PRÉSENTATION ÉDITEUR
John Smythe est venu s’installer avec ses enfants, Cathy et Daniel, dans la région d’origine de leur mère, le Yorkshire rural. Ils y mènent une vie ascétique mais profondément ancrée dans la matérialité poétique de la nature, dans une petite maison construite de leurs mains entre la lisière de la forêt et les rails du train Londres-Édimbourg. Dans les paysages tour à tour désolés et enchanteurs du Yorkshire, terre gothique par excellence des sœurs Brontë et des poèmes de Ted Hughes, ils vivent en marge des lois en chassant pour se nourrir et en recevant les leçons d’une voisine pour toute éducation. Menacé d’expulsion par Mr Price, un gros propriétaire terrien de la région qui essaye de le faire chanter pour qu’il passe à son service, John organise une résistance populaire. Il fédère peu à peu autour de lui les travailleurs journaliers et peu qualifiés qui sont au service de Price et de ses pairs. L’assassinat du fils de Mr Price déclenche alors un crescendo de violence ; les soupçons se portent immédiatement sur John qui en subit les conséquences sous les yeux de ses propres enfants…
Ce conte sinistre et délicat culmine en une scène finale d’une intense brutalité qui contraste avec la beauté et le lyrisme discret de la prose de l’ensemble du roman.
Origine | |
Éditions | Joëlle Losfeld |
Date | 3 janvier 2020 |
Traduction | Laetitia Devaux |
Pages | 240 |
ISBN | 978-2072880117 |
Prix | 19,00 € |
L’AVIS DE LÉA D.
Merci à Joëlle Losfeld !
John Smythe est un ancien homme de main, il a également l’habitude de boxer dans des combats clandestins. Il décide un jour d’emmener ses enfants – Cathy et Daniel – dans le Yorkshire, la région d’origine de leur mère. Là-bas, ils vont occuper un petit terrain, où ils vont construire une maison de leurs propres mains, et vont également vivre en marge des règles. Mais cela ne pouvait pas durer longtemps… Car Mr Price, un riche propriétaire terrien, est bien décidé à remettre la main sur John Smythe et ses talents, ou alors de l’expulser.
Entre les deux hommes va commencer une lutte sourde, et dont la violence va aller en croissant. Bientôt, Cathy et Daniel vont également être pris à parti dans cette lutte.
Elmet est un livre de la rentrée littéraire de janvier qui me tentait tout particulièrement, et j’étais très curieuse de découvrir la plume de Fiona Mozley. Surtout que ce roman avait été parmi les finalistes du « Man Booker Prize » en 2017 et qu’il est sorti en France chez Joëlle Losfeld, une maison d’édition que j’apprécie particulièrement.
Et Elmet a été une très bonne découverte, je dois dire ! C’est un roman court (un peu plus de 200 pages), mais tout est dit et il y a tout le nécessaire. Avec une plume concise et efficace, Fiona Mozley nous entraîne dans une histoire sombre et captivante, dans les magnifiques paysages du Yorkshire.
L’atmosphère est d’abord délicate et poétique, avant de sombrer irrémédiablement dans la noirceur de la psyché humaine. Car il y a beaucoup de violences dans cette histoire, qu’elle soit dite à demi-mot ou décrite franchement. Il y a les combats de boxe clandestins, les scènes d’intimidations, et beaucoup de scènes où l’on doute de la bonté humaine. Mais – malgré tout, il y a quand même de la gentillesse. Que ce soit de la part de la voisine de la famille, des travailleurs qui décident de s’unir… Mais tout cela sera-t-il suffisant ?
En lisant Elmet, j’ai parfois pensé aux romans de Ron Rash, pour cet univers sombre, se déroulant dans les grandes étendues sauvages…
Je suis ravie d’avoir pu découvrir la plume de Fiona Mozley, et je suis impatiente de lire ses prochains romans !