Présentation Éditeur
Printemps 2100. Le Royaume-Uni, emporté par les vents mauvais de l’histoire, n’existe plus. Il a été remplacé par la « Grande République Britannique », un régime pyramidal placé sous l’égide d’un « Protecteur ». Ce dernier exerce le pouvoir d’une main de fer, menaçant quiconque ose se dresser contre lui. Mais en coulisse, la résistance s’organise autour d’un ancien professeur émérite de Cambridge. Parviendra-t-elle à renverser le nouvel ordre établi et à raviver les feux de la démocratie ?
Origine | ![]() |
Éditions | Beta Publisher |
Date | 12 avril 2021 |
Pages | 328 |
ISBN | 9782490163595 |
Prix | 16,00 € |
L'avis de Yannick P.
Après avoir pondu l’excellent Etoile d’Orion, Aymeric Janier revient avec un nouveau roman. Cette fois-ci, en route pour l’anticipation. Une dystopie écrite avec style dans une Angleterre repoussante à souhait.
La GRB « Grande République Britannique » est devenue glaçante. Sous couvert de république, c’est un régime autocratique tenu d’une main de fer par un dictateur qui n’a pas peur de salir les mains de ses sbires.
Funeste Albion est une histoire intelligente centrée sur les hommes et non une vision futuriste. Dans ce Royaume-Uni en 2100, l’analyse géo-politique qui a vu naitre cette révolution et porté au pouvoir le « Protecteur », Allen Hampden n’est pas oubliée. Le grand remplacement a vu le jour. La royauté a laissé sa place à un régime républicain fort. Si cette dystopie fait froid dans le dos c’est que finalement, nous avons déjà sous les yeux, tous les éléments de ce changement de régime. Extrêmes, immigration, intégrisme, peur. Bref, tout ce qui peut nous mener au chaos. Et ce chaos existe déjà. Pas encore en Europe, quoique…
Funeste Albion réussit à dessiner un futur sans technologie. L’essentiel est tourné vers les motivations des personnages principaux. Protecteur et Lettré son principal opposant (en la personne de Walter Leonard Spencer, un universitaire réfugié à Edinburgh), seconds couteaux du régime. Car les personnages secondaires sont riches. Les fidèles, les dévoués, les vils. Ils tiennent leurs rôles ainsi que le roman. La tension y est palpable. Le roman devient ainsi le journal d’une révolte.
Alors oui, on pense forcément à Orwell. Mais Janier ne se fourvoie pas. Aucun lien avec son illustre prédécesseur si ce n’est le genre. Et en dehors de l’aspect dystoptique, deux éléments rendent ce roman digne d’intérêt. Les nombreuses références à l’histoire et la plume d’Aymeric. Celle-ci est plaisante. Elle use d’un vocabulaire rare, que certains pourraient qualifier d’ampoulée. Elle porte ce livre sans que cela fasse sourire. Preuve que l’on peut écrire en 2021 des romans différents en usant de tous les artifices que la langue peut offrir.