nous avons reçu en novembre Franck THILLIEZ qui déclarait aimer faire peur à ses lecteurs ? Aimez-vous faire peur à vos lecteurs ?

J’aimerai beaucoup faire peur à mes lecteurs mais la personne que j’ai le plus effrayé c’est moi lorsque j’écrivais L’inconnu du Paris Rome. J’étais seule chez moi et j’étudiais l’assssinat du président de la démocratie chrétienne Aldo MORO.

Vous avez un véritable amour de l’art, êtes-vous également peintre ou sculpteur ?

J’ai fait des études d’histoire de l’art mais malheureusement, je ne sais pas peindre. L’Art pose des questions, jusqu’où peut-on aller ?

Dans Vert Palatino, le foot tient une place importante, êtes-vous fan de foot ?

Le foot est une véritable religion en Italie. Je n’ai jamais rien compris au règlement de ce sport même si on me l’a expliqué. J’ai un ami qui a été mon conseiller technique pour ce roman. J’ai aimé le roman de Nick HORNBY (Initiation du foot du fils par son père)

Vous avez une relation très fusionnelle avec la musique, est ce vos enfants qui vont fait découvrir Radiohead ?

Non, j’aime découvrir des univers complètement différents, j’écoute à la fois Radiohead et l’opéra. J’aime écouter la musique, me laisser guider par le rythme. Quand j’aime un album, je l’écoute en boucle. Mes enfants m’ont fait découvrir Muse.

Quels sont les thèmes qui vous tiennent à coeur ?

Les lieux : ils ont une vie. On ne doit pas traverser une ville en touriste. L’architecture.

Merci à Gilda PIERSANTI de nous avoir accordé cette interview.

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Co-fondateur de Zonelivre.fr. Il est le rédacteur en chef et le webmaster du site.

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