Darcey BELL : Disparue

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Elle est votre meilleure amie. Elle connaît tous vos secrets. C’est ce qui la rend si dangereuse…

INFOS ÉDITEUR

Darcey BELL - Disparue
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Parution aux éditions Hugo en avril 2017

Traduit par Claire Desserrey

Tout oppose en apparence Stephanie, une jeune veuve sans emploi qui partage son temps entre son fils Miles et la rédaction de son « blog de maman », et Emily, une femme d’affaires sophistiquée et mariée.

Elles s’entendent pourtant à merveille et ont noué, dans leur petite ville du Connecticut, une amitié aussi forte que celle qui lie leurs deux fils de cinq ans.

Et lorsqu’Emily lui demande de récupérer son fils Nicky à la sortie de l’école, Stephanie accepte tout naturellement.

Mais les jours passent et Emily ne revient pas. Insidieusement, Stephanie prend alors sa place auprès de Sean, le mari d’Emily. Car on peut toujours compter sur elle pour s’occuper d’autrui. De façon peut-être un peu trouble, ambiguë et excessive parfois. C’est aussi ce que semble penser l’ombre qui, cachée, épie Stephanie et Sean.

En tant qu’institutrice, Darcey Bell s’est servie de son angoisse personnelle de voir un enfant rester seul sur le pas de la porte de l’école pour écrire ce premier roman qui sortira de façon qua- si-simultanée aux Etats-Unis (mars 2017).

(Source : Hugo – Pages : 352 – ISBN : 9782755633085 – Prix : 19,95 €)

L’AVIS DE CATHIE L.

Disparue est le premier de Darcey Bell. Il est édité en français par les éditions Hugo, dans la collection « thriller ». Paru aux USA en mars 2017, il paraîtra en France en quasi- simultané le 6 avril prochain.

L’idée de ce livre lui est venue de son métier : chaque jour, elle voit de petits enfants attendre leurs parents à la sortie de l’école et souvent elle se dit : « Si un jour un parent ne venait pas chercher son enfant à l’école. Que se passerait-il ? Que ferais-je ? » Elle a simplement transféré l’histoire de l’école au domicile, mais le concept est parti de cette amorce.

Le roman est construit autour du blog de Stéphanie : les chapitres enchaînent les messages qu’elle poste et, alternativement, l’histoire racontée du point de vue de l’un des trois personnages principaux, donnant un éclairage différent de la même histoire.

Les thèmes abordés dans ce récit tournent autour de trois aspects :

  • L’amour maternel : comment être une maman parfaite, qui ne vit et ne respire que pour ses enfants ? Avec en négatif, la mère froide et peu aimante de Stéphanie et celle d’Emily, guère plus concernée par le bonheur de sa fille, qui ont connu une enfance plutôt triste et peu épanouissante. Et en corollaire, l’amour paternel: Sean est un père attentif et aimant.
  • Le deuil, ou comment faire face à la douleur de la disparition d’un proche, qu’on soit enfant ou adulte.
  • Le fait qu’on ne connaît jamais vraiment les gens avec qui on vit, qu’on a tous des secrets plus ou moins lourds, des squelettes dans nos placards.

L’intrigue

Postulat sur lequel l’intrigue est construite : « Tout le monde a des secrets. C’est pour cela qu’on ne connaît jamais vraiment les gens et qu’on ne peut avoir confiance en personne. C’est valable également pour soi, car on se cache parfois des choses. » Ce que nous appelons nos zones d’ombre…

Dans une petite ville du Connecticut, Stéphanie, jeune veuve, maman d’un petit garçon de 4 ans, s’ennuie. A la demande de Davis, son mari, elle a abandonné son travail dans un magazine new-yorkais de décoration pour venir s’installer à la campagne et élever leur fils, Miles. Le bonheur parfait… jusqu’à l’accident qui a coûté la vie de Davis et de Chris, son demi-frère. Désœuvrée, ne parvenant pas à s’intégrer dans cette communauté provinciale, Stéphanie crée un blog consacré à l’activité de maman dans lequel elle donne des conseils de toutes sortes pour être une « supermaman ».

Mais un jour, à la sortie de l’école, elle fait la connaissance d’Emily, la maman du meilleur copain de Miles, Nicky. Aussitôt, une solide amitié lie les deux femmes, pourtant très différentes : Emily, sophistiquée, belle et élégante, occupe un poste à responsabilité dans une maison de couture réputée, basée à New-York, où elle se rend quotidiennement. Elle est mariée et vit dans une maison luxueuse, emplie d’objets d’art coûteux.

