Présentation Éditeur
Il y avait quelque chose de troublant à vous donner le frisson que de voir un homme, ne disposant que du toucher, admirer la statue nue de la femme qu’il aime. Ses cinq doigts, menaçants comme les pattes d’une araignée, rampaient à la surface du marbre poli. L’homme s’attarda longtemps sur les lèvres semblables à des pétales de fleur. Puis les paumes caressèrent le reste du corps, la poitrine… le ventre… les cuisses…
Un masseur aveugle, fasciné par la perfection du corps féminin, entraîne ses victimes de rencontre dans des mises en scène cruelles et perverses où les plaisirs sensuels et les amours troubles deviennent très vite des jeux douloureux.
Caresses raffinées pour les plaisirs extravagants d’un esthète qui célébrerait l’art dans un monde de beauté purement tactile.
Origine | |
Éditions | Piquier |
Date | 1 mai 1998 |
Éditions | Piquier |
Date | 28 mai 1999 |
Traduction | Rose-Marie Makino-Fayolle |
Pages | 142 |
ISBN | 9782877304399 |
Prix | 6,10 € |
L'avis de Stanislas Petrosky
Roman japonais sorti la première fois en 1931, hier donc, qui a été réédité, avec deux autres œuvres de l’auteur dans un coffret chez Picquier.
Un masseur aveugle est passionné par les courbes du corps féminin, pour lui, pas de vue, il remplace donc par le toucher pour se faire une idée de la beauté. Mais l’homme est manipulateur et pervers, il réussit ainsi à créer des mises en scènes cruelles où ses victimes seront torturées.
Un roman très court qui permet de découvrir une écriture du polar très éloignées de la nôtre dans la narration, en effet l’atmosphère du livre est pesante, souvent glauque, et l’on a envie de rire. Simplement parce que parfois l’auteur coup son texte, et afin de ne pas entrer dans un long descriptif, il note : « il suffira au lecteur de se représenter un aveugle pleurant sur le corps de sa maîtresse… »
Bien sûr nous avons aussi des auteurs qui interpellent, jouent avec leurs lecteurs, mais pas de cette façon.
Il est toujours intéressant de lire des polars, romans noirs, de diverses origines et époques, premièrement parce que ces genres littéraires sont souvent des témoignages de leurs époques, et surtout, on s’ouvre à de nouveaux horizons.
En conclusion, malgré une narration bien différente de ce que l’on lit habituellement, on a avec Edogawa un univers bien sombre qui flirte avec l’horrifique et la science-fiction.