Présentation Éditeur
Prix Fémina 2017
Un matin d’octobre 1941, dans un château sinistre au fin fond du Périgord, Henri Girard appelle au secours : dans la nuit, son père, sa tante et la bonne ont été massacrés à coups de serpe. Il est le seul survivant. Toutes les portes étaient fermées, aucune effraction n’est constatée. Dépensier, arrogant, violent, le jeune homme est l’unique héritier des victimes. Deux jours plus tôt, il a emprunté l’arme du crime aux voisins. Pourtant, au terme d’un procès retentissant (et trouble par certains aspects), il est acquitté et l’enquête abandonnée. Alors que l’opinion publique reste convaincue de sa culpabilité, Henri s’exile au Venezuela. Il rentre en France en 1950 avec le manuscrit du Salaire de la peur, écrit sous le pseudonyme de Georges Arnaud.
Jamais le mystère du triple assassinat du château d’Escoire ne sera élucidé, laissant planer autour d’Henri Girard, jusqu’à la fin de sa vie (qui fut complexe, bouillonnante, exemplaire à bien des égards), un halo noir et sulfureux. Jamais, jusqu’à ce qu’un écrivain têtu et minutieux s’en mêle…
Un fait divers aussi diabolique, un personnage aussi ambigu qu’Henri Girard ne pouvaient laisser Philippe Jaenada indifférent. Enfilant le costume de l’inspecteur amateur (complètement loufoque, mais plus sagace qu’il n’y paraît), il s’est plongé dans les archives, a reconstitué l’enquête et déniché les indices les plus ténus pour nous livrer ce récit haletant dont l’issue pourrait bien résoudre une énigme vieille de soixante-quinze ans.
Origine | |
Éditions | Julliard |
Date | 17 août 2017 |
Éditions | Points |
Date | 19 août 2022 |
Pages | 648 |
ISBN | 9782757896754 |
Prix | 9,50 € |
L'avis de Jean-Marc Volant
Le crime odieux de trois personnes jamais résolu… Henri Girard fils d’une des victimes (le père pour être précis), fut longtemps accusé de ce triple homicide et pourtant il fut acquitté, au grand désespoir des juges et de la populace qui croyait dur comme fer à sa culpabilité. Il quittera le pays et y reviendra que des années plus tard avec le manuscrit du « salaire de la peur » dont Henri-Georges Clouzot tirera le film que l’on connaît. Alors Henri Girard, qui a entretemps changé son nom et prénom était-il le coupable ?
C’est ce que veut démontrer Philippe Jaenada, auteur de nombreux romans biographiques, et celui-ci va partir seul sur les routes pour arriver dans cette petite bourgade où a eu lieu le fameux crime. Philippe Jaeanada ne prétendra jamais vouloir résoudre l’affaire, il y expose son intime conviction, à partir des archives et des dossiers d’instruction de l’époque. Interrogeant les gens de la ville sur cette sinistre affaire, il va tenter de rétablir la vérité.
Après une exposition assez longue de ses turpitudes lors de son arrivée dans la ville du crime et de la vie passée du soi-disant auteur du crime, il faut attendre la moitié du roman, traité comme une enquête policière (à ce niveau-là, chapeau bas à l’auteur français pour le travail de recherche et de documentation) pour que le romancier commence vraiment à rentrer dans le vif du sujet. Entre temps, beaucoup d’événements relatés, beaucoup de personnages, à un point qu’il est difficile de s’y retrouver quelquefois… et on peut juger de l’importance de certains faits relatés. Une fois dans le vif du sujet, les choses commencent vraiment à devenir intéressantes : de la recherche documentaire, des recoupements des procédures judiciaires, des interrogatoires des suspects et des témoins, on commence à voir un peu plus clair, bien que l’auteur a tendance à s’égarer un peu sur des faits rapportés que l’on pourrait trouver un peu inutiles… Quand Philippe Jaenada commence à jouer à l’inspecteur Columbo (ou à Hercule Poirot c’est selon) et nous sert sur un plateau les incohérences de l’instruction, de l’enquête, du procès, le doute n’est plus permis… et à l’auteur d’exposer à son tour, ce qui pour lui a du se passer. Encore une fois et il faut le préciser, Philippe Jaenada n’entend pas résoudre l’affaire, il nous confronte aux doutes nombreux qu’il a eu en prenant connaissance de ce crime resté dans les annales…
Au final de cette lecture passionnante malgré tout, des faits relatés, des personnages qui ont gonflé des pages et des pages ce qui peut rendre la lecture un peu indigeste devant tous ces faits relatés et qui pourrait éconduire plus d’un lecteur, peu patient. Toutefois, si vous aimez les enquêtes relatées et retravaillées par des auteurs, et les crimes non résolus, penchez vous sur cette mystérieuse affaire criminelle qui à ce jour n’a toujours pas été résolue.
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