- Éditions Gallimard collection Série Noire en mars 2016
- Pages : 496
- ISBN : 9782070178797
- Prix : 20,00 €
PRÉSENTATION ÉDITEUR
Le cerveau reptilien et le néocortex sont aux commandes, dans un univers bouillant de silicium.
Des fantasmes sexuels impliquant des pieuvres géantes, des Goliaths et des cannibales deviennent réalité.
Car les neurotoxines hallucinogènes de la Vipère sont encore actives : Diane Lempereur, sa dernière élève, recrute Joana, une jeune synesthète (dont les perceptions sensorielles fusionnent) ; tandis que Silver, toujours boxeuse mais nettement moins zen, est happée par le processus de la loi de l’alignement.
Dans le chaos, Wolf, lieutenant de la Brigade criminelle, cherche son chemin avec l’aide de Richard Philips, l’ancien patron de Karen – la fille samouraï qui hante sa psyché.
Car dans l’ombre, l’Impératrice d’Or prépare un bouleversement total.
Sagittarius : entre le sang et les étoiles, dans un monde en violente mutation, personne ne joue la partition qu’il croit. Tout comme dans L’alignement des équinoxes, Sébastien Raizer livre avec Sagittarius un thriller métaphysique sous haute tension, où se télescopent les enjeux d’aujourd’hui et les combats de demain. Un univers total qui électrochoque la notion d’humanité, avec radicalité et panache.
L’AVIS YANNICK P.
Le cycle de l’alignement tient ses promesses. Avec Sagittarius, tome de transition, avant Minuit à contre-jour promis pour le printemps 2017, Sebastien Razier rempile et marque un nouveau tour de force. Il exploite à merveille cet univers aussi fascinant que sombre. Des relents de William S. Burroughs sont bien présents et jalonnent cet ouvrage. En digne successeur de Philip K. Dick et de Maurice G. Dantec, il subjugue le lecteur dans un maelstrom que d’aucuns nomment cyberpunk. Perso, je préfère la mention techno-thriller. Car ce roman, cet univers dément nous donne un reflet de cette humanité rendue obsolète l’évolution égo-centrée, digitale et parfois perverse de nos sociétés qu’elles soient occidentales ou orientales.
Mais attention à toi lecteur. Sous couvert de domination occulte, Sagittarius ne se laisse pas pénétrer facilement. Au fil des pages, tu lâcheras ton innocence. La lecture du précédent volume est à mon sens, obligatoire. On ne pénètre pas cet univers sans y être préparé. S’en suit alors, une descente savamment maitrisée vers un univers immersif et sulfureux, bercé par un rythme romanesque et surtout conférant un rythme de lecture particulier. Tu devras t’astreindre à éprouver la mécanique que Sebastien a mis en place. Il te donnera parfois du fil à retordre. Car ce monde sous terrain, rempli d’IA, de conflits et de formes inédites de criminalité, confère à cette création, si ancrée dans ce siècle, un sentiment de chaos addictif. Mais tu ressentiras le véritable plaisir d’avoir su traverser ces lignes. Il n’y a rien d’initiatique. Si ce n’est une authentique expérience de lecture. C’est suffisamment rare pour être évoqué.
Oui, une nouvelle fois, on ne s’introduit pas dans ces deux romans, tel un quidam dévorant un roman primé de l’automne. On doit s’y infiltrer, s’insinuer dans chaque page. Sagittarius comme L’Alignement des Equinoxes, se mérite. Cet infime effort est la juste conséquence de celui de l’auteur. Lecteur, tu dois apprendre à appréhender les personnages leurs dualités. Tu dois pour se faire saisir les énigmes et les trahisons. Comme dans les univers de Dick ou Burroughs, accéder à la perception débouche sur une jouissance personnelle. C’est magnétique.
Oui il y a une once de paranoïa sous ces lignes violentes qui couvent le bordel enveloppant ce millénaire.
Sans rien spoiler, saches que l’histoire reprend là où le roman précédent l’avait laissée. 9 mois plus tard. « Face au gouffre, un pas en avant ». Impossible de faire marche arrière. Le décor est ainsi planté. Tout juste une brève translation du 36 vers un nouveau bunker. Les personnages sont toujours là. Avec ce second volume, tu prendras conscience, que la mort de Karen, la fille samouraï et celle du psychiatre Meriem Drought, la Vipère, n’ont rien résolus. La théorie de l’alignement continue se distiller à travers de nouveaux adeptes que Diane Lempereur, Impératrice d’Or et nouvelle grande prêtresse recrute – comme Joana disciple hallucinée à la neurotoxine et douée de synesthésie. Des vidéos abominables découvertes par un petit nouveau, Richard Philips patron de Kindread, informaticien brillant qui se plait à voyager dans l’interzone – une nouvelle piste pour Wolf et Silver ? Wolf est toujours obsédé par Karen et adepte de l’adrénaline mais il est empli de doutes. Silver, intoxiquée, est autant en quête de ses origines Laotienne que sur le point d’atteindre l’équinoxe de son alignement. Marquez continue à prôner l’éradication pour sauver la planète. Lacroix et Marcus sont en quête de la formule de la neurotoxine.
Comme moi, cher lecteur, tu constateras que la vision du monde et les réflexions de Wolf sont modérément optimistes. Pourtant, tu auras le plaisir de le suivre pour le voir affronter d’imprévisibles adversaires. Dans ce roman, personne ne semble être celui qu’il croit être. Sebastien se joue de nos perceptions. C’est saisissant et complètement maîtrisé. On en ressort le cerveau fondu car l’écriture est saccadée, convulsive et toujours rythmée par une bande son incroyable. Ce roman n’est pas une épreuve, mais un moment où l’on a plaisir à reprendre une bouffée d’air frais à la dernière page tout étant impatient de repartir vers ce voyage. D’où une forte attente pour ce qui est du troisième volume…
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