Depuis un an qu’elles sont amies, la confiance s’est installée aussi, quand Emily demande à Stéphanie de récupérer Nicky à la sortie de l’école, celle-ci accepte de bon cœur : entre « mamans amies », il faut s’entraider. Et tout le monde sait que l’on peut toujours compter sur elle. Pourtant, les heures et les jours passent et Emily ne revient pas. Les recherches officielle se mettent en place sans aucun résultat tangible. Stéphanie et Sean décident de collaborer afin de faire avancer l’enquête : « Lui et moi formons une équipe, dont la mission est d’assurer le bien-être de Nicky(…) Je le soutiens, je le pousse à insister auprès de la police pour que les recherches se poursuivent. » Mais quand le cadavre d’Emily est retrouvé noyé, leur rapprochement prend une toute autre dimension, jusqu’à former un couple : sans trop de scrupules, Stéphanie prend la place de son amie dans sa maison, auprès de son mari et de leur fils, à sa façon ambiguë et excessive.

Mais si Emily est réellement morte, qui est la personne que Nicky dit avoir vue à la sortie de l’école ? Qui est l’ombre qui les observe depuis la forêt qui borde la propriété de Sean ? Dès lors, un jeu de chat et de la souris se met en place, créant une atmosphère lourde de suspicion : qui manipule qui? Qui ment, qui dit la vérité ?

L’intrigue comporte de bonnes choses, des amorces prometteuses, qui, malheureusement, restent trop superficielles ; par exemple, la question autour du vrai père de Miles n’est que suggérée ; l’enregistrement des confidences de Stéphanie à Emily, à la fête foraine, reste lettre morte ; la piste du demi-frère réapparu à l’âge adulte ne donne rien puisqu’il décède trois ans avant le début de cette histoire. Pourquoi se donner la peine d’évoquer de lourds secrets si ceux-ci doivent rester caduques ? Pourquoi nous entraîner sur ces pistes si, au final, elles ne constituent que des impasses ? Autant de chemins qui auraient mérité d’être approfondis afin de donner au roman une atmosphère plus glauque, plus pesante, plus angoissante, une dimension autrement plus angoissante, comme dans tout bon thriller.

Une autre chose un peu surprenante est le manque d’implication de la police dans cette affaire de disparition très mystérieuse, même après la découverte du cadavre d’Emily. Encore un aspect de l’intrigue qui aurait pu prendre plus de place.

Le blog de Stéphanie:

L’originalité du roman, le blog de Stéphanie, n’est pas exploitée de manière à faire avancer l’intrigue, ce qui est dommage. Dans la première partie, qui raconte les événements de son point de vue, trop de verbiage, trop de bla-bla autour de ses élucubrations au sujet de Sean, sur lequel elle fantasme comme une adolescente de quinze ans, sans que cela ne présente un réel intérêt; sinon qu’ elle y donne une image d’elle trop lisse, surfaite, sans aspérités, bien loin de la femme qu’elle est réellement => Cet aspect intéressant de l’intrigue reste également trop superficiel.

Les personnages

  •  Emily Nelson : chargée de communication chez un styliste réputé de Manhattan ; 1m70, cheveux blonds, avec des mèches brunes, des yeux marrons. Signe distinctif : un grain de beauté sous l’œil droit. 41 ans mais en paraît 35. A autour du poignet droit un tatouage en forme de couronne d’épines. Agite beaucoup ses mains en parlant.
  • Stéphanie : amie d’Emily ; veuve, maman de Miles. Son personnage reste trop superficiel: elle est singulièrement naïve car, même si elle pressent qu’Emily n’est pas l’amie qu’elle souhaite, elle continue de lui fait confiance jusque dans le crime. J’ai trouvé ce personnage peu convaincant, peu attachant, trop superficiel, capable de pensées de ce genre : « C’est assez excitant d’être ainsi dans un état de connivence et d’harmonie parfaite avec un très beau papa. »
  • Sean : mari d’Emily ; papa de Nicky. Travaille à Wall Street. Anglais. Il est grand, beau, paraît sûr de lui.
  • Nicky : fils de Sean et Emily ; copain de Miles; âgé de quatre ans.
  • Miles : fils de Stéphanie ; copain de Nicky; âgé de quatre ans.
  • Davis : mari de Stéphanie et père de Miles ; décédé dans un accident de voiture.
  • Chris : demi-frère de Stéphanie ; mort dans le même accident que Davis. Apparu dans la vie de Stéphanie alors qu’elle avait 18 ans et lui 24.
  • Alison : nounou de Nicky; étudiante.
  • Dennis Nylon : patron de Stéphanie ; fondateur de sa propre maison de couture.
  • Carrington : chef de Sean.
  • Maricela : femme de ménage d’Emily.
  • Mme Nelson : mère d’Emily.
  • Bernice : dame de compagnie de la mère d’Emily.
  • Isaac Prager : enquêteur pour le compte de la compagnie d’assurance.
  • Inspectrice Meany
  • Inspecteur Fortas : collègue de Meany.

