INFOS ÉDITEUR
Parution aux éditions Toucan en mai 2015 San Francisco, Californie. L’ombre d’un nouveau serial killer plane sur la ville. En l’espace de quelques semaines, plusieurs femmes présentant le même profil sont assassinées. Toutes blanches, toutes âgées d’environ trente-cinq ans. Sur les lieux du crime, le tueur laisse pour seul indice une entaille sur le poignet de ses victimes. Volonté de maquiller les meurtres en suicides ou signature ? Jérôme Dubois, jeune auteur de bandes dessinées d’origine française venu s’installer aux Etats-Unis pour faire carrière, se retrouve malgré lui mêlé aux agissements du tueur. Rêveur, solitaire, Jérôme trouve là le moyen d’ajouter le piment qui manque à sa vie. Il ne s’épargne aucun effort pour tenter de démasquer celui qu’on surnomme désormais « le Tueur des collines ». Mais bientôt, le jeu se retourne contre lui. Le chasseur devient la proie. (Source : Toucan – Pages : 462 – ISBN : 9782810006434 – Prix : 19,90 €) |
L’AVIS DE PIERRE-MARC PANIGONI
Nicolas Zeimet revient cette année avec son 3e roman « Comme une ombre dans la ville ». Dès le 4e de couverture, nous pouvons voir que celui-ci est radicalement différent de son précédent « Seuls les vautours », qui était d’un autre temps et avec une atmosphère rurale sentant l’Amérique profonde. Avec ce roman, nous voilà projetés à San Francisco de nos jours.
Nous avons donc affaire à un jeune auteur de Comics qui s’est exilé à San Francisco pour pouvoir travailler dans le secteur dans lequel il excelle, mais il est dans une routine ennuyante vélo-boulot-dodo. Cette dernière sera enrayée par le meurtre d’une femme qu’il lui a servi un café. Elle est la dernière victime d’un tueur en série sévissant en ville. Interpellé par cet évènement, Jérôme va s’intéresser de près à ce tueur.
Avec ce roman, Nicolas Zeimet nous propose une nouvelle facette de son écriture. Nous sommes dans cet opus en plein thriller, mais un thriller d’une construction particulière. En effet, le récit comprend 3 parties, avec 3 points de vue différents : la partie de Jérôme Dubois, la partie de Kate, la nouvelle petite amie de Jérôme et enfin la partie du « tueur des collines ».
Les 3 parties sont indépendantes, mais en symbiose en même temps. Je sais cela peut paraitre étrange comme formulation, mais ça l’est. En fait nous pouvons voir comment le récit s’articule au travers ces personnages, et aussi quand l’interaction entre eux débute.
Ce chapitrage subtil et intelligent possède donc une force narrative attrayante, mais il convient de préciser également que chaque partie contient sa part de suspens et de confusions qui montent d’un cran au fur et à mesure que l’on avance dans le récit.
Outre ces astuces narratives, une autre force est révélée dans ce roman : la psychologie des personnages. Déjà dans « Seuls les vautours » nous avions des personnages profonds et loin d’être lisses, et bien là c’est encore le cas.
Même si dans le cas présent, ils sont relativement peu nombreux, l’auteur joue avec eux et les compose d’une belle façon. Une multitude de protagonistes aurait nui à l’ensemble de ce roman, et ce casting resserré correspond totalement à la construction narrative du roman
En effet, ces figures sont l’essence même du roman, car nous vivons le roman aux travers ces dernières. Nous partageons leurs doutes, leurs espoirs, leurs réflexions et leurs peurs…et ce quelque que soit le personnage en question. Je dois avouer que j’ai presque eu de la compassion pour tous les personnages.
Je dis « presque », car même pour le « tueur des collines » nous pouvons ressentir de l’empathie pour lui, car nous visualisons ensemble son histoire et celle-ci nous agresse de manière très visuelle, un peu comme dans « Pas de printemps pour Marnie », film d’Alfred Hitchcock, dans lequel Tippi Hedren a des flashs traumatisants teintés de rouge en version stroboscopique. Dans notre cas, il s’agit du même procédé, et je dois bien avouer que c’est terriblement efficace.
Au niveau de l’intrigue, tout se tient, même si cela manquait un peu de surprise pour moi, mais je suis un lecteur difficile et tatillon donc cela s’explique … enfin je pense, et cela ne m’a pas empêché de me faire piéger quand même.
Quand un roman est bien écrit, que les mots sont bien choisis et que le rythme nous entraine là où le veut l’auteur, et bien nous passons de très agréables moments. Je parle des mots, car vous le verrez, l’auteur aime jouer avec les mots, les triturer dans tous les sens possibles et cela est agréable.
Pour finir, je dirai que « Comme une ombre dans la ville » fait partie des rares livres qui font mouche chez moi, et je ne peux que vous le recommander, car vous ne serez pas déçu. Et si par hasard je ne vous l’ai jamais dit, rappelez-vous bien une chose : Nicolas Zeimet est auteur à suivre…
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