Shane STEVENS : Au-delà du mal

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INFOS ÉDITEUR

Shane STEVENS - Au-dela du mal
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Parution aux Editions Sonatine en Avril 2009

Parution aux éditions Pocket en février 2011

Traduit de l’anglais (États-Unis) par Clément Baude.

Après plus de vingt-cinq ans de malédiction éditoriale, nous avons le plaisir de vous présenter pour la première fois en langue française Au-delà du mal, de Shane Stevens, l’un des livres fondateurs du roman de serial killer, avec Le Dahlia noir de James Ellroy et Le Silence des agneaux, de Thomas Harris.

À 10 ans, Thomas Bishop est placé en institut psychiatrique après avoir assassiné sa mère. Il s’en échappe quinze ans plus tard et entame un périple meurtrier particulièrement atroce à travers les États-Unis. Très vite, une chasse à l’homme s’organise : la police, la presse et la mafia sont aux trousses de cet assassin hors norme, remarquablement intelligent, méticuleux et amoral. Les destins croisés des protagonistes, en particulier celui d’Adam Kenton, journaliste dangereusement proche du meurtrier, dévoilent un inquiétant jeu de miroir, jusqu’au captivant dénouement.

À l’instar d’un Hannibal Lecter, Thomas Bishop est l’une des plus grandes figures du mal enfantées par la littérature contemporaine, un « héros » terrifiant pour lequel on ne peut s’empêcher d’éprouver, malgré tout, une vive sympathie. Au-delà du mal, épopée brutale et dantesque, romantique et violente, à l’intrigue fascinante, constitue un récit sans égal sur la façon dont on fabrique un monstre et sur les noirceurs de l’âme humaine. D’un réalisme cru, presque documentaire, cet ouvrage n’est pas sans évoquer Le Chant du bourreau de Norman Mailer et De sang-froid de Truman Capote. Un roman dérangeant, raffiné et intense.

(Source : Editions Sonatine – Pages : 500 – ISBN : 9782355840159 – Prix : 23,00 €)

L’AVIS DE LUCIE MERVAL

Quand l’Amérique tremble

L’histoire débute avec le vie de Sara Bishop, une jeune fille ordinaire… Ce qui l’est moins c’est son fils Thomas. Suite à une enfance difficile, il finira à 10 ans dans un hôpital psychiatrique pour l’assassinat de sa mère. Cet enfant au caractère passif aux yeux des psychiatres va se révéler être une personne douée d’une grande intelligence. Il va programmer méthodiquement son évasion et ne va pas tarder à devenir le « Jack L’éventreur » de l’Amérique des années 70. Plusieurs personnalités seront mêlés à cette affaire, les répercussions étant perçues différemment selon si l’on est psychiatre, flic, journaliste, politicien, criminologue…

C’est cet aspect qui m’a séduit dans le livre, une histoire à plusieurs voix où chaque journée de meurtres de Bishop sera perçue différemment par les interlocuteurs. S’engage alors pour tous ces acteurs, une véritable course contre la montre, pour être le 1er à mettre la main sur Bishop, chacun ayant sa propre raison de l’attraper. Mais Bishop, devenu maître dans l’art du déguisement et de la dissimulation n’est pas un gibier facile à capturer ! Plus qu’un roman policier, on a l’impression de suivre un reportage sur une affaire judiciaire de grande ampleur tellement les questions soulevées (la peine de mort, la politique de l’époque) sont mises en exergue. Pouvoir entrer dans l’esprit retors du tueur est tout aussi fascinant. On découvre au fil du livre les motivations de Bishop mais aussi comment sa (dé)raison s’est construite.

Un livre coup de poing !!!


L’AVIS DE JUSTINE

Ecrit en 1979, ce thriller est un petit bijou du genre. L’auteur, Shane Stevens (probablement un pseudonyme), a écrit 5 romans entre 1966 et 1981, puis a complètement disparu de la circulation (d’où l’absence de photo). Ce livre, considéré comme son chef-d’oeuvre, a été édité en France en 2009 après qu’une maison d’édition ait réussi à retrouver sa fille, mais même aux Etats-Unis, le roman a très longtemps été dur à trouver. Pourtant, je le redis, c’est vraiment une perle pour qui aime les thrillers.

