Quand le 42ème président des Etats-Unis collabore avec un écrivain à succès, spécialiste du thriller, cela donne Le président a disparu.
- Éditions JC Lattès le 6 juin 2018
- Éditions Le Livre de Poche le 29 mai 2019
- Traduit par Dominique DEFERT, Carole DELPORTE et Samuel TODD
- Pages : 400
- ISBN : 978-2709662390
- Prix : 23,00 €
PRÉSENTATION ÉDITEUR
Les trois jour qui ébranlèrent les Etats-Unis. Il y a des secrets que seul un président peut connaître, il y a des décisions que seul un président peut prendre, et parfois il doit envisager l’impensable… Le thriller visionnaire que seul un président pouvait écrire.
L’AVIS DE YANNICK P.
Quand le 42ème président des Etats-Unis collabore avec un écrivain à succès, spécialiste du thriller, cela donne Le président a disparu. La communication est belle. On s’attend à du costaud, du croustillant, du vécu ou à défaut quelques révélations. Et là, pas de bol. L’entreprise Patterson atteint son paroxysme, on tient l’archétype du techno-thriller – un scénario efficace digne d’une série télé où ne figure aucun temps mort mais avec un manque de fond et un lot d’incongruités.
Posons rapidement le contexte car tout va très vite. Même la lecture de ce thriller. Le président Duncan – a war hero and not a draft-dodger- qui dégouline d’humanité (l’image de Bill ?) s’est entretenu avec le leader des « Sons of Jihad ». Suliman Cindoruk, tueur d’Américains donc recherché par toutes les polices du monde. Les conservateurs du Congrès montent une procédure d’impeachment à son encontre alors qu’il est lié par les exigences de sécurité nationale, et fait face à la plus grande cyberattaque imminente qui se promet de mettre notre monde à genou, de le ramener à l’âge de pierre, au « Dark Ages ».
Voilà, avec une pincée de House of Cards, une once de Designated Survivor, pour ce qui est des arcanes tordues de la Maison Blanche et du pouvoir, un soupçon de Mr Robot pour la partie nerd, et un poil de Jack Ryan de Clancy, la Patterson compagnie livre un thriller rapide gavé de chapitres courts aisément lisibles par le premier lecteur venu – curieux de la co-signature prestigieuse sans doute.
Oui Patterson maîtrise les effets et le rythme en esquissant ces journées de folies, mais il enchaine de trop nombreux clichés sans vraiment se soucier d’une quelconque vraisemblance pour ce qui est des événements. Certes, il pose quelques pages techniques sur le web et les techniques mises en place par les hackers, mais là où je rêvais de découvrir les rouages de la Maison Blanche, je reste sur ma faim. Il y a les méchants, les très méchants, les traites et les hommes du Secret Service. Tous sont de facture trop classique à mon gout. Seule la tueuse passionnée par JS Bach sort un peu du lot.
Dommage car ce qui promettait d’être un thriller basé sur drame mondial vu depuis les plus hautes allées du pouvoir se révèle en fin de compte, un thriller de vacances pas franchement mauvais, même plutôt sympa à lire, mais pas à la hauteur du battage médiatique et de la promesse.
J’ignore quel a été l’influence de William Jefferson Clinton dans la rédaction de cet ouvrage… si ce n’est d’avoir vécu une procédure d’impeachment. J’ai néanmoins noté le coup de patte du dernier discours, fédérateur et si américain, avec des effluves d’état de l’Union. Mais je subodore que Patterson et ses équipes auraient très bien pu pondre cela sans lui. M’est avis que la politique éditoriale de Knopf Doubleday Publishing n’est pas innocente à ce coup de comm’. On ne devient pas l’écrivain à succès le plus fortuné du monde pour rien.
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