Tito DESFORGES : La machine à brouillard

L’AVIS DE HÉLÈNE B.

Mac Murphy, ancien soldat d’élite, décide de partir avec sa fille Louise, pour un périple dans le bush australien mais très vite l’aventure tant désirée du père et de la fille va virer au cauchemar. Louise est kidnappée. Le roman commence après ce drame. Mac Murphy est hospitalisé en unité psychiatrique, deux médecins tentent une thérapie par l’écriture. L’ancien soldat, mis à l’écart de l’armée pour troubles psychologiques, doit écrire l’histoire de ce périple afin de comprendre ce qui s’est réellement passé.

La machine à brouillard est une expression très imagée révélant un esprit embrumé, flirtant avec la folie. Mac Murphy a beaucoup d’absence, sa vie est un grand puzzle qu’il va tenter de reconstituer. Le résultat sera explosif. Mac Murphy raconte alors son arrivée dans le désert, l’accueil glacial des habitants dans le petit restaurant et surtout l’enlèvement de sa fille qu’il va tenter de résoudre lui-même. Le récit montre un homme jusqu’au-boutiste capable de tout pour retrouver sa fille. Le père va se transformer en machine à tuer.

Mac Murphy divague souvent, le lecteur ne sait plus où est la frontière entre la réalité et le fantasme ? Que se cache-t-il derrière cet enlèvement et derrière cette expédition punitive de l’ancien militaire ? Ce roman ne connait aucune pause, le lecteur est entraîné dans un marathon psychologique. Le personnage de Mac Murphy est troublant car au-delà de sa violence se cache une plaie béante. Son intelligence cohabite avec une sorte de paranoïa que le lecteur n’arrive pas toujours à comprendre. On attend le dénouement de cette histoire avec impatience car, et c’est une réussite, il est difficile pour le lecteur, d’ébaucher la moindre hypothèse tant le personnage principal est indéchiffrable. Ce thriller est une énigme du début à la fin, la narration à la première personne permet de vivre les tourments du personnage intensément. Ses doutes, ses analyses, ses certitudes nous ramènent à la grande complexité et à la fragilité de tout un chacun.

L’AVIS DE YANNICK P.

Un roman déconcertant. Court et pas désagréable. C’est en quelques mots mon ressenti à la lecture de La machine à brouillard.

Bercés entre les enregistrements vidéos et l’esprit vacillant de l’homme. Randle Mac Murphy ou Nicolas Forman, je me suis promené aux abords de ce village perdu dans les profondeurs de l’Australie suivant le récit de cet ancien soldat. Les habitants ne sont pas très accueillants, juste à la hauteur de sa folie vengeresse.

Mac Murphy n’est pas un personnage inconnu. C’est une forte personnalité remplie d’une détresse sans fin. Il fut une machine à tuer. Aujourd’hui il est patient, cobaye.

Au fil des pages, j’accompagne l’ex-soldat d’élite dans sa mémoire. Un toubib lui a demandé d’écrire son histoire. Au fil des pages, j’accompagne l’ex-soldat d’élite dans sa mémoire. Mais il y a des trous. Et puis, il se mélange les souvenirs. La machine à brouillard a fait son office. Elle gomme sa réalité. Pourtant on lui injecte un traitement médical pour soigner les relents post-traumatiques d’une vie lourde et scarifiée, d’une vie passée entre le Vietnam et le Bush Australien.

Mac Murphy n’est pas un personnage inconnu. Il n’y a qu’une seule vérité pour lui L’amour d’un père pour sa fille. Il est prêt à tout pour elle.

Tito Desforges écrit Mac Murphy. Ce n’est pas un personnage inconnu. Bon, tu n’as toujours pas la référence. Celle qui t’amène à la frontière de la folie. Allez réfléchis un peu. Penses à « chef » Bromden et miss Ratched, à Jack dans toute sa splendeur.

Chez Taurnada on amie les romans courts. La machine à brouillard, est une escapade en milieu hostile comme un vol au-dessus du bush.