L’histoire se déroule sur près de 1000 pages, et les 150 premières servent à planter le contexte historique et familial de la naissance du tueur, Thomas Bishop. Dans les années 1950 aux Etats-Unis, Caryl Chessman, un criminel condamné à la peine de mort, fait beaucoup parler de lui (le personnage a réellement existé). Thomas Bishop sera persuadé toute sa vie d’être son fils, et cela tiendra lieu de fil rouge dans le roman, de ces 150 premières pages (d’introduction, en quelque sorte) jusqu’au dénouement. On se rend compte dans le début de ce roman que Thomas Bishop a eu une enfance particulièrement tourmentée, avec une mère devenue plus ou moins folle avec les années, qui vit isolée et seule avec son fils. Un jour, à 10 ans, il craque et la tue. Il est alors placé dans un institut psychiatrique / prison, où il restera jusqu’à ses 25 ans. Il a donc vécu seul avec sa mère jusque 10 ans, pratiquement sans contact avec l’extérieur, puis enfermé dans un établissement psychiatrique durant les 15 années suivantes: comment ne pas être dérangé ?

Le personnage de Thomas est pourtant incroyablement intelligent. Il parvient à échafauder un plan pour s’évader en trompant toute l’équipe (personnel de l’hôpital, policiers…) qui va être chargée de le retrouver: il arrive à se faire passer pour un de ses « amis » codétenus et à feindre sa mort. Pendant une très longue période, les enquêteurs vont donc être persuadés que Thomas Bishop est mort, et ils chercheront la mauvaise personne. C’est alors beaucoup plus simple pour lui de passer inaperçu dans la nature…

Toute la suite de l’intrigue est orientée sur la traque de ce tueur par les enquêteurs, et sur les ruses de Thomas Bishop pour leur échapper. On suit en parallèle les différents politiciens, journalistes et policiers qui le cherchent (enfin, qui cherchent un tueur sans savoir qu’ils cherchent Thomas Bishop, en fait), et Thomas Bishop lui-même, avec tous les meurtres qu’il commet et ses techniques pour passer inaperçu. Le journaliste Adam Kenton évoqué dans le synopsis met quand même pas mal de temps avant d’arriver dans le tableau, mais ça n’entache pas la qualité du roman. Les personnages politiques sont peut-être superflus (le débat politique sur la peine de mort ne l’est pas, je parle bien des personnages politiques), je trouvais qu’ils alourdissaient un peu le tout, les journalistes et les policiers auraient suffi.

Ce livre est juste extraordinaire, il est incroyablement documenté, ambitieux, poussé, l’auteur a dû y passer un temps fou (quel dommage qu’il n’écrive plus!) et ça se sent. C’est très rare de lire des thrillers de cette qualité. Il a un style très détaillé, les descriptions sont cliniques (ce n’est pas trop gore), limite froides, on sent une volonté de détachement de la part de Shane Stevens, de raconter son histoire le plus objectivement possible. S’il est un peu long à démarrer, franchement, ça vaut le coup!

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2 Commentaires

  1. Je l’ai commencé il y a quelques temps déjà, et abandonné presque dans la foulée. Le côté narration façon documentaire dès le début, ça m’a rebutée, je n’ai pas réussi à vraiment entrer dans l’histoire.

  2. un bouquin absolument remarquable ! Un vrai choc je me souviens ! Une écriture et une tension extraordinaire dans une réalité tellement palpable que ce roman m’a fait penser à « De sang froid » de Capote, tellement la façon de raconter en est proche. Et je recommanderai l’autre roman de l’auteur « L’heure des loups » tout aussi fort, mais dans un autre registre différent dans l’histoire racontée.

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