René MANZOR : A vif

René Manzor fait preuve avec A Vif, d’une construction conventionnelle mais également une grande maitrise de la psychologie des personnages.

Rene MANZOR - A vif
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Présentation Éditeur

Dans la forêt qui borde le village de Gévaugnac, on découvre une toute jeune fille brûlée sur un bûcher. La capitaine Julie Fraysse, du SRPJ de Toulouse, est priée de différer ses vacances et de consulter Novak Marrec, le policier qui a mené l’enquête sur des meurtres très similaires, attribués à un mystérieux « Immoleur » jamais arrêté.

Le problème c’est que Novak est interné en hôpital psychiatrique. Depuis son échec dans l’affaire de l’Immoleur, ce flic intelligent, cultivé et peu loquace est atteint de troubles obsessionnels délirants : par moments son cerveau lui crée de fausses certitudes, qu’il n’arrive pas à distinguer de la réalité.

Convaincu que l’Immoleur est de retour, Novak se lance à corps perdu dans l’enquête avec Julie. Mais comment découvrir la vérité quand votre propre esprit joue contre vous ? Parviendront-ils à mettre au jour les secrets de la petite communauté de Gévaugnac ?

Origine Flag-FRANCE
Éditions Calmann-Lévy
Date 17 mars 2021
Éditions Pocket
Date 14 avril 2022
Pages 400
ISBN 9782702161791
Prix 20,50 €

L'avis de Yannick P.

Un thriller psy qui brûle les yeux.

Une jeune fille immolée sur un bûcher. 2 ans après un précédent massacre. Deux flics contraints à collaborer. Julie sur le point de rompre dans son couple, Novak lui est déjà interné en HP. Il a déjà enquêté sur l’Immoleur. Sans succès. Il y a perdu la raison.

Certes, René Manzor fait preuve avec A Vif, d’une construction très conventionnelle mais également une grande maitrise de la psychologie des personnages. C’est à mon sens la principal intérêt de ce roman. Cette psychologie recouvre tout. Elle dévore.

La mort d’un enfant est sans doute la plus grande saloperie. Alors quand il s’agit d’un tueur en série se plait à brûler de très jeunes adolescentes et que l’auteur saupoudre cela de croyances religieuses, de manipulations, cela prend une autre dimension. D’autant que la mise en scène (on ne se refait pas lorsque l’on est cinéaste) est très visuelle. Les nuits dans cette campagne Toulousaine sont particulièrement repoussantes.

En une semaine, le lecteur navigue entre vérité et délire, suspens et hallucinations. Tout y passe. De la panique à la vengeance, des parents perdus au deuil trop difficile à ceux dont la vie de couple arrive à sa fin, aux enfants qui comme les adultes ne sont pas forcément innocents, des faux bergers se plaisant à inculquer la bonne parole à leurs électeurs ou paroissiens et de vrais crimes.

A Vif est une collection paranoïaque. Novak et Julie sont diablement intelligents. Mais peut-on concevoir le pire sans abandonner une partie de soi ?

Reste cette citation. Je n’ai pas été le seul à avoir été marqué par celle-ci. A elle seule, elle embrase tout ce roman.

La mort d’un enfant agit sur le couple comme un cancer. Elle détruit le ménage de l’intérieur. On commence par vivre le choc ensemble, mais l’absence, on la vit chacun pour soi. Tout, chez le conjoint, nous rappelle le bonheur avec notre enfant. Et on lui en veut pour ça.

L'avis de Stanislas Petrosky

Il suffira d’une étincelle, d’un rien, pour… faire sortir Novak Marrec de l’établissement psychiatrique où il est en soin depuis pas loin de deux piges. Une enquête qui lui a « brûlé » les neurones, celle sur l’Immoleur. Et s’il sort de l’asile, c’est parce que le dit Immoleur est de retour…

Je continue en disant que cette affaire est tout feu tout flamme ?

Non, tu as raison, à force de calembours foireux, je vais me cramer les ailes…

René te plonge dès le départ dans l’intrigue, avec une gamine sacrifiée sur un bûcher. Un tueur en série sur le retour, un flic bien perturbé, les histoires parallèles des intervenants qui se mêlent, se croisent, se percutent.

Pas de temps mort, des fausses pistes qui plantent le lecteur, un thriller qui respecte les codes et fait le boulot sans problème, et qui fait le plein des sens (non, je n’ai même pas honte de celle-là).

Quel que soit le bouquin que tu lis de Manzor, tu sens que l’homme de cinéma est là, que le roman est prêt à être mis en pellicule.

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Stanislas PETROSKY
Stanislas PETROSKY
Après avoir passé 30 ans à préserver les corps des défunts, Stanislas Petrosky est aujourd'hui enseignant en thanatopraxie dans un centre de formation spécialisé. Auteur de nombreux ouvrages, il débute aujourd'hui une série autour de l'une de ses passions, l'anthropologie criminel et ses fondateurs. Prenant pour base de véritables affaires traitée par le professeur Alexandre Lacassagne, Stanislas Petrosky plonge avec érudition dans ce monde si particulier qu'est le monde du crime au tournant du XIXe siècle.

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