
INFOS ÉDITEUR
![]() Parution aux éditions Super 8 en aout 2016 Traduit par Brigitte Mariot Photographe punk expérimentale, adepte made in NYC des ambiances morbides et de la déglingue radicale, Cass Neary a connu son quart d’heure de gloire warholien. Ce qui n’était pas prévu, c’est qu’elle y survive. Vingt ans plus tard, c’est une quadragénaire has been ayant gardé de sa folle jeunesse, outre un penchant prononcé pour les paradis artificiels, une profonde et incurable nostalgie. Aussi, quand son vieil ami Phil lui propose d’aller interviewer Aphrodite Kamestos, artiste culte des années 1960 vivant désormais recluse sur une petite île perdue au large du Maine, Cass n’hésite pas très longtemps ; d’autant que Kamestos, dont l’œuvre a inspiré son propre travail, a apparemment demandé à la voir personnellement. Mais le Maine en novembre est un monde en soi : grise, glacée, peuplée de figures inquiétantes, la région baigne dans une atmosphère quasi onirique, et l’esprit embrumé de la visiteuse n’arrange rien à l’affaire. Avant de s’embarquer pour Paswegas Island, Cass apprend que des disparitions ont été signalées dans le secteur. L’accueil glacial que lui réserve Aphrodite, et l’étrange comportement du fils de cette dernière, ne font rien pour dissiper ses angoisses. Et si l’expression « artiste maudite » était à prendre au sens littéral ? Cass est-elle prête à affronter ses propres démons ? (Source : Super 8 – Pages : 408 – ISBN : 9782370560650 – Prix : 19,00 €) |
L’AVIS DE LEA D.
Cass Neary a connu une gloire éphémère dans les années 70 à New York, en tant que photographe punk expérimentale. Elle a maintenant une quarantaine d’années, et tout ce qui reste de cette période est une grande nostalgie, un penchant pour l’alcool et les drogues, et surtout un mal-être énorme.
Alors, lorsque Phil, un des rares amis qui lui reste, lui propose d’aller interviewer Aphrodite Kamestos, une artiste culte des années 1960 vivant retirée sur une petite ile au large du Maine, Cass va hésiter. Mais après tout, l’artiste semble l’avoir personnellement demandée, et surtout Aphrodite est la raison pour laquelle Cass a commencé la photo, bien des années auparavant.
Mais lorsque Cass débarque sur l’île, elle doit affronter la suspicion des habitants, la folie et l’étrangeté d’Aphrodite, des disparitions, et surtout tous ses fantômes et démons intimes, qui semblent bien décidés à obtenir son attention.
En commençant Images fantômes, j’étais déjà bien disposée : non seulement je n’ai pas encore été déçue par Super8, mais le résumé m’intriguait énormément. Dès le début, j’ai été particulièrement frappée par le personnage de Cass. Personne complexe, elle a perdu sa mère très tôt, et a grandi en photographiant des cadavres et ingérant des substances illicites. Une personnalité pour le moins borderline donc ! Très nihiliste, très antisociale, on peut se questionner sur elle… Mais je n’ai pas pu m’empêcher de l’apprécier ! Outre son personnage principal, je dirais que le point fort de Images fantômes est son sujet : la photographie punk des années 70. Etant photographe amateur, je ne pouvais qu’être captivée !
Outre cela, Elizabeth Hand a écrit une intrigue simple mais captivante. L’ambiance est dérangeante, froide, et pour le moins étrange. On se laisse guider par les événements qui surviennent, par l’envie de savoir l’évolution des différents personnages, qui se révèlent tous très cabossés et pour le moins tordu. Très sombre, très froid, captivant du début à la fin !
Je dois dire que Images fantômes est une excellente lecture !