Présentation Éditeur
Les vieux de Mont-Éloi savent pourquoi ils s’aiment ou se détestent, même si les autres l’ignorent. La seule histoire à laquelle il faut croire est celle qu’ils ont écrite au musée de la Chênaie.
Elsa refusera cette vérité lorsque sa grand-mère lui léguera une maison perdue dans la forêt, à deux pas d’un village martyr.
Guerre. Occupation. Épuration.
Quarante années ne seront jamais suffisantes pour oublier et chasser les fantômes du passé !
L'avis de Hélène
A la mort de sa grand-mère, Elsa découvre que celle-ci lui lègue une petite maison appelée « la braconne ». Elsa n’a jamais entendu parler de cette petite propriété nichée dans un bois et isolée de la ville. Le notaire lui donne, selon les dernières volontés de sa grand-mère, une enveloppe dans laquelle se trouve l’élément déclencheur de ce polar : une photo et surtout un mot qui résonne comme une invitation à découvrir la vérité sur son passé familial : « La Braconne, le passé que je n’ai jamais eu le courage de te raconter. Tous ces fantômes qui n’ont jamais cessé de me hanter ». D’emblée, Le prologue donne alors le ton et le lecteur est invité à remonter le temps avec Elsa.
Les quêtes familiales et personnelles sont des sujets souvent intéressants dans les polars puisque le lecteur accompagne le héros dans des découvertes sur son origine, sur un passé parfois honteux et obscur que tout un chacun cherche à oublier. Le roman d’Estelle Tharreau n’échappe pas à la règle puisqu’Elsa, à défaut d’être bien accueillie à la Braconne, va vite comprendre que sa présence va remuer et secouer les anciens.
C’est la seconde guerre mondiale qui est au centre de ce roman, la chênaie, village voisin de la braconne est un village martyr, plusieurs habitants y ont perdu la vie, sur une dénonciation. Les plaies ne se sont jamais fermées et la vérité est finalement inconnue de tous. Car chacun a sa vérité sur le massacre mais personne ne détient la bonne et ce qu’Elsa va découvrir est effroyable et va remettre en question toute la tranquillité du village.
Estelle Tharreau est vraiment une auteure à découvrir, c’est le troisième roman que je lis et à chaque fois elle réussit à me tenir en haleine. Une fois encore, le passé vient perturber le présent et cela questionne forcément le lecteur. On peut aussi voir à quel point l’histoire familiale est importante dans la construction de soi. Si lever un secret peut être salvateur, il peut dans d’autres cas remettre en question l’équilibre familial et personnel.
L’Histoire – la seconde guerre mondiale – s’invite dans l’histoire d’Elsa. L’ambiance du roman est assez anxiogène, il y a le lieu de la Braconne bien entendu, mais également les cocottes en papier déposées pour Elsa un peu partout et enfin le personnage de Jeanne, qui habite une maison non loin de la Braconne. Cette femme mystérieuse contribue à semer peur et doute tout au long des pages. Le titre, enfin, ne laisse pas indifférent. Il promet un roman sombre et inquiétant. Que peut signifier un titre évoquant la mort ou du moins la douleur ? Peut-on y voir justement une volonté de taire la vérité, de l’étouffer comme la terre étoufferait quelqu’un. Ce n’est qu’à la fin que le titre prend tout son sens, que la vérité sera connue et dévoilée. Le dénouement est inattendu, l’auteur a su réserver jusqu’au bout la vérité pour nous surprendre.
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