Les lieux

Les lieux sont peu présents car l’essentiel du roman repose plutôt sur le jeu psychologique entre les personnages. On sait que les deux amies vivent à Warfield, une petite localité située à la frontière entre le Connecticut et l’état de New-York,à deux heures en MetroNorth. C’est plus la campagne que le banlieue, comme le dit elle-même Stéphanie dans son blog.

Mon avis

Ce premier roman comporte certes de bons éléments de base ; malheureusement, ces éléments n’ont pas été suffisamment exploités par Darcey BELL, avec pour résultat une intrigue un peu bancale, qui manque parfois de profondeur, de complexité. J’ avoue être déçue car j’ai commencé à m’ennuyer assez vite, ce qui n’est jamais bon signe : la première partie, qui constitue presque la moitié du roman, ressemble plus à de la romance qu’à un véritable thriller. J’ai toutefois persisté dans ma lecture, d’une part par respect pour l’éditeur qui m’a gracieusement envoyé cet ouvrage, d’autre part, parce que je me suis engagée à le lire et à le chroniquer. Mon impression est donc mitigée : de bons éléments de base qui ne sont pas assez aboutis.

Pourtant, il est indéniable que Disparue possède des atouts qui, malheureusement, sont restés, pour la plupart, dans la manche de son auteur. Darcey Bell montre une aptitude certaine à présenter l’aspect psychologique de ses personnages, à envisager tous les scénarii possibles quant aux motivations des protagonistes: qui est le chat, qui est la souris dans ce jeu de dupes ? Sauf qu’elle dévoile trop d’indices, trop tôt, compromettant le suspense qui aurait dû nous tenir en haleine jusqu’au bout. Gageons que le prochain roman sera mieux construit, plus accompli.

L’AVIS DE HÉLÈNE

Disparue est un thriller psychologique qui s’articule autour de trois personnages. Tout d’abord il y a Emily, la femme qui disparaît, laissant son fils et son mari dans le désarroi. Elle est mariée à Sean qui se trouvait à l’étranger lors de sa disparition. Enfin, Stéphanie est l’amie d’Emily, elle est maman et blogueuse à plein temps. Impossible de rentrer dans le détail sans révéler la substance de l’intrigue. Ce roman alterne les récits sous la forme des pages du blog de Stéphanie et le récit des personnages de Sean, Emily et Stéphanie. Le roman ne s’attarde pas sur l’enquête de la police mais sur l’inquiétude de son amie et sur l’investissement de celle-ci dans la vie de Sean et de son fils. Quand Stéphanie tombe amoureuse de Sean, l’intrigue s’accélère et la tension psychologique si caractéristique des thrillers devient palpable.

Cependant, et c’est là que j’émets quelques critiques, je ne suis pas parvenue à être surprise puisque l’auteur ne fait que raconter ce que les personnages ont fait.  J’ai eu l’impression parfois de ne lire que les portraits psychologiques des personnages, je n’ai pas eu le plaisir de rentrer dans l’histoire puisque tout nous est servi sur un plateau. C’est dommage car l’intrigue est intéressante mais ce sentiment d’inabouti n’a cessé de prévaloir. De même, l’intrigue vue à travers l’article du blog était originale et rend l’intrigue vivante. Les ingrédients du thriller sont bel et bien présents, les personnages sont également très typiques du thriller : il y a celui qui semble passif, celui qui manipule et celui qui n’est qu’un vulgaire appât à un plan terriblement machiavélique. La deuxième partie du roman nous révèle énormément de choses certes mais je n’ai pas réussi à ressentir le frisson et l’angoisse, deux éléments propres à ce genre de roman.

Pour résumer :  une lecture en demi-teinte qui ne m’a pas convaincue malgré un début prometteur